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Les fièvres hémorragiques virales

Ebola, Marburg, lassa sont également transmissibles au cours des transfusions. En revanche, les sujets atteints sont surtout contagieux à la phase symptomatique ce qui facilite leur élimination lors de l’entretien pré-don.

La survenue de quelques cas de contamination par EBOV chez les soignants en Espagne et au Texas ne doit pas occulter le fait que ce risque est parfaitement maîtrisable à condition de respecter les règles de protections individuelles (44).

Le virus d’Epstein-Barr (EBV)

Ubiquitaire, appartenant à la famille des Herpesviridae, c’est un virus à ADN enveloppé. Il cible les lymphocytes B et les cellules épithéliales. L’infection est souvent asymptomatique chez l’enfant. Chez l’adulte, on peut associer le virus à plusieurs pathologies :

 Mononucléose infectieuse (MNI) chez le sujet  Lymphome de Burkitt immunocompétent

 Une leucoplasie chevelue

 Une pneumonie lymphocytique interstitielle chez le sujet  Un lymphome à cellules B ou T immunodéprimé  Un lymphome mésenchymateux

La transmission transfusionnelle rare mais possible. Chez 90% des donneurs du sang on note la présence à la fois des anticorps neutralisant anti-EBV dans le sang et du virus dans les cellules lymphocytaires B (44).

Les méthodes préventives utilisées pour réduire le risque post-transfusionnel sont :  La déleucocytation ;

 Le traitement par solvant-détergent du plasma thérapeutique ;  Les techniques d’inactivation virale ;

On préconise la transfusion des dons séronégatifs chez :  L’enfant immunodéprimé ;

 L’adulte porteur de VIH non encore infecté par le virus (47). En revanche, chez les transplantés :

 Une préimmunisation par le virus s’impose pour évite le risque de survenue d’une

maladie lymphoproliférative post greffe chez le receveur (47). Human herpes virus 8 (HHV-8)

Il s’agit d’un virus de la famille des Herpesviridae, il est le seul Rhadinovirus connu chez l’homme. C’est un virus à ADN double brin enveloppé. Il se transmet principalement par voie sexuelle (particulièrement chez les homosexuelles) et par voie salivaire.

Comme tout autre virus Herpétiques humains, il est souvent asymptomatique chez un individu immunocompétent. Dans le cas contraire, il est le principal agent étiologique du Sarcome de Kaposi dans toutes ces formes (classique, endémique, post-transplant et

épidémique ou associée au VIH) (47).

Au début, HHV-8 était constater chez les transplantés (rénaux, cardiaques, et hépatiques) qui ont développé un sarcome de Kaposi.

La transmission transfusionnelle du HHV-8 est illustrée à l’aide d’une étude menée à Ouganda. Un taux de séroconversion de 3,4%, survenant après un intervalle de trois à dix semaines après une transfusion sanguine, était déclaré chez un ensemble de receveurs des PSL séropositifs mais sans expression clinique. Alors le taux de séroconversion chez les receveurs des PSL séronégatifs était de 0,7% (47).

Deux autres études menées séparément en France et aux Etats-Unis sur les donneurs du sang ainsi que les transplantés d’organes. Les résultats sont les suivants :

 Aux Etats-Unis : taux de séroprévalence chez les donneurs est entre 2 et 4 % (44).  En France : taux de séroprévalence de 3,5% chez les donneurs du sang, 8 % chez

les donneurs d’organes, 15 % chez les greffés de rein, 16 % chez les drépanocytaires polytransfusés et 60 % chez les personnes VIH séropositives (44). Le risque transfusionnel n’est pas préoccupant pour les receveurs immunocompétents grâce aux méthodes préventives préétablies par le système transfusionnel :

 Notamment la déleucocytation ;

 L’efficacité du traitement par solvant-détergent (44).

L’étude réalisée à Ouganda a démontré que La durée de conservation des produits joue un rôle dans la séroconversion chez les donneurs puisque le taux est de 5,9 % lorsque le produit a moins de quatre jours et de 1,7 % lorsqu’il dépasse quatre jours (47).

En revanche, les immunodéprimés nécessitent une prévention rigoureuse par la :  Sélection des dons séronégatifs.

Pour aller plus loin, les mesures doivent s’entendre aux donneurs d’organes. Il faut effectuer un dépistage biologique (sérologie ou recherche de l’ADN viral) de qualité (47).

4. Conclusion

Au moment où l’attention de tous les acteurs de sécurité transfusionnelle était fixée sur l’identification et la maitrise du risque de transmission des virus majeurs, d’autres agents viraux, souvent asymptomatiques et évoluant sur un mode épidémique, étaient à l’origine d’une contamination post-transfusionnelle. Il faut admettre que le risque infectieux n’est pas statique mais change considérablement en fonction de l’environnement.

L’émergence de ces nouveaux microorganismes menace la qualité des PSL et nécessite, malgré une virémie courte chez les porteurs, un dépistage des dons. Du fait que certains de ces agents peuvent apparaitre à des régions disparates, la généralisation voire la standardisation des mesures préventives est difficile à mettre en place. Ce problème est

aggravé par l’augmentation progressive de taux d’immigration et la méconnaissance de l’épidémiologie exposant d’autres populations à ce risque en absence de mesure corrective adéquate. Outre les virus, la sécurité transfusionnelle implique tous les agents à circulation sanguine constante. La surveillance épidémiologique de ces infections chez les donneurs de sang permet de suivre la prévalence et de repérer les principaux moyens de lutte et de prévention de leur dissémination par la transfusion.

On assite actuellement à une évolution de la sécurité transfusionnelle vis-à-vis des maladies transmissibles et à une introduction successive des différents analyses et dépistages. Ces derniers viennent en complémentaire au renforcement d’autres mesures préexistantes, telles que l’entretien pré-don, la qualité du prélèvement, et aussi les mesures concernant le reste de la chaine transfusionnelle (qualification, préparation, conservation et stockage). Certaines méthodes favorisent l’exclusion de quelques dons et posent un problème d’autosuffisance. Il faut par ailleurs encourager les techniques non spécifiques d’inactivation des agents pathogènes. A présent, ces techniques ne s’appliquent qu’au plasmas ou aux concentrés plaquettaires ; des auteurs nord-américains de New England Journal of Medicine plaident pour la généralisation de cette méthode notamment aux CGR. D’autres essais se sont s’attachés à évaluer le bénéfice-risque de telles stratégies afin de s’assurer que ces traitements n’altèrent pas les propriétés des PSL et ne génèrent pas de nouveaux risques (47).

L’identification continue des nouveaux virus transmissibles par transfusion grâce aux techniques de biologie moléculaire et les données épidémiologiques des donneurs et receveurs soulèvera chaque fois la question de la sécurité transfusionnelle vis-à-vis de l’agent nouvellement identifie (50).

Agents transmissibles non