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Les risques liés à la mise en décharge et enfouissement : un grand danger pour l’homme et l’environnement

Décharges publiques et centres d’enfouissements techniques, entre faisabilité et respect de l’environnement

Cartes 35. Production de déchets solides par communes en 2014

V. Les risques liés à la mise en décharge et enfouissement : un grand danger pour l’homme et l’environnement

Les pollutions engendrées par les décharges et les centres d’enfouissements techniques, ainsi leurs impacts sanitaires et environnementaux sont difficiles à déterminer avec certitude, car ils sont diffus dans le temps et dans l’espace. Plusieurs polluants interagissent dans les milieux naturels (air, sol, eau, etc.) à court et à long terme. Les liens de causalité entre les pollutions liées aux décharges et les maladies ou les modifications significatives de l’environnement sont difficiles à établir. La littérature scientifique sur ce thème est peu nombreuse. À cet effet, nous avons trouvé utile de faire ressortir les dangers et les risques liée à l’implantation et à l’exploitation des décharges et des centres d’enfouissement techniques, c’est faire une évaluation de la faisabilité de ces sites vis-à-vis des ressources en eau, l’agriculture, la morphologie du site, l’infrastructure routière et les zones d’habitation. Ceci afin de voir la favorabilité de ces sites pour être un centre d’enfouissement des déchets ménagers.

1. Un grand souci vis-à-vis des ressources en eau de surface et souterraine

Les déchets stockés dans les casiers de la décharge et du centre d’enfouissement technique libèrent, plus ou moins rapidement, l’eau qu’ils contiennent. Ces jus concentrent les polluants et substances toxiques contenus dans les déchets mélangés, notamment les métaux lourds, sont des menaces pour les sols et les ressources en eau de surface et souterraine (GLANDIER, 2002). Certains centres de stockage ne sont pas équipés de membranes de protection au fond des casiers, les lixiviats pénètrent donc directement dans le sol et peuvent rejoindre une nappe phréatique, polluant ainsi la ressource en eau.

Pour les décharges qui possèdent une membrane de protection disposée dans le fond des casiers, elle peut limiter la pollution des sols au début de la vie de la décharge, mais pas à long terme. Il n’existe pas de matériau synthétique pour une durée de vie infinie. Aussi, même si une membrane est installée, la pollution est simplement déplacée dans le temps et dans l’espace, car ils sont évacués dans le milieu naturel avec une épuration non-satisfaisante. Notant aussi, les fuites des lixiviats qui peuvent se produire dans l’environnement autour du site de la décharge, mettant en danger les ressources en eau. L’homme est directement touché par les conséquences de la

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décharge, notamment, si elle est située à proximité d’une nappe phréatique destinée à l’alimentation en eau potable et à l’irrigation.

1.1. Dégradation qualitative des nappes phréatiques

1.1.1. La nappe alluviale de la sebkha d’Oran : eaux impropres aux usages domestiques ou d’irrigation

Les formations lithologiques de l’ancienne décharge d’El Kerma sont des alluvions récentes d’âge holocène d'origine alluviale, selon la carte géologique à l’échelle 1/50 000. II s'agit des dépôts de terrasses, des limons d'inondation et de cône de déjection. Ils occupent le pourtour de la sebkha et garnissent la plaine de la M'leta. Dans les terrasses fluviatiles, essentiellement limoneuses avec des passées sableuses, existe des horizons noirs à plusieurs niveaux correspondant à des sols hydromorphes développés en fin de séquences sédimentaires puis fossilisées par des apports de sédiments alluviaux postérieurs (HASSANI, 1987).

Nous avons pris des analyses granulométriques des échantillons prélevés du sol de la décharge d’El Kerma auprès de BENNAMA (2011), ces analyses montrent la morphologie très variée du sol, le sol est constitué essentiellement de sables fins et limons grossiers. Son coefficient de perméabilité « K » est de l’ordre 3.47×10-5 m/s, ce qui indique la perméabilité des terrains. Cette

dernière favorise une forte infiltration de percolât dans le sol et le sous-sol et contamine la nappe phréatique (figure 28).

Figure 28. Classification de la perméabilité en fonction du coefficient de perméabilité K

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La nature chimique des sols pour trois échantillons analysés par BENNAMA (2011) est constituée essentiellement de silice en moyenne de 56 à 63 %, un PH compris entre 7 et 8, les sols renferment une proportion importante de sulfates entre 3 à 5 %, des proportions importantes de carbonates entre 14 à 23 % et des proportions importantes da la chaux entre 8.59 à 12.68 %. Ces fortes valeurs de la nature chimique indiquent la forte pollution des sols, suite à l’infiltration des polluants de la décharge d’El Kerma.

Le plan structural est indispensable pour l’étude de risque des décharges, pour la description structurale du site de la décharge d’El Kerma, nous avons basé sur les études de MOUSSA (2006). La sebkha d’Oran s’inscrit dans un panneau Nord-est/Sud-ouest, caractérisé par des formations récentes, ce panneau s’ouvre au Nord-est et se ferme au Nord, à l’Est et au Sud. La structure du bassin de la sebkha d’Oran ressemble à un golf, orienté E-NE/W-SW, qui serait fermé grâce à la formation des monts (Dj. Debbi), son orientation est Nord-est/Sud-ouest, suite à des pincements Nord-ouest/Sud-est d’âge plio-pléistocène et actuel, ce phénomène est lié à la subsidence du fond de la sebkha.

Le bassin de la grande sebkha d’Oran est donc constitué essentiellement de trois parties distinctes bien différenciées au point de vue structural. La partie amont qui englobe le plateau et le versant est peu faillée, le glacis où se situent les plaines (de la M’leta et de Boutlélis-Misserghin) est très accidenté, ces failles nombreuses sont de deux directions essentielles, NW-SE voire NNW-SSE et NE-SW. Ces deux directions paraissent superposées, l’une NW-SE combiner avec des décrochements senestres, caractérisé, selon THOMAS (1985) FENET (1975) HASSANI (1987), par une tectonique en transtension, l’autre de direction NE-SW associée à des décrochements dextres, serait engendrée par une tectonique en transpression, elle est responsable de la fermeture du bassin.

MOUSSA (2006) montre plusieurs structures tectoniques qui se dégagent, plissé, en entourant la sebkha, il s’agit de lunettes éoliennes et cassantes, elles sont représentées par des failles et décrochements qui sont de deux types ; NNW-SSE et NE-SE, c’est selon ces cassures que les eaux de surface arrivent à s’infiltrer. L’intérieur de la sebkha est caractérisé par plusieurs zones d’eau concentriques, les plus profondes se trouvent au centre de la dépression. En se basant sur ces études citées et sur la carte géologique de BENZIANE (2013), la décharge publique d’El Kerma est très proche d’une faille et conduit à une forte infiltration des contaminants.

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