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Méthodes d’évaluation des sites d’implantation des décharges et des centres d’enfouissements techniques

Décharges publiques et centres d’enfouissements techniques, entre faisabilité et respect de l’environnement

Cartes 35. Production de déchets solides par communes en 2014

IV. Méthodes d’évaluation des sites d’implantation des décharges et des centres d’enfouissements techniques

Si la mise en décharge demeure le moyen le plus économique et donc le plus utilisé pour l’élimination des déchets, comparativement à d’autres modes, elle présente, cependant, des risques potentiels de dégradation de l’environnement, par l’émanation d’odeurs nauséabondes, la production des biogazs et surtout de percolât qui véhiculent une importante charge polluante. À cet effet, il est important que l’emplacement d’une décharge soit adéquat et ne présente aucun impact sur l’environnement et la santé humaine. La faisabilité d'un site de décharge d'ordures est basée sur une analyse multisectorielle où interviennent des géographes physiques, des géologues, des hydrogéologues, des hydrologues, des chimistes, des biologistes, des naturalistes, des économistes, des sociologues, des politologues, etc.

Avant chaque étude de présélection de décharge d'ordures ménagères, il est impératif de procéder à un inventaire systématique toutes les contraintes et critères environnementaux à la création d'une décharge. Ces critères correspondent aux :

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• critères géologiques, hydrogéologiques et hydrologiques, en particulier la protection des eaux ;

• critères d'utilisation des surfaces, y compris habitation et transport ; • critères de protection de la nature y comprirent l’agriculture et la forêt.

Nous pouvons dévisser les critères d’implantation d’une décharge en critères du milieu humain et critères du milieu physique.

- Critères du milieu humain, utilisation des sols et aspects socio-économiques : l’analyse d’un site de décharge nécessite l’adéquation de cette décharge vis-à-vis des perspectives de développement et d’aménagement du territoire. Une attention particulière est à scinder sur les activités socio-économiques actuelles, dont notamment, le secteur agricole, industriel, artisanal, touristique. Donc, il est nécessaire de prendre en considération les aspects d’utilisation des sols d’une part, dans ce volet les aspects suivants sont à examiner : zones urbaines; espaces réservés à l’agriculture; réseau de communication; espaces réservés aux loisirs et au tourisme, infrastructures et limites (lignes électriques, barrages, réseau routier, etc.); aires d’extraction et d’enfouissement (carrières, sablières, etc.). D’autre part, les aspects socio-économiques doivent être pris en attention, c’est le développement industriel.

- Critères du milieu physique : il est nécessaire de faire une analyse de toutes les composantes des milieux physiques, basés sur les caractéristiques des éléments naturels. Les ressources hydrologiques (réseaux hydrographiques, eaux souterraines, lacs, barrages, etc.). Le choix de la distance minimale à respecter aux alentours des cours d’eau varie d'un pays à l'autre et en fonction de leurs débits. Toutes les surfaces qui se trouvent dans une zone tampon de 300m et à l'intérieur du lit majeur des grands oueds sont considérées comme des zones à risques au lessivage et l'érosion des déchets. Elles ne sont donc pas appropriées pour une décharge. Le site de décharge doit prendre en considération le risque de pollution des eaux des barrages. La protection du territoire forestier est très importante dans la localisation d’une décharge, consciente du rôle que joue la forêt dans l'économie régionale, la conservation et la protection des sols et de l'eau, la lutte contre la désertification, l'amélioration des conditions de l'environnement et dans la génération d'emplois, à cet effet, il est nécessaire que le site d’une décharge soit loin d’un territoire forestier.

Une décharge doit être implantée dans un site non exposé aux risques de glissement de terrain, d'érosion ou aux risques de crue, donc les zones à pente supérieure de 10° sont inappropriées pour être une décharge. La décharge nécessite aussi un fond étanche pour éviter toute infiltration des eaux de lessivage dans le sol et la contamination de la nappe. L’analyse de la nature des formations lithologiques vis-à-vis la perméabilité est très indispensable, car l'emplacement de la décharge est acceptable dans des terrains imperméables. Pour éviter toute contamination des eaux souterraines par la décharge, celle-ci doit être implantée dans une zone à forte profondeur de la nappe. Généralement, le site doit correspond à des caractéristiques géotechniques stables et avoir des caractéristiques géologiques (imperméabilité) et géomorphologiques adéquates. Tous les sites dont l’analyse géomorphologique témoigne d’une action érosive importante, présentant de fortes pentes ou dont la stabilité géotechnique,

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ainsi qu'une forte perméabilité des sols et une faible profondeur des nappes, sont à éviter pour l’implantation d’une décharge. Dans ce cas, les sites adéquats présentent des conditions d’imperméabilités suffisantes, une stabilité géotechnique et une pente faible.

L'apport des informations de base, comme les cartes géologiques, les études des ressources en eau de surface et souterraine, les données sur l’agriculture et les réserves naturelles, etc. sont la clé de la localisation optimale d'une décharge ou d’un centre d’enfouissement technique. L’implantation d’une décharge doit avoir une étude d’impact, afin d’éviter tout risque de dégradation de l’environnement et les ressources naturelles ainsi que le danger pour l’homme. Dans le cadre de l’étude de la faisabilité environnementale d’une décharge ou centre d’enfouissement technique, la méthode suivie est basée sur l’analyse des critères du milieu humain et du milieu physique, qui permet de décrire le site comme absolument inapproprié au stockage de déchets ou favorable pour le stockage.

Suite à la réalisation des plans d’informations pour les critères nécessaires à l’emplacement d’une décharge, nous avons affecté un rayon de sécurité dans lequel la décharge présente un risque environnemental. Les rayons de sécurité sont différents d'un critère à un autre, le choix de ce rayon est en fonction de son importance. Pour l’élaboration du rayon de sécurité (RS), nous avons basé sur le guide international de sélection d’une décharge.

Nous avons considéré un rayon de sécurité de 300m pour les forêts et les réserves naturelles, les surfaces à vocation agricole ont un rayon de 300 m, les cours d’eau ont rayon de sécurité de 300m, les sources thermales présentent un rayon de 2 km, les captages d'eau potable ont un rayon de 1 à 2.5 km et les puits ont un rayon de 500 m.

Pour les surfaces à contraintes sociogéographiques, nous avons pris des rayons de sécurité pour chaque thème, les habitations isolées et agglomérations un RS de 2 km, les cimetières un RS de 500 m, l’aéroport un RS de 5 km, les routes goudronnées un RS de 300m et les sites historiques un RS de 500 m.

Les surfaces à contraintes géologiques et hydrogéologiques présentent aussi un rayon de sécurité, les régions à failles géologiques ont un RS de 300 m, aussi, il est essentiel d’éviter les zones d’affleurement de l’aquifère principal, la profondeur faible de la nappe, éviter les zones perméables et éviter la pente de terrain forte.

L’évaluation de la faisabilité des décharges et des CET dans cette étude est basée sur tous les critères d’implantation, en appliquons les rayons de sécurité RS, ainsi, nous avons établi une classification de favorabilité des sites de décharge, classe 1 est défavorable, classe 2 est moins favorable, classe 3 est moyenne favorable, classe 4 est favorable et classe 5 est très favorable. La favorabilité du site est en fonction de l’information disponible, nous décrirons seulement les classes 1, 3, 5 quand on ne dispose pas les informations détaillées des critères, par contre, on décrit toutes les classes si l’information est disponible. Le maximum des points du classe 5 présent un site favorable pour être une décharge et donc le site ne présente pas un risque. Le maximum des points classe 1 est un site défavorable pour une décharge est présent un danger de pollution. Le

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maximum des points de la classe 3 est un site moyen favorable pour une décharge. Dans le cas de l’égalité des points de la classe favorable et la classe défavorable, on examine le poids des critères, les critères géologiques et hydrogéologiques présentent le poids le plus important dans cette étude. Pour la réalisation de cette étude de faisabilité des sites de décharge, nous avons fait recours aux systèmes d’’informations géographiques, par leur capacité de gérer et de traiter l’information spatiale, sont des excellents outils d’analyse. Afin d’établir cette méthode d’étude de la faisabilité des sites de décharge, nous avons pris comme zones pilotes, la décharge d’El Kerma, les centres d’enfouissements techniques de Sidi Ben Adda, de Sidi Bel Abbes et de Tlemcen. À cet effet, il est nécessaire de faire un diagnostic sur les risques engendrés par ces zones vis-à-vis l’environnement et l’homme.

V. Les risques liés à la mise en décharge et enfouissement : un grand danger

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