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2-1-Le risque : définition du concept

STRUCTURATION DE LA THESE

I- 2-1-Le risque : définition du concept

Le risque est une notion qui s’est développée et complexifiée au cours du temps et de son utilisation. Le risque est une construction sociale : il n’y a risque que si des sociétés peuvent être affectées par des accidents d’origine naturelle ou technologique.

La définition du risque a évolué de « Danger éventuel plus ou moins prévisible »(9) à «Eventualité d’un événement ne dépendant pas exclusivement de la volonté des parties et

pouvant causer la perte d’un objet ou tout autre dommage » (10).

La première définition fait apparaitre deux notions le « Danger » et sa « Probabilité », revêtant un caractère aléatoire bien marqué ; c'est-à-dire éventualité et probabilité d’un danger

(11)

. Dans la seconde définition, les termes « Partie » et « Dommage » accentuent le caractère juridique du risque. Les parties responsables du risque ne sont pas exclues, mais ne sont désignées. Le caractère destructif et négatif du risque (pertes, dommages) est aussi relevé (12).

Cette définition du risque a également évolué selon les disciplines qui l’emploient et la précisent par rapport aux contextes spécifiques :

 Pour les économistes : le risque est la possibilité/la probabilité de perte monétaire due à une incertitude pouvant être quantifiée. Le risque est calculé, éventuellement prévisible.  Pour les géophysiciens : le risque sismique, c’est « l’espérance mathématique, c’est à

dire le pourcentage probable, pendant un certain laps de temps et dans une région déterminée, des pertes en bien et activités productives ou en vies humaines » (13). C’est l’ampleur des dégâts qui prime dans cette définition.

 Pour les géographes, par contre, ont abordé le risque à partir de « l’Aléa », en étudiant les phénomènes naturels, leurs manifestations et mécanismes de déclenchement et leurs conséquences sur l’espace et la société (14).

L’Ecole de Chicago, avec notamment, G.White et R.Kates, a intégré la dimension sociale, à la dimension spatiale, dans l’approche du risque. Dans ce cas, les études ont porté sur la perception des risques par les individus et la société (15).

Un risque est la combinaison d'enjeux soumis à un aléa : mathématiquement (aléa x enjeux = risque). Il apparait donc clairement que, sans enjeu, il ne peut y avoir de risque ; ce qui revient à

dire que, loin des agglomérations, on ne peut parler de risques. En effet, un aléa se produisant en plein désert ne constitue pas un risque ; si par contre il se produit en ville, il devient un risque majeur car pouvant occasionner des dégâts incommensurables.

Il est entendu par le risque urbain, tout danger éventuel, plus ou moins prévisible sur le territoire d’une ou plusieurs villes, sur leurs habitants et leurs biens, quoiqu’il soit difficile de dissocier l’agglomération urbaine de son entourage physique et anthropique.

Les risques auxquels nous pouvons être exposés peuvent être définis selon plusieurs critères : La gravité représente l'importance des dommages causés aux populations, aux installations et aux écosystèmes. Elle se traduit également par l'importance du coût financier pour remettre en état ce qui a été endommagé ou pour indemniser les victimes ;

La probabilité d'apparition caractérise le fait que le risque ait de grandes chances ou non de se réaliser. Cette probabilité reflète la fréquence selon laquelle on peut rencontrer le risque.

Le risque majeur ; "La définition que je donne du risque majeur, c'est la menace sur l'homme

et son environnement direct, sur ses installations, la menace dont la gravité est telle que la société se trouve absolument dépassée par l'immensité du désastre" (16). Le risque majeur est la

possibilité d’un événement d’origine naturelle ou anthropique, dont les effets peuvent mettre en jeu un grand nombre de personnes, occasionner des dommages importants et dépasser les capacités de réaction de la société.

« Le Risque Majeur est caractérisé par une faible occurrence et une gravité importante

engendrant un nombre élevé de victimes et de nombreux dommages matériels et environnementaux » (17) Les deux définitions relèvent l’ampleur démesurée de la menace et ses conséquences sur l’environnement physique et la société.

Source : www.prim.net

Figure n°1 : les composantes du risque majeur

Le risque majeur se caractérise par deux critères fondamentaux :

-une faible périodicité : l'homme et la société peuvent être d'autant plus enclins à l'ignorer que son irruption est peu fréquente.

L’existence d’un risque majeur est liée d’une part à la présence d’un événement : alea, d’autre part à l’existence d’enjeux, qui représentent l’ensemble des personnes et Des biens pouvant être affectés par un phénomène.

Les conséquences d’un risque majeur sur les enjeux se mesurent en termes de vulnérabilité. Un événement aléatoire

potentiellement dangereux (aléa) n'est un risque majeur que s'il produit des effets sur une zone où des enjeux humains, économiques ou environnementaux sont présents (vulnérabilité). L’événement peut être plus ou moins rapide (CINETIQUE). L’incident est communément utilisé

dans l’industrie pour définir des évènements Source : le risque industriel, 2004

Figure n°2 : la cinétique du risque

non souhaités n’ayant qu’un impact matériel faible ou ayant failli engendrer un accident

Alors qu’un accident est défini comme un « Évènement connu, répertorié, aisément

isolable, dimensionné à l’intérieur d’hypothèses conventionnelles […] » (18) La situation

accidentelle sera qualifiée de majeure lorsque les conséquences sur les enjeux sont importantes. La Catastrophe, par contre, c’est l’accomplissement de la menace constituée par le Risque

Majeur. Elle est à l’image (taille et conséquences) du risque. Elle peut, cependant, dépasser de

loin les prévisions, et ce, par le déclenchement en série d’effets collatéraux imprévisibles, qu’on qualifie « d’effets dominos ».

Trois éléments exposés aux risques enjeux sont à appréhender :

 Les populations : Leur vulnérabilité dépend de la nature des constructions et des infrastructures (ponts, barrages etc.).

 Les installations industrielles : amplifient le risque, car on les trouve de plus en plus à l’intérieur ou dans le voisinage immédiat des villes. En effet, outre les dommages directs causés par l’événement, des risques secondaires importants peuvent intervenir, notamment par le dégagement de substances toxiques ou inflammables dont le rayon d’action peut atteindre parfois des milliers de kilomètres.

 L’économie proprement dite : se trouve gravement perturbée par la destruction de potentiels productifs et des activités commerciales.

Ces trois facteurs sont étroitement liés et leurs effets conjugués donnent à la catastrophe une plus grande intensité.