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1-4-2-L’époque coloniale : reconquête du site antique

Le Porté A Connaissance (PAC), il revient à l’Etat de prendre l’initiative d’informer les collectivités locales des éléments d’appréciation sur les risques technologiques dont il a

Morts 30 Logements touchés 35000 Poissons mort en tonne 10

V- 1-4-2-L’époque coloniale : reconquête du site antique

Les français s’installèrent sur le site de l’ancienne ville romaine, profitant de la structure en damier déjà existante. A partir du passage de la ville au régime civil, les demandes en matière de logements deviennent de plus en plus importantes, poussant les colons à occuper des sites topographiquement difficiles (Bouabaz, Beni Malek, le Mont plaisant) favorisant l’émergence des premières constructions individuelles de la ville.

En 1838, après la défaite d’Ahmed Bey, l’armée française contrôle toute la région de Constantine. Les autorités coloniales cherchaient un port pour promouvoir ses relations maritimes avec la métropole. La ville de Russicada a intéressé l’armée française qui voyait en elle, le futur grand port de l’Est algérien. Elle ne tarda pas à y implanter une base militaire, puis elle renomma Russicada « Philippeville », le 11 octobre 1838 en l’honneur du roi de France Louis-Philippe. On distingue trois périodes :

Sources : P.D.A.U. et A.P.C., 2002

Figure n°36: L’urbanisation de 1838 à 1848

De 1838 à 1848 : sur les traces de Rusicade romaine

Cette période marque la première phase de l’installation coloniale à Philippeville. L’extension de la ville est dirigée en grande partie par les commandements de l’armée française. La décision fut prise d’étendre la ville sur les flans des djebels El-Mouader et Bouyala. (Représentés par les bornes secondaires sur le schéma ci-dessus).

La position de la ville est en partie due à cette extension sur les flancs des djebels, cette dernière s’est révélée difficile du fait de la présence d’un ravin et de pentes abruptes difficilement aménageables.

A cette époque l’espace occupé par Philippeville se concentre entre le djebel Bouyala et le djebel Mouader, sa ligne de croissance paraît bloquée par les portes de Stora (au Nord) et de Constantine (au Sud) qui se posent en véritables frontières pour la ville.

Les deux djebels sont séparés par un ravin d’une trentaine de mètres de large, c’est pourtant ce dernier qui sera la première ligne de croissance du site, il jouera un double rôle dans l’urbanisation de la ville ; d’une part, il ordonne et régule la première croissance d’importance, et d’autre part il constitue un support sur lequel sont venus se fixer les éléments du bâti urbain.

La croissance linéaire Nord/Sud ordonnée et continue, montre que Philippeville était en 1848 toujours organisée sur la trame du modèle de l’ancienne ville romaine.

De 1849 à 1910 : la direction Ouest privilégiée, au cours de cette

période la tendance générale est à la massification du tissu urbain. Cette extension se fait de façon lente avec des constructions éparses, qui vont à terme aboutir à la création de nouveaux faubourgs comme ceux de « l’Espérance »

et de « Beni Malek ». Sources : P.D.A.U. et A.P.C., 2002 Figure n°37: L’urbanisation de 1849 à 1910 L’extension urbaine renforce la coupure entre la ville et la campagne tout en définissant deux entités urbaines nouvelles : le centre et la périphérie.

De 1911 à 1962 : front de mer pris d’assaut par l’urbanisation, cette période est

marquée par une forte explosion de la population algérienne qui est passée de 20 000 habitants à 50 000 habitants, ce boom démographique est basé sur un fort taux d’accroissement naturel. Ce phénomène est accompagné par une urbanisation importante de la société, ce qui entraîne une croissance spatiale et la naissance de nouveaux quartiers.

C’est ainsi que 1 200 logements ont été créés à Philippeville formant des lotissements d’habitations individuelles. Des travaux d’envergure ont été réalisés, à l’image de la destruction de la porte de Constantine, l’espace, qui a été laissé, a permis l’aménagement d’un rond-point.

A travers le schéma ci dessous, nous remarquons que le caractère multidirectionnel de l’extension urbaine est encore plus présent, puisqu’au Sud un second axe s’est développé tout comme au Nord/Ouest.

Ces aménagements ont eu plusieurs conséquences comme le rejet vers l’extérieur des zones agricoles qui se trouvent déplacées vers la périphérie, et le découpage de la ville qui fait apparaitre un zonage tels que le quartier administratif, d’un quartier culturel, etc.

Skikda est fondée sur la trame de la ville romaine, l’époque coloniale a vu une extension, c’est pendant cette période que son urbanisation est devenue très active, discontinue et que son extension spatiale est devenue importante et multidirectionnelle.

Sources : P.D.A.U. et A.P.C., 2002

.Figure n°38: L’urbanisation de 1911 à 1962 V-1-4-3- L’époque de l’indépendance

A l’indépendance, Philippeville est rebaptisée Skikda. C’est après 1962, que la ville connaît de réels problèmes urbanistiques du fait de l’augmentation de sa population et de son extension spatiale. Les mutations profondes du tissu urbain font qu’il y a de plus en plus de pleins et de moins en moins de vides.

Malgré ces orientations à caractère général, plusieurs périodes peuvent être distinguées.  De 1963 à 1979 : le site industriel bouleverse le visage de la ville

En 1966, la population skikdie s’élève à 59 505 habitants. Cette période est marquée par plusieurs phénomènes, notamment par un exode rural important. L’augmentation de la population et l’arrivée du complexe industriel pétrochimique impliquent une demande croissante en infrastructures.

« La création d’une grande zone industrielle spécialisée dans la pétrochimie

(liquéfaction du gaz, raffinerie, complexes matière plastique), à prélève 1200 ha sur la basse vallée. Vignes et verges ont été arraché, un domaine autogéré a totalement disparu, un autre a été amputé » (Cote.M., 1993) (3).

L’avènement de la politique de l’industrialisation du pays décida entre autre en 1968, dans le cadre de l’équilibre régional et le développement de l’axe Est et Ouest, d’implanter une 2eme zone industrielle spécialisée dans la transformation des hydrocarbures après celle d’Arzew. Devant l’immense demande des populations ruralesc’est pourquoi malgré les grands programmes entrepris à la périphérie de la ville, l’habitat informel se propage.

La réponse du pouvoir politique se fait attendre, et le nombre de logements mis à disposition est, pendant cette période, toujours insuffisant pour répondre à une forte demande toujours plus importante. L’extension urbaine se fait principalement sur l’espace agricole, et ce de façon multidirectionnelle et discontinue et les contraintes du site se font de plus en plus pesantes. L’implantation de Z.U.N.H. (Zones d’Habitat Urbaines Nouvelles) sur les terres agricoles du sud-ouest en

particulier et l’extension de la zone Sources : P.D.A.U. et A.P.C., 2002.

Figure n°39 : L’urbanisation de 1962 à 1979

industrielle vers l’extérieur de la ville font perdre 1 200 hectares de terres fertiles.

Par ailleurs, un nouveau franchissement des barrières naturelles du site fait que le djebel Bouyala s’urbanise sur ses flans et que l’extension grignote les terres agricoles fertiles offertes par la vallée du Saf-Saf au Sud de Skikda.

L’habitat illicite voire les bidonvilles à fait une entrée fracassante dans le paysage urbain de la ville et l’on ne démembrait pas moins 5000 gourbis en 1982, Marc Cote, décrit cette situation, « parallèlement à l’ouest, l’extension urbaine a mordu progressivement sur les terres

du fond de la vallée d’El Hadaeik ou les immeubles se trouvent aujourd’hui en position d’inondation lors des crues de l’oued. Afin de freiner ces emprises, est amorcé aujourd’hui un report d’urbanisation sur le secteur des Platanes, à 15 Km à l’est de la ville. 7000 logements sont en construction, pour les besoins de l’industrie et de la ville, le barrage de Zerdezas a vu ses eaux mobilisées en quasitotalité par la ville (650 l/s) handicapant fort les irrigations de la vallée et l’attraction de la zone industrielle de Skikda (10.000 emplois potentiels) prive les

domaines socialistes de leurs meilleurs travailleurs. C’est tout l’espace de la vallée qu’est bousculé par cette industrialisation massive » (Cote.M., 1993) (4)

De 1980 à 2002 : glissement de la centralité vers le Sud-ouest

Cette période est caractérisée par un grand nombre de travaux de première importance, qui avaient pour objet de créer un centre-ville complètement repensé pour répondre au mieux aux besoins de la population (Figure n°40).

Il s’agissait en réalité de désencombrer l’ancien centre-ville, et en créant un nouveau qui s’alignerait sur le centre-ville historique. C’est pourquoi l’implantation de Z.H.U.N. est venue se greffer au centre-ville historique. Dans le même temps les terres agricoles restaient toujours grignotées par une urbanisation galopante.

Sources : P.D.A.U et A.P.C., 2002

Figure n°40 : L’urbanisation de 1980 à 2002

Il convient de préciser qu’à cette époque, les différentes extensions étaient très spontanées, elles n’émanaient pas ou peu des autorités politiques, ni d’études urbanistiques. Ainsi beaucoup de constructions étaient bâties de façon illicite, sans aucune autorisation.

Dans le même temps, la croissance démographique et spatiale se sont encore accélérées et deviennent de plus en plus incontrôlables. Malgré les efforts entrepris, le centre-ville reste saturé, l’espace est toujours mal utilisé et les programmes entrepris par les pouvoirs publics comme celui de Z.H.U.N. occupent encore trop souvent les terres agricoles.