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3-3-Une prise de conscience tardive

Le Porté A Connaissance (PAC), il revient à l’Etat de prendre l’initiative d’informer les collectivités locales des éléments d’appréciation sur les risques technologiques dont il a

Source : Auteur, 2011

V- 3-3-Une prise de conscience tardive

A Skikda les acteurs concernés sont d’autant plus interpellés aujourd’hui pour prendre les décisions et les mesures nécessaires dans ce domaine, le risque industriel qu’elles présentent est bien sûr très grand étant donné les procédés de fabrication et les matières premières utilisées mais surtout du fait de leur localisation sur la bande côtière au nord et de l’urbanisation très dense de ces zones.

Les acteurs représentant les pouvoirs publics, les entreprises, et les compagnies d’assurances ont le devoir à mettre en avant la nécessité de réaliser des études d’impact et de danger, et à comparer la réglementation dans ce domaine en Algérie et en France ainsi que les dispositifs mis en place pour la prévention et la prise en charge des accidents industriels. L’éclairage étranger et la prise en considération des progrès technologiques qui ont été faits dans ce domaine de par le monde, étant nécessaires pour redessiner des schémas de sécurité des entreprises et prévoir les investissements et l’expertise nécessaires.

Conclusion

Les composantes du risque : l’aléa et la vulnérabilité sont tous deux présents à Skikda sur le plan naturel et dans le domaine technologique. La déstructuration de la ville battait son plein avec une industrialisation choquante et outrageante, non accompagnée d’une prise en charge sérieuse d’un développement urbain adéquat, et une évolution physique étudiée.

Le phénomène de l’urbanisation de la ville de Skikda est vaste, il est largement guidé par les contraintes liées à la morphologie du terrain, par le risque naturel et le risque technologique lié à la présence du complexe pétrochimique. Mais les barrières fixées par ces contraintes sont repoussée au maximum, les flancs des djebels sont de plus en plus occupés, des zones d’habitation se situent dans des secteurs inondables, d’autres sont construites sur des oléoducs ou à proximité de la zone industrielle.

Les différentes catastrophes qu’a vécu la ville de Skikda, au sein de son pôle pétrochimique ont eu l’avantage d’interpeller les responsables concernés sur l’impérieuse nécessité de ne plus tolérer la contiguïté des habitations avec les installations industrielles, et que l’être humaine doit être placé en première place, en déclenchant un processus pour mettre fin à l’urbanisation accrue dans l’enceinte même de la plate forme et aux limites des zones de sécurité. La zone industrielle constitue une vraie menace pour la population. Il est vrai que les conséquences liées à la zone industrielle de Skikda peuvent être positives mais aussi négatives. Si les retombées économiques et financières liées à l’exploitation des hydrocarbures permettent à Skikda de se placer comme l’une des villes moteur du développement algérien, elle subit également un certain nombre de désagréments engendrés par cette activité surtout celle liée aux risques industriels et aux pollutions qui menacent la ville de Skikda et les agglomérations limitrophes (Hamadi-Krouma, Hamoudi-Hamrouche et Arbi-Ben-M’Hidi).

Les catastrophes industrielles de Skikda sont une leçon de géographie sociale, une illustration de la cohabitation entre industrie pétrochimique et une partie de la ville. Le cas de Skikda montre la nécessité, pour les pouvoirs publics, d’organiser les secours et de mener un travail de prévention (Boulkaibet. A, 2004) (22).

Analyser la catastrophe du point de vue urbanistique veut dire se pencher sur 38 ans d’histoire de la ville de Skikda, où le pôle pétrochimique s’est développé en même temps que la ville. C’est de la question générale de la régulation des processus d’urbanisation dans les zones à risque. L’explosion de Skikda vient rappeler qu’une réglementation sur la prévention des risques majeurs est une nécessité primordiale.

(2) PDAU SKIKDA, 2004.

(3) M.COTE, l’Algérie ou l’espace retourné, Media Plus, 1993, p216. (4) Idem.

(5) CNES, « Rapport l’urbanisation et les risques naturels et industriels en Algérie : inquiétudes actuelles et futures », disponible sur : www.cnes.dz

(6) PDAU Skikda, 2004. (7) Idem.

(8) La pollution est une dégradation de l’environnement résultant de la production de produits toxiques ou de l’abandon de matériaux non biodégradables. La pollution est souvent anthropique ou artificielle (crée par l’homme) et nuisant à la nature ou à l’environnement. (9) Pollution de l’air C’est une atteinte à la pureté de l’air et à l’intégrité du fonctionnement de

l’atmosphère, qui est par ailleurs un des principaux agents du climat

Elle correspond à la présence dans l’air d’une ou plusieurs substances à des concentrations durant des temps suffisants pour créer un effet toxique ou écotoxique (un polluant étant un allergène, biologique, physique ou chimique biodégradable, dégradable ou stable).

(10) PDAU SKIKDA, 2004.

(11) La pollution marine comprend la pollution de l’eau, mais aussi des sédiments marins, et plus généralement toutes les atteintes aux écosystèmes marins causées par des rejets de substances nuisibles par leur nature et leur quantité.

(12) PDAU SKIKDA, 2004.

(13) Hadef, R, (2008) : Quel projet urbain pour un retour de la ville à la mer, cas de Skikda, mémoire de magister, université de Constantine, p 181.

(14) Idem. (15) Idem, p 184.

(16) Le Matin du 20 janvier 2004

(11) Discours d’ouverture de la journée d’études sur la prévention des risques majeures tenue à Skikda le 19 janvier 2005.

(17) Idem. (18) Idem.

(19) Makri A, Sécurisation des complexes pétroliers et gaziers, La voix de l ’Oranie, 2005. (20) El Watan du 05 octobre 2005,

(21) El Watan du 05 octobre 2005.

(22) Boulkaibet, A, (2004), « La question du risque industriel en Algérie, cas de la ville de Skikda et sa zone pétrochimique », mémoire de DEA, université de Caen, pages 4, 6, 7.

Introduction

L’implantation du pôle pétrochimique s’est fait à proximité de la ville, à l’heure où la notion du risque industriel n’est pas prise en compte et où l’urbanisation s’est effectuée dans des conditions qui ne tiennent pas compte de l’impact de l’industrie pétrochimique sur l’homme et sur l’environnement.

Ainsi, l’explosion dans le complexe de raffinerie de GNL/K1 de Skikda survenue le 19/01/04 qui a causé 27 morts et 74 blessés et des dégâts enregistrés dans un rayon de 4 km du complexe, était considérée comme un réveil brutal qui a mis en débat, beaucoup d’insuffisances, de carences et de lacunes en matière de prévention et de gestion du risque industriel.

La décision du gouvernement de déclarer Skikda zone à haut risque constitue déjà un acquis dans l’attente de voir la généralisation de la culture sécuritaire qui ne se limite pas uniquement aux « murs » et aux délocalisations mais également à la formation et la mise en œuvre de moyens d’intervention et de prévision. De la, quel serait le périmètre de sécurisation prôné par les décideurs ?

En effet la relation entre la ville de Skikda et sa plate forme pétrochimique à été passionnelle voire conflictuelle pour des raisons d’exiguïté. Les incidents et les catastrophes répétitifs qui ont eu lieu au niveau de la zone pétrochimique sont venus conforter les habitants dans leur hantise en facilitant l’indexation de Sonatrach. Cette dernière semble être consciente des souhaits des habitants de Skikda qui souhaitent de nouvelles dispositions de sécurité soient imposées non pas seulement en libérant les périmètres limitrophes du pôle hydrocarbures mais en enclenchant tout un processus de normalisation qui toucheraient également les installations.

En déclarant dans son discours, le ministre de l’énergie a déclaré que « Ces accidents

majeurs viennent nous rappeler s’il en était besoin, que l’industrie pétrolière et gazière constitue une activité à haut risque et que le risque zéro n’existe pas. En conséquence, la sécurité d’exploitation de nos installations s’est imposée comme un enjeu important et prioritaire dans toutes nos démarches, d’où l’importance du suivi rigoureux des procédures de gestion et de l’observation stricte des mesures de sécurité industrielle pour assurer non seulement la fiabilité des installations elles-mêmes mais pour protéger aussi nos sources humaines » (1).

L’initiative algérienne de revoir ses zones à haut risque, a été, donc, motivée par les derniers incidents de Skikda et ressemblerait à la directive « SOVESO » qui exige à la société de d’entreprendre d’autres paramètres comme la formation et les moyens matériels nécessaires pour optimiser la sécurité de la zone.

Ce chapitre repose sur un travail de terrain basé sur l’observation des cibles du territoire péri-industriel, ainsi qu’une compagne d’enquêtes en porte à porte visant à apporter des critères d’information sur le bâti et sur les populations concernées potentiellement par un accident industriel majeur, de la, une description de la situation et une évaluation des dangers découle afin de limiter les périmètres exposés.

VI-1-Essai critique sur l’évaluation de la vulnérabilité de la zone industrielle de