• Aucun résultat trouvé

LA RENTABILITÉ D’UNE ENTREPRISE ET LE CALCUL DE SON POINT MORT

Dans le document entreprise création (Page 167-171)

Le choix d’un comptable ou d’un expert-comptable extérieur est un choix stratégique car il ne servirait à rien qu’un patron s’épuise au travail pour gagner quelques centaines d’euros si, par négligence, ou par méconnaissance de la réglementation, son comptable lui en faisait perdre plusieurs dizaines de milliers.

Pour choisir un spécialiste, il convient donc d’accorder une importance plus grande aux compétences et à la disponibilité de la personne qu’à la notoriété de son cabinet. Certains experts-comptables débordés n’accordent pas suffi samment de temps à leurs clients pour leur commenter leurs bilans et leurs comptes de résultat. Il faut les fuir car ils seront aussi trop occupés lorsqu’on aura besoin d’eux pour obtenir des renseignements juridiques, fi scaux ou fi nanciers. Il peut donc être parfois judicieux de choisir un expert-comptable débutant, mais il faudra lui rappeler chaque année qu’on attend de lui un contrôle rigoureux du dos-sier, ainsi qu’une discussion sérieuse sur l’exercice écoulé.

S’il ne respecte pas ses engagements, mieux vaudra le quitter sans hésiter. Si, par contre, il donne toute satisfaction, il faudra se garder tout de même de trop se reposer sur lui. De nombreux dirigeants ont rencontré des diffi cultés parce que, se sentant libérés par la pré-sence d’un bon spécialiste, ils s’étaient progressivement détachés de leur comptabilité1.

LA RENTABILITÉ D’UNE ENTREPRISE ET LE CALCUL DE SON POINT MORT

Nous savons déjà que le compte de résultat permet au dirigeant d’étudier les charges et produits d’une entreprise et de connaître l’origine de ses bénéfi ces ou de ses pertes.

1 Il faut savoir qu’un excellent expert-comptable n’est jamais trop cher mais que ses honoraires sont négociables.

Grâce au compte de résultat il est également possible de proposer au chef d’entreprise des ratios de rentabilité, de calculer des soldes intermédiaires de gestion qui constituent des outils fort utiles pour suivre cette rentabilité et de déterminer quel est le niveau de chiffre d’affaires à partir duquel une entreprise commence à gagner de l’argent. Ce seuil de renta-bilité est également appelé « le point mort ».

L

La rentabilité d’une entreprise peut s’apprécier dans une optique commerciale, écono-mique ou fi nancière.

La rentabilité commerciale est souvent exprimée par la marge commerciale que nous développerons dans la rubrique suivante. Cette marge commerciale peut être exprimée en valeur absolue ou en pourcentage du montant des ventes.

Elle est un bon indicateur de rentabilité pour les seules entreprises qui revendent des marchandises ou des produits qui ne subissent aucune transformation mais les autres entre-prises peuvent traduire cette rentabilité par le ratio de résultat net1 : bénéfices après impôt

chiffre d’affaires HT Les fi nanciers préfèrent cependant comparer le bénéfi ce net au total de l’actif. Ils par-lent alors de rentabilité économique ou de rentabilité des capitaux investis. De leur côté, les dirigeants souhaitent plutôt connaître la rentabilité des capitaux qu’ils ont eux-mêmes engagés dans leur affaire (capitaux propres). On parle dans ce cas de rentabilité fi nan-cière.

ratio de rentabilité économique = bénéfi ces net actif total ratio de rentabilité fi nancière = bénéfi ces après impôt

capitaux propres

La rentabilité économique pourrait être exprimée avec plus de précision par le ratio : (résultat net + intérêts des capitaux étrangers) × 100

capital + réserves + bénéfice net + dettes, nettes des créances

1 Bien que les termes ne soient pas normalisés, on parle généralement de profi tabilité lorsqu’il s’agit de ce type de ratio (chiffre d’affaires au dénominateur), et de rentabilité si le dénominateur est le montant des capitaux engagés, ou celui de l’investissement.

Notons que les dirigeants devraient aussi comparer leur bénéfi ce avant charges fi nancières au montant de ces charges fi nancières. Le banquier hésitera en effet à augmenter ses concours si ces charges fi nancières représentent un pourcentage excessif du chiffre d’affaires1.

Le bénéfi ce net étant sensible aux manipulations fi scales, les banquiers utilisent un autre concept, celui de cash-fl ow ou de capacité d’autofi nancement :

capacité d’autofi nancement =

bénéfi ces nets + dotations aux amortissements et provisions La rentabilité peut alors s’exprimer par les ratios suivants :

rentabilité économique =

capacité d’autofi nancement ou cash fl ow (bénéfi ces nets + amortissements comptables)

actif total

rentabilité fi nancière = capacité d’autofi nancement capitaux propres

La notion de cash fl ow, ou de capacité d’autofi nancement, est une notion importante pour un patron d’entreprise car elle lui indique quelles sont les sommes dont il peut dis-poser pour fi nancer ses investissements. Ces sommes correspondent en effet aux bénéfi ces réalisés par l’entreprise mais aussi aux amortissements comptables puisque ces derniers ne donnent pas lieu à des sorties d’argent dans la mesure où ils sont destinés simplement à compenser la dépréciation des immobilisations et à permettre, par conséquent, leur renouvellement2.

La capacité d’autofi nancement doit être distinguée de l’autofi nancement car si une partie des bénéfi ces es distribuée aux actionnaires cet autofi nancement sera égal à :

autofi nancement = capacité d’autofi nancement – bénéfi ces distribués

Comme la fi gure 4.11 le précise, la capacité d’autofi nancement et l’autofi nancement peu-vent être calculés à partir des bénéfi ces nets et des amortissements mais également à partir de l’excédent brut d’exploitation.

1 Toute entreprise peut demander à la centrale des bilans de la Banque de France d’effectuer chaque année une analyse détaillée de son activité, de sa structure fi nancière, de sa rentabilité et de son comportement en matière d’in-vestissement et de fi nancement. Il suffi t pour cela d’adhérer à la Centrale des bilans par l’intermédiaire de la succur-sale de la Banque de France la plus proche de l’entreprise, puis de remplir un imprimé détaillé à la fi n de chaque exercice. La Centrale des bilans remet à ses adhérents un dossier individuel et un fascicule sur les résultats de l’en-semble des entreprises de l’activité concernée. Ce fascicule permet d’utiles comparaisons (le dossier individuel est protégé par le secret professionnel).

2 Il faut, toutefois, que le calcul des amortissements respecte les règles imposées par l’administration fi scale. Les amortissements non acceptés par le fi sc devront être en effet réintégrés dans le bénéfi ce imposable et le bénéfi ce net sera de ce fait diminué.

Remarque : le terme cash fl ow (fl ux de liquidités) fait référence à la différence (encaisse-ments – décaisse(encaisse-ments) de la période alors que la CAF ne tient pas compte des dates de ces encaissements/décaissements. La CAF et le cash fl ow ont des signifi cations généralement voisines mais non synonymes.

FIGURE 4.11 Capacité d’auto-fi nancement et autofi nancement

Capacité

marchandises Production vendue Production stockée Production immobilisée

Chiffre d’affaires

Aux exégètes de la comptabilité signalons que la capacité d’autofi nancement peut donc se calculer de deux manières.

Formulation 1 Capacité d’autofi nancement = Excédent brut d’exploitation

+ Autres produits (d’exploitation) (compte 75) – Autres charges (d’exploitation) (compte 65) + Produits fi nanciers (compte 76)

– Charges fi nancières (compte 66)

+ Produits exceptionnels (compte 77 sauf 775) – Charges exceptionnelles (compte 67 sauf 675) – Participation des salariés aux fruits de l’expansion – Impôts sur les bénéfi ces (compte 695)

Formulation 2 Capacité d’autofi nancement = Résultat net

+ Dotation aux amortissements et provisions (compte 68)

– Reprises sur amortissements et provisions (compte 78)

– Produit des cessions des éléments d’actif (compte 775)

+ Valeur comptable nette des éléments d’actif cédés (compte 675)

Cette deuxième méthode est plus rapide mais moins orthodoxe que la précédente.

L

Le compte de résultat permet de calculer un certain nombre de soldes intermédiaires qui alourdissent, certes, le jargon fi nancier mais dont il convient de connaître le contenu car ils sont fréquemment utilisés par le banquier et parce qu’ils constituent autant d’indicateurs pour suivre la rentabilité d’une entreprise. Il s’agit :

de la

– marge commerciale, de la valeur ajoutée,

de l’excédent brut d’exploitation,

du résultat d’exploitation,

– du

– résultat courant avant impôt, du résultat de l’exercice.

Dans le document entreprise création (Page 167-171)