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4.8 Données relationnelles familiales et sociales

4.8.3 Les relations sociales entretenues avec les personnes en position d’autorité

Cette section aborde maintenant les relations entretenues par les jeunes avec les personnes en autorité (ex. enseignant, éducateur, intervenant ou policier). Les quatre caractéristiques ayant servi à décrire les relations des jeunes délinquants examinées dans la section précédente, à savoir : adéquat, rejeté, retiré ou conflictuel, ont été reprises pour qualifier les relations entretenues par les jeunes avec ces personnes.

TDC identifié à partir du DSM-IV

Les relations avec les personnes en situation d’autorité sont jugées adéquates pour 40% des délinquants sans pathologie associée, et retirées pour un peu plus de soixante pourcent d’entre eux, ce qui est supérieur aux délinquants hyperactifs (63,3% vs 35,0% : p ≤ 0,01). Ces relations sont considérées conflictuelles pour un plus petit nombre (28,3%), ce qui est inférieur aux délinquants bipolaires (28,3% vs 83,3% : p ≤ 0,05) et aux délinquants hyperactifs (28,3% vs 67,5% : p ≤ 0,001). Malgré cela, peu d’entre eux seraient rejetés par les personnes en situation d’autorité, ce qui est significativement inférieur aux délinquants bipolaires (13,3% vs 66,7% : p ≤ 0,01) et aux délinquants hyperactifs (13,3% vs 50,0% : p ≤ 0,001).

Les relations des délinquants bipolaires avec les personnes en autorité paraissent similaires à celles observées avec leurs pairs, c’est-à-dire que pour aucun d’entre eux celles-ci ne sont considérées inadéquates malgré que la plupart (66.7%) semble éviter le contact faisant qu’on les qualifie de retirés. Ils se démarquent des délinquants sans pathologie associée par leur tendance à être conflictuels (83,3% vs 28,3% : p ≤ 0,05) et se faire rejeter (66,7% vs 13,3% : p ≤ 0,01) par les personnes en autorité.

Les délinquants hyperactifs rencontrent des difficultés relationnelles avec les personnes en autorité, même si, pour près de quarante pourcent d’entre eux (38,7%) celles-ci sont qualifiées d’adéquates. Comme avec leurs pairs, les délinquants hyperactifs semblent chercher à être en relation avec les personnes en autorité, car peu d’entre eux sont considérés retirés, ce qui est nettement inférieur aux délinquants sans pathologie associée (35,0% vs 63,3% : p ≤ 0,01). Néanmoins, les deux-tiers sont dits conflictuels (67,5% vs 28,3% : p ≤ 0,001) et on note que la moitié d’entre eux tendent à être rejetés (50,0% vs 13,3% : p ≤ 0,001), ce qui est, dans les deux cas, beaucoup plus élevé que les délinquants sans pathologie associée.

TDC identifié à partir du CBCL

Les jeunes ayant un TDC délinquant adoptent des attitudes et des comportements similaires aux délinquants sans pathologie associée (DSM-IV) selon l’évaluation qu’en font les intervenants. Ainsi, la majorité d’entre jeux (63,0%) sont considérés comme ayant une attitude retirée ou, pour près de la moitié (45,7%), adéquate avec les personnes en autorité. Seulement un peu plus du quart d’entre eux sont considérés conflictuels, ce qui est inférieur aux jeunes ayant un TDC avec une MAB-J (26,1% vs 75,0% : p ≤ 0,001) et ceux ayant un TDC avec des symptômes du TDAH (26,1% vs 55,0% : p ≤ 0,01). Ces trois caractéristiques peuvent expliquer qu’ils soient rarement rejetés par les personnes en autorité, comparativement aux jeunes ayant un TDC avec une MAB-J (8,7% vs 55,0% : p ≤ 0,001) et ceux ayant un TDC avec des symptômes du TDAH (8,7% vs 42,5% : p ≤ 0,001).

Sans que les différences observées soient statistiquement significatives, on note qu’un peu plus du tiers (35,0%) des jeunes ayant un TDC avec une MAB-J entretiendraient des relations adéquates avec les personnes en autorité alors que près de la moitié sont considérés comme étant en retrait (45,0%). Les jeunes ayant un TDC avec une MAB-J semblent avoir de meilleures relations avec les personnes d’autorité, c’est-à-dire qu’on les juge en plus grande proportion comme étant adéquats (35%) et un peu moins retirés que les délinquants bipolaires (DSM-IV). Lorsqu’ils sont comparés aux jeunes ayant un TDC délinquant, les jeunes ayant un TDC avec une MAB-J s’avèrent être proportionnellement plus nombreux à avoir des relations conflictuelles (75,0% vs 26,1% : p ≤ 0,001), en plus d’être plus fréquemment rejetés (55,0% vs 8,7% : p ≤ 0,001) par les personnes en autorité.

Chez les jeunes ayant un TDC avec des symptômes du TDAH, seul le tiers (32,5%) est jugé avoir des relations adéquates avec les personnes en autorité et près de la moitié (45,0%) être retirés. Les proportions dans les deux cas sont quasiment identiques à celles observées chez les jeunes ayant un TDC avec une MAB-J. Ils semblent aussi plus enclins que les jeunes ayant un TDC délinquant à avoir des relations conflictuelles avec des personnes en autorité (55,0% vs 26,1% : p ≤ 0,01) et à être rejetés par celles-ci (42,5% vs 8,7% : p ≤ 0,001). En somme, le mode relationnel des adolescents de ce groupe se révèle très similaire à celui observé chez les délinquants hyperactifs (DSM-IV).

4.8.4 Les relations entretenues avec des pairs délinquants

Les relations entretenues avec des pairs délinquants sont envisagées en trois catégories identifiées comme étant la fréquentation de pairs délinquants, la commission de délits avec des pairs délinquants et l’appartenance à un gang structuré.

TDC identifié à partir du DSM-IV

Les délinquants sans pathologie associée sont proportionnellement plus nombreux que les délinquants hyperactifs à fréquenter (83,3% vs 55,0% : p ≤ 0,01) et commettre des délits avec des pairs délinquants (63,3% vs 37,5% : p ≤ 0,05). Pour leur part, les deux-tiers des délinquants bipolaires fréquentent d’autres délinquants (66,7%) et la moitié ont commis des délits avec eux. Enfin, entre 16,7% et 20,0% des délinquants avouent être affiliés avec un gang structuré selon le groupe de TDC auquel ils appartiennent, la différence de pourcentage n’étant pas statistiquement significative.

TDC identifié à partir du CBCL

Les jeunes ayant un TDC délinquant sont proportionnellement plus nombreux que les jeunes ayant un TDC avec des symptômes du TDAH à fréquenter (87,0% vs 52,5% : p ≤ 0,001) et commettre des délits avec des pairs délinquants (69,6% vs 35,0% : p ≤ 0,01). Sans se démarquer des deux autres groupes, on note que les trois quarts (75,0%) des jeunes ayant un TDC avec une MAB-J fréquentent d’autres délinquants et la moitié (50,0%) ont commis des délits avec eux. Pour ce qui est de l’appartenance à un gang structuré, les jeunes ayant un TDC avec une MAB-J sont proportionnellement beaucoup plus nombreux que les jeunes un TDC avec des symptômes du TDAH (30,0% vs 5,0% : p ≤ 0,05) à avouer une

implication d’une telle nature, alors que cette proportion se chiffre à près de vingt pourcent (19,6%) chez les jeunes ayant un TDC délinquant.