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4.4 Données relatives aux antécédents légaux (LPJ, LJC/LSJPA)

4.4.2 Antécédents criminels relatifs à la LJC et/ou LSJPA

Les trois-quarts des adolescents de notre échantillon ont été reconnus coupables et ont reçu une peine pour une infraction criminelle en vertu de la Loi sur les jeunes contrevenants (LJC) et/ou la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents (LSJPA) (n = 80). La proportion de jeunes ayant des antécédents criminels est identique entre les types de TDC comparables du DSM-IV au CBCL pour deux groupes de jeunes; des antécédents criminels sont présents chez 78,3% des jeunes délinquants sans pathologie associée (TDC seul ou TDC délinquant) et 72,5% des jeunes délinquants avec un TDAH diagnostiqué ou possible (TDC avec TDAH ou TDC avec symptômes du TDAH). Enfin, chez les délinquants bipolaires 66,7% présentent des antécédents criminels, alors que chez les jeunes ayant un TDC avec une MAB-J ce taux grimpe à 75%.

Les actes délinquants sont divisés en cinq catégories identifiées comme suit : l’agressivité envers les objets (ex. méfait, mettre le feu), la violence verbale (ex. menaces), la violence physique (ex. voie de fait, tentative de meurtre), les infractions relatives aux substances psychoactives (ex. possession, trafic) et, enfin, les infractions de nature sexuelle (ex. agression sexuelle). Les tableaux 18 et 19 présentent les délits pour lesquels les délinquants ont été reconnus coupables que ceux-ci aient été pris en charge en vertu de la LJC et/ou de la LSJPA.

Le Fisher’s exact test ne révèle aucune différence significative dans les délits quelque soit le type de TDC identifié (DSM-IV ou CBCL) comme nous le verrons maintenant.

TDC identifié à partir du DSM-IV

La comparaison de la moyenne des âges au premier délit révèle que les délinquants sans pathologie associée (14,7 ans; É.T. 1,6) tendent à être plus âgés que les délinquants hyperactifs (13,6 ans; É.T. 2,1) au moment de la commission du premier délit judiciarisé (F = 4,510 : p ≤ 0,05). Quant aux délinquants bipolaires, ils sont âgés en moyenne de 13,8 ans (É.T. 1,3) à ce moment et ne se distinguent pas des deux autres groupes.

La moyenne du nombre de délits officiels est similaire entre les trois groupes de délinquants. À titre informatif, lors de leur admission à l’IPPM, un verdict de culpabilité a été rendu chez les délinquants sans pathologie associée pour, en moyenne, 6,8 délits (É.T. 6,4), chez les délinquants hyperactifs pour 5,6 délits (É.T. 6,3) et chez les délinquants bipolaires pour seulement 2,7 délits (É.T. 2,8). Ces différences n’apparaissent pas statistiquement significatives. Les délinquants bipolaires affichent donc une moyenne du nombre de délits à l’admission à l’IPPM inférieure aux autres groupes sans toutefois que celle-ci ne soit significative.

Le tableau 18 résume les condamnations criminelles antérieures des délinquants sur la base de cinq catégories de délits; celles-ci n’étant pas mutuellement exclusives. Les trois groupes de délinquants affichent une proportion similaire de condamnations antérieures.

Tableau 18. Résumé des condamnations en LJC et/ou LSJPA des adolescents selon le type de TDC identifié à partir du DSM-IV.

TDC seul

(gr. 1) (n = 47) TDC et MAB (gr. 2) (n = 4) TDC et TDAH (gr. 3) (n = 29) Fisher’s Exact Test Condamnations criminelles antérieures (n = 80)

Agressivité envers les objets 76,6 % 100 % 62,1 % N.S. Violence verbale 42,6 % 25,0 % 51,7 % N.S. Violence physique 66,0 % 75,0 % 72,4 % N.S. Infraction relative aux substances 27,7 % - 17,2 % N.S. Infraction de nature sexuelle 14,9 % 25,0 % 13,8 % N.S. TDC identifié à partir du CBCL

Contrairement à ce que l’on constatait pour les jeunes dont le TDC est identifié sur la base du DSM-IV, la moyenne d’âge au moment de la commission du premier délit judiciarisé est similaire entre les trois groupes de délinquants. Une autre tendance mérite aussi d’être soulignée. En fait, ce sont les adolescents présentant un TDC avec une MAB-J qui étaient les plus jeunes à la commission d’un premier délit judiciarisé (13,5 ans; É.T. 2,3). Ceux-ci sont suivis des jeunes ayant un TDC associé à des symptômes du TDAH (14,2 ans; É.T. 1,7) et ceux ayant un TDC délinquant (14,6 ans; É.T. 1,7) près d’une année plus tard.

Comme chez les délinquants dont le TDC est identifié par le DSM-IV, la moyenne du nombre de délits officiels notés chez les jeunes ayant un TDC délinquant repérés à partir du CBCL demeure la plus élevée (7,0 délits; É.T. 6,5). Par contre, celle des jeunes présentant un TDC avec une MAB-J (5,9 délits; É.T. 4,7) est légèrement supérieure à celle des jeunes avec un TDC associé à des symptômes du TDAH (5,2 délits; É.T. 6,6), ce qui est l’inverse de ce qui est observé pour les délinquants hyperactifs et les délinquants bipolaires. De leur côté, les délinquants bipolaires à leur arrivée à l’IPPM avaient été reconnus coupables de moins de trois délits, alors que les jeunes ayant un TDC avec une MAB-J en comptaient plus du double (2,7 délits vs 5,9 délits).

Tableau 19. Résumé des condamnations en LJC et/ou LSJPA des adolescents selon le type de TDC identifié à partir du CBCL.

TDC délinquant (gr. 1) (n = 36) TDC avec MAB-J (gr. 2) (n = 15) TDC avec symp. TDAH

(gr. 3) (n = 29) Fisher’s Exact Test Condamnations criminelles antérieures (n = 80)

Agressivité envers les objets 75,0 % 66,7 % 72,4 % N.S. Violence verbale 50,0 % 40,0 % 41,4 % N.S. Violence physique 72,2 % 80,0 % 58,6 % N.S. Infraction relative aux substances 30,6 % 26,7 % 10,3 % N.S. Infraction de nature sexuelle 16,7 % 6,7 % 17,2 % N.S.

En somme, on note des résultats similaires quant aux moyennes de l’âge au premier délit judiciarisé et du nombre de délits officiels au moment de la prise en charge à l’IPPM que le TDC des délinquants ait été identifié à partir du DSM-IV ou du CBCL. En fait, les moyennes sur ces variables des délinquants avec des symptômes de trouble de l’humeur (TDC avec MAB; TDC avec une MAB-J) se rapprochent plus de celles des délinquants avec des symptômes du TDAH (TDC avec TDAH; TDC avec symptômes du TDAH) que celles des délinquants sans pathologie associée (TDC seul; TDC délinquant).

Un peu plus de deux ans s’écoule entre la commission du premier délit judiciarisé et l’âge à l’admission à l’IPPM, et ce, sans égard à la source du diagnostic du TDC : DSM-IV et CBCL. Au cours de cette période, les jeunes présentant seulement un TDC (TDC seul et TDC délinquant) rapportent le nombre de délits le plus élevé, alors que les délinquants présentant des symptômes de troubles de l’humeur (TDC avec MAB et TDC avec une MAB-J) en rapportent le moins.