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De la rareté absolue à la rareté relative : les changements climatiques et les nouveau

changements climatiques et les nouveaux enjeux

liés à la gestion de l’eau

Les différentes phases de l’évolution des modes de gestion de l’eau, peuvent être envisagées comme le tournant d'une vis (Ohlsson et Turton, 2000).

Ainsi, on est passé d’une pénurie d’eau unidimensionnelle, à une pénurie d’eau multidimensionnelle qui met l’accent sur la construction sociale de la pénurie, sur les problèmes de gestion liés aux modes de développement. La pénurie d’eau est désormais comprise comme une question qui va au-delà du simple rapport entre la quantité d’eau disponible et le nombre d’usagers. Ce n’est plus simplement une question d’offre et de la demande, mais une problématique complexe et multiples (selon les contextes), et dont l’évaluation doit tenir compte d’aspects plus subjectifs. Les approches de gestion ne doivent plus être sectoriels, mais plus holistiques en tenant donc compte des divers aspec ts de la problématiques, des différents intérêts en jeu, des différents niveaux de prises de décision, des inégalités sociales, des aspects culturels, etc (Allan, 2006, Homer-Dixon, 1995).

À chaque stade d'adaptation sociale à la rareté de l'eau, le besoin pour la contribution des ressources sociales est plus élevé. Cela représente une oscillation entre une rareté de premier ordre, qui est la rareté de l’eau en termes de quantité; alternant avec une rareté de deuxième ordre, la rareté des ressources sociales nécessaires pour s'adapter à la rareté du premier ordre. Il s’agit de la capacité d’adaptation qui au-delà de l’adaptation à la rareté des ressources due aux changements du climat, doit permettre de saisir également les opportunités que ces changements peuvent entraîner. Tout effort d’un pays, pour identifier une stratégie d’adaptation à la rareté de l’eau doit partir de réflexions sur la capacité d’adaptation du pays en question à un moment donné. Le défi est donc de transformer la rareté de la ressource naturelle, en l’occurrence l’eau, en la capacité à mobiliser les ressources sociales nécessaires et suffisantes pour changer le mode de gestion de la ressource par la société concernée. (Ohlsson et Turton, 2000).Ce faisant, la vulnérabilité des populations baisse et leur capacité d’adaptation augmente.

Ohlsson et Turton (2000) distinguent deux piliers, parlant de capacité d’adaptation. Le premier est la composante sociale qui est endogène et existe dans les « cœurs et les mentalités » et ne peut être artificiellement créé. Le second est la composante structurelle qui est partiellement exogène. Sa mise en place peut se faire avec l’aide de soutien technique et financier externe. Il s’agit du renforcement de capacité et on peut l’assimiler aux interventions de l’État ou d’ONG. De plus, dans un système humain, soumis aux changements, les réponses des acteurs sociaux (selon la classe, la caste,

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l’ethnie, le genre, l’âge et l’infirmité (Wisner et al., 2003)) seront variées selon les types de perturbations et leurs conditions de vie (Armitage, 2007). Pour faire face et s’adapter à des changements (et leurs impacts sur l’eau), les sociétés, doivent s’organiser et s’adapter à de nouvelles manières d’utiliser la ressource (eau). Et, la sollicitation de ressources sociales sera de plus en grande, face à l’ampleur des changements climatiques projetés et de leur conséquences.

Avec les changements climatiques et leurs impacts, les ressources sociales sont plus que jamais nécessaires pour faire face et s’adapter, d’autant plus que les prévisions des impacts s’accompagnent de beaucoup d’incertitudes notamment pour les pays les plus pauvres, en raison du manque de données, de ressources et d’expertise (Vörösmarty, 2000 ; Mileham, 2010 et Olmstead, 2014).

1.3.1.

Impacts des changements climatiques sur l’eau

Les changements climatiques sont définis par le GIEC comme la variation de l’état du climat, qu’il est possible de déceler par des modifications de la variabilité et/ou de la moyenne de ses propriétés et qui perdure sur une longue période (des décennies ou plus). Ils peuvent être causés par des processus internes naturels ou par des forçages externes (d’origine naturelle ou anthropique) : les éruptions volcaniques, les modulations des cycles solaires, ou des changements démograph iques ou dans l’utilisation des terres avec des conséquences sur la composition de l’atmosphère.

La Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC, 1992) quant à elle, dans son article premier, attribue les changements climatiques aux activités anthropiques et les définit comme des changements pouvant directement ou indirectement être attribués à une activité humaine, qui altère la composition de l’atmosphère mondiale et qui viennent s’ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au cours de périodes comparables. Le climat mondial est en train de changer, et une augmentation de la température globale de 3-4° C peut provoquer la modification des modèles de ruissellement et, d’ici 2080, la fonte des glaciers forcera près de 1,8 milliards de personnes de plus à vivre dans un environnement où l’eau est rare.

Dans son rapport de 2008, sur les changements climatiques et l’eau, le GIEC prévoyait d’une part, une augmentation des précipitations dans les régions tropicales et les régions de latitude élevée, et d’autre part, une baisse dans les régions subtropicales et les régions à latitude moyenne inférieure. La quantité d’eau disponible et les débits des cours d’eau devraient augmenter dans les premières régions et baisser dans les dernières (Bates et al., 2008).

De plus, selon l’UN-Water (2016), l’eau sera le principal canal par lequel les populations seront affectées par les changements climatiques et leurs impacts. La collecte de l'eau deviendra de plus

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en plus problématique avec le réchauffement climatique. En effet, plus de régions connaîtront des pénuries d'eau en raison de précipitations de plus en plus erratiques, de la fonte des glaciers et de la montée du niveau de la mer. Les personnes vivant à 100 m d'un rivage (environ un tiers de la population mondiale) seront particulièrement touchées, car elles sont plus sensibles à l'augmentation de la salinité des sources d'eau potable côtières.

Les effets potentiels du changement climatique sur l'approvisionnement et la qualité de l'eau toucheront tous les secteurs de l'économie, en raison des impacts sur la santé, l'agriculture, l'industrie, les transports, l'approvisionnement énergétique, les écosystèmes non marchands, la pêche, la foresterie et les loisirs. En outre, certaines répercussions sur les ressources en eau se produiront en modifiant la fréquence et la gravité des événements extrêmes (sécheresses et inondations) (Olmstead, 2014).

Les importantes augmentations de la demande relative d'eau révèlent qu'une grande partie du monde sera confrontée à des défis considérables en ce qui concerne les infrastructures hydrauliques et les services d'eau associés. Des coûts économiques potentiellement élevés sont susceptibles d'être associés à la mise en œuvre de stratégies d'intervention (l’expansion des installations, les nouvelles politiques de tarification de l'eau, les technologies innovatrices par exemple) ou aux conséquences de l'inaction (Vörösmarty et al., 2000).

Le dernier rapport du GIEC (2014) décrit de façon plus détaillée les impacts potentiels des changements climatiques dans plusieurs domaines liés à l’eau. Les risques que font peser les changements climatiques sur les ressources en eau douce devraient sensiblement augmenter avec la hausse des concentrations de gaz à effet de serre (degré de confiance élevé1). La proportion de

la population mondiale souffrant de pénuries d’eau et celle exposée à des épisodes d’inondations graves s’élèveront au fur et à mesure que la température globale augmentera au cours du XXIe siècle. Au cours du même siècle, on prévoit un appauvrissement sensible des ressources

1 « La note d’orientation du GIEC sur l’incertitude établit un cadre de référence pour le traitement de

l’incertitude à l’intention des trois groupes de travail et aux fins du présent rapport de synthèse. Lorsque l’évaluation de l’incertitude est plutôt quantitative, et fondée sur un avis autorisé quant à l’exactitude des données, des analyses ou des modèles utilisées, on emploie les degrés de confiance ci-après pour exprimer la probabilité qu’une conclusion est correcte : degré de confiance très élevé (9 chances sur 10); degré de confiance élevée (8 chances sur 10; degré de confiance moyen (environ 5 chances sur 10); faible degré de confiance (environ 2 chances sur 10); et très faible degré de confiance (moins d’une chance sur 10). »

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renouvelables en eaux de surface et en eau souterraine dans la majorité des régions subtropicales arides (degré de confiance élevé). (Ibid.).

Il est prévu une augmentation des risques de crues et de sécheresse, couplée à l’élévation de la température, ce qui aggravera les formes de pollution aquatique avec leurs conséquences sur les écosystèmes et la santé. Les changements climatiques auront des effets négatifs sur la qualité e t la quantité de l’eau, affectant ainsi la sécurité alimentaire et augmentant la vulnérabilité des cultivateurs des zones rurales pauvres des régions arides et semi-arides. Cela exacerbera aussi la concurrenc e pour les ressources hydriques entre les secteurs d’activités économiques (degré de confianc e moyen). Les variations locales des précipitations et de la température ont déjà modifié la répartition de certains vecteurs de maladies et certaines maladies d’origine hydrique (degré de confianc e moyen). Les incidences des événements climatiques extrêmes seront entre autres la dégradation des écosystèmes, la perturbation de l’approvisionnement en eau et de la production alimentaire, les dommages causés aux infrastructures, la morbidité et la mortalité, et les conséquences sur le bien- être sur la santé mentale des individus. (Ibid.).

Les populations marginalisées sur le plan social, culturel, économique, institutionnel, politique ou autrement sont beaucoup plus vulnérables aux changements climatiques (degré de c onfiance élevé). Cette vulnérabilité n’est en général pas attribuable à une seule cause ; mais plutôt à l’interaction de processus sociaux qui crée l’inégalité des revenus et du statut socio-économique ainsi que du degré d’exposition. Il s’agit par exemple de la discrimination fondée sur la classe sociale, le sexe, l’ethnie, l’âge et l’état physique. (Ibid.).

De plus, les risques climatiques accentuent d’autres facteurs de stress, qui ont souvent des conséquences négatives sur les moyens de subsistance, surtout pour les populations pauvres (degré de confiance élevé). On peut citer les conséquences directes telles que la réduction des rendement s des cultures, la perturbation des moyens de subsistance, la destruction des habitations ; et des conséquences indirectes telles que la hausse du prix des aliments et l’aggravation de l’insécurité alimentaire. Les impacts positifs des changements climatiques pour les populations pauvres et marginalisées sont très limités et souvent indirects. (Ibid.).

Selon Rossing (2010), la majorité des pauvres sont des petits paysans très dépendants de la pluviométrie locale et donc très vulnérables aux changements climatiques. Cette dépendance vis -à- vis des conditions climatiques locales pour la production d’aliments aggrave les effets des sécheresses. De plus, toute baisse de la pluviométrie entraînera une dégradation des terres agricoles dans les régions semi-arides et arides dont plusieurs sont surpeuplées et ne sont que faiblement aménagés. À long terme les conséquences de la sécheresse seront non seulement une baisse des récoltes, mais aussi une baisse de productivité des plants agricoles. La dépendance des

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communautés pauvres vis-à-vis de l’agriculture pour leur survie, les rend d’autant plus vulnérables aux changements climatiques.

Par ailleurs, selon le même auteur, les populations qui ne peuvent avoir accès à l’eau potable, utilisent de l’eau polluée, qui, combinée au manque d’hygiène, les expose davantage aux maladies d’origine hydrique. Souvent, en effet, ces populations pauvres des villes sont forcées de vivre en grand nombre le long des canalisations d’évacuation et des berges de cours d’eau qu’elles utilisent pour tous leurs besoins sanitaires. Cela pollue davantage l’eau et les expose à plusieurs maladies (choléra, diarrhées, malaria, etc.). Par ailleurs, lors des épisodes de fortes pluies , dont la fréquenc e pourrait augmenter à cause des changements climatiques , ces canalisations et rivières peuvent constituer des pièges mortels.

Pour ce qui est de la sécurité alimentaire, selon le GIEC (2014), les changements climatiques risquent d’avoir des impacts sur l’ensemble des aspects qui y sont liés (degré de confiance élevé). Ainsi, il risque d’y avoir une réduction des approvisionnements, des revenus et des emplois dans les pays tropicaux dans le secteur de la pêche, à cause de la redistribution du potentiel de prises de la pêche en mer au profit des hautes latitudes. On prévoit aussi qu’une hausse de la température globale moyenne d’environ 4 °C ou plus par rapport aux niveaux de la fin du XXe siècle, combinée à une augmentation de la demande d’aliments, entraîneraient des risques non négligeables pour la sécurit é alimentaire aux échelles mondiale et régionale (degré de confiance élevé).

Les principaux aléas (lié à l’eau) que pourraient accentuer les changements climatiques en zone urbaine sont entre autres les précipitations extrêmes, les inondations sur les côtes et à l’intérieur des terres, les glissements de terrain, la pollution atmosphérique, les sécheresses et les pénuries d’eau. Ces risques menacent les êtres humains, les biens, l’économie et les écosystèmes (degré de confiance très élevé). Pour les personnes qui vivent dans des habitations de piètre qualité ou dans des zones exposées ; ou qui sont privés des infrastructures et services essentiels, ces risques sont amplifiés. (Ibid.)

Dans les zones rurales, les changements climatiques pourraient avoir des impacts importants, à court et à long terme. En effet, ils pourraient influer sur la disponibilité et l’approvisionnement en eau, la sécurité alimentaire et les revenus agricoles, en provoquant notamment des déplacements des zones de production de cultures vivrières, en d’autres mots, l’exode rurale (degré de confiance élevé). Ces incidences devraient affecter de manière inégale le bien-être des populations pauvres des zones rurales. Ainsi par exemple les familles monoparentales ayant des femmes à leur tête et celles qui ont un accès limité aux infrastructures, à la terre, aux facteurs modernes de production agricole et à l’éducation pourraient être plus affectées que les autres. (Ibid.)

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De façon générale, les incidences des changements climatiques devraient ralentir la croissance économique, ralentir les efforts de lutte contre la pauvreté, entraîner l’insécurité alimentaire, entretenir les poches de pauvreté existantes et en créer de nouvelles tout au long du XXIe siècle. Les incidences des changements climatiques aggraveront la pauvreté dans les pays pauvres, et créeront de nouvelles poches de pauvreté dans les pays développés ou en développement qui sont aux prises avec des inégalités sociales croissantes. (Ibid.)

1.3.2.

Les impacts des changements climatiques en Amérique latine

et dans les Caraïbes

Les projections climatiques pour la région de l’Amérique latine et des Caraïbes montrent trois principaux impacts : les régions sèches vont s’assécher davantage pendant que les régions humides s’humidifieront de plus en plus; les épisodes de sécheresse seront de plus en plus longs, réduisant la disponibilité en eau pendant la période des basses eaux; enfin, l’écoulement de l’eau sera de plus en plus imprévisible, à cause de l’augmentation de la fréquence des phénomènes climatiques extrêmes. Les projections sur la disponibilité en eau montrent que en 2050, environ 50 % de la population de la région connaîtra une baisse significative de l’écoulement de l’eau, conséquence de la baisse des précipitations (GIEC, 2008).

De nombreuses régions pauvres connaîtront d'importantes augmentations de la demande relative en eau. Dans les régions riches en eau telles que les tropiques humides, le défi ne sera pas de fournir des quantités adéquates d'eau, mais de fournir de l’eau potable aux populations. Les régions arides et semi-arides feront face au défi supplémentaire de la rareté absolue de l'eau. L’augmentation prévue de la pénurie sera due à l'expansion rapide des villes. En effet, une grande partie de la croissance de la population mondiale au cours des prochaines décennies se produira dans les zones urbaines, qui devraient doubler de taille pour atteindre près de 5 milliards entre 1995 et 2025 (29) et faire face à des problèmes majeurs pour faire face à la pollution accrue des eaux et à l'incidence des maladies hydriques (5, 10, 19, 25, 29) (Vörösmarty et al., 2000).

Dans la région de l’Amérique latine et des Caraïbes, les disponibilités en eau douce sont abondantes , comparée aux autres régions du monde. En effet, si toute la quantité d’eau douce était divisée de façon égale entre les trois sous-régions (Amérique du Sud, Amérique centrale et Caraïbes), une moyenne de 89 000 m3 d’eau serait disponible par personne par an en Amérique du Sud, 25 802 m3

par personne par an en Amérique Centrale et 1 843 m3 par personne par an dans les Caraïbes .

Comparé au seuil critique de 1 700 m3 par personne par an, ces chiffres donnent l’impression que la

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Cependant, avec l’accroissement de la population, le développement économique (Rosegrant et al. 2009; IADB 1999) et l’urbanisation (c’est la région la plus urbanisée du monde avec 80% de sa population qui vit dans les villes) (UN- Population Division, 2006), la demande en eau a plus que doublé (Rossing, 2010). En tenant compte de l’indicateur de rareté de l’eau (seuil de 1 700 m3 par

personne par an), en 1995, environ 22,2 millions de personnes vivaient déjà dans des bassins où la disponibilité en eau était insuffisante (moins de 1 000 m3 par personne par an) (GIEC 2008). La

population continuant à croître (de 558 millions pour 668 millions projetés en 2025), de plus en pl us de personnes se retrouveront dans des conditions de stress hydrique moyen ou sévère. Les changements climatiques et les variabilités du climat amplifieront les effets de ces différents facteurs, causant des changements dans la quantité et la qualité de l’eau disponible. De plus, les catastrophes naturelles (inondation, sécheresse et glissement de terrain) auxquelles est déjà soumise la région, augmenteront (Rossing, 2010).

1.3.3.

Difficultés liée aux prévisions des impacts des changements

climatiques sur l’eau surtout dans les pays pauvres

La disponibilité future des ressources en eau douce est difficile à évaluer, en raison d'une géographie complexe et en évolution rapide de l'approvisionnement et de l'utilisation de l'eau. Les expériences numériques combinant les résultats des modèles climatiques, les budgets de l'eau et l'information socio-économique démontrent qu’une forte proportion de la population mondiale connaît actuellement un stress hydrique. La prise en compte des impacts directs de l'humain sur l'approvisionnement mondial en eau demeure un aspect mal traité, mais potentiellement important de la question plus vaste du changement global (Vörösmarty, 2000).

L'eau est généralement gérée au niveau local ou régional. Cela entraîne deux complications. Tout d'abord, l’utilisation de modèles globaux et mêmes nationaux pour évaluer les impacts régionaux et locaux (les modèles intégrés2) n'est pas fiable, bien que les méthodes de descente d’échelle

(downscaling) évoluent. Cela nécessite des institutions locales de gestion souples et réactives (Haddad et Merritt, 2001). De plus, les informations requises pour élaborer des données sur la gestion

2 Les modèles intégrés d’évaluation des impacts des changements climatiques sont des modèles destinés aux

gestionnaires pour la prise de décision. Ces modèles sont élaborés dans une approche pluridisciplinaire (science de l’environnement et science sociale). L’objectif est d’évaluer les impacts des changements climatiques et leurs répercussions socio-économiques.

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de l'eau pour la modélisation de l'adaptation se trouvent dans ces institutions locales de gestion de l'eau, vu que très peu de données sont collectées au niveau national (Olmstead, 2014).

Selon Bates et al. (2008), le plus grand obstacle à l'évaluation des impacts futurs des changement s climatiques sur l'eau est lié à l'incertitude des prévisions. Cette incertitude découle de la variabilit é interne du système climatique, des questionnements sur la précision des modèles hydrologiques de l'incertitude liée aux scénarios de développement et aux émissions futures, et celle relative à la manière dont les modèles traduisent les émissions en changements climatiques.

Manase (2010) a indiqué que la plupart des études d'impact sur le changement climatique ont été effectuées dans les pays développés, avec peu d'études entreprises pour les pays en développement. Ce sont généralement des modèles de circulation générale (MCG, à résolution brute) qui sont utilisés pour la modélisation climatique (plus de 150 km²). Et, dans certaines régions l'incertitude des simulations climatiques est si élevée qu'aucun signe clair de changement ne peut être avancé, ce qui suscite de grandes interrogations sur la pertinence de ces données pour les projections des variations de l'hydrologie à l’échelle régionale (Mileham, 2010). Dans le même sens, Tadross et al. (2011) ont souligné que, bien que les modèles de circulation générale puissent