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Nous avons choisi le bassin versant de l’Artibonite parce qu’il est le plus important bassin versant. De plus, il est utilisé pour irriguer les casiers rizicoles de la vallée de l’Artibonite, considérée comme le grenier du pays. Étant donnée l’étendue du bassin versant, nous avons jugé utile de réduire notre terrain d’étude à quelques communes en utilisant comme principal critère la zone agroécologique et les systèmes de subsistance.

Nous avons effectué trois séjours en Haïti dans le cadre de cette étude (tableau 4.1): un premier séjour exploratoire, un deuxième séjour pour la collecte de donnée et un troisième séjour pour la diffusion des résultats.

Tableau 4.1 : Détails des trois séjours de terrain

Date Lieux visités Nombre d’entrevues de groupe Nombre d’entrevues individuelles Organisations rencontrées Premier séjour 17 au 31 juillet 2013 Ville de Port-au-Prince, ville de Saint-Marc, section de Boccozelle, ville de Verrettes 2 9 ODVA, SESAME, Oxfam, Bureau agricole de Saint- Marc, CASEC de Boccozelle, Mairie de Verrettes, groupements de producteurs et groupements féminins Deuxième séjour 03 juin au 20 juillet 2014 Ville de Port-au-Prince Section de Bocozelle, Communes de Verrettes : ville de Verrettes, sections de Guillaume Mogé et Bastien), Commune de Saint- Michel : ville de Saint- Michel de l’Attalye, sections de Bas-de- Sault et Lalomas. 6 48 ODVA, CNIGS , Helvetas, mairie Verrettes, AICAN 2, Bureau agricole de Saint-Michel, CASEC de Boccozelle, groupements de producteurs et groupements féminins Troisième séjour 02 au 09 septem bre 2015 Section de Bocozelle, Communes de Verrettes : ville de Verrettes, sections de Guillaume Mogé et Bastien) 3 ODVA et Helvetas

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4.2.1.

Premier séjour

Le premier séjour avait un caractère exploratoire, vu le peu de connaissances que nous avions sur Haïti et plus particulièrement sur le bassin versant de l’Artibonite. Ce voyage a eu lieu du 17 au 31 juillet 2013 respectivement dans la ville de Port au Prince et la commune Saint -Marc. L’objectif principal de ce voyage était de prendre contact avec les acteurs concernés par la question de recherche. De façon plus précise, nous avons rencontré les populations, les autorités locales, les structures déconcentrées de l’État et certaines ONG. Nous avons échangé avec eux pour avoir leur point de vue sur la pertinence de l’étude, identifier avec eux les principales problématiques existantes autour de la question de l’eau et des changements climatiques, avoir des éléments pour préciser la démarche méthodologique à adopter, identifier les zones les plus pertinentes à considérer et les principales sources de données disponibles et visiter certains sites pertinents.

Plusieurs entrevues ont été réalisées avec des ingénieurs agronomes de l’Organisation pour le Développement de la Vallée de l’Artibonite (ODVA) qui est une structure dépendant du Ministère de l’Agriculture, la Société des Eaux de Saint-Marc (SESAM) chargée de la distribution d’eau dans la commune de Saint-Marc, le maire de la commune de Verrettes qui est une commune affectée par l’érosion et le manque d’eau, les membres du Comité d’Administration de la Section Communale de Bocozelle (une section communale qui subit régulièrement les épisodes d’inondation), des femmes responsables d’association, un responsable des programmes OXFAM en Haïti et le directeur départemental de l’environnement (département de l’Artibonite). Ces entrevues ont été enregistrées avec leur accord.

En tenant compte de l’avis des personnes rencontrées, nous avons retenu d’effectuer les recherches dans deux zones qui nous ont été désignées comme étant les deux zones « agroécologiques » du bassin versant de l’Artibonite : le Haut-Artibonite qui est une zone sèche avec pour principal problème environnemental l’érosion et où les principales cultures sont le haricot, le maïs et la canne à sucre ; et le Bas-Artibonite, zone de production de riz de bas-fond, constitué de la vallée de l’Artibonite et qui subit régulièrement des problèmes d’inondation. Même si ces deux zones ne sont pas véritablement des zones agroécologiques, elles permettent de comprendre que du point de vue des personnes rencontrées, la topographie joue un rôle important dans l’exposition à la manifestation des différents aléas climatiques. Les zones agroécologiques sont pertinentes comme entité géographie par ce qu’elle combine à la fois les paramètres liés au climat et aux moyens de subsistance, ce qui est tout à fait adéquat pour cette étude (elles seront décrites dans le chapitre sur le contexte haïtien).

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4.2.2.

Deuxième séjour

Le deuxième séjour a servi à la collecte des données et a eu lieu du 03 juin au 20 juillet 2014. L’objectif de ce séjour était de réaliser des entrevues de groupe et individuelles auprès des ménages vivant dans le bassin versant de l’Artibonite, sur la question de l’eau dans le contexte des changements climatiques.

Nous avons dû modifier le plan de séjour préalablement retenu. Il était prévu que les entrevues soient menées dans les deux zones qui avaient été décrites comme étant les zones agroécologiques du bassin versant de l‘Artibonite, en l’occurrence le haut et le bas Artibonite. Cependant, c’est au cours du deuxième séjour que nous avons pu obtenir des informations cartographiées sur le découpage des zones agrocécologiques. Il s’est avéré qu’il y a en fait quatre zones agroécologiques dans le bassin versant de l’Artibonite : la zone de monoculture de riz, la zone sèche d’agriculture et de pêche, la zone d’agriculture de montagne humide et la zone agropastorale de plateau. Compte tenu de nos moyens financiers et logistiques5, nous avons retenus les trois premières zones agroécologiques.

Nous avons séjourné dans trois localités du département de l’Artibonite à savoir de façon chronologique, Bocozelle dans la commune de Saint-Marc, Verrettes dans la commune de Verrettes et Saint Michel de l’Attalaye dans la commune de Saint-Michel (figure 4.2). Compte tenu des moyens logistiques disponibles, nous ne pouvions pas nous rendre dans des localités trop éloignées de celles où nous logions. Nous avons par conséquent mené les entrevues dans les secti ons communales les plus proches. Ainsi nous avons rencontré des personnes dans les sections communales de Bocozelle dans la commune de Saint-Marc, la ville de Verrettes et les sections communales de Bastien et Guillaume Mogé dans la commune de Verrettes, et les sections communale de Lalomas, l’Attalaye et Bas de Sault dans la commune de Saint-Michel. Nous avons loué les services de traducteurs dans chacune des communes visitées.

5 Nous avons bénéficié du soutien logistique du projet Akosaa (Haïti) qui est mené par la Faculté des sciences

de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval. Il a pour objectif d’appuyerla diversification de la production végétale, la promotion de l’égalité entre les femmes et les humains, le respect de l’environnement, l’intégration socioéconomique et la sensibilisation aux bonnes pratiques nutritionnelles.

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Figure 4.2 : Différentes communes visitées dans le bassin versant de

Le séjour à Bocozelle a eu lieu du 04 juin au 15 juin, celui des Verrettes, du 17 au 30 juin et celui de Saint-Michel, du 01 au 18 juillet. La durée du séjour a varié d’une localité à une autre pour différentes raisons. Plus concrètement, la section communale de Bocozelle a servi à tester, le guide d’entrevue notamment lors des deux entrevues premières entrevues individuelles menées, en tenant compte des réponses de nos interlocuteurs. Nous avons choisi de tester le guide d’entrevue à Bocozelle parce qu’au cours du premier séjour, nous avions rencontré plusieurs personnes de cette localité. Bocozelle est situé dans la zone agroécologique de monoculture et nous avons remarqué que les réalités n’étaient pas très différentes d’un ménage à l’autre.

A Verrettes, nous avons également mené deux entrevues de groupe et une quinzaine d’entrevues individuelles. Verrettes est une commune à cheval sur deux zones agroécologiques : la zone de monoculture de riz (zone inondable et irriguée) et la zone sèche d’agriculture et de pêche. Les entrevues de groupes ont eu lieu dans les localités de Savanebourg (section communale de Bastien)

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et à Réplou (section communale de Guillaume Mogé). Les entrevues individuelles ont été menées dans les deux localités mentionnées précédemment et dans la ville de Verrettes.

Saint-Michel est une zone montagneuse appartenant à la zone agricole montagneuse humide. À Saint-Michel, nous avons mené deux entrevues de groupe et une vingtaine d’entrevues individuelles . Le nombre élevé d’entrevues individuelles s’explique par le fait que d’une localité à l’autre, il y avait plusieurs spécificités dont nous voulions tenir compte à savoir notamment que certains villages étaient situés à proximité d’une rivière alors que d’autre non.

4.2.3.

Troisième séjour sur le terrain

Le troisième séjour a duré une semaine (02 au 09 septembre 2015) au cours de laquelle nous avons réalisé trois entrevues de groupe, dont une dans la section communale de Bocozelle, une dans celle de Bastien et une dans celle de Guillaume Mogé. Nous n’avions pas pu nous rendre dans la commune de St-Michel parce que nous avons eu beaucoup de mal à rejoindre nos contacts dans cette commune. Les prises de contacts se sont donc faites tardivement et les délais étaient par conséquent courts pour organiser les entrevues.

Il y avait environ une dizaine de personnes par entrevue, et les groupes étaient constitués majoritairement de personnes rencontrées lors du deuxième séjour. Notre outil de présentation était un poster présentant différentes cartes résultant de l’indice de vulnérabilité perçue pour les différentes sections communales. Nous nous sommes déplacés en voiture avec un traducteur dans chaque localité.