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2.1.1.

Courants de pensées sur la pénurie de l’eau

Plusieurs auteurs ont essayé de définir le concept de pénurie de ressources et d’en décrire les facteurs d’influence. Dans la littérature, ils sont regroupés en trois principaux courants. Un courant pessimiste appelé néo-malthusien, un courant optimiste nommé techno-économiste et un courant socio-politique. (Homer-Dixon, 1995).

Le courant néo-malthusien ou encore pessimiste, est constitué majoritairement de biologistes et d’écologistes. Pour eux, les ressources naturelles sont une limite à la croissance économique et au développement humain. L’eau est souvent présentée comme une source de problèmes, et considérée uniquement sous son aspect physique (H2O). Cette approche sous -tend tous les discours sur la « crise mondiale de l'eau », liée à une pénurie grandissante et inéluctable. Meadows et al. font partie des auteurs les plus cités de ce courant. En effet, en 1972, un groupe de scientifiques du Massachusetts Institute of Technology (MIT) a publié le rapport « Limites à la croissance pour le Club de Rome » (Meadows et al., 1972). Cette étude a vendu neuf millions d'exemplaires dans 29 langues. L'étude a présenté un nouveau modèle de grande envergure pour prédire le développement futur de cinq variables à l’échelle mondiale : la population, l'alimentation, l'industrialisation, les ressources non renouvelables et la pollution. Les prédictions de l'étude étaient très pessimistes. Elle prévoyait que le niveau de la population mondiale, de la production alimentaire et de l'industrialisation atteindraient dans un premier temps, une croissance exponentielle, puis s'effondreraient au cours du siècle suivant. L'effondrement sera dû à l’atteinte des limites physiques de l'économie mondiale, en termes de ressources non renouvelables, de production agricole et de pollution excessive.

Les teneurs de ce courant se basent principalement sur l’indicateur de la suédoise Falkenmark, développé au début des années 70, mais aussi Gleick (2000) avec son concept de « Peak Water ». L’indicateur de Falkenmark est la manière la plus accessible de caractériser la pénurie d’eau. Il s’agit d’une équation déséquilibrée entre une offre (ressources en eau) limitée et une demande qui évolue du fait de la démographie et du développement (voire section suivante pour la desc ription de l’indicateur. La pénurie est donc considérée comme un phénomène unidimensionnel de nature physique (Buchs 2012). L’auteure de cet indice fait clairement référence à la théorie de Malthus : «

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Si elle n’est pas freinée, la population s’accroît en progression géométrique. Les subsistances ne s’accroissent qu’en progression arithmétique. » (Malthus, 1966 [1798], p. 14). Les néo-malthusiens prévoient l'épuisement des ressources dont dépend la société industrielle avec comme conséquence, un effondrement du système économique. Pour l’éviter, il faut, selon eux limiter immédiatement la croissance de la population et de la pollution et freiner, voire, arrêter la croissance économique. Cependant, certains économistes classiques n’étaient pas aussi pessimist es. Mill (1862) dans «

Principles of Political Economy » par exemple, trouve que même si la quantité limitée de ressource

disponible peut être un frein au développement, cette limite n’a pas encore été atteinte. Une caractéristique intéressante de sa pensée était l'argument selon lequel la qualité de l'espace de vie est un élément important du bien-être économique, et donc, un monde où l'environnement est complètement utilisé à des fins industrielles et agricoles n'est pas un monde idéal. Selon Mill, l'évolution future des connaissances agricoles, les institutions sociales et l'augmentation du bien -être économique peuvent ralentir la croissance démographique. (Tahvonen, 2000).

Le deuxième courant décrit comme techno-économiste, plus optimiste, est constitué d’« économistes néoclassiques » qui estiment qu’il n’y a pas de limite à la croissance humaine. En fait, pour eux, il n’y a pas de limite au développement humain, vu que le génie humain est illimité. Parmi eux, on peut citer Barnett et Morse (1963) avec leur livre « Scarcity and growth », Simon (1981) dans « The ultimate resource », et Harold Hotelling (1931), dans « The Economics of Exhaustible Resources ». Ainsi, le bon fonctionnement des institutions économiques, notamment les marchés, offre des incitations pour encourager la conservation, le développement de nouveaux stocks de ressources limitées, la substitution des ressources, et l'innovation technologique (Homer-Dixon, 1995).

Dans l'approche techno-économiste, la pénurie est vue comme un déséquilibre entre la disponibilité de l'eau et la demande, et non entre la disponibilité de l'eau et les besoins. Les tenants de ce courant trouvent que la pénurie d’eau résulte d'une absence de prise en compte de la valeur de l'eau (une sous-estimation) (Winpenny, 1994) qui fait que l’eau est « gaspillée » (Mitchell, 1984). Avec des coûts plus élevés, les gens tendraient à consommer moins et trouveraient d'autres moyens pour atteindre leurs fins (Anderson et Snyder, 1997). Les économistes néo-classiques pensent que les pénuries d'eau pourraient être un vecteur de changement social et de structuration de l'économie, permettant une accélération de la croissance et l’atteinte d’une meilleure qualité de vie. Les solutions avancées, soit le recours aux technologies et au marché, seraient aussi probablement efficaces pour équilibrer la disponibilité de l'eau avec la demande. Certains, vont plus loin en affirmant que, non seulement les ressources ne limitent pas la croissance, mais que la croissance économique peut permettre de réduire les pénuries, par l'accumulation du capital et des connaissances (Tisdell, 1990).

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Certains auteurs optimistes ont toutefois une position plus nuancée. Homer-Dixon (1995), par exemple, pense que l'ingéniosité permet de diminuer, dans une certaine mesure la pénurie, mais que cette ingéniosité n'est pas infinie, et que la pénurie peut même être un facteur limitant l’ingéniosité. Il est à noter qu’on retrouve l’approche des techno-économistes dans les principes du la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) et des institutions internationales tels que la FAO qui définit la pénurie en eau comme « un déséquilibre entre l’offre et la demande dans le cadre des dispositions institutionnelles et/ou des prix en vigueur; un excès de la demande par rapport à l’offre disponible; un taux élevé d’utilisation par rapport à l’offre disponible, en particulier si le potentiel disponible restant est difficile ou coûteux à exploiter » (FAO, 2013; p 5).

Un certain nombre d'auteurs ont une façon de concevoir les pénuries d'eau, qui n'entre dans aucune des deux catégories précédentes. Ils critiquent vivement les définitions les plus courantes du concept de pénurie d'eau, c'est-à-dire les indicateurs quantitatifs utilisés dans un modèle explicatif néo- malthusien ou techno-économiste. Les tenants de ce courant critiquent le concept même de pénurie et considèrent que le véritable problème est la mauvaise distribution des ressources et de la richesse. Selon eux, la pauvreté et les inégalités sont la cause et non la conséquence du taux de croissance élevé de la population et des pratiques qui épuise les ressources. (Homer-Dixon, 1995). Ainsi, des auteurs comme Xenos (1987) pensent que la pénurie telle que comprise par les techno-économistes est une invention du libéralisme classique qui sert surtout à légitimer les institutions centrales à la société moderne. Ils soutiennent que comprendre l’eau sous la seule perspective économique peut être source d’inégalités d’accès à la ressource, notamment pour les plus démunis. Dans un contexte de rareté, les lois de l’offre et de la demande pourraient favoriser les mieux nantis, entrainant un phénomène d’appropriation de l’eau par une minorité et excluant une grande partie de la population de la planète (Roch, 2008).

Pour les tenants de cette approche, la pénurie touche différemment les groupes sociaux indépendamment du niveau global de disponibilité des ressources, et cela explique pourquoi de graves problèmes de disponibilité existent dans des pays où l'eau est pourtant abondante (Petrella, 1998). Cette approche montre que le mode de répartition détermine ultimement les besoins qui sont privilégiés au détriment des autres et que ce mode de répartition est la conséquence des choix politiques. Selon ces auteurs, les politiques de développement mises en œuvre, déterminent les modes de production et de consommation qui peuvent être incompatibles avec les ressources disponibles, ce qui fait que ce courant est désigné comme socio-politique. Ces choix de développement peuvent inclure les effets des activités humaines sur l'environnement qui affectent la disponibilité des ressources en eau, notamment : la destruction des écosystèmes et la pollution des cours d'eau, la déforestation, etc. (Roch, 2008). Selon Paquerot (2005), les interventions humaines

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ont perturbé le cycle hydrologique et affecté la disponibilité de l'eau autant dans sa dimension quantitative que qualitative.

Homer-Dixon dans « Evidence from Cases » (1994), traite le concept de rareté environnementale de façon à mettre sous un seul chapeau les trois puissantes forces de changement représentées par les impacts environnementaux ou la dégradation des ressources, l'augmentation continue des populations et la répartition inégale des ressources. La rareté de l'environnement, telle que définie par Homer-Dixon, doit être considérée comme la somme ou le produit de ces trois parties, en conjonction. Si l'on imagine un « gâteau de ressources » l'effet des impacts environnementaux et de la dégradation des ressources est de réduire la taille du gâteau des ressources. Le taux de croissance élevée de la population rendra les tranches du gâteau (diminué) plus petites. La répartition inégale des ressources ou l'accès à ces ressources fera en sorte qu'un plus grand nombre de tranches, doublement diminuées, se retrouveront entre les mains des classes les plus puissantes de la population, tandis que les moins puissants verront leur nombre de tranches diminuer encore davantage. (Homer-Dixon, 1994).

Cependant, Homer-Dixon (1994) trouve que plus que tout, la valeur heuristique du concept réside dans l'effet du dernier facteur, l'inégalité sociale. Il qualifie l'effet social de capture des ressources (par les puissants), qui conduit à la marginalisation écologique (des plus pauvres). L'effet est très visible dans les changements d'affectation des terres, ou l'utilisation de l'eau dans les zones où l'eau est rare.

Dans le même sens, Winpenny (1997) définit la pénurie d’eau comme le point auquel l’agrégation des répercussions de tous les utilisateurs (de l’eau) a un effet préjudiciable sur l’approvisionneme nt ou la qualité de l’eau, au point où la demande de tous les secteurs (y compris) l’environnement, ne peut être complètement satisfaite, en tenant compte des dispositions institutionnelles en vigueur. Il estime que la pénurie d’eau est un concept relatif pouvant se produire à tous les niveaux de la demande ou de l’offre, qu’elle peut être le résultat de la prospérité, des attentes et des comportements habituels (construction sociale) ou la conséquence de la modification des modes d’approvisionnement en raison des changements climatiques, et qu’elle a diverses causes, pour lesquelles il existe une solution ou dont la plupart peuvent être atténuées.

La pénurie est ici perçue comme découlant de plusieurs facteurs, notamment les modes d’usages. Même s’il définit la pénurie d’eau comme étant fonction de l’offre et de la demande, il n’estime pas qu’elle est sous l’influence d’un seul facteur ou d’une ensemble de facteurs de même nature (physique pour les néo-malthusiens ou économique pour les techno-économistes). Selon lui, les causes peuvent se situer à plusieurs niveaux de l’offre ou de la demande. Il estime aussi que c’est une notion relative, donc, dépendant de plusieurs facteurs qui peuvent l’influencer suivant différents

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contextes (des pays). Elle peut également être de construction sociale et dépend des modes d’approvisionnement (aspects socio-politiques). Il introduit également la possibilité que ces modes d’approvisionnement soient modifiés à cause des changements climatiques. Enfin, il estime qu’il existe des solutions pour les différents types (dépendamment des causes) de pénuries d’eau, contrairement aux néo-malthusiens.

Des écrits de ces deux derniers auteurs, la pénurie d’eau n’est plus unidimensionnelle, mais pluridimensionnelle et dépend des différents contextes. Les deux mettent également l’emphase sur le fait qu’elle résulte d’une construction sociale et est le reflet des inégalités sociales qui prévalent dans un pays, ce qui ressort dans les modes d’approvisionnement et dans la priorisation dans la distribution de la ressource. Les besoins des plus puissants, de ceux qui ont de l’influence sur les instances de décisions sont priorisées par rapport à celles des plus pauvres qui sont de ce fait, marginalisés. On constate la prise en compte de l’aspect social dans les définitions récentes de la FAO (2013, p 6) où la pénurie d’eau est décrite comme

[…] fondamentalement dynamique et varie dans le temps du fait de la variabilité hydrologique naturelle, mais encore plus en fonction des politiques et stratégies de planification et de gestion économiques et de la capacité des sociétés à anticiper l’évolution des niveaux d’offre ou de demande. La pénurie peut découler de politiques imprévoyantes telles que l’att ribution excessive de permis de prélèvement de l’eau dans un bassin de captage ou l’expansion abusive de zones d’irrigation offrant de l’eau gratuite ou bon marché aux agriculteurs. Le problème s’intensifie avec l’augmentation de la demande des utilisateurs et la diminution de la disponibilité et de la qualité de la ressource. La pénurie peut apparaître en étroite juxtaposition avec l’abondance d’eau, là où aucun dispositif légal ou institutionnel n’améliore l’accès à l’eau et où les infrastructures nécessaires n’existent pas ou ne sont pas opérationnelles. De nombreuses causes de pénurie peuvent être prévues, évitées et/ou atténuées si elles sont correctement identifiées.

Le Rapport mondial sur la mise en valeur des ressources en eau (UN-Water, 2006) s’est également inspiré de la définition proposée par Winpenny (1997) pour définir la pénurie d’eau.

2.1.2.

La types de pénurie d’eau

Une question centrale pour l'avenir de l'humanité est de savoir s'il y a suffisamment d'eau dans le système mondial pour répondre aux exigences de la population mondiale de demain. Des auteurs ont essayé de classer et de mesurer la pénurie d’eau.

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Falkenmark (1992), propose de distinguer les pénuries liées à la surutilisation (ou surexploitation) des ressources de celles liées à une sous -utilisation, caractérisée par un faible indice de développement humain et une faible utilisation des ressources en eau disponibles. Alors que, dans le premier cas, la solution consiste à réduire la demande, dans le deuxième l'eau doit être rendue plus accessible pour être utilisée de façon à favoriser le développement. Lundqvist (1992) suggère pour sa part de distinguer les pénuries naturelles des régions arides et semi -arides des pénuries induites par l'humain dans les régions où l'eau est abondante. Ohlsson et Turton (2000) distinguent quant à eux la pénurie naturelle et la pénurie des ressources sociales nécessaires pour s'adapter à cette pénurie naturelle. Seckler et al. (1998), tout comme Diaz (2016) séparent de leur côté la pénurie physique de la pénurie économique. Dans le cas de la pénurie physique, c’est qu’il n’y a pas suffisamment d’eau tandis que dans le cas de pénurie économique, ce n’est pas un manque en termes de quantité. Les symptômes de la pénurie physique sont la baisse de niveau des nappes souterraines, la dégradation de l’environnement, et l’attribution de l’eau en faveur de certains groupes, au détriment d’autres. La pénurie économique n’est pas liée à la quantité, mais à un manque d’accès à une eau de bonne qualité. Dans le deuxième cas, des investissements significatifs dans les infrastructures sont nécessaires pour rendre l'eau disponible à la population. Les symptômes de la pénurie économique sont le faible développement des infrastructures à petite ou grande échelle et la distribution inéquitable de l’eau (Seckler, et al., 1998).

Certains auteurs distinguent plus de deux types de pénurie d'eau. Molle et Mollinga (2003), par exemple, en dénombrent cinq : la pénurie physique, la pénurie économique, la pénurie de gestion, la pénurie institutionnelle et la pénurie politique (Roch, 2008).

Dans un article sur la vulnérabilité à la pénurie d’eau en milieu semi-aride, Falkenmark et al. (1989) distinguent quatre types de pénuries d’eau dont deux d’origine naturelles et deux causées par l’action humaine. Les deux d’origine naturelle sont :

 le type A : l’aridité qui se traduit par une courte durée de la saison de croissance;  le type B : les sécheresses intermittentes, qui se reflète dans les années de sécheresse

récurrentes où il y a un risque de mauvaise récolte. Les deux types provoqués par les activités humaines sont :

 le type C : la dessiccation du sol qui est due à la dégradation des sols et réduit l'accessibilité locale de l'eau et est parfois appelée la sécheresse artificielle;

 le type D : le stress hydrique, qui est dû à une trop grande population par unité d'eau disponible

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Selon elle, différents types de sécheresses provoquent différents types de perturbations avec des impacts différents sur la sécurité de l'eau et nécessitent différentes mesures d'adaptation.

Falkenmark (2013) va un peu plus loin dans un article sur le manque d’eau dans le secteur agricole. Dans un premier temps, elle distingue l’eau bleue et l’eau verte. L’eau bleue, considérée comme liquide sert à répondre aux exigences sanitaires, économiques et de santé. L’eau verte, eau de pluie infiltrée dans le sol, sert à la production d'aliments et de biomasses. La rareté de l’eau doit donc être considérée selon qu’il s’agit d’une eau verte ou bleue.

En distinguant l’eau verte (eau de pluie stockée dans la zone non saturée sous forme d’humidité) et l’eau bleue (eau superficielle d’écoulement et eau souterraine), l’auteure formule sa problématique de la manière suivante : dans quelle mesure les quantités d’eau bleue (considérées comme une ressource finie à un instant donné à l’échelle d’un État) disponibles dans les pays semi -arides sont suffisantes pour compenser les déficits en eau verte afin de satisfaire les besoins humains, notamment ceux liés à l’objectif d’autosuffisance alimentaire, dans un contexte de forte croissance démographique ? (Buchs, 2012)

L'eau bleue peut être rare selon les besoins en eau de la société (c'est -à-dire l'approvisionnement en eau des ménages, de l'industrie et de l'irrigation) et son rôle d'habitat pour les écosystèmes aquatiques. Au fur et à mesure que les changements climatiques se manifestent et que la population augmente dans les bassins fluviaux, une pression croissante est exercée sur la disponibilité en eau bleue, ce qui perturbe la sécurité de l’eau et crée des pénuries d'eau. Dans de tels cas, il est de plus en plus difficile de trouver de nouvelles sources d’eau, il s’agit donc d’aspects liés plus à la quantité de l’eau.

L'eau bleue peut également être rare, pour des raisons climatiques. Dans les régions climatiques sèches à forte évaporation potentielle et de climat de mousson (avec saison des pluies limitée à une période donnée), la majeure partie de la pluie peut s'évaporer, ne laissant aucun surplus pour le ruissellement. Les cours d'eau sont secs, sauf durant les périodes de pluie où des rivières éphémères se forment. Il s’agit également d’une pénurie en termes de quantité.

L'eau verte quant à elle peut être rare pour plusieurs raisons : le climat, le sol et les activités anthropiques. Il peut y avoir trop peu de pluie, une situation qui caractérise les zones à climat sec. Il faut donc y remédier avec un système d’irrigation. Cela signifie que sans irrigation, les rendements fluctueraient entre l'échec total de la récolte pendant les années de sécheresse et de bons rendements dans les années avec beaucoup de pluie. De même, la majeure partie de la pluie peut s'évaporer en laissant le sol sec. Il peut également y avoir des problèmes avec l'infiltration, dû au type de sol, créant des problèmes de recharge de la nappe souterraine. La pénurie d'eau verte peut

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aussi avoir des origines anthropiques. La mauvaise gestion des sols peut par exemple provoquer des perturbations dans le partage des précipitations locales. Seule une partie très limi tée des précipitations s’infiltre et est transformée en biomasse, et cela provoque de faibles rendements des cultures.

Les périodes de sécheresse sont des phénomènes généralisés dans les régions à climat sec. Ce sont de courtes périodes où il n'y a pas de précipitations, souvent pas plus de deux à quatre semaines, ce qui provoque le stress hydrique des plantes et affecte leur croissance. Elles provoquent une pénurie d'eau verte sans entraîner nécessairement une réduction des précipitations saisonnières