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Structure du cheptel

Carte 3. Localisation de la zone d’étude (El-Guedid)

7. Typologie des éleveurs selon les tendances stratégiques de mobilités

7.3. Rapports entre mobilités et fractions

Selon, ces éleveurs, chaque aptitude (ou "capital fonctionnel") doit se concevoir dans des jeux de complémentarités d’aptitudes qui doivent permettre d’empêcher leurs systèmes d’élevage de basculer dans des processus de décapitalisation. Le suivi des terres de parcours utilisées par les exploitations a permis de relever l’état préoccupant des pâturages de ces systèmes d’élevage sédentaires. A l’échelle des modes de faire valoir, les résultats montrent que près de 80 % des sédentaires adoptent un mode direct+indirect (Figure 4). Cette information signifie que les sédentaires adoptent des stratégies d’utilisation de parcours dont ils ont un accès libre (droit social) et d’autres pour lesquelles ils doivent payer une rémunération pour pâturer. Il s’agit donc d’un accès mixte qualifié, dans le contexte de direct et indirect. Les modes directs et indirects représentent respectivement 6,67 et 13,33 %. Leur autre stratégie caractéristique porte sur leurs pratiques de prise en pension d’animaux appartenant à d’autres propriétaires pour diversifier leurs revenus et leur faciliter l’accès gratuit à des pâtures.

Figure 4 : Les modes de faire valoir pratiqués par les sédentaires

7.3. Rapports entre mobilités et fractions

L’analyse des données obtenues auprès des communautés d’éleveurs met en exergue des fractions (de tribus) dont les stratégies de fonctionnement reposent plus sur des mobilités systématiques. Cela peut être mis en rapport avec une "culture – pratique" et historique d’une fraction. Il ressort notamment des enquêtes que les éleveurs de la fraction des "Ouled Laouar" sont majoritairement plus mobiles pour des raisons de savoir-faire issus de la fraction. En effet, 85,19 % des éleveurs de cette communauté pratiquent la transhumance sous différentes

80 formes : intra et extra territoire de la fraction (Tableau 2) et seulement 3,70 % sont des sédentaires qui exploitent les ressources locales (parcours et terres cultivées) (Figure 5). En revanche, les "Ouled Beidha" se révèlent plus sédentaires ou semi-transhumants avec respectivement 32,14 et 39,19 % de la totalité des éleveurs. Le reste de cette communauté, soit 28,57 % pratique des déplacements de grandes amplitudes et éloignés de leur siège d’exploitation (Figure 6). Par ailleurs, les résultats montrent que les éleveurs des fractions "Ouled Hana" et "Sidi Belgacem" optent pour des stratégies exclusivement mobiles. Les données historiques, liées aux conditions sociales et environnementales, montrent qu’il s’agit d’une stratégie d’adaptation avec de nouvelles pratiques. La diversité des systèmes d’élevage selon leurs fractions constitue un patrimoine de savoir en matière de mobilité qui constitue une richesse potentielle pour la capacité d’adaptation des éleveurs. Des liens étroits continuent à caractériser les fractions et les stratégies de mobilité des systèmes d’élevage (Tableau 2).

Tableau 2 : Diversité des systèmes d’élevage et fractions des éleveurs (%)

Systèmes d’élevage Fractions

Sédentaire Semi-Transhumant Transhumant

Ouled Ahmed Benbrahim 27,27 27,27 45,45

Ouled Beidha 32,14 39,29 28,57

Oueld cheikh 20,00 60,00 20,00

Ouled Hana 0,00 25,00 75,00

Ouled Laouar 3,70 11,11 85,19

Ouled Meriem 16,67 50,00 33,33

Ouled Sidi Belgacem 0,00 40,00 60,00

Moyenne 17,44 30,23 52,33

Source : Enquêtes + Nos calculs 2011-2012

Figures 5 et 6 : Différents systèmes d’élevage pratiqués par les fractions enquêtées

3,70% 11,11% 85,19% 0,00% 10,00% 20,00% 30,00% 40,00% 50,00% 60,00% 70,00% 80,00% 90,00%

Sédentaire Semi-Transhumant Transhumant

Ouled Laouar Fig : 5 32.14% 39.29% 28.57% 0.00% 5.00% 10.00% 15.00% 20.00% 25.00% 30.00% 35.00% 40.00% 45.00%

Sédentaire Semi-Transhumant Transhumant

Ouled Beidha

81 7.4. Relations entre logiques de mobilités – fractions – modes de faire-valoir

Tous les modes de faire valoir (accès aux ressources et terres) sont pratiqués par l’ensemble des communautés/fractions (Tableau 3). C’est le mode indirect qui domine avec 46,51 % des éleveurs. Le mode direct+indirect se retrouve chez 32,56 % des éleveurs et seulement 20,93 % ont adopté le mode direct. Le fait que tous les modes de faire valoir sont pratiqués par l’ensemble des communautés/fractions (Tableau 3) montre que les éleveurs sont très flexibles et peuvent passer d’un mode à l’autre en s’adaptant malgré leur appartenance et stratégie spatiale. Cependant, des différences existent pour certaines communautés. Les "Ouled Laouar" et "Ouled Beidha" adoptent trois modes dont les modes de faire valoir direct+indirect et indirect sont dominants. Ces modes sont plus flexibles avec une conduite d’élevage basée sur la mobilité. Par contre, les "Ouled Ahmed Benbrahim" se distinguent dans le mode direct qui représente 45,45 % des éleveurs de cette communauté (Figure 7).

Tableau 3 : Les modes de faire valoir adoptés à l’échelle de la communauté en %

Source : Enquêtes + Nos calculs 2011-2012

Figure 7 : Les modes de faire valoir pratiqués par les "Ouled Ahmed Benbrahim"

Modes de faire valoir  Fractions

Direct Direct + Indirect Indirect Total

Ouled Ahmed Benbrahim 45,45 36,36 18,18 100

Ouled Beidha 17,86 46,43 35,71 100

Oueld cheikh 0,00 80,00 20,00 100

Ouled Hana 25,00 50,00 25,00 100

Ouled Laouar 18,52 40,74 40,74 100

Ouled Meriem 16,67 33,33 50,00 100

Ouled Sidi Belgacem 20,00 80,00 0,00 100

82 7.5. Les systèmes d’élevage selon les statuts des propriétaires d’animaux et les modes

de faire-valoir

Le statut des propriétaires d’animaux est perçu selon trois grands modes de conduite : i)- les éleveurs qui conduisent eux même leur cheptel, ii)- les éleveurs-bergers qui prennent en pension des animaux provenant d’acteurs divers et, iii)- les investisseurs, propriétaires d’animaux qu’ils confient à des bergers ou éventuellement à des éleveurs-bergers.

La lecture du tableau 4 laisse apparaître la dominance des "éleveurs - propriétaires" et des "éleveurs - propriétaires-bergers" avec respectivement 45,33 et 53,33 %. Les investisseurs (propriétaires qui délèguent la conduite de leurs animaux à d’autres éleveurs) représentent seulement 1,33 % de l’échantillon.

Le secteur de l’élevage sur les territoires steppiques reste très attractif en raison de la valeur ajoutée pouvant être dégagée par cette activité notamment en période de l’Aïd El Kebir. Même si les investisseurs sont peu représentés (le poids de leur cheptel est par contre plus important), ils apparaissent comme un maillon important de la filière ovine qui se développe et tend à devenir un indicateur de mutation du secteur. Dans le cas de cette étude et par rapport à la pratique des systèmes d’élevage, ce type d’acteur opte pour un système d’élevage basé sur la mobilité interne (dans un espace de proximité) (Tableau 4). Par contre, les "éleveurs - propriétaires" et les "éleveurs - propriétaires-bergers" sont des éleveurs qui privilégient la diversité des pratiques d’élevage en jouant particulièrement sur les diverses formes de mobilités : intra et extra - communautaires (Tableau 4).

Tableau 4 : Statuts des éleveurs selon leur stratégie de mobilité en %

Statuts  Systèmes

Investisseur Propriétaire Propriétaire Berger Total

Sédentaire 0,00 1,33 18,67 20,00

Semi-Transhumant 1,33 17,33 12,00 30,67

Transhumant 0,00 26,67 22,67 49,33

Total 1,33 45,33 53,33 100

83 La figure 8 montre que 35 % des "éleveurs - propriétaires-bergers" sont sédentaires. Ce type d’éleveurs prend en pension des animaux appartenant aux membres de la famille (frère, cousin, tante, etc.) et à certains ayants droits de la communauté. En fait, c’est l’une des stratégies adoptées pour diversifier les revenus et accéder aux parcours des membres de la famille et des absentéistes (propriétaires d’animaux pouvant avoir des accès à la ressource mais qui n’habitent plus la région). Ces éleveurs savent valoriser leur "capital humain" : disponibilité en main d’œuvre, réputation d’honnêteté au sein de la communauté, reconnaissance de savoir-faire, etc. Pour approfondir les relations entre les choix de mobilité des systèmes d’élevage et les statuts des éleveurs avec des facteurs complémentaires, une analyse en composante principales (ACP) a été exécutée. La projection en F1- F2 s’exprime à 65,23 % (Figure 9).

Figure 8 : Relation entre Statut des éleveurs et systèmes d’élevage

Figure 9 : ACP – Stratégies de mobilité et statuts des éleveurs 35.00% 22.50% 42.50% 0.00% 5.00% 10.00% 15.00% 20.00% 25.00% 30.00% 35.00% 40.00% 45.00%

Sédenta ire Sem i-Tra nshum a nt Tra nshum a nt

Eleveur: Propriétaire-Berger

84 Les valeurs élevées des axes F1 et F2 montrent que ces variables résument l’essentiel de l’information (Figure 10). En effet, les variables les plus contributives pour l’axe F1 sont les modalités sédentaires et propriétaires-bergers dans le pôle à droite de l’axe (Tableau 5) indiquant ainsi que ces variables sont associées entre elles et que des individus exprimant l’un des deux caractères sont fortement susceptibles d’exprimer l’autre. A gauche de l’axe 1, s’exprime les modalités éleveurs-propriétaires et les transhumants. Ces deux modalités se révèlent corrélées entre elles (Figure 11).

Figure 11 : Corrélation entre les modalités et facteurs Figure 10 : Histogramme des valeurs propres

85

Tableau 5: Modalités expliquant le plan factoriel F1-F2

F1 F2

Modalités Contributions Cosinus

carrés Contributions Cosinus carrés Sédentaire 26.1328 0.5772 0.1086 0.0019 Semi-Transhumant 0.9633 0.0213 48.6483 0.8296 Transhumant 8.8888 0.1963 44.4070 0.7572 Investisseur 2.6058 0.0576 1.5678 0.0267 Propriétaire 25.0630 0.5536 4.0514 0.0691 Propriétaire- Berger 36.3463 0.8028 1.2170 0.0208

Concernant l’axe F2, les informations consignées dans les tableaux 5 et 6 montrent que les modalités semi-transhumants et propriétaires sont les plus contributives et corrélées à son pôle droit. Ces deux modalités sont nettement corrélées entre elles. Il apparait que la mobilité (autant transhumant que semi-transhumant) concerne essentiellement les propriétaires dont les variables apparaissent à gauche de la projection factorielle (Figure 11).

A l’échelle des modes de faire valoir, l’analyse des données montre que tous les investisseurs accompagnent leurs élevages en compagnie des bergers. Ce choix n’est pas aléatoire ; il est lié au contexte marqué par les vols des animaux qui a conduit ce type d’acteurs à adopter ce mode de faire valoir.

Les éleveurs-propriétaires et propriétaires-bergers sont concernés par les trois modes de faire valoir identifiés, mais les modes direct+indirect et indirect restent dominants (Tableau 7). Cependant, le mode direct+indirect est celui qui est le plus pratiqué par les deux types d’éleveurs (Figure 12).

Tableau 7 : Modes de faire valoir en fonction statuts des éleveurs en %

Modes de faire valoir Direct Direct + Indirect Indirect Total

Investisseur 0,00 100 0,00 100

Propriétaire 20,59 44,12 35,29 100

Propriétaire Berger 15,00 47,50 37,50 100

Moyenne 17,33 46,67 36,00 100

Source : Enquêtes + Nos calculs 2011-2012

Tableau 6 : Corrélations entre modalités

Modalités F1 F2 Sédentaire 0.7598 0.0430 Semi-Transhumant -0.1459 0.9108 Transhumant -0.4431 -0.8702 Investisseur -0.2399 -0.1635 Propriétaire -0.7440 0.2628 Propriétaire Berger 0.8960 -0.1441