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Structure du cheptel

Carte 3. Localisation de la zone d’étude (El-Guedid)

8. Typologie et évolution des transhumances

8.1. Les éleveurs diversifient la transhumance

Figure 12 : Proportion des modes de faire valoir dominants

8. Typologie et évolution des transhumances

Par le passé, la transhumance alternait des déplacements au Nord, en été, en zones céréalières pour la pâture des chaumes et des déplacements au Sud, en hiver, pour éviter la rudesse du froid des zones steppiques d’altitude. Depuis, les éleveurs s’organisent et développent de nouvelles stratégies de mobilité des troupeaux. Les activités d’élevage dans la région d’El-Guedid -Djelfa, au cœur de la steppe algérienne, sont étudiées pour illustrer cette capacité d’adaptation. Notre questionnement porte sur la diversité et la flexibilité des nouvelles stratégies et modalités de mobilités.

8.1. Les éleveurs diversifient la transhumance

Les résultats obtenus montrent la coexistence de différentes transhumances pour une même région agropastorale. Plusieurs types d’organisation de la mobilité apparaissent dans la zone d’étude. De nombreux éleveurs qui pratiquaient la transhumance alternée habituelle (en été au Nord et en hiver au Sud) ont adopté de nouvelles pratiques de mobilités (Figure 13). Néanmoins, et d’une manière générale, il existe deux types de mobilité. L’une est axée sur des déplacements internes et concerne seulement les territoires appartenant à la communauté ou la fraction ; ce déplacement est pratiqué par les semi-transhumants et quelques sédentaires et l’autre, sur des déplacements en dehors du territoire d’origine, concerne seulement les transhumants. En effet, l’analyse des données d’enquêtes montre que les éleveurs transhumants pratiquent différentes stratégies de déplacement. Les stratégies de

87 déplacements pastoraux s’imposent à ces agropasteurs et pasteurs. L’éleveur trouve en ce moyen une solution soit offensive, soit défensive, pour garder une certaine quiétude face aux nouveaux contextes d’incertitudes sur les ressources agropastorales et pastorales. Pour élaborer une analyse plus approfondie, une typologie des déplacements et des transhumances des troupeaux a été effectuée.

Figure 13: Types de mobilité des éleveurs d’El-Guedid-Djelfa-Algérie

Source : Enquêtes thèse 2012-2014

Légende : 1 : Transhumance "traditionnelle", 2 : Transhumance à un seul mouvement (estival), 3 :

Transhumance hivernale seulement, 4 : Transhumance "traditionnelle" sans un printemps à Djelfa, 5 : Transhumance sans passage par Djelfa, 6 : Déplacements communautaires.

Les résultats permettent de distinguer 6 types de mobilité :

- Transhumance traditionnelle : cette transhumance est marquée par deux principaux mouvements saisonniers : le premier correspond à un déplacement hivernal. Les déplacements sont effectués en petits groupes d’éleveurs qui appartiennent en général à la même communauté (fraction ou famille) pour des aspects liés à la sécurité. Durant cette étape, les parcours exploités sont localisés sur les zones présahariennes et sahariennes. La durée est fonction des conditions climatiques qui conditionnent les disponibilités fourragères naturelles. Dans le passé, le départ des éleveurs était sous l’autorité de la Djamaa. Aujourd’hui, cette institution traditionnelle n’a aucun poids sur les ayants droits en matière de conduite d’élevage. Après un passage sur les territoires steppiques durant le printemps pour profiter des annuelles, les éleveurs entament un deuxième déplacement saisonnier vers les zones telliennes pour pâturer sur les résidus de cultures notamment chaumes, céréales déclassées (sinistrées), etc. L’analyse des informations à l’aide de l’outil participatif (ligne du temps) a montré que l’accès à cette alimentation est aujourd’hui payant.

88 La durée de cette étape peut osciller entre 2 et 3 mois. Certains éleveurs retournent sur la steppe avant de reprendre à nouveau un cycle alors que d’autres rejoignent directement les sites de transhumance hivernaux sans passer par le territoire communautaire.

- Transhumance à un seul mouvement hivernal : les éleveurs effectuent un seul mouvement dans l’année. Ce déplacement vise d’une part, la protection des animaux du froid hivernal intense qui marque les zones steppiques et, d’autre part, leur assure une alimentation sur parcours naturels. En effet, les parcours steppiques ne sont pas en mesure d’assurer les besoins alimentaires des animaux particulièrement durant cette période de l’année.

- Transhumance à un seul mouvement estival : les éleveurs effectuent également un seul mouvement dans l’année durant la saison estivale pour profiter des résidus de cultures céréalières.

- Transhumance "traditionnelle" sans un printemps à Djelfa : les éleveurs effectuent les mêmes mouvements que ceux réalisés dans le cas de la transhumance traditionnelle. La seule différence réside dans l’absence de l’étape qui concerne le passage à Djelfa durant la saison printanière. La nouvelle configuration des territoires steppiques qui a induit de nouvelles règles d’accès a poussé certains éleveurs à retarder leur départ des sites hivernaux pour rejoindre directement les sites estivaux. D’autres louent des jachères à proximité des sites de transhumance estivaux en attendant l’ouverture des pâturages d’été.

- Transhumance en dehors des territoires d’El-Guedid-Djelfa : ce sont des éleveurs qui pratiquent une conduite d’élevage basée sur la mobilité continuelle sans passer par les territoires d’origine ou communautaires. Mais cela ne veut pas dire que ces éleveurs ont coupé tout lien avec leur territoire. Ces évolutions sont à mettre en relation avec le contexte qui nécessite ces adaptations (conflits fonciers, absence d’une libre circulation des animaux, développement de la céréaliculture, réduction des surfaces des terres de parcours, etc.)

- Déplacements communautaires : ces mouvements correspondent aux déplacements des animaux et des hommes sur les territoires communautaires. Ce sont les semi-transhumants qui adoptent ce type de déplacement. Deux principaux mouvements sont réalisés par les éleveurs : le premier est effectué durant l’hiver pour faire pâturer les troupeaux sur l’orge en