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R ÉSOUDRE ASSERTIVEMENT LES CONFLITS HUMAINS

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et en quoi les faits évoqués les contrarient. Ce message « je » en trois parties (recom-mandé aussi par Gordon) peut s’énoncer par exemple comme suit : « j’ai trouvé plusieurs erreurs importantes dans votre rapport et lorsque je l’ai présenté en réunion on ne m’a pas pris au sérieux, alors j’en suis très contrarié ». Puis l’autre interlocuteur parle à son tour selon le même enchaînement. Évitez d’attirer l’attention de votre interlocuteur sur des problèmes qu’il ne peut pas résoudre. S comme « Suggérez » et recherchez en commun des solutions gagnant/ gagnant c’est-à-dire qui satisfassent à la fois les objectifs de l’un et de l’autre. Par exemple « Qu’est-ce qui peut faire que tu continues à voir le matin ton nouveau-né une heure de plus (c’est bien ton objectif ?) et que tu assures une présence effective de quarante heures dans le service (c’est mon objectif). Ne proposez pas qu’une seule solution (votre interlocuteur risquerait de penser que c’est un coup monté d’avan-ce) mais plusieurs et soyez ouvert aussi aux suggestions de l’autre. Parlez-lui aussi ici de ce que vous désireriez partager avec lui et échangez systématiquement à l’identique les concessions pour rester « assertif » c’est-à-dire ne pas gagner plus que l’autre (c’est-à-dire être dominant) mais ne pas non plus gagner moins (être soumis) : « Tu rentres chaque jour une semaine sur deux à 9 h 30 et en échange tu fais une demi-heure de plus chaque jour la semaine suivante, d’accord ? » Mais ne vous laissez pas « menacer » : pour cela appelez échange (de bons procédés ou de propositions) et appel au libre choix de chacun, ce que votre interlocuteur risque de qualifier de chantage. C comme « Concluez sur les conséquences positives » que la solution proposée peut avoir pour votre interlocuteur (il n’est pas nécessaire de décrire les conséquences positives pour vous, car cela risquerait de faire craindre à votre interlocuteur d’être moins gagnant que vous).

Le management et le théâtre

L’échange à l’identique vu par Odon Von Orvathdans « Les légendes de la forêt vien-noise »:

Valérie : Alfred, tu dois cesser de me tromper tout le temps.

Alfred :Et toi, tu dois cesser d’être aussi méfiante. Ça va miner nos relations. Tu ne dois pas oublier qu’un homme jeune a ses bons et mauvais côtés, normal non ? Et laisse-moi te dire une chose. Une relation purement et simplement humaine ne devient authentique qu’à partir du moment où l’on profite l’un de l’autre. Tout le reste c’est du baratin. Je serais donc pour ne pas rompre nos relations amicalo-commerciales, sous prétexte que les autres seraient malsaines pour...

Ne soyons pas si difficiles : Les plus accommodants, ce sont les plus habiles.

Jean DELAFONTAINE, Le Héron Le temps guérit les douleurs et les querelles, parce qu’on change : on n’est plus la même per-sonne. Ni l’offensant, ni l’offensé, ne sont plus eux-mêmes. C’est comme un peuple qu’on a irri-té, et qu’on reverrait après deux générations. Ce sont encore les Français, mais non les mêmes.

PASCAL

Les faux accords dangereux par les retards qu’ils apportent à la résolution finale des pro-blèmes et la suspicion durable qu’ils instaurent dans les relations sont souvent dus à la précipitation et au manque de précision des engagements pris. Il vaut mieux, si vous hési- ©Éditions d’Organisation

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tez à vous accorder avec quelqu’un lui dire « Laissez-moi réfléchir » ou « Je vous don- 173 nerai ma réponse plus tard » que de vouloir à tout prix parvenir à un accord que vous n’aurez de cesse de vouloir rompre ultérieurement.

Quand à propos d’une idée, on dit qu’on est d’accord sur le principe, cela signifie que l’on n’a pas la moindre intention de la mettre à exécution.

BISMARCK

Deux personnes qui partagent le même point de vue peuvent en avoir un autre.

Lewis CAROLL

A l’issue d’une épreuve de force, pour établir une paix véritable il faut modérer ses gains et relativiser ses succès qui ne sont pas sans dangers et surtout laisser à son interlocuteur une porte de sortie. Laisser une porte de sortie, c’est reconnaître des circonstances atté-nuantes ou laisser son interlocuteur se libérer de ses obligations c’est-à-dire changer d’avis.

Pour cela évitez de rappeler les prises de position passées de vos protagonistes : « Mais vous m’aviez pourtant assuré que... » Dans vos confrontations, pour ne pas hypothéquer le futur des relations, soyez précis et authentique et ne dévalorisez pas, ni ne blessez per-sonne. Evitez en particulier les erreurs du type : faire du chantage, manquer de précision, accuser l’autre, le harceler, répéter, exagérer, faire une liste d’accusation, minimiser, dévier et s’adresser à un tiers non concerné, n’exprimer que les insatisfactions, invoquer les règles ou se retrancher derrière une obligation, une fatalité ou une autorité supérieure...

Attaquez ouvertement, mais soyez vainqueur en secret. C’est en cela que consiste l’habileté et la perfection même du commandement des troupes. Grand jour et ténèbres, apparence et secret : voilà tout l’art.

SUNT

Le management et l'histoire

C’est la politique extérieure pacifique de Louis IX, exception pour l’époque, et sa façon de régler pacifiquement les grands conflits territoriaux qui lui confèrent un immense prestige en Europe. Il se plaisait d’ailleurs à souligner que la puissance d’un souverain se mesure autant au nombre et au rang de ses vassaux qu’à l’étendue de ses domaines.

Bonne leçon de networking (ou réseau d’affaires) !

Sire, il semble que vous perdez la terre que vous donnez au roi d’Angleterre car il n’y a pas droit : son père la perdit par jugement.

– Nos femmes sont sœurs et nos enfants sont cousins germains. C’est pourquoi il convient tout à fait que la paix soit entre nous. D’ailleurs il y a grand honneur pour moi dans la paix que je fais avec le roi d’Angleterre, car il est désormais mon homme lige.

LOUISIX répondant à Joinville

Napoléon Bonaparte était désireux de maintenir la balance égale entre les deux clergés assermentés et insermentés, comme il le fut aussi d’équilibrer pendant tout son règne le poids respectif des républicains et des royalistes. Pour cela il appliqua constamment un des préceptes qui lui était le plus cher : « Ni vainqueurs, ni vaincus. »

La première étape d’une gestion efficace des critiques est le bon accueil que vous avez intérêt à leur réserver car elles témoignent d’abord d’un réel intérêt porté à votre per-sonne. Positivez aussi bien l’origine que les conséquences des critiques reçues et dites-vous que les critiques sont souvent un test d’endurance et un aveu d’intérêt à votre égard.

Tout le monde trouve à redire en autrui ce qu’on trouve à redire en lui.

(...) Les petits esprits sont trop blessés de petites choses ; les grands esprits les voient toutes, et n’en sont point blessés.

LAROCHEFOUCAULD

En fait de calomnies, tout ce qui ne nuit pas sert à celui qui est attaqué.

Cardinal DERETZ

Les injures suivent la loi de la pesanteur. Elles n’ont de poids que si elles tombent de haut.

François GUIZOT

Si quelqu’un livrait ton corps à la discrétion du premier venu, tu en serais sans doute très fâché ; et lorsque toi-même tu abandonnes ton âme au premier venu, afin que, s’il te dit des injures, elle en soit émue et troublée, tu ne rougis point !

ÉPICTÈTE

Celui qui dit des injures est bien près de pardonner.

Miguel DECERVANTES

On ne traite pas de la même manière les critiques justifiées et celles qui ne le sont pas.

Pour faire cette distinction il faut bien repérer si la critique porte sur des faits ou des actes réels, dans ce cas elle est justifiée, ou sur des opinions et des sentiments et, dans ce cas, elle ne l’est plus. Accueillez les critiques injustifiées en répondant simplement « oui je comprends, c’est une opinion » ou « c’est un avis », « un point de vue », « une interpré-tation » (et non pas c’est votre opinion, ce qui exclurait trop l’interlocuteur). En effet toute opinion étant par nature contestable, face à une critique sous forme d’opinion ou de jugement de votre personne, vous ne pouvez ni être d’accord ni nier à votre interlo-cuteur le droit de l’émettre. Alors la seule façon de répondre sans l’agresser et sans se soumettre c’est de lui reconnaître uniquement ce droit d’avoir une telle opinion ce qui

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