• Aucun résultat trouvé

3.7 Enquête sur la perception de la chaleur à distance

3.7.2 Résultats principaux de l’enquête

Deux volets de questions ont été posés pour mieux connaître d’une part la perception de l’appro-visionnement en chauffage par différentes technologies, d’autre part la perception des ressources utilisées dans un réseau de chaleur. Les sondés se sont exprimés à l’aide d’indicateurs qualitatifs par rapport à plusieurs critères : efficacité énergétique, confort technique, rentabilité économique, impact sur l’environnement, acceptabilité sociale. Les résultats moyens sont représentés dans les figures 3.15 et 3.16.

Figure 3.15 – Perception des technologies utilisées pour le chauffage selon plusieurs critères (n=36)

Chapitre 3. Les réseaux de chaleur dans le contexte du canton de Genève

Figure 3.16 – Perception des ressources utilisées dans un réseau de chaleur selon plusieurs critères (n=27)

Concernant les technologies utilisées pour le chauffage, les chaudières à gaz sont mieux appré-ciées que les chaudières à mazout selon tous les critères d’appréciation. Elles sont notamment ap-préciées pour leur efficacité, leur confort technique et pour des aspects de coûts. Les chaudières à mazout sont particulièrement mal notées notamment en ce qui concerne les questions environ-nementales. Les sondés ont également l’impression que le chauffage au mazout est le moins éco-nomique. Les chaudières à bois sont moins bien perçues que les chaudières à gaz, principalement pour des questions de confort technique et de coûts. Bien que moins bien notés sur la question du coût que les chaudières à gaz, le chauffage à distance est relativement bien apprécié, notamment en raison du confort technique qu’il procure (meilleur score pour ce critère). Il est également bien perçu d’un point de vue environnemental. Enfin, les pompes à chaleur sont bien appréciées selon l’ensemble des critères.

En ce qui concerne les ressources utilisées pour alimenter un réseau de chaleur, les déchets et la géothermie sont les mieux appréciés, avec des scores positifs pour tous les critères. La valorisa-tion de la biomasse (bois) via un réseau est mieux perçue que via une chaudière décentralisée, notamment pour des questions de confort technique et d’efficacité énergétique. Le mazout reste relativement mal vu, tandis que le gaz conserve ses avantages en termes de confort et de coûts.

Enfin, l’appréciation de l’utilisation des rejets industriels est relativement neutre, peut-être par manque de connaissances de la part des sondés ou de précisions dans l’énoncé de la question.

Les tendances de l’approvisionnement en chauffage des immeubles représentés par les sondés correspondent bien aux appréciations des différentes technologies (figure 3.17, p.76). Les chau-dières à mazout tendent à diminuer alors que le développement des chauchau-dières à bois stagne. Pour plus de la moitié des sondés, la tendance pour le chauffage semble se tourner vers une augmenta-tion des chaudières à gaz, des pompes à chaleur et des raccordements aux réseaux de chaleur.

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Nbre de réponses en % Tendance de l'approvisionnement

-- - = + ++

Figure 3.17 – Tendance de l’approvisionnement en chauffage (n=31)

L’acceptabilité de la hausse des coûts du chauffage pour l’intégration de ressources renouvelables a été sondée. Les résultats sont assez nets et montrent qu’une majorité des sondés est prête à ac-cepter une hausse des coûts par rapport à un système classique basé sur les combustibles fossiles, mais que celle-ci ne doit pas dépasser 10% (figure 3.18, gauche). En séparant les répondants selon qu’ils représentent un propriétaire ou une régie immobilière, on remarque quelques différences.

Il semble que les propriétaires accepteraient légèrement mieux une hausse des coûts que les ré-gies (figure 3.18, droite). Ceci peut s’expliquer par le fait que les réré-gies ont directement affaire aux locataires qui pourraient se plaindre le cas échéant. Lorsqu’il s’agit de bâtiments locatifs, c’est en effet sur les locataires que sont répercutés les coûts de chauffage.

0%

Nbre de réponses en %

Hausse de coût acceptée pour l'intégration de davantage de ressources renouvelables

Nbre de réponses en %

Hausse de coût acceptée pour l'intégration de davantage de ressources renouvelables

Figure 3.18 – Hausse de coût acceptée pour l’intégration de davantage de ressources renouvelables (n=41), pour l’en-semble de l’échantillon (a) et en fonction du statut des répondants (b)

Une question a été posée aux sondés pour connaître leur perception du soutien offert par les pou-voirs publics pour les investissements dans l’efficience énergétique et les énergies renouvelables.

D’une façon assez claire, ce soutien leur apparaît aujourd’hui insuffisant ou peu important. Le soutien offert par le canton semble légèrement mieux perçu (figure 3.19, gauche).

Chapitre 3. Les réseaux de chaleur dans le contexte du canton de Genève

Dans la loi cantonale sur l’énergie (LEn), l’article 22 alinéa 2 permet d’imposer le raccordement à un réseau de chaleur si celui-ci correspond à une utilisation plus rationnelle de l’énergie et sous réserve du principe de proportionnalité [109]. Bien cela n’ait pas encore été utilisé dans la pratique, on constate que seul un quart des répondants n’est pas d’accord avec ce principe (figure 3.19, droite). Les résultats sont relativement similaires concernant l’article 15 alinéas 2 et 5, qui oblige la pose de capteurs solaires thermiques pour la production d’ECS lors de nouvelles constructions ou rénovations de bâtiments ou toitures, avec des exceptions notamment lorsque les besoins en ECS sont déjà couverts au moins à 30% par d’autres énergies renouvelables/fatales (figure 3.19, droite).

Nbre de réponses en %

Evaluation du soutien pour les investissements dans le renouvelable ou l'efficacité énergétique

Insuffisant

Peu important

Moyennement important Important

(a) Soutien des pouvoirs publics (n=30)

0%

Nbre de réponses en %

Appréciation des principes de la LEn

Pas d'accord

(b) Loi sur l’énergie (n=37)

Figure 3.19 – Appréciation du soutien des pouvoirs publics (a) et de deux articles de la loi cantonale sur l’énergie (b)

Finalement, les sondés ont été interrogés sur leur perception du contracting énergétique, soit le fait d’être liés contractuellement avec un tiers investisseur pour l’approvisionnement en chaleur sur des durées de 15, 20 voire 30 ans (figure 3.20).

0%

Nbre de réponses en %

Perception du contracting énergétique

Problématique

Acceptable

Avantageux

Figure 3.20 – Perception du contracting avec un tiers pour l’approvisionnement en chaleur selon différentes durées de contrats (n=36)

Les résultats indiquent que l’acceptabilité décline avec l’augmentation des durées des contrats.

Les contrats sur 15 ans sont considérés comme acceptables pour la majorité des sondés. En re-vanche, les contrats sur 30 ans sont jugés problématiques pour plus de 80% d’entre eux. A noter que, quelle que soit la durée du contrat, les sondés qui perçoivent le contracting comme avanta-geux représentent systématiquement moins de 10%.