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Carte 6. Élections communales (Flandre, 2018) Vlaams Belang (listes à numéro régional)

4.1. C OMMUNES À FACILITÉS DE LA PÉRIPHÉRIE BRUXELLOISE

4.1.1. Résultats des listes

Un rapide commentaire de l’évolution des résultats commune par commune permet de tenir compte du degré de polarisation linguistique du scrutin selon les situations locales.

Tableau 31. Élections communales (Flandre, 2006-2018)

Communes à facilités de la périphérie bruxelloise : résultats des listes francophones, en % des votes valables et en sièges

2006 2012 2018

Communes à facilités de la périphérie bruxelloise : résultats des listes néerlandophones, en % des votes valables et en sièges

2006 2012 2018

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72 LES RÉSULTATS DES ÉLECTIONS COMMUNALES DU 14 OCTOBRE 2018 EN FLANDRE

CH 2396-2397 Tableau 33. Élections communales (Flandre, 2006-2018)

Communes à facilités de la périphérie bruxelloise : résultats des listes bilingues, en % des votes valables et en sièges

2006 2012 2018

Commune où l’absentéisme était le plus élevé de Flandre en 2012, Drogenbos connaît à cet égard une situation normalisée en 2018 : 92,7 % des électeurs se sont rendus aux urnes. Toutefois, avec 7,2 % des bulletins, les votes blancs ou nuls restent importants.

Alors qu’en 2012, deux listes s’étaient affrontées, l’une bilingue, tirée par le bourgmestre Alexis Calmeyn et poussée par une candidate MR, l’autre francophone (UF), regroupant le FDF, le PS, le CDH et Écolo, le scrutin du 14 octobre 2018 a vu quatre listes s’affronter.

Face à la liste bilingue du bourgmestre A. Calmeyn et à la liste UF (à laquelle s’étaient ralliés cette fois le PS, Défi et le MR), deux autres listes bilingues se sont présentées : une liste Écolo-Groen et une liste Go1620 conduite par un échevin néerlandophone sortant, Steven Roobaert, élu en 2012 sur la liste du bourgmestre. Les résultats du scrutin ont confirmé la majorité absolue de la liste du bourgmestre, qui perd toutefois 1 siège (elle en reçoit 10 sur 17, au lieu de 11 en 2012). La liste UF a également perdu 1 siège, passant de 6 à 5 élus. Ces 2 sièges sont allés à la liste dissidente Go1620 ; pour sa part, la liste Écolo-Groen, avec 8,6 % des voix, n’obtient pas d’élu.

Quatre listes étaient également présentes à Kraainem, qui est la seule des six communes dans laquelle la N-VA avait déposé une liste propre. Elle y affrontait une liste francophone Défi+MR+Ind ainsi que deux listes bilingues : Kraainem-Unie et la liste de la bourgmestre sortante Dorothée Cardon de Lichtbuer (CDH). Cette dernière est devenue bourgmestre en décembre 2015, succédant à Véronique Caprasse (Défi), conformément à un accord de répartition du poste conclu au sein de la liste UF qui avait remporté le scrutin communal en 2012 (16 sièges sur 23). L’UF s’est toutefois disloquée avant le scrutin du 14 octobre 2018 : une liste bilingue LB a rassemblé autour de la bourgmestre le CDH, Écolo, Groen, les Libéraux-démocrates de Kraainem (LDK), le CD&V et l’Open VLD.

Ainsi, le cartel flamand Open qui s’était présenté en 2012 a cessé d’exister, poussant la N-VA à présenter la seule liste néerlandophone du scrutin. La liste francophone Défi-MR-Ind, tirée par Élisabeth de Foestraets-d’Ursel et poussée par l’ancienne bourgmestre V. Caprasse, a remporté le scrutin à Kraainem, avec 43,8 % des voix et 11 sièges sur 23, tandis que la liste de la bourgmestre sortante n’a obtenu que 19,6 % des voix et 4 sièges.

Les 8 sièges restants sont allés à la liste Kraainem-Unie, constituée en 2012 à l’initiative de Bertrand Waucquez (l’ancien dirigeant de l’éphémère mouvement Belg-Unie), qui double ainsi sa représentation au conseil communal. La liste N-VA, avec 4,2 % des voix, n’a pas décroché d’élu. Bien que la liste francophone Défi-MR-Ind soit sortie largement

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en tête du scrutin, les listes bilingues LB et Kraainem-Unie se sont accordées pour placer B. Waucquez à la tête de la commune. Toutefois, ce dernier ne dispose pas de la majorité au sein du collège, celui-ci étant composé, en application des règles particulières d’attribution des postes d’échevins dans les communes à facilités, de 2 échevins Kraainem Unie, outre le bourgmestre, et de 3 échevins de la liste MR-Défi-Ind.

À Linkebeek, trois listes s’affrontaient, et non plus deux comme en 2012. Les francophones, unis derrière Damien Thierry (FDF) en 2012, se sont présentés cette fois sur deux listes concurrentes : la liste tirée par D. Thierry (échevin sortant passé au MR), francophone en dépit de son nom Ensemble LKB-Samen, et la liste Link@venir, conduite par l’échevin sortant Yves Ghequière et sur laquelle figurait, à l’avant-dernière place, la bourgmestre sortante Valérie Geeurickx. Cette dernière (ex-FDF, indépendante) occupait le poste depuis juillet 2017, D. Thierry ayant jeté le gant dans la longue confrontation qui l’opposait à l’Autorité flamande pour être nommé bourgmestre. Face à ces deux listes, la liste bilingue Activ’ était constituée d’environ deux tiers de francophones et un tiers de néerlandophones et était conduite par Mitra De Kempeneer, un commerçant de la commune, nouveau venu en politique. La liste Link@venir est arrivée en tête du scrutin, avec 46,0 % des voix et 7 sièges sur 15, suivie par la liste Ensemble LKB Samen, qui a recueilli 33,4 % des suffrages et 5 sièges. La liste bilingue Activ’ a obtenu 20,6 % des voix et 3 sièges, un score comparable à celui obtenu par une autre liste bilingue en 2012, Prolink (20,9 %).

Une première proposition de soutenir la nomination du chef de file de Link@venir, Y. Ghequière, comme bourgmestre ayant été rejetée par Activ’ et une contre-proposition de la liste Ensemble LKB Samen de partager le mayorat ayant été refusée par Link@venir, la situation politique est demeurée bloquée à Linkebeek jusqu’au début du mois de janvier 2019. À l’approche de l’installation du nouveau conseil communal, 2 des 3 élus de la liste Activ’ ont décidé de soutenir Link@venir et ont signé l’acte de candidature d’Y. Ghequière. Leur attitude a été vivement critiquée tant par le chef de file d’Activ’, M. De Kempeneer, que par D. Thiéry, qui a souligné que le poste d’Y. Ghequière dépendait ainsi de deux soutiens néerlandophones. En application des dispositions spéciales relatives à l’élection directe des échevins, D. Thiéry est devenu échevin de la commune, aux côtés de 2 élus de Link@venir.

En 2018 comme en 2012, on a assisté à un duel entre une liste francophone et une liste néerlandophone à Rhode-Saint-Genèse. La liste IC-GB, francophone, était tirée, comme en 2012, par Pierre Rolin, bourgmestre de la commune depuis le dernier scrutin, un poste auquel il avait succédé à sa sœur Myriam Delacroix-Rolin. Elle affrontait la liste néerlandophone Engagement 1640, qui a succédé à la liste Respect. Engagement 1640 était conduite par l’échevine sortante Anne Sobrie, qui avait succédé à ce poste à Geertrui Van Rompuy-Windels (l’épouse de l’ancien président du Conseil européen Herman Van Rompuy), démissionnaire en février 2017 et qui ne se présentait plus. Sur la liste du bourgmestre P. Rolin, on remarquait la présence, en deuxième position, de la ministre fédérale du Budget Sophie Wilmès (MR). Avec 69,3 % des suffrages et 18 sièges sur 25, la liste IC-GB a gagné 1 siège et consolidé sa majorité absolue. La liste Engagement 1640 a remporté 7 sièges, soit 1 de moins que Respect en 2012.

À Wemmel, cinq listes étaient en concurrence en 2012 : deux francophones, deux néerlandophones et une bilingue. La liste bilingue du bourgmestre sortant Christian Andries et la liste néerlandophone WEMMEL avaient obtenu chacune 12 sièges, un dernier siège étant attribué à la liste francophone UF. La formation du collège avait été

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difficile. Après plusieurs mois, Walter Vansteenkiste, élu sur la liste néerlandophone WEMMEL, était parvenu à rallier 5 conseillers communaux de la liste bilingue du bourgmestre sortant et à devenir bourgmestre. En 2018, W. Vansteenkiste s’est présenté à la tête d’une liste rebaptisée LB Wemmel, toujours à forte majorité néerlandophone.

Face à elle, la liste Intérêts communaux rassemblait l’opposition francophone ; quant à lui, l’ancien bourgmestre C. Andries (Open VLD) s’est présenté sur une nouvelle liste bilingue, Wemmel Plus!. Le 14 octobre 2018, la liste du bourgmestre W. Vansteenkiste l’a emporté, avec 47,3 % des voix et 12 sièges, tout en n’obtenant pas la majorité absolue.

Les listes Wemmel Plus! et Intérêts communaux ont presque fait jeu égal, avec respectivement 27,3 % et 25,4 % des voix. Toutefois, Wemmel Plus! l’a emporté en sièges, avec 7 sièges contre 6. Après plusieurs semaines de négociations, un accord de coalition a finalement été conclu mi-décembre entre la liste du bourgmestre W. Vansteenkiste, qui conserve l’écharpe mayorale, et Wemmel Plus!.

Le duel entre la liste francophone LB Union et la liste néerlandophone WOplus à Wezembeek-Oppem a une nouvelle fois tourné à l’avantage de la première. La liste tirée par le bourgmestre Frédéric Petit a remporté 76,7 % des voix, soit 1,0 % de moins qu’en 2012, ce qui lui fait perdre 1 élu (18 sièges au lieu de 19) au profit du WOplus du conseiller communal Jan Walraet (5 sièges au lieu de 4). La répartition des sièges entre les listes francophone et flamande est ainsi la même qu’au terme du scrutin de 2006.

Il est à noter que, au moment de clôturer la rédaction du présent Courrier hebdomadaire, seuls les bourgmestres de Kraainem (B. Waucquez) et de Wemmel (W. Vansteenkiste) ont été nommés bourgmestres par l’autorité de tutelle. La ministre flamande des Pouvoirs locaux, Liesbeth Homans (N-VA), a refusé de nommer les bourgmestres des quatre autres communes à facilités (Drogenbos, Linkebeek, Rhode-Saint-Genèse et Wezembeek-Oppem) pour non-respect de la législation linguistique en matière d’envoi des convocations électorales.

Si l’on tente de récapituler les stratégies de dépôt de listes au plan linguistique, on observe qu’il existe dans les six communes à facilités de la périphérie bruxelloise, par comparaison avec le précédent scrutin :

- autant de listes francophones (7) qu’en 2012 (et en 2006) : s’il n’y a plus qu’une seule liste francophone à Wemmel (Intérêts communaux), il y en a en revanche deux à Linkebeek (Ensemble LKB Samen et Link@venir) ;

- une liste néerlandophone en moins (4) : par disparition de la liste du Vlaams Belang à Wemmel (il n’y a pas de liste néerlandophone à Drogenbos ni à Linkebeek) ;

- trois listes bilingues en plus, soit sept listes au total, résultant de l’apparition de deux nouvelles listes à Drogenbos (Écolo-Groen et Go1620) et d’une seconde liste bilingue (celle du bourgmestre) à Kraainem. Il n’y a toujours pas de liste bilingue à Rhode-Saint-Genèse ni à Wezembeek-Oppem.

Sur le plan linguistique, les résultats du scrutin du 14 octobre 2018 sont contrastés : - les listes francophones reculent dans 3 communes : à Drogenbos (UF, – 8,1 %

et – 1 siège), à Kraainem (Défi+MR+Ind, – 19,0 % et – 5 sièges par rapport à Union en 2012), et, plus légèrement, à Wezembeek-Oppem (– 1,0 % pour la liste LB Union) ; ces reculs se font au profit des listes bilingues à Drogenbos et à Kraainem ;

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- les listes francophones progressent dans 2 communes (Rhode-Saint-Genèse, + 3,8 % et 1 siège pour IC-GB, et surtout à Wemmel, où la liste Intérêts communaux remporte 25,4 % des voix, soit 16,0 % de plus que les scores combinés des listes UF et VDB en 2012 et 5 sièges de plus) et se maintiennent à Linkebeek (où les scores combinés des deux listes Ensemble LKB Samen et Link@venir atteignent 79,4 %, contre 79,0 % des voix pour la LB en 2012 ; toutefois, elles ne recueillent ensemble que 12 sièges, contre 13 pour la LB en 2012) ;

- les listes néerlandophones sont en recul à Kraainem (la liste N-VA ne recueille que 4,2 % des suffrages et n’obtient pas de siège, contrairement à la liste Open qui, avec 16,6 % des voix, en avait obtenu 3 en 2012) et à Rhode-Saint-Genèse (30,7 % des voix pour Engagement 1640 et 7 sièges, contre 34,5 % et 8 sièges pour Respect en 2012) ;

- les listes néerlandophones sont en léger progrès à Wemmel (47,3 % au lieu de 43,3 % et un statu quo de 12 sièges pour la liste LB Wemmel, qui bénéfice du retrait de la liste Vlaams Belang, qui avait obtenu 3,1 % six ans plus tôt ; en 2012, le score combiné des listes néerlandophones avait été de 46,4 %) ; - les listes bilingues sont en progrès dans 2 des 4 communes où elles sont présentes :

Drogenbos (score combiné pour les trois listes : 71,6 % (+ 1 siège), contre 63,5 % pour la liste unique en 2012) et Kraainem (score combiné des deux listes : 52,1 % (+ 8 sièges), contre 20,6 % pour la liste unique de 2012) ;

- les listes bilingues sont en recul dans 2 des 4 communes où elles sont présentes : léger à Linkebeek (20,6 % pour Activ’, contre 20,9 % pour Prolink en 2012 : – 1 siège) et prononcé à Wemmel (27,3 % pour Wemmel Plus!, contre 44,2 % pour la LB en 2012). Il est à noter que, à Wemmel, la liste du bourgmestre est cataloguée comme néerlandophone en 2018.

Globalement, ainsi que l’illustre le tableau 34, le nombre de voix se portant sur des listes bilingues est en croissance, passant d’approximativement 1 voix sur 5 à environ 1 voix sur 4. Le pourcentage de suffrages se portant sur une liste néerlandophone connaît une évolution inverse : avec 19,5 %, il est en net recul et s’établit désormais à environ 1 voix sur 5, contre 1 voix sur 4 en 2012. Le nombre de voix se portant sur une liste francophone est stable : leur pourcentage s’établit à 54,0 % des suffrages, contre 53,5 % en 2012.