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C OMMUNES DE LA GRANDE PÉRIPHÉRIE BRUXELLOISE

Carte 7. Élections communales (Flandre, 2006-2018)

4.2. C OMMUNES DE LA GRANDE PÉRIPHÉRIE BRUXELLOISE

Comme dans le passé, des listes francophones continuent à être déposées dans des communes flamandes de la grande périphérie bruxelloise.

En 1988, des listes francophones ont été déposées dans 9 communes différentes ; elles ont obtenu au total 22 023 voix et 34 sièges.

En 1994, des listes francophones ont été déposées dans 12 communes différentes ; elles ont obtenu au total 26 982 voix et 44 sièges.

En 2000, des listes francophones ont été déposées dans 11 communes différentes ; elles ont obtenu au total 24 851 voix et 43 sièges.

En 2006, des listes francophones ont été déposées dans 10 communes différentes ; elles ont obtenu au total 26 235 voix et 39 sièges.

En 2012, des listes francophones ont été déposées dans 10 communes différentes ; elles ont obtenu au total 24 638 voix et 42 sièges.

En 2018, des listes francophones ont été déposées dans 9 communes différentes ; elles ont obtenu au total 21 189 voix et 34 sièges.

Alors qu’en 2006, le résultat global des listes francophones dans la grande périphérie bruxelloise était nettement à la hausse par rapport au scrutin précédent, il était plus mitigé en 2012 : diminution du nombre de voix recueillies mais augmentation du nombre d’élus.

En 2018, le nombre de voix qui se sont portées sur des listes francophones dans les communes de la périphérie bruxelloise sans facilités est en nette diminution : il a baissé de 14,0 %. Avec 34 sièges au total, le score des listes francophones est retombé au niveau de 1988. En termes de voix, le pourcentage de voix accordées à des listes francophones est même inférieur à celui de 1988. Il convient de tenir compte du fait qu’il y a une liste francophone de moins, puisqu’il n’y en a plus à Hoeilaart. Si l’on compare le nombre de voix recueillies par les listes francophones dans les neuf communes où une telle liste existe tant en 2018 qu’en 2012, on constate une baisse du pourcentage de votes en faveur d’une liste francophone ramenée à 12,0 %.

Rappelons toutefois que ces pourcentages sont calculés en fonction de l’identité linguistique déterminée pour chaque liste, et non pas pour chaque candidat : les votes ne sont pas ventilés en fonction des candidats néerlandophones et francophones sur les listes bilingues. Or, globalement, le nombre de listes bilingues est en croissance.

Le pourcentage de voix obtenues par les listes francophones est en baisse dans toutes les communes, sauf à Beersel. Dans cette commune, toutefois, il avait accusé une baisse sensible en 2012, et n’est pas, en 2018, revenu au niveau de 2006. Comptant un pourcentage significatif de francophones, principalement dans l’ancienne commune d’Alsemberg, Beersel est traditionnellement une commune qui connaît peu de conflits linguistiques.

Dans toutes les autres communes, le nombre de voix qui se sont portées sur des listes francophones a diminué ; à Hal, la liste francophone UF (composée de candidats MR, FDF, PS et indépendants) s’était présentée pour la première fois en 2012, recueillant 4,5 % des voix et décrochant 1 siège ; avec seulement 2,1 % des voix, elle n’a pas réussi

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à renouveler l’expérience. À Hoeilaart, le conseiller communal Franco Busato (Défi) avait démissionné au printemps 2017, suite à son déménagement, sans qu’un successeur puisse lui être trouvé 51. Personne ne s’est présenté pour prendre la relève d’une liste francophone dans la commune, à la tête de laquelle se trouve une majorité Open VLD-Pro Hoeilaart (cartel composé principalement de Groen et du SP.A) et qui ne connaît guère de tensions liées à l’emploi des langues. Le conseil communal n’y comprend aucun représentant ni du VB ni de la N-VA.

Très différente est la situation de la commune voisine, Overijse, où un cartel composé de la N-VA, du CD&V et de la liste locale Overijse 2002 constituait la majorité avec l’appoint de l’Open VLD, et où les tensions communautaires, notamment à propos des affiches dans les commerces, sont fréquentes depuis les années 2000. La liste francophone Overijse Plus, qui avait remporté 24,3 % des voix et 7 sièges en 2012, a obtenu en 2018 20,9 % des voix et 1 siège de moins. Cette baisse s’explique peut-être par l’absence de Défi, jugé encombrant par ses partenaires, sur la liste francophone, mais aussi par la constitution d’un cartel Open VLD–Groen sur lequel des électeurs ont pu porter leur choix, souhaitant qu’il apporte un changement de majorité. Dans le même temps, la coalition sortante a implosé, le CD&V déposant sa propre liste en 2018. Le 14 octobre, toutefois, le résultat du scrutin rend difficile la conclusion d’une majorité : le cartel Overijse2002–N-VA arrive en tête avec 29,4 %, devançant le cartel Open VLD–Groen avec 26,8 %. Ayant conservé 10 sièges au conseil communal qui en compte 29, la liste Overijse2002–N-VA ne peut pas reconduire sa majorité avec le CD&V (3 sièges). Excluant tout accord avec la liste francophone (6 sièges), elle est contrainte de s’entendre avec le cartel Open VLD–Groen (9 sièges). Il leur faut deux mois pour conclure un accord de majorité : le 13 décembre, les cartels Overijse2002-N-VA et Open VLD–Groen annoncent finalement la conclusion d’un accord. La bourgmestre sortante Inge Lenseclaes conserve sa place.

Les tensions linguistiques sont également vives à Dilbeek, où la liste francophone UF (MR–Défi–Indépendants) a récolté 10,4 % des voix (au lieu de 12,0 % pour une liste qui rassemblait le MR, le FDF, le CDH et des Indépendants en 2012) et obtenu 3 sièges (au lieu de 2 six ans plus tôt). Le député flamand et bourgmestre sortant Willy Segers (N-VA) a conclu un accord de majorité avec l’Open VLD, qui prévoit le renforcement du caractère flamand de la commune, notamment au moyen d’une politique d’intégration forte.

Outre Overijse et Beersel, trois autres communes sans facilités de la périphérie voient un pourcentage de voix supérieur à 15 % se porter sur une liste francophone : Sint-Pieters-Leeuw, Tervuren et Zaventem. À Sint-Sint-Pieters-Leeuw, le bourgmestre sortant Luc Deconinck (N-VA) a reconduit son accord de majorité avec le CD&V. La N-VA dispose également du poste de bourgmestre à Tervuren, où la coalition N-VA/Groen+/CD&V a été reconduite, les deux premiers membres de la majorité enregistrant un progrès en voix et en sièges, tandis que le CD&V perdait 1 siège. En revanche, à Zaventem, où l’Open VLD a su préserver son leadership, il a choisi de s’allier désormais seulement avec le CD&V et de rejeter la N-VA dans l’opposition.

51 Aucun autre candidat sur la liste UF aux élections de 2012 n’a accepté de siéger.

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82 LES RÉSULTATS DES ÉLECTIONS COMMUNALES DU 14 OCTOBRE 2018 EN FLANDRE

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Les communes de Grimbergen et de Vilvorde voient une liste francophone récolter un nombre de voix sensiblement plus faible, reflétant la proportion plus faible de francophones installés dans ces communes. À Grimbergen, la formation d’une nouvelle coalition rassemblant la N-VA, l’Open VLD et la liste locale Vernieuwing a été bloquée par le veto de l’Open VLD à la présence, parmi les élus de Vernieuwing, d’un membre du VB. La démission de ce dernier a permis de débloquer l’accord et de confier le mayorat à Chris Selleslagh (Open VLD). Toutefois, un échevinat est confié à Bart Laeremans, l’un des fondateurs de Vernieuwing, et ex-député puis sénateur coopté du Vlaams Blok puis du Vlaams Belang, un parti qu’il a quitté il y a plusieurs années selon ses dires. Il aura notamment la charge du caractère flamand de la commune. Avec 6,5 % des voix, l’UF y obtient 1 siège.

La configuration de la majorité dans la commune au riche passé industriel de Vilvorde est très différente, le député-bourgmestre Hans Bonte (SP.A) rassemblant une coalition constituée du cartel SP.A–Groen, de l’Open VLD et du CD&V. La N-VA, avec 12,4 % des voix, y réalise un score très bas. Avec 7,8 % des voix, l’UF y décroche 2 sièges.

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Tableau 37. Élections communales (Flandre, 2006-2018)

Communes de la périphérie bruxelloise sans facilités : résultats des listes francophones, en voix et en sièges

2006 2012 2018

Listes Voix % Sièges Listes Voix % Sièges Listes Voix % Sièges

Beersel UF 3 116 20,0 5 UB 2 2 089 13,9 4 Union francophone 2 529 16,4 5

Dilbeek UF 3 990 14,8 4 UF (MR+CDH+FDF+Ind.) 3 142 12,0 4 UF (MR+Défi+Ind) 2 781 10,4 3

Grimbergen UF 2 991 13,1 4 UF (FDF+Ind.) 2 455 10,9 3 UF (Défi+Ind.) 1 471 6,5 1

Hal UF (MR+FDF+PS+Ind.) 1 060 4,5 1 UF 641 2,6

Hoeilaart Union 427 7,0 0

UF 567 9,3 1 UF (FDF+ind.) 558 9,0 1

Machelen

Meise

Overijse UF 1 780 12,7 3 Plus (MR+CDH+Ind.) 3 319 24,3 7 Overijse Plus (MR+CDH+Ind.) 2 980 20,9 6

Sint-Pieters-Leeuw PF 3 4 186 21,2 7 PF ³ 4 215 22,1 8 PF 3 3 620 18,8 7

Steenokkerzeel UF 248 3,3 0

Vilvorde FDF-PS 2 567 11,3 3 UF (MR+FDF+PS+Ind.) 2 432 10,7 3 UF (Défi+Ind.) 1 903 7,8 2

CDH 721 3,2 0

Zaventem UF 3 295 19,7 6 UF (FDF+Ind.) 3 420 20,0 7 UF (Défi+Ind.) 3 386 19,3 6

Tervuren 1 Union 2 347 20,7 6 Tervuren Unie 4 1 948 17,0 4 Tervuren Unie (Ind.) 1 878 15,5 4

Total 26 235 39 24 638 42 21 189 34

1 Arrondissement de Louvain, et non de Hal–Vilvorde.

2 Union Beersel (candidats CDH, MR, FDF et indépendants).

3 Présence francophone (candidats MR, FDF, PS, CDH et indépendants).

4 Candidats MR, CDH et indépendants.

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