P RÉSENTATION DES PARTICIPANTS

La connaissance, même partielle, de l’histoire personnelle des participants et de leur parcours apporte un éclairage intéressant sur les données obtenues et détaillées tout au long des paragraphes qui suivent. La quantité d’informations sur chacun varie en fonction du nombre de présences, de leur attitude type (voir section 3.2.3) et de leur participation au quatrième atelier. Lors de cette rencontre, les gens ont eu une période de temps pour parler d’eux, ce qui n’était pas spécifiquement le cas lors des autres ateliers. L’âge moyen des participants est de 85 ans. Lorsque l’âge personnel est connu, il est mentionné.

Madame A : Elle est arrivée lors de la sixième rencontre. Elle s’est très bien intégrée au groupe du jeudi car elle connait déjà plusieurs personnes. Elle fréquente le Centre normalement le mardi. Pendant quelques semaines, elle venait au Centre deux jours par semaine, le mardi et le jeudi. Elle s’est jointe volontiers au projet. Elle a 77 ans.

Monsieur B : Originaire du Bouthan, il ne parle ni français ni anglais. Dans son pays, il était fermier et il possédait des animaux. Il est revenu rejoindre des membres de sa famille à Québec. Bien qu’il ait assisté à toutes les rencontres-ateliers, nous avons été en mesure d’en savoir un peu sur lui lors de la première rencontre puisqu’une interprète l’accompagnait. Sa première journée au Centre coïncidait aussi avec ma première présence.

Monsieur C : Il est né dans le quartier St-Jean-Baptiste puis il a habité à Limoilou. Il a travaillé à Montréal et à Mississauga. Il est revenu vivre à Québec au moment de prendre sa retraite au début des années quatre-vingts. Âgé de 90 ans, il n’a pas d’enfant. Son père a étudié aux Beaux-Arts pendant dix ans et a reçu de nombreux prix. On lui a proposé d’aller finir ses études à Paris, mais comme il avait des enfants, il n’est pas parti. Selon Monsieur C, le talent que possédait son père a sauté une génération, les petits enfants ont hérité du talent de leur grand-père et ce, indépendamment du fait qu’il a lui-même

Chapitre 4 – Résultats

fréquenté l’école des Beaux-Arts par les soirs pendant deux ans. Il était recherchiste en automation.

Madame D : Elle est née à l’Ile d’Orléans. Après avoir habité dans plusieurs quartiers de la ville de Québec et de sa banlieue, elle retourna vivre à l’Ile d’Orléans une fois mariée. Elle a eu plusieurs enfants. Son mari est décédé depuis quelques mois et elle porte sa photo en guise d’épinglette. Ils se sont mariés à la Citadelle et ils ont vécu ensembles pendant soixante ans. Elle a 81 ans, elle est semi-voyante et habite maintenant à Québec.

Madame E : Selon les dires du personnel, elle adore Michel Louvain. Presque aveugle et peu loquace, elle a bien participé aux deux premiers ateliers, puis elle est tombée malade. Elle n’était toujours pas de retour au Centre à l’automne 2014.

Monsieur F : Il vit depuis toujours dans le quartier Saint-Sauveur. Il ne s’est jamais marié. Il est analphabète et aime faire des blagues. « Ben moi j'ai resté rien que dans St-Malo, St-Sauveur, j'ai pas voyagé, pis Orsinville, j'ai pas voyagé, y'on fait des voyages organisé à Orsinville » (Monsieur F).

Madame G : Elle a 90 ans et elle vit toujours avec son mari. Ils n’ont pas d’enfant. Elle a fait récemment une chute et utilise une marchette depuis. Son père était décorateur. Elle a eu la même coiffeuse pendant 38 ans dans le quartier Saint-Sauveur.

Monsieur H : Né dans le Faubourgs Saint-Jean-Baptiste, il habite depuis longtemps le quartier Saint-Sauveur. Sa tante, suite au décès de son mari, a dû envoyer ses filles, donc ses cousines, à l’orphelinat du Sacré-Cœur.

Madame I : Native de la Beauce, elle habite Québec depuis 1955. Elle est âgée de 85 ans. Elle a enseigné à plusieurs endroits, dont à l’Ile d’Orléans. Elle a fait partie du Cercle de Fermières. Sa mère a cultivé du lin. Elle le travaillait et le tissait pour les usages domestiques. Les lames de son métier à tisser étaient faites avec du fils de chanvre.

Chapitre 4 – Résultats

toujours. « Ça fait 30 ans que je suis dans le même logement, j'avais été 23 ans dans l'autre (rires) » (Madame J).

Madame K : Durant sa vie, elle a donné beaucoup de cours et d’ateliers d’artisanat. Elle possède plusieurs connaissances qu’elle partage facilement. Elle a une amie qui fréquente le Centre de jour le mardi dont l'arrière-grand-père aurait travaillé à la corderie.

Madame L : Dame discrète, elle aime rire.

Madame M : Elle est native du comté de l’Islet. Une fois mariée, « on s'é t'en aller rester dans le nord de Montréal. Y'app’lait ça dan'l'temps New…New Glasgow. Après ça, j'ai déménagé à Baie-St-Paul » (Madame M). Elle est maintenant semi-voyante. Elle a des enfants et elle était autrefois couturière. Elle habite la ville de Québec depuis 1964. Elle a fait partie du Cercle de Fermières.

Madame N : Étant arrivée lors de la dernière rencontre, je ne suis pas en mesure de fournir des informations sauf qu’elle écrit rarement. Voici le commentaire qu’elle a passé au moment de la signature du formulaire de participation : « C'est rendu que j'écris à peu près une fois par année…Ça fa’queee…C'est rendu que je sais même pu écrire…Faudrait que je me pratiquerais » (Madame N).

Monsieur O : Il est né à St-Léon-Legrand, dans la vallée de la Matapédia. À l’âge de deux ans, sa famille a déménagé à St-Raphaël d'Alberville. Puis, plus tard, il a été travaillé au Nouveau-Brunswick. Ensuite, il s’est senti « pitcher » à Québec par sa famille, ce qu’il n’a pas apprécié « Mais...C'est passé...Puis, j'ai vécu un peu à Montréal aussi. Je me suis marié à Québec, j'ai été marié à une fille de l'Ile d'Orléans, pis je l'ai montée à Montréal. On a travaillé à Montréal une secousse. Un moment donné ça pas faite, on est redescendu à Québec...Depuis...Je suis à Québec depuis 1957 » (Monsieur C). Il a exercé différents métiers : bûcheron, cultivateur et infirmier. En tant que bûcheron, il a travaillé dans la Vallée de la Matapédia, à Baie-Comeau et à Forestville. Il s’est marié dans le quartier Saint-Jean-Baptiste avec une femme de l’Ile d’Orléans. Il est divorcé et il n’a pas d’enfant. Il a 87 ans.

Chapitre 4 – Résultats

Madame P : La dernière journée des ateliers-rencontres correspond à sa première journée au Centre de jour. Vers l’âge de 15 ans, elle a été fiancée à un marin, dont le père et le frère étaient aussi des marins.

Madame Q : Elle est native du quartier Saint-Sauveur et est non-voyante. « Moé je suis née icitte...St-Sauveur, je suis belle comme un cœur » (Madame Q).

Madame R : Étant arrivée lors de la dernière rencontre, je ne suis pas en mesure de fournir des informations.