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Contexte de la collecte des données en lien avec la deuxième et la troisième

CHAPITRE 3 – MÉTHODOLOGIE

3.2 M ODES DE COLLECTE DES INFORMATIONS ET DES DONNÉES

3.2.2 Contexte de la collecte des données en lien avec la deuxième et la troisième

Avant de parler des modes utilisés pour la collecte des données dans le but de répondre à la deuxième et à la troisième sous-question, il est primordial d’élaborer sur le contexte

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dans lequel cette collecte a eu lieu. Au premier chapitre, la notion d’œuvre collective a été introduite comme étant un travail artistique unique réalisé par plusieurs personnes. Ici, l’œuvre collective sert de cadre, elle n’est pas l’objectif final5 mais bien un moyen mis en place afin de délimiter le temps de la collecte des données et de définir les thèmes abordés lors de chacun des ateliers-rencontres, ce qui permet de focaliser sur le sujet de la recherche et éviter une trop grande dispersion. Tout au long des ateliers-rencontres, deux chapeaux ont été portés : celui du chercheur et celui du maître d’œuvre du travail de création.

3.2.2.1 Entrevues de groupe : lorsque les entrevues semi-dirigées et le récit de vie s'entremêlent

La collecte de données s’est faite à la fois sous forme d’entrevues semi-dirigées et par le récit de vie, en alternance poreuse, durant chacune des rencontres-ateliers, en groupe et non de façon individuelle. Pour la partie s’apparentant aux entrevues semi-dirigées, un canevas de questions était établi (voir Annexe A) et touchait l’ensemble des thèmes abordés durant tous les ateliers. Les questions ont été posées en temps opportun, au fur et à mesure du déroulement des rencontres. Les gens étaient invités à partager leurs connaissances. Parfois, lorsque qu’il y avait un élément important en train de surgir, une question était directement posée à la personne concernée afin de mieux cerner son propos.

Lors des rencontres-ateliers, le récit de vie a aussi été utilisé. Le but du récit de vie est d’atteindre une réalité subjective des évènements de l’histoire de la personne en fonction du sens qu’elle leur donne et non des événements en tant que tels. « Un récit est une réorganisation d’événements du passé, auxquels on attribue du sens; c’est un vrai travail d’herméneutique » (Burrick, 2010, p. 9). Le récit de vie comme mode de collecte de données est pertinent dans le cadre de cette recherche puisque l’information nécessaire est reliée à la mémoire et à l’histoire personnelle des gens et ne peut être révélée que si les participants prennent la parole et se racontent. « Celui qui se raconte relie le présent au passé. On ne s’attache plus à une simple succession d’événements, mais bien aux relations qu’ils entretiennent. Le récit sert de "reliance" entre le présent et le passé de

5 L’œuvre collective terminait de façon tangible la participation des gens à cette étape de la recherche tout

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l’individu. On se situe dans la recherche de sens, de plans, de scénarios. Le récit apparaît tel un archétype de sa propre vie, un pôle de référence, un miroir. » (Burrick, 2010, p. 26)

L’utilisation de ces deux techniques presque simultanément, l’entrevue semi-dirigée et le récite de vie, ont permis d’aller chercher des informations complémentaires. Avec les questions précises, il y avait une collecte de connaissances, c’est-à-dire des choses que les gens avaient apprises, tandis que le récit allait chercher des éléments plus personnels, les ressentis et les souvenirs vécus. En d’autres mots, ces deux outils ont permis d’aller chercher ce que Halbwachs appelle le savoir et la mémoire individuelle. L’histoire de l’un faisait écho à l’histoire de l’autre et ainsi remontaient à la surface des choses qui n’auraient pu être dites lors d’entrevues individuelles. « On remarque, dans un travail en petit groupe, que le vécu des uns réveille les souvenirs des autres. On s’épaule, on s’échauffe et les souvenirs se réveillent ; on se rappelle, on revit, on voit, on dit, enfin » (Schützenberger, 2001, p. 105). Les réflexions, les dialogues, les souvenirs que les participants mentionnaient, tous les échanges en lien avec la recherche étaient importants et ont été enregistrés.

3.2.2.2 Captation audio des ateliers

Les conversations ont été captées lors de la majorité des ateliers-rencontres à raison d’environ 60 minutes par séance. En guise d’équipement pour capter tout ce qui se disait, un à trois Zoom H2 ont été utilisés; leur nombre variait en fonction de l’activité ainsi que du nombre de participants. Des trépieds ont été utilisés durant le troisième et le huitième atelier.

L’utilisation de plusieurs microphones pour la captation sonore comporte de grands avantages pour enregistrer à l’intérieur d’un groupe lorsque plusieurs personnes parlent en même temps. L’avantage majeur que cette technique offre est la possibilité d’aller chercher les conversations des gens plus discrets, ceux qui préfèrent communiquer à voix basse à leurs voisins immédiats. Un autre avantage des enregistrements multiples, ne pouvant être partout et entendre tout à la fois, les micros se substituaient à mes oreilles et l’enregistrement à ma mémoire.

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Il n’y a pas eu de captation audio durant les ateliers 6 et 7 car des problèmes techniques se sont manifestés empêchant ainsi l’enregistrement des commentaires et des dialogues. Le journal de bord fut essentiel lors de ces circonstances.

3.2.2.3 Journal de bord

La définition du journal de bord selon Baribeau (2005) correspond à un recueil composé de traces écrites par un chercheur. Il peut s’agir de traces d’événements, d’émotions, de pensées, de décisions, de faits, de descriptions, le tout mis en contexte dans le but de s’en souvenir et de permettre un dialogue entre les données et le chercheur, à la fois comme analyste et comme observateur. De plus, le journal de bord illustre la position du chercheur, ses interrogations et les changements encourus lors du déroulement de la recherche.

Selon Savoie-Zajc, le journal de bord remplit trois fonctions. Il rend possible un travail réflexif durant la recherche, il fournit au chercheur un « lieu pour exprimer ses interrogations, ses prises de conscience » et il offre un endroit où « consigner les informations qu’il juge pertinentes ». Une fois le travail de terrain terminé, le journal de bord permet de « retrouver la dynamique du terrain et de reconstituer les atmosphères qui ont prévalu pendant la recherche (Truchot, 2006, p. 112).

Dans le cadre de cette recherche, les notes consignées au journal de bord sont principalement de nature descriptive car elles contiennent à la fois des descriptions et des observations de faits et d’événements. Elles sont aussi théoriques puisqu’une abondance d’éléments a été consignée afin d’alimenter la réflexion : photos du quartier Saint-Sauveur, photos prisent lors des ateliers, notes sur les déplacements, les visites d’exposition, les articles de journal et les notes sur les heureuses coïncidences qui ont parsemé la route. Dès le début et tout au long de la recherche ainsi que pendant la rédaction du mémoire, le journal de bord fut le compagnon de tout moment.

Lors de la collecte de données, le journal de bord a été passablement sollicité. Immédiatement après chaque rencontre, un moment était accordé à la consignation de diverses informations directement liées à ce qui venait de se passer avec le groupe d’aînés. Le journal de bord a également été indispensable pour pallier aux problèmes techniques rencontrés lors du sixième et du septième atelier. Pour le vernissage, aucun

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enregistrement sonore n’était planifié puisque des personnes externes au groupe de travail étaient présentes pour l’occasion. Immédiatement après ces trois moments, des éléments et des propos mémorisés ont été inscrits au journal de bord.