• Aucun résultat trouvé

Le questionnaire « Sport, Culture, Loisir » de la Consultation nationale de la jeunesse

PRESENTATION DE LA METHODOLOGIE UTILISEE

3.1. Outil : le questionnaire

3.1.2. Le questionnaire « Sport, Culture, Loisir » de la Consultation nationale de la jeunesse

Une consultation nationale de la jeunesse au Yémen a été réalisée1. Elle

comporte deux volets qui ont été diffusé séparément, bien qu’il existe des inter-connexions entre eux : le volet « insertion socioculturelle et sportive », le volet

« insertion économique2 ». Le volet « insertion socioculturelle et sportive »

(« Questionnaire Sport, Culture, Loisir ») souhaite recueillir les réactions des jeunes et sensibiliser ainsi le Ministère de la Jeunesse et des Sports à la nécessité d’agir plus judicieusement en faveur de l’insertion sociale des jeunes. Pour ce faire, une enquête par questionnaire a été réalisée, directement auprès des jeunes, âgés de 15 à 30 ans principalement.

L’objectif de l’enquête quantitative est ambitieuse dans la mesure où il est souhaitable de pouvoir disposer d’environ 2 000 questionnaires exploitables scientifiquement par volet, qui touchent plus ou moins l’ensemble du territoire du Yémen (afin d’accéder à des différences régionales), et si possible l’ensemble des catégories de la « jeunesse » (15-30 ans) des points de vue socioculturels et économiques. Le questionnaire a pour fonction principale de donner à l’enquête une extension plus grande et de vérifier statistiquement jusqu’à quel point sont

généralisables les informations et les hypothèses préalablement constituées3.

Il s’agit donc d’une opération complexe à la fois dans son élaboration (questionnaires), sa diffusion (territoires et catégories sociales), sa réalisation sur le terrain (conditions de passation des questionnaires, remplissage de ceux-ci), son exploitation scientifique (traitement des données recueillies, analyse de résultats, propositions et recommandations aux autorités…).

1

Dans le cadre de mes fonctions de coordinatrice du projet Fonds de Solidarité Prioritaire « Insertion économique et sociale des jeunes au Yémen » (Ambassade de France à Sana’a et M.J.S. du Yémen).

2 Cette enquête a pour enjeu d’accéder à, et d’identifier les processus socio-économiques par lesquelles les jeunes accèdent ou n’accèdent pas à un emploi. Il s’agit de comprendre dans le temps, comment les jeunes mettent ou ne mettent pas en place des stratégies et des actions pour accéder à un emploi, obtenir un travail, changer leur condition socio-économiques, s’insérer économiquement. Ces stratégies et actions sont très probablement (c’est une hypothèse forte de l’enquête, car constatée dans un ensemble d’enquêtes de ce type réalisées à l’étranger) liées aux conditions socio-culturelles du milieu familial auquel appartient le jeune, et de son niveau culturel propre. Il s’agit donc de comprendre les logiques sociales et culturelles de l’insertion économique (ou de son absence) de la jeunesse et des difficultés auxquelles elle s’affronte en la matière.

3 J.C. COMBESSIE, (2007). La méthodologie en sociologie, Paris, Edition La Découverte, Collection Repères, (1ère édition 1996), 124 p., p.32.

Aucune enquête de cette dimension n’a jamais été réalisée à ce jour au Yémen. L’enquête concernant le volet « insertion socioculturelle et sportive » a pour ambition d’accéder à la réalité des pratiques de loisir de la jeunesse yéménite (15-29 ans), de ses souhaits et de ses désirs en matière de loisir, des manques identifiés par la jeunesse, et du constat des difficultés auxquelles cette jeunesse s’affronte en terme de pratiques de loisir (difficultés socio-économiques, difficultés en terme de matériels et d’équipements, difficultés en terme d’encadrement et d’animation, difficultés en terme d’offre de loisirs disponible…). L’objectif de cette enquête est de mettre en relation ces pratiques de loisirs (réalités, souhaits, désirs, manques, difficultés) avec les conditions socioculturelles (niveau de formation scolaire et/ou universitaire) et économiques des milieux familiaux.

La mise en œuvre et la diffusion de la consultation nationale de la jeunesse s’est déroulée en plusieurs étapes.

Dans un premier temps, le questionnaire « Sport, Culture, Loisir » a été réalisé1.

Ce premier questionnaire a été testé. Ce test s’est effectué avec la diffusion d’une trentaine de questionnaires à Sana’a. Ce test a permis de réajuster les réponses préconstruites du questionnaire. Par exemple, la question concernant le lieu de pratique, les jeunes, lors du test, ont évoqué la pratique à domicile. Ce choix a été rajouté.

Le questionnaire Sport, culture, loisirs est composé de 64 questions (fermées et ouvertes2), et articulé autour de quatre thèmes : l’identité, le sport, la culture et les loisirs3.

Première partie : L’identité

L’année de naissance

Le sexe

Le lieu d’habitation (ville, village)

Quelle occupation avez-vous ?

Quel est le plus haut diplôme que vous possédez ?

Quel est votre statut familial ?

Avez-vous des enfants ?

Si oui, combien ?

Les modalités d’habitation

1 Monsieur Michel Raspaud, Professeur des Universités, mon directeur de thèse, a participé à l’élaboration du questionnaire.

2 Pour les questions fermées, les réponses a été établie, le jeune doit cocher au maximum trois réponses. Pour les questions ouvertes, le jeune s’exprime. Par la suite, lors du traitement des questionnaires, l’ensemble des réponses des questions ouvertes a été recodées.

3

Quelle est votre place au sein de la famille ?

Quelle est la profession du père de famille, s’il est en retraite actuellement,

quelle était sa profession ?

Quelle est la profession de la mère de famille, si elle est en retraite

actuellement, quelle était sa profession ?

Quel est le niveau d’étude du père de famille ?

Quel est le niveau d’étude de la mère de famille ?

Deuxième partie : Le sport

Actuellement, pratiquez-vous un sport ?

Si oui, lequel / lesquels ?

Si oui, pourquoi pratiquez-vous ce sport (ou ces sports) ?

Si non, pourquoi ne pratiquez-vous pas de sport ?

Le lieu de pratique.

Combien de fois allez-vous pratiquer ce sport ?

Quel est le nom du club ou de l’association ou de l’université où vous pratiquez

ce sport ?

Combien de temps mettez-vous pour vous rendre pour pratiquer ce sport ?

Par quel moyen de transport vous rendez-vous pour pratiquer ce sport ?

Que pensez-vous de l’équipement ?

Que pensez-vous du matériel ?

Disposez-vous d’un entraîneur ?

Des compétitions sont-elles organisées ?

Si oui, ces compétitions sont-elles organisées dans votre ville ?

Si oui, ces compétitions sont-elles organisées dans d’autres villes ?

Est-ce que vous participez, en tant que joueur / joueuse, à ces compétitions ?

Combien coûte votre adhésion ?

Combien vous coûte votre équipement personnel ?

Avez-vous déjà pratiqué un sport et abandonné ce sport, si oui pourquoi ?

Souhaitez-vous pratiquer un autre sport / d’autres sports ?

Si oui, lequel / lesquels ?

Troisième partie : La culture

Actuellement, pratiquez-vous une activité culturelle ?

Si oui, laquelle / lesquelles ?

Si oui, pourquoi pratiquez-vous cette (ces) activité(s) culturelle(s) ?

Si non, pourquoi ne pratiquez-vous pas d’activité(s) culturelle(s) ?

Le lieu de pratique.

Quel est le nom de l’association ou du centre culturel où vous pratiquez cette

activité culturelle ?

Combien de fois allez-vous pratiquer ?

Combien de temps mettez-vous pour vous rendre pour pratiquer cette activité

culturelle ?

Par quel moyen de transport vous rendez-vous à cette activité culturelle ?

Que pensez-vous de l’équipement ?

Que pensez-vous du matériel ?

Disposez-vous d’un « professeur » ?

Si oui, ces manifestations sont-elles organisées dans votre ville ?

Si oui, ces manifestations sont-elles organisées dans d’autres villes ?

Est-ce que vous produisez quelque chose pour ces manifestations ?

Combien coûte votre adhésion ?

Combien vous coûte votre équipement personnel ?

Avez-vous déjà pratiqué une activité culturelle et abandonné cette activité

culturelle, si oui pourquoi ?

Souhaitez-vous pratiquer une autre(s) activité(s) culturelle(s) ?

Si oui, laquelle / lesquelles ?

Quatrième partie : Les loisirs

Actuellement, avez-vous des loisirs ?

Si oui, lequel / lesquels ?

Si oui, pourquoi pratiquez-vous ces loisirs ?

Quels sont les loisirs que vous aimeriez pratiquer et pourquoi vous ne les

pratiquez pas ?

Quel est le loisir qui vous intéresse le plus ?

Combien de fois pratiquez-vous ce loisir ?

Combien coûte le loisir qui vous intéresse le plus ?

Et une partie « espace libre » afin que le jeune puisse également s’exprimer les questions et les idées qui n’ont pas été abordées.

Le questionnaire Sport, Culture, Loisir a été établi et validé. Il s’agit alors de préparer la répartition du nombre de questionnaires par gouvernorat afin de toucher l’ensemble du pays. Pour cette répartition par gouvernorat, l’estimation de la population effectuée en 2007 a été prise en compte.

Ensuite, une fois la répartition obtenue par gouvernorat, une répartition par sexe (homme, femme) a été établie. La diffusion des questionnaires s’adresse à 50% de jeunes hommes et 50% de jeunes femmes. L’égalité entre homme/femme a été respectée.

L’ensemble des gouvernorats n’a pas été touché. Plusieurs facteurs expliquent cette non diffusion.

Le gouvernorat de Saada (au nord) est en guerre.

Les gouvernorats d’Al-Jawf et de Marib sont des gouvernorats vers et dans

lesquels les déplacements ne sont pas faciles. Les conflits tribaux importants sont permanents.

Le faible taux de population des gouvernorats d’Al-Mahara et de l’île de

Par contre, le gouvernorat de l’Hadramaout a été divisé en deux : Al-Mukallah (la zone côtière du sud du Gouvernorat) et Seyoun (la vallée du Wadi Dowan au nord).

Tableau 5 : Répartition des questionnaires par gouvernorats et par sexe

2007 Pourcentage Questionnaires Hommes Femmes Municipalité de Sana’a 2 006 619 10,1% 201 100 101 Gouvernorat de Sana’a 987 056 5,0% 99 50 49 Gouvernorat d’Aden 654 099 3,3% 66 33 33 Gouvernorat de Taez 2 589 769 13,0% 260 130 130 Gouvernorat de Hodeidah 2 370 444 11,9% 238 119 119 Gouvernorat de Lahj 784 412 3,9% 79 40 39 Gouvernorat d’Ibb 2306919 11,6% 232 116 116 Gouvernorat d’Abyan 468 420 2,4% 47 24 23 Gouvernorat de Dhamar 1 455 280 7,3% 146 73 73 Gouvernorat de Shabwa 509 748 2,6% 51 25 26 Gouvernorat de Hajja 1 618 858 8,1% 162 81 81 Gouvernorat d’Al-Beida 623 793 3,1% 63 31 32

Gouvernorat Hadramaout Seyoun 1 126 355 5,7% 113 28 29

Hadramaout Al-Mukkalah 28 28 Gouvernorat d’Al-Mahweet 539 219 2,7% 54 27 27 Gouvernorat d’Amran 937 791 4,7% 94 47 47 Gouvernorat d’Al-Dala 519 945 2,6% 52 26 26 Gouvernorat de Raimah 431 448 2,2% 43 22 21 Total 19 930 175 100% 2 000 1 000 1 000

Lors de diffusion des questionnaires prenant en compte la répartition égale

homme/femme, afin d’affiner au maximum, les critères suivants1 ont été pris en

compte :

Jeune homme sans diplôme / jeune femme sans diplôme ;

Etudiant / étudiante ;

Salarié/ salariée ;

Jeune homme célibataire / jeune femme célibataire ;

Marié / mariée ;

1 Annexe 10 : Répartition des 2 000 questionnaires Sport, Culture, Loisir par gouvernorat, par sexe et par les critères définis. p.478.

Jeune homme avec enfants / jeune femme avec enfants.

A ces critères, un ensemble de lieux de diffusion a été prédéfini : par exemple : les universités, les lycées, les centres, la rue, les familles… A chaque diffusion par gouvernorat, une « feuille de route » a été établie précisant l’ensemble des lieux de diffusion.

Un ensemble de difficultés rencontrées au quotidien, sur le terrain, est à pointer. Il est impossible de comparer le Yémen à la France. En France, les pratiques de sondages sont « courantes », la population peut y répondre sans trop de difficultés. Par ailleurs, le citoyen français est « habitué » à remplir différents formulaires (formulaires d’inscription par exemple). Au Yémen, le remplissage d’un formulaire, d’un questionnaire n’entre pas dans les habitudes du citoyen. Par conséquent, la première difficulté rencontrée : le jeune n’a pas l’habitude de remplir un questionnaire.

Lors de la diffusion au sein des gouvernorats, d’autres difficultés ont été rencontrées. Il est impossible d’entrer au sein d’une université « sans présenter sa carte d’étudiant ». Des contrôles sont fréquents. Pénétrer au sein d’une université et être aux abords de celle-ci pour diffuser les questionnaires pose problème pour les soldats, les agents de sécurité, et les membres de l’administration. Des demandes d’autorisation de diffusion de questionnaires ont été établies, un ensemble de questionnaires photocopiés a été distribué aux membres des administrations, aux membres de la sécurité afin qu’ils puissent en prendre connaissance. Cette diffusion pouvant-être considérée comme « une forme d’espionnage ». Au final, ont été diffusés environ 2 300 questionnaires et seuls 2 000 sont traités.

La méthode statistique

La préparation du traitement des questionnaires s’est déroulée en plusieurs étapes.

La création des codes pour l’ensemble des questions ouvertes et fermées

(codification du questionnaire) ;

La liste globale de l’ensemble des codes des questions ouvertes et fermées

Le dépouillement des données collectées et l’entrée des codes de l’ensemble des

questions sur le logiciel de traitement S.P.S.S1.

Le traitement des données en fonction des objectifs de la recherche et des

hypothèses mentionnées selon le tri simple ou composé.

L’interprétation des données permettant de vérifier la validité des hypothèses.

La liste de l’ensemble des réponses de la question ouverte non numérotée

(« espace libre »).

3.2. L’entretien semi-directif comme outil de questionnement des acteurs

Selon A. Blanchet et A. Gotman, l’enquête par entretien est pertinent pour « analyser le sens que les acteurs donnent à leurs pratiques (…), mettre en évidence les systèmes de valeur et les repères normatifs à partir desquels ils s’orientent et se

déterminent2 ». C’est dans cette perspective que l’entretien semi-directif de recherche a

été privilégié comme outil de questionnement des acteurs. A été interrogé : les principaux responsables du sport au sein du M.J.S. : Ministre de la Jeunesse et des Sports, le Vice-Ministre chargé des Sports, le Directeur des affaires sportives, le directeur de l’Institut National Supérieur de l’Education Physique et Sportive de Sanaa, le Président et Vice-Président du C.N.O.Y., les responsables de fédérations sportives (Athlétisme, Basket-ball, Boxe, Cyclisme, Football, Handball, Judo, Karaté, Natation, Tennis, Taekwondo, Volley-ball…). A été recueilli leurs avis sur la situation de leur fédération, les stratégies qu’ils adoptent, l’adéquation de l’ensemble des moyens existants (les infrastructures, les financements, l’encadrement…) par rapport à leur objectif. Les entretiens ont fait l’objet d’une analyse de contenu thématique selon les modalités de codage, de présentation et d’interprétation des données proposés par A.M.

1 Le logiciel de traitement est « Statistical Package for the Social Sciences » (S.P.S.S.), système d’analyse de données. Il peut utiliser les données de presque tout type de fichier pour générer des rapports mis en tableau, des diagrammes de distributions et de tendances, des statistiques descriptives et des analyses statistiques complexes. Il permet la définition des variables et des codes des réponses dans la fenêtre d’application, l’entrée des données pour chacun des questionnaires, la commande des premiers tableaux des fréquences simples : les données « brutes » de l’enquête, la transformation des variables par les commandes valeurs manquantes ; la recodification des catégories d’une variable ; la création de nouvelles variables à partir des anciennes, les tableaux croisés pour l’analyse bi-variée : le croisement des variables indépendantes entres elles (pour présenter la structure socio-économique de l’échantillon) ; le croisement des principales variables indépendantes avec les principales variables dépendantes (vérification des objectifs et des hypothèses) ; croisement de certaines variables dépendantes avec d’autres variables dépendantes.

2 A. BLANCHET, A. GOTMAN, (1992). L’enquête et ses méthodes. Tome 2 : l’entretien, Paris, Nathan, Coll. Université, p. 27.

Huberman et M.B. Miles1 (1991). Chaque entretien a d’abord été synthétisé autour de plusieurs rubriques :

L’identité de la personne ;

Le parcours sportif et personnel ;

La conception du sport, les stratégies adoptées dans ce sens par la structure dont

il dépend pour assurer le financement,

Les besoins identifiés,

Les problèmes et les difficultés rencontrées (équipement, matériel,

encadrement…).

Ensuite, l’ensemble du corpus a été présenté de façon à mettre en évidence globalement, les thèmes (différents aspects abordés par rubrique) et sous thèmes (modalités de réponses par thème) abordés par les acteurs en fonction de leurs structures d’appartenance et à les illustrer par des portions correspondantes du discours des acteurs. L’interprétation a principalement visé la recherche du sens que les acteurs donnent à leurs choix à travers les justifications qu’ils en donnent.

Pour mettre en œuvre une recherche d’informations de type qualitatif, il est nécessaire de procéder à des entretiens individuels. L’entretien est souvent utilisé pour les travaux de recherche. L’enquête par entretien, pour étudier l’objet, paraissait la mieux adaptée. Le thème du développement du sport, nécessite de la personne interrogée une certaine verbalisation ; l’entretien a cet avantage de produire des éléments, des données très riches et nuancées. Cette méthode semble être adaptée et répondre à un contexte bien particulier, pays arabo-musulman et développement du sport. Selon R. Quivry et L. Van Campenhoudt, cette méthode convient pour « l’analyse du sens que les acteurs donnent à leur pratique et aux événements auxquels

ils sont confrontés2 ». Le fait d’avoir réalisé le questionnaire auprès des fédérations

sportives notamment et le souhait d’approfondir certains points et de récupérer des informations sur ce thème conforte le choix de l’entretien semi-directif.

Il fallait ensuite déterminer le type d’entretien à utiliser. En effet, au delà des nombreux outils de recueil de données, à l’intérieur de chaque technique, il y a également des variantes. Le choix est orienté vers des entretiens directifs ou

1 A.M. HUBERMAN, M.B. MILES, (1991). Analyse des données qualitatives, Recueil de nouvelles

méthodes, Bruxelles, De Boeck.

2 R. QUIVRY, L. VAN CAMPENHOUDT, (2001). Manuel de recherche en sciences sociales, Paris, Dunod, (1ère éd. 1988), p.196.

dirigés qui vont permettre aux personnes interrogées de parler relativement librement sur les grands thèmes, des points à développer. En effet, l’entretien permet et est adapté « pour l’approfondissement d’un champ dont on connaît les thèmes essentiels mais

qu’on estime pas suffisamment défriché dans tel ou tel espace1 », « l’entretien

semi-dirigé est donc approprié pour approfondir un domaine donné, pour vérifier l’évolution

d’un domaine déjà connu2 ». Le discours produit au cours d’un entretien est une parole

organisée. Ce terme de parole réfère au caractère vécu de l’information qui a été assimilée et subjectivée. Ce discours produit va permettre de recueillir, par des

réponses libres, des informations nécessaires pour l’étude. Ainsi, recueillir les pensées

des dirigeants sportifs à travers le discours permettra de mieux cerner leur conception du sport, de la pratique sportive, de son développement ...

La technique de l’entretien est apparue comme pertinente car tout en orientant l’interlocuteur, elle permet une certaine souplesse de langage et d’expression,

En conclusion en fonction de l’objet de recherche, le choix de l’outil de recueil de données principal est l’entretien semi-directif. Il est nécessaire de construire ces

recueils de données : le guide d’entretien3 pour les personnes interrogées. Ce guide

d’entretien se base tout simplement sur le tableau d’indicateurs construit précédemment. Cependant, le travail méthodologique ne s’achève pas sur ces points. Il faut également choisir et construire les outils qui nous permettront d’extraire les connaissances issues des entretiens.

La première concernait le recueil de données primaires qui consistaient surtout en des entretiens semi-directifs. Ceux-ci visaient essentiellement à compenser un certain manque d’informations. Le type d’entretien a été de deux ordres : le premier plus de type exploratoire, surtout utilisé en début de recherche consistait en des entrevues axées sur l’information. « Elle vise à cerner la perception, la vision d’une

1

R. GHIGLIONE, B. MATALON, (1978). Les enquêtes sociologiques. Théories et pratique, Paris, Armand Colin, coll U, p.60.

2 R. GHIGLIONE, B. MATALON, (1978). Les enquêtes sociologiques. Théories et pratique, Paris, Armand Colin, coll U, p.79.

3

« Le guide d’entretien organise à l’avance les questions qu’on pose ». Le canevas d’entretien, lui, relève du pense-bête personnel, qui permet, tout en respectant la dynamique propre d’une discussion, de ne pas oublier les thèmes importants. Il en reste aux questions qu’on se pose, en laissant à l’improvisation et au métier le soin de les transformer au fil de l’entretien en questions qu’on pose. J.-P. O. SARDAN, (1992), p.84.

personne dans une situation donnée1 »sur un sujet donné qu’il aborde librement. La seconde, en fin de recherche, était beaucoup plus centrée sur une logique de validation des données recueillies en s’axant sur la réponse. « Plaçant l’interviewé dans la situation qui correspond à l’hypothèse (à vérifier), le chercheur suscite chez lui la révélation d’indices et d’informations visant à élucider le problème posé (…) et à la

confirmation ou non de l’hypothèse2». Cette seconde méthode a été utilisée avec

précaution car il ne s’agissait pas d’induire la réponse à travers la question. Souvent de fait, les entretiens étaient un mélange des deux genres : ils permettaient de vérifier la compréhension qui avait été faite de l’entretien précédent tout en explorant les nouvelles informations qui s’en étaient dégagées. L’utilisation de l’entretien en complément de l’observation participante est très utile pour permettre à l’observateur de se dégager de ses propres biais cognitifs. En effet, « la collecte de données concernant les opinions ou les croyances des sujets peut être biaisée par l’ethnocentrisme de l’observateur. Aussi, l’entrevue permet à l’observateur participant de confronter sa perception de la « signification » attribuée aux évènements par les

sujets à celle que les sujets expriment eux-mêmes3 ».

En plus de ces entretiens, des données « secondaires » ont aussi été mobilisées: archives, rapports, documents de projet, règles de procédures… Parfois les sources de données sont toutefois beaucoup plus rares au Yémen qu’en Europe, cette recherche