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! Questions et réponses

Question 29 : question de synthèse, de conclusion 365(

29. À partir de tout ce qui a été dit, en quelques mots, comment définiriez-vous un enseignant primaire efficace ?

Je pense que c’est quelqu’un qui sait être à l’écoute de ce qu’il se passe, de la nouveauté. Qui est au courant de différents moyens. Je sais pas exemple que moi je devrais m’ouvrir un peu plus aux ordinateurs. S’adapter pour apporter de 370(

nouvelles idées. Constamment se renouveler et se remettre en question. Je pense que je devrai leur donner plus de fiches, certains ont en besoin je pense. Je me rends compte qu’ils ont besoin d’asseoir des connaissances par des fiches. On espère être efficace au quotidien.

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Anthony(Coppola( ( Entretien(passé(le(2(septembre(2014(

Entretien 2

! Questions d’informations sur l’enseignant(e) interrogé(e)

Nom, prénom : Françoise

Date de naissance/âge : ???

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Formation(s) suivie(s) : Cours de formation pédagogique

Profession (ancienne et) actuelle précise : Enseignante primaire pendant 3 ans.

Ensuite, deux ans d’enseignement en Bolivie. Puis, enseignante d’appui et français intensif. Enfin, enseignante primaire (3-4ème harmos)

Nombre d’années d’expérience en tant qu’enseignant : 30 ans 10(

Nombre d’années d’expérience en tant que practicien/ne formateur/trice : 16 ans

! Questions et réponses

Questions 1 à 10 : signification et rôle de l’école

1. Selon vos propres conceptions, comment définiriez-vous 15(

l’enseignement?

C’est la passation d’un savoir. Alors, évidemment chez nous dans les petites classes, c’est des savoirs. Parce que j’aimerais bien qu’à la fin de l’année ils sachent lire, qu’ils aient appréhendé le nombre. Qu’il y ait une progression dans toutes les branches.

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2. Pourriez-vous me donner quelques verbes à l’infinitif qui caractérisent le métier d’enseignant primaire selon vous.

« Enseigner, c’est… »

Enrichir, préparer, organiser, suivre, écouter, rire, fatiguer.

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3. À votre avis, quels devraient être les buts, les finalités, les rôles poursuivis par l’école ?

C’est de préparer des futures personnes qui vont fonctionner dans la société et qui vont être autonomes. Qui vont s’appuyer sur un savoir ou sur une possibilité 30(

de le trouver. Je dirai autonome et responsable.

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4. À quoi l’enseignement primaire doit-il préparer les élèves ?

Remplir la boîte à outils. C’est-à-dire, leur donner tous les outils pour qu’ils puissent par la suite appréhender toutes sortes de savoirs. Le but c’est qu’ils 35(

aient en eux la possibilité d’appréhender le monde. Je trouve que tout bouge tellement vite : c’est surtout l’idée de leur ouvrir des tremplins pour se remplir la tête. Comment on s’y prend : on y revient à la genèse. On essaie de fractionner les difficultés pour que chacun puisse gravir les marches. On essaie de leur donner l’envie et le courage de s’y mettre. On doit être très proche d’eux dans les petites 40(

classes.

5. Y a-t-il des buts, des finalités, des rôles de l’école avec lesquels vous vous sentez plus à l’aise ou compétent qu’avec d’autres ? Lesquels ? Pourquoi ?

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Leur donner l’outil de la lecture. Je trouve que c’est un privilège, car on se rappelle presque toujours de la maitresse avec laquelle on a découvert le monde de l’écrit. Et puis, structurer les maths raisonnement. Tout d’un coup, ils entrent dans l’abstraction. Des fois, j’y arrive, des fois pas.

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6. En quelques mots, qu’est-ce que vous appréciez le plus dans cette profession ?

Je dirai la même chose : une tâche complexe. C’est passionnant, on ne s’ennuie pas une seconde. Tu vois les progressions ! Quand un enfant décroche ! C’est un sentiment incroyable.

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(

7. En quelques mots, qu’est-ce que vous appréciez le moins dans cette profession ?

Une tâche complexe, des fois on se sent trop petit. Le fait de gérer le bus, la logo, tous les trucs parasites autour. Quand ça ne vient pas, que tu te demandes ce qui 60(

ne va pas et tu ne trouves pas, c’est rageant.

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8. Depuis le début de votre carrière, y a-t-il eu des changements importants qui ont eu des incidences sur votre pratique ? Si oui, lesquels ? Comment les expliquez-vous ?

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Quand nous on a commencé à enseigner, c’était du pur frontal en 1ère, 2ème. Moi en tant qu’élève, on était collé à notre table devant un tableau qui était plein. On écrivait sur une ardoise, puis sur du papier, puis à l’ancre. On ne faisait rien d’autre. C’était ennuyeux. On a ouvert l’école à la diversité. Maintenant, ils sont assis par terre, il y a un coin ordinateur, il y a un coin maths, il y a un enfant 70(

couché par terre. Si il y avait un inspecteur de l’époque qui devait entrer dans ma classe aujourd’hui, il me vire. C’est tellement différent. Maintenant, on part plus de l’enfant pour l’amener plus loin. Il y a plus de différenciation. Dans le temps, tout le monde ouvrait son livre à la page 22. Ceux qui n’avaient pas compris, il était à la page 10 et il apprenait par cœur, pendant que celui qui avait compris 75(

était à la page 70. Donc, c’est plus positif aujourd’hui. On s’adapte, on l’écoute.

On lui permet d’avancer dans ses domaines. Il y a beaucoup d’élèves qui me tutoient, car on est dans un cadre villageois. Ce n’est pas du tout un manque de respect, mais il y a une proximité qu’il n’y avait pas. Avant, on appelait la maitresse, madame avec un M majuscule. Maintenant, on a des élèves qui sont 80(

sur stimulés. Parfois, peut-être un peu trop. Mais le niveau de langage est plus haut. L’attention par petit moment est plus grande. Alors que nous, on s’ennuyait plus et on était peut-être capable de travailler plus longtemps. Les histoires que je racontais au début de ma carrière, maintenant je les raconte en feuilleton. Ils m’écoutent un moment et après ils se dispersent. Mais, au final, ma petite 85(

histoire leur plait toujours autant.

9. En quoi l’enseignement peut être considéré comme une profession

« complexe » selon vous ?

Ce qui est difficile dans ce métier, c’est de devoir sans cesse s’adapter pour que 90(

les élèves apprennent. Et parfois, nos idées de fonctionnent pas. En plus de s’adapter et que parfois nos démarches ne fonctionnent pas. C’est aussi mettre en route une classe, une ambiance de classe, un cadre. C’est intéressant, car on n’est pas le seul maître à bord. Selon les volées, ça prend plus ou moins bien. Et puis,

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en même temps, chaque individu à son fonctionnement personnel. Chacun doit 95(

trouver sa place et se sentir respecter. Il y a je pense beaucoup de choses qui nous échappent. Instinctivement, je pense qu’on peut faire des choses justes ou moins justes. Après, un certain temps, on voit quelles sont les solutions les plus efficaces. Après un certain temps, par exemple, tu apprends qu’un élève qui a le dos à la porte, ça peut le déconcentrer. Et tu rajoutes ça ensuite dans ta 100(

figuration. Tu rajoutes d’autres choses. Et c’est là que ça vient un sodoku très très compliqué. Et en même temps passionnant. Tout cela tu dois le verbaliser devant les stagiaires. Par exemple, pour un enfant pour le même résultat, je dirai à un c’est super, et l’autre tu peux aller plus loin. J’essaie, mais des fois je peux me planter. C’est un peu instinctif. Après, c’est en le verbalisant que tu 105(

comprends.

10. Les élèves aiment-ils aller à l’école ? Pourquoi ?

À cet âge-là, oui. Ils apprécient d’être ensemble. Ils aiment aussi apprendre j’en suis persuadée. Il y a cette fierté quand ils entrent dans un apprentissage et 110(

qu’ils réussissent. Après, c’est une grande question. Il y en a qui disent qu’ils n’aiment pas depuis le début, mais viennent quand même ici avec une grande envie de découvrir. Il y a des grands frères et tout. Ça doit être pour suivre les grands. Je pense qu’il y a quelque chose de transversal chez l’humain. C’est que les choses qui se répètent beaucoup, on aime rompre une routine. C’est toujours 115(

agréable. Même pour moi quand les vacances arrivent. Chaque année on recommence. On tombe dans une routine, et ça pourrait expliquer cela. Mais il y a quand même des élèves qui aiment aller à l’école jusqu’au bout et d’autres qui n’aiment pas. Mais ça fait aussi partie du jeu. Et je pense aussi que l’enseignant a son grande importance. Si l’enseignant est de mauvais poil, ça peut avoir des 120(

conséquences. C’est une responsabilité de l’enseignant de faire que ce soit passionnant, mais c’est dur.

Questions 11 et 12 : efficacité de l’enseignement

11. Selon vous, qu’est-ce qu’un enseignement efficace ? 125(

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Comme pour moi enseigner c’est passer un savoir, c’est quand tu peux voir ou pas. Tester que ce que tu as voulu transmettre est opérationnel chez les élèves.

Et justement, que c’est un outil de plus dans sa boîte. C’est vraiment tout à coup, cette lettre qu’on a mis tant de temps à poser, ça correspond à un son.

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12. Comment expliquez-vous la bonne réussite des élèves aux épreuves PISA par rapport aux moyennes internationales ?

On a des gros moyens. Je veux dire, quand on regarde ici c’est luxueux. On a du matériel énorme. Quand je regarde es crayons, les ordinateurs, les locaux impeccables. Nous on est bien payé. J’ai pu payer les études à trois de mes 135(

enfants avec ma seule force de travail. Il y a peu de pays où j’aurai pu faire ça.

Par exemple, en Bolivie, j’avais besoin de deux postes pour juste manger moi. Ça ne veut pas dire que tous les pays qui ont des gros moyens réussissent mieux. On le voit dans le matériel, la formation des enseignants, le cursus, le suivi, dans la collaboration avec les parents. Dans la manière d’avoir des collèges partout. C’est 140(

fini l’histoire de la Suisse faisait partie des villages. Il n’y a plus le respect du maitre avec les trois M majuscule. Mais, il y a quand même. J’ai toujours été personnellement bien ressentie par les gens. Il y a quand même des études où il y a des innovations. Je ne sais pas s’il y a eu trop de réformes. Mais on cherche à se perfectionner sans cesse. La formation continue peut aider. Il y a parfois des 145(

conséquences sur la pratique.