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CHAPITRE IV: QUALITÉ DE l’EAU DE CONSOMMATION ET MODES

Planche 10 Puits aménagés dans le département du Ndé

Août 2016 Photo Nya Septembre 2016 Photo Nya

Photo 21 : Puits aménagé au quartier 3 Photo 22 : Puits aménagé au quartier 2

Toutes les mesures de protection sont prises avec le PA chez le chef du quartier 3 à Bangangté. La margelle bétonnée est en carreaux (photo 21 et 22, A). La corde et le seau restent fermés dans le puits

(photo 21, B). Le puits du quartier 2 de la même ville est très bien aménagé. Toutefois, la corde qui

traine au sol (photo 22, C), constitue une source de contamination de l’eau.

Lors des investigations de terrain, au total 144 puits traditionnels ont été recensés dans différents villages (tableau 32).

Tableau 32 : Répartition des puits traditionnels dans le département du Ndé

Villages Typologie des puits traditionnels Total

PNA PSA PA Bangangté 05 44 59 108 Bangoua 00 04 03 07 Bamena 00 00 02 02 Batchingou 00 00 01 01 Bazou 02 01 03 06 Tonga 01 14 04 19 Bassamba 00 00 01 01 Total 08 63 73 144

Source : Investigations de terrain, 2016-2019

A

B

Il ressort de l‟analyse du tableau 32 que les puits sont plus réalisés par les ménages dans la ville de Bangangté, soit un effectif de 108. Plus de la moitié des puits creusés dans cette ville sont aménagés (59). La ville de Tonga vient en deuxième position avec 19 puits dont 14 sont sommairement aménagés. Ils sont très peu réalisés à Bazou, Bassamba et dans la zone rurale de Bangangté. Ce type d‟ouvrage bien que très sollicité par les ménages pour l‟exécution des tâches domestiques, présente des avantages et des inconvénients (tableau 33).

Tableau 33 : Avantages et inconvénients d’un puits

Avantages Inconvénients

Coût relativement bas par rapport au forage Risque de contamination de la nappe phréatique plus élevé à partir de la surface : fosses septiques, latrines à fond perdu

Il peut être plus facile de trouver une entreprise spécialisée dans les puits creusés que dans les puits forés

Possible si la nappe phréatique n‟est pas très profonde

Volumes d‟eau importants dans les réservoirs Risque d‟assèchement en raison d‟une surconsommation

Facilité d‟utilisation (faible profondeur) Profondeur maximale limitée par la méthode de construction

Pénétration de l‟eau seulement à la base et par les joints du puits

Source : Investigations de terrain, 2016-2019

Il ressort de l‟analyse du tableau 33 que réaliser un puits est moins coûteux par rapport au forage. Cependant, en raison de la faible profondeur, les eaux de puits sont plus vulnérables à la contamination d‟origine fécale.

III.1.3.1.2. Puits moderne : motorisé ou à motricité humaine

Le puits moderne (PM) est un ouvrage de grand diamètre (1 à 2 m), comportant des parois consolidées en béton armé, coulé derrière des coffrages métalliques. Le système d‟exhaure varie suivant les moyens disponibles et de la taille de la population à desservir. Dans les communes du département du Ndé, sont distingués des puits équipés d‟une pompe à motricité humaine (PMH) réalisés par l‟État, des puits motorisés réalisés par cet acteur principal et les ménages (tableau 34).

Tableau 34 : Répartition des puits modernes

Communes Nature du puits en fonction de l’exhaure Total

Puits équipé d‟une PMH Puits équipé d‟une pompe électrique

Bangangté 01 12 13

Bazou 04 02 06

Tonga 02 00 02

Total 07 14 21

Il ressort de l‟analyse du tableau 34 que les puits équipés d‟une pompe électrique sont plus répandus dans la Commune de Bangangté et plus précisément dans le centre urbain où les populations ont opté pour cet ouvrage afin de pallier les coupures intempestives de l‟eau distribuée par la CAMWATER. Sur les 12 puits recensés, 3 seulement ont été réalisés par la commune et autres partenaires financiers et techniques. Les puits équipés d‟une PMH sont peu nombreux. Ils sont plus répandus dans la Commune de Bazou (4).

III.1.3.2. Forages

Le forage est un ouvrage de mobilisation d‟eau souterraine, d‟un diamètre inférieur à 20 centimètres, d‟une profondeur minimale de 45 m et équipé d‟une superstructure et d‟une pompe à motricité humaine (PMH), électrique ou solaire (FEICOM et al., 2014). Il est réalisé à l‟aide d‟une machine spéciale appelée sondeuse ou foreuse. À la différence du puits où on capte la nappe phréatique, c‟est la nappe souterraine qui est captée. Sa profondeur dans les communes du département du Ndé varie entre 19 et 80 m. Le système d‟exhaure est fonction de la profondeur de l‟ouvrage, de la densité de la population à alimenter, de la source d‟énergie disponible et des conditions climatiques. Ainsi, les pompes sont actionnées par un usager, à la main (volant à tourner)32 ou à pied (pédale).

Certains forages sont équipés de pompes motorisées (énergie électrique et solaire). C‟est le moyen d‟exhaure le plus confortable et le plus cher. Elles permettent de pomper l‟eau sans effort à de grandes profondeurs et pour des quantités importantes. Les PMH sont recommandées pour les forages de moins de 50 m. À plus de 50 m, les pompes motorisées sont les plus recommandées. À grande profondeur, les conditions d‟exploitation sont onéreuses et contraignantes (Lemoine et al., 1978 ; GWP-MINEE, 2009a, p. 117). Ces forages sont inégalement répartis dans les 4 communes du département du Ndé (tableau 35).

Tableau 35 : Répartition des forages selon le système d’exhaure

Communes Système de pompage des forages Total

Énergie humaine Energie électrique Energie solaire

Bangangté 23 07 01 31

Bazou 15 00 03 18

Tonga 10 03 00 13

Bassamba 01 00 00 01

Total 49 10 04 63

Source : Investigations de terrain, 2016-2019

32

Les forages sont plus répandus dans la Commune de Bangangté (31). Les PMH sont plus sollicitées en raison de leur coût moins élevé. L‟énergie solaire est une nouvelle technologie encore en expérimentation dans les communes de Bangangté et de Bazou. En général, les populations ont une préférence pour l‟eau de forage qu‟elles utilisent pour la boisson. Elles estiment que la qualité de l‟eau est garantie, la ressource étant captée à une très grande profondeur. Les forages utilisant l‟énergie électrique sont plus répandus dans les communes de Bangangté et de Tonga (planche 11).