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CHAPITRE IV: QUALITÉ DE l’EAU DE CONSOMMATION ET MODES

Planche 11 Ouvrages de captage d‟eau souterraine

Août 2016 Photo Nya Août 2016 Photo Nya

Photo 23 : Forage à pompe mécanique Photo 24 : Borne-fontaine privée

La photo 23 présente un forage motorisé situé à 1581 m d’altitude dans un bas-fond à Bangoua. Cet ouvrage de captage d’eau souterraine alimente les deux réservoirs d’eau de 1000 l chacun (photo 24, B). L’usager qui puise l’eau à la BF (photo 24, A) ne dépense aucune énergie.

Bien que l‟eau du forage soit sollicitée par les ménages pour la boisson et la cuisson, cet ouvrage présente des inconvénients s‟il n‟est pas construit suivant les règles de l‟art (tableau 36). Les eaux de forage étant souterraines, sont moins vulnérables à la pollution et à la variabilité climatique. Cependant, les coûts de réalisation sont plus élevés, ainsi que les risques d‟improductivité si de bonnes études géophysiques et hydrogéologiques ne sont pas faites au préalable. La construction d‟un forage n‟est donc pas à la portée de toutes les couches sociales dans les communes du département du Ndé.

A

B

B

Tableau 36 : Avantages et inconvénients d’un forage

Avantages Inconvénients

Permet d‟accéder à des aquifères profonds et isolés

Coût de construction généralement plus élevé qu‟un puits creusé

Meilleure protection contre les contaminants et les bactéries de surface

Peut perforer des formations contenant de l‟eau de mauvaise qualité

Moins vulnérable à la sècheresse

Plus grande probabilité de contaminants problématiques pour la santé comme l‟arsenic ou l‟uranium, qui sont plus fréquents dans le substrat rocheux

Rendement maximal plus élevé

(consommation publique ou industrielle)

Rendement maximal parfois faible, même à des profondeurs importantes. Tout dépend des formations géologiques

Permet souvent de trouver l‟eau quelle que soit la profondeur

Abaissement du niveau d‟eau pouvant entraîner des problèmes avec les puits qui se trouvent à proximité, principalement dans les aquifères à faible perméabilité

Faible coût pour les forages équipés de

PMH Coût d‟énergie plus élevé pour le pompage de l‟eau

Source : Investigations de terrain, 2016-2019

La réalisation des ouvrages de captage d‟eau souterraine nécessite le recours à une source d‟énergie. Dans le département du Ndé, le solaire et la motricité humaine sont les solutions d‟énergie les plus utilisées pour les puits et les forages réalisés par l‟État. Ces solutions présentent des atouts et des contraintes (tableau 37).

Tableau 37 : Atouts et contraintes des différentes sources d’énergie

Sources d’énergie Atouts Contraintes

Motricité humaine

Disponibilité de l‟énergie Peu confortable

Simplicité d‟utilisation Entretien et maintenance très limités en capacité et puissance

Solaire

Disponibilité de l‟energie

Pompage 6 h par jour

Forte variation journalière du débit au fil du temps

Fiabilité

Sensible aux jours « sans soleil » et aux saisons humides (couverture nuageuse) Maintenance relevant d‟une entreprise spécialisée

Faible coût d‟exploitation Rareté des pièces de rechange

Électrique

Capacité/puissance Irrégularité (délestage)

Coût de raccordement abordable si domicile proche de la

canalisation principale

Capacités d‟entretien et de maintenance élevées

Source : pS-Eau et al. (2016)

Il ressort de l‟analyse du tableau 37 qu‟avec les énergies solaires et électriques, le puisage de l‟eau n‟est pas pénible. Toutefois, ces 2 types d‟énergie sont influencés par les aléas

climatiques et le délestage qui entraînent un arrêt de fonctionnement. Pour faire face à la rupture du service de l‟eau offerte par les forages, les sources sont de plus en plus sollicitées.

III.1.3.3. Sources d’eau naturelle

Une source est le lieu d‟apparition et d‟écoulement d‟eau souterraine à la surface du sol. Elle est toujours liée à l‟existence d‟une nappe et peut être située au mur ou au toit du réservoir aquifère. Dans les communes du département du Ndé, elle constitue le principal point d‟approvisionnement des ménages en eau de boisson. On distingue trois types : sources non aménagées (SNA), sources sommairement aménagées (SSA) et sources aménagées (SA). La plupart des sources aménagées sont localisées dans les communes de Bangangté et de Bazou (tableau 38).

Tableau 38 : Répartition des sources d’eau naturelle dans le département du Ndé

Communes Typologie de la source d’eau naturelle Total

SNA SSA SA Bangangté 04 02 05 11 Bazou 02 04 02 08 Tonga 02 00 01 03 Bassamba 01 00 00 01 Total 09 06 08 23

Source : Investigations de terrain, 2016-2019

III.1.3.3.1. Sources non aménagées (SNA)

Ce sont des points d‟eau naturels qui n‟ont pas fait l‟objet d‟un aménagement particulier. Le dispositif de puisage n‟est pas élaboré. Généralement, le seau ou le gobelet est plongé dans l‟eau pour la recueillir. La plateforme de puisage est aménagée à l‟aide des troncs d‟arbres ou des roches pour permettre aux usagers de ne pas avoir les pieds dans l‟eau pendant le puisage. Ces sources sont très exposées à la contamination à cause de l‟infiltration des eaux de ruissellement.

Août 2016 Photo Nya

Photo 25 : SNA à Bassamba

La photo 25 présente la SNA « eau claire » au quartier 5 à Bassamba. Les populations utilisent une feuille (A) pour recueillir l’eau qui coule des rochers. Les eaux de cette source sont consommées par la moitié de la population de Bassamba.

III.1.3.3.2. Sources sommairement aménagées (SSA)

Ce sont des points de captage de formes circulaire ou rectangulaire maçonnés. Le réservoir repose sur un socle bétonné. Ces sources sont équipées de morceaux de tuyaux PVC pour le puisage (photo 26). Le réservoir ou bac de puisage est souvent muni de couvercle en métal ou en bois amovible pour permettre le nettoyage et empêcher le contact direct des corps étrangers. La route menant à la source est sommairement aménagée avec des escaliers en pierre ou en terre (Tanawa et al., 1998).

III.1.3.3.3. Sources aménagées (SA)

Elles sont construites suivant des règles précises, dans le souci de protéger l‟eau des contaminations externes et d‟en assurer la qualité. Un premier bac de captage est aménagé en amont pour permettre de regrouper les filets d‟eau provenant du sous-sol, et favoriser la décantation des matières solides en suspension. Le bac de puisage est fait en béton armé. Les parois du réservoir sont étanches et le tout est couvert par une dalle amovible en béton armé (photo 27). Les tuyaux en PVC permettent le puisage sans qu‟il y ait contact entre l‟usager et l‟eau du réservoir. Les conditions d‟hygiène et le confort sont meilleurs.