• Aucun résultat trouvé

MILIEU NATUREL ET CONDITIONS D‟ACCÈS À L‟EAU POTABLE ET À

CHAPITRE I : CONDITIONS BIOPHYSIQUES DE L’ACCÈS À L’EAU POTABLE ET

I.1. MILIEU NATUREL ET CONDITIONS D‟ACCÈS À L‟EAU POTABLE ET À

Plusieurs facteurs du milieu naturel influencent la disponibilité et l‟accès des populations à l‟eau potable et à l‟assainissement dans le département du Ndé. Il s‟agit notamment du climat, du relief, de l‟hydrographie, de la végétation, des sols, de la géologie et de l‟hydrogéologie.

I.1.1. Un climat local caractérisé par un déficit pluviométrique

Les agents climatiques qui jouent un rôle dans la disponibilité de la ressource en eau sont essentiellement les précipitations, la température et la demande évaporative. Le climat du département du Ndé est fortement influencé par le relief et l‟exposition aux vents. Une analyse des relevés pluviométriques sur 28 années d‟observation faite par Suchel (1972), montre que le département du Ndé appartient à un climat de mousson de type submontagnard dit « abrité ». Tsalefac (1983), dans ses travaux sur l‟ambiance climatique des hautes terres de l‟ouest, dégage dans cette région du plateau bamiléké 2 régimes pluviométriques : le régime de mousson en

position d‟abri dans la localité de Bazou et le régime peu humide à caractère subéquatorial dans les localités de Bangangté, Bamena et Tonga.

Dans l‟ensemble, le département du Ndé connaît d‟importantes variations pluviométriques d‟un secteur à l‟autre. Compte tenu du fait que l‟alimentation des nappes de surface et souterraines est dépendante des précipitations, il est important de s‟attarder sur la variation des précipitations dans cette localité.

I.1.1.1.Variation des précipitations

Les régimes pluviométriques présentent un seul mode, avec un fléchissement des précipitations aux mois de juin pour les postes de Bazou et de Bassamba, juin et juillet pour ceux de Bangangté et de Tonga. Dans les 4 communes, la saison sèche s‟étale sur 3 mois (décembre à février) et la saison pluvieuse sur 9 mois (mars à novembre). Le maxima des précipitations pour les stations de Bangangté et Bazou se situe en septembre (moyenne annuelle supérieure à 200 mm). Par contre, à Tonga et Bassamba, octobre est le mois le plus pluvieux avec des précipitations supérieures à 200 mm. La saison sèche est très sévère à Bangangté et à Tonga où on enregistre au mois de janvier une moyenne annuelle de précipitations inférieure à 10 mm. À Bazou et Bassamba, décembre est le mois le plus sec avec moins de 5 mm (figure 6).

Au niveau des postes agricoles, le critère de Birot (1959) a été retenu et appliqué. Il se dégage de ce critère trois types de mois dans le département du Ndé : mois humides, mois secs et mois très secs (tableau 5).

Tableau 5 : Répartition des mois dans le département du Ndé

Postes Mois humides Mois secs Mois très secs

Bangangté Avril, mai, juin, juillet, août, septembre, octobre

Novembre, mars Décembre, janvier, février

Bazou Avril, mai, juin, juillet, août, septembre, octobre

Novembre, mars Décembre, janvier, février

Tonga Avril, mai, juin, juillet, août, septembre, octobre

Mars, juillet, novembre

Décembre, janvier, février

Bassamba Avril, mai, juin, juillet, août, septembre, octobre, novembre

Mars Décembre, janvier,

février

Source : Investigations de terrain, 2016

Il ressort de l‟analyse du tableau 5 que les mois de décembre et janvier sont très secs dans le département du Ndé. Les mois de novembre et mars sont secs. À ces 2 mois s‟ajoute à Tonga le mois de juillet qui reçoit 98, 75 mm de précipitations.

Source : DDADER-Ndé, investigations de terrain (2016)

Pour mieux comprendre le rôle du climat dans la disponibilté de la ressource en eau, il est important de procéder à une analyse de la pluviométrie sur plusieurs années.

I.1.1.1.1. Analyse des variations interannuelles des précipitations

L‟examen de l‟indice pluviométrique a permis de mieux analyser les variations interannuelles afin de dégager les années excédentaires et les années déficitaires. L‟analyse de l‟indice pluviométrique de Bangangté montre que 27 années sur les 66 années d‟observation ont eu des cumuls pluviométriques supérieurs à la moyenne (1380 mm), 37 années sont déficitaires et 2 années normales (figure 7).

Source : DDADER-Ndé, investigations de terrain (2016)

Figure 7 : Indice pluviométrique du poste météorologique de Bangangté de 1951 à 2016

La variabilité interannuelle des apports pluvieux sur la période 1951-2016, permet de dégager 4 séquences :

- une séquence humide de 1951 à 1966. Cette période est entrecoupée des années sèches de 1 an. C‟est durant cette phase que certaines années à l‟exemple de 1952 et 1954 ont eu des cumuls pluviométriques importants avec respectivement 451,4% et 449,5% d‟excédents; - une séquence sèche de 1967 à 1998. Cette phase des décennies 1970 et 1980 a été continue

avec l‟apparition de quelques années humides (5) dont le cumul pluviométrique est de moindre importance. Pendant la décennie 1980, l‟année 1987 est la plus déficitaire avec un déficit pluviométrique remarquable de -387,6% ;

-0.3 -0.2 -0.2 -0.1 -0.1 0.0 0.1 0.1 0.2 0.2 0.3 0.3 1951 1955 1959 1963 1967 1971 1975 1979 1983 1987 1991 1995 1999 2003 2007 2011 2015 Ind ice p lu vi om ét ri q u e

- une séquence humide de 1999 à 2004 caractérisée par d‟importants apports pluvieux, surtout en 2001 avec un excédent de 445,1% ;

- la séquence qui va de 2005 à 2016 est sèche. Cette phase est entrecoupée des années humides de 1 à 2 ans.

À Bazou, la tendance est sensiblement la même qu‟à Bangangté sans toutefois être très accentuée. Sur les 27 années d‟étude, on observe 14 années déficitaires contre 13 années excédentaires (figure 8).

Source : DDADER-Ndé, investigations de terrain (2016)

Figure 8 : Indice pluviométrique du poste météorologique de Bazou de 1983 à 2016

Il se dégage de la figure 8, 4 périodes :

 une période humide située entre 1983 et 1992. Cette période n‟est pas homogène, car entrecoupée par les années sèches de 1 ou 2 ans. L‟année la plus pluvieuse est enregistrée dans cette séquence. Il s‟agit de l‟année 1986 avec un excédent pluviométrique de 437,29% ;

 une période sèche très courte entre 1993 et 1995. Cependant, c‟est durant cette phase que l‟année la plus déficitaire de toutes les années d‟observation est enregistrée. Il s‟agit de l‟année 1994 avec un déficit de -380,21% ;

 une période humide de 1996 à 2010. Cette phase est émaillée des années sèches dont l‟ampleur est moindre ;

-0.2 -0.2 -0.1 -0.1 0.0 0.1 0.1 0.2 0.2 0.3 In d ic e p lu vi o m é tr iq u e

 une période sèche qui va de 2011 à 2016. Au cours de cette phase sèche en continu, l‟année 2014 se démarque avec un déficit très prononcé de -348,61%.

À Tonga, 12 années excédentaires, 13 déficitaires et 1 normale sur les 26 années observées ont été enregistrées (figure 9).

Source : DDADER-Ndé, investigations de terrain (2016)

Figure 9 : Indice pluviométrique du poste météorologique de Tonga de 1983 à 2016

Il se dégage 3 séquences :

 une séquence humide entre 1983 et 1990. Elle a été entrecoupée par les années sèches de 1 et 2 ans ;

 une séquence sèche pas homogène de 1991 à 2006. Elle est marquée par une alternance des années sèches (7) et des années humides (4). C‟est durant cette phase sèche qu‟apparaît l‟année (1992) la plus sèche de toute l‟étude avec un déficit pluviométrique de -399,43% ;

 une séquence à moitié sèche et à moitié humide. Au cours de cette phase, l‟année 2007 ayant enregistré l‟excédent le plus important avec 557,17% est observée.

La baisse des précipitations à Bassamba est encore très significative. Sur les 16 années d‟observation, 8 années sont déficitaires et 8 excédentaires (figure 10).

-0.03 -0.02 -0.01 0.00 0.01 0.02 0.03 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 In d ic e p lu vi o m é tr iq u e

Source : DDADER-Ndé, investigations de terrain (2016)

Figure 10 : Indice pluviométrique du poste météorologique de Bassamba de 1997 à 2012

3 périodes s‟observent sur la figure 10 :

- une phase humide de 1997 à 2001, marquée par d‟importants apports pluviaux et entrecoupée par une année sèche. Pendant cette période, les cumuls pluviométriques les plus importants avec les années 1997 et 1999 (337,7% et 404,6%) ont été enregistrés; - une phase humide entre 2002 et 2006, discontinue et caractérisée par des apports

pluviométriques moyens ;

- une phase très sèche de 2007 à 2012. Cette séquence est caractérisée par des années remarquables de déficits pluviométriques. Il s‟agit de 2007 (-321%) et 2012 (-289,5).

I.1.1.1.2. Variation interannuelle du nombre de jours de pluies

La décroissance des précipitations s‟accompagne d‟une réduction du nombre de jours de pluies. À Bangangté, ce nombre se situe entre 72 et 125 jours (figure 11).

-0.2 -0.2 -0.1 -0.1 0.0 0.1 0.1 0.2 0.2 0.3 In d ic e p lu vi o m é tr iq u e

Source : DDADER-Ndé, investigations de terrain (2016)

Figure 11 : Variation interannuelle du nombre de jours de pluies à Bangangté

De 1994 à 2013, la moyenne annuelle de 100 jours n‟avait plus jamais été atteinte. En 2014, le record de 106 jours a été atteint, mais depuis 2015, ce nombre est en baisse.

La baisse des précipitations impacte également sur le nombre de jours de pluies à Bazou. Le nombre de jours de pluie varie entre 80 et 142.

Source : DDADER-Ndé, investigations de terrain (2016)

Figure 12 : Variation interannuelle du nombre de jours de pluies à Bazou

0 20 40 60 80 100 120 140 N o m b re d e jou rs d e p lu ie 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 N o m b re d e jou rs d e p lu ie s

Depuis 2014, ce nombre annuel est en deçà de 100 jours. C‟est ainsi qu‟en 2016, 80 jours de pluies ont été enregistrés.

Dans la région de Tonga, le nombre moyen annuel des jours de pluies varie de 66 à 115. La baisse des quantités de pluies tombées influe aussi sur le nombre de jours de pluie. Depuis l‟année 2005, ce nombre est décroissant (figure 13).

Source : DDADER-Ndé, investigations de terrain (2016)

Figure 13 : Variation interannuelle du nombre de jours de pluies à Tonga

La variation interannuelle du nombre de jours de pluies à Bassamba, montre une baisse significative depuis l‟année 2003. Le nombre de jours de pluies varie entre 76 et 151 (figure 14).

Source : DDADER-Ndé, investigations de terrain (2016)

Figure 14 : Variation interannuelle du nombre de jours de pluies à Bassamba

0 20 40 60 80 100 120 140 19831985198719891991199319951997200320052007200920112014 N o m b re d e jou rs d e p lu ie 0 20 40 60 80 100 120 140 160 N o m b re d e jou rs d e p lu ie s

L‟année 1997 a enregistré le taux le plus élevé avec 151 jours. Depuis 2005, ce nombre n‟a plus jamais dépassé 95 jours.

À la suite des travaux de Suchel, Tsalefac et Tchindjang, le constat est que le changement climatique n‟affecte plus seulement le secteur de Bangangté-Tonga. L‟étude des variations interannuelles des 4 postes météorologiques montre que d‟une année à l‟autre, les précipitations sont en baisse. Cependant, le déficit pluviométrique affecte plus les localités de Bangangté, Bazou et Bassamba, bien que Bazou soit le poste le plus arrosé du département du Ndé. Malgré leur rapprochement de la zone côtière, Bazou et Bassamba subissent à l‟heure actuelle les caprices du climat.

Bangangté et Tonga sont situés dans une vaste aire de pluviosité déficitaire (Tsalefac, 1999 ; Tchindjang, 1985). Bangangté demeure très exposé à l‟harmattan qui se fait ressentir pendant la majeure partie de l‟année. À Tonga, par contre les effets des vents se font beaucoup moins sentir et pendant moins de temps (Martin, 1959). La décroissance de l‟altitude de Bangangté (1340 m) à Tonga (800 m), démontre à suffisance l‟influence du relief sur les précipitations qui subissent une baisse d‟Ouest (Bangangté, 1380,5 mm) en Est (Tonga, 1261 mm). À ce déficit pluviométrique, s‟ajoutent les irrégularités interannuelles (Dongmo, 1981).

La recharge de la nappe phréatique ne peut s‟effectuer qu‟au cours des mois les plus pluvieux (septembre et octobre). Lorsque la recharge est grande, le risque de contamination de l‟eau est élevé. La plupart des habitants, surtout en zone rurale, durant toute la saison pluvieuse, s‟alimentent en eau météorique pour les activités domestiques et dans une moindre mesure pour la boisson. De décembre à février, la nappe se vidange. Les irrégularités des précipitations tout au long de l‟année favorisent le développement des périodes chaudes et sèches, qui contribuent à la baisse du niveau de la nappe souterraine. Le déficit pluviométrique contribue à affaiblir l‟humidité des sols, le débit fluvial et la recharge des nappes phréatiques. La diminution des volumes d‟écoulement influent directement sur la disponibilité de l‟eau pour le prélèvement d‟eau aux fins d‟agriculture, d‟approvisionnement domestique, etc. (UNESCO, 2020). Compte tenu du fait que ce sont les précipitations qui jouent un rôle fondamental dans l‟alimentation des eaux souterraines et de surface, on peut déduire qu‟une tendance à la baisse des précipitations et du nombre de jours de pluie peut compromettre la disponibilité de l‟eau dans le département du Ndé. La température est aussi l‟un des éléments du climat qui influence le développement des microorganismes dans l‟eau.

I.1.1.2. Température

Dans la localité de Bangangté, les températures sont en général douces. Les températures moyennes annuelles sont comprises entre 14°C et 28°C, avec des maxima absolus en mars (MINEPAT, 2016). Ces températures varient de chaud à humide dans les zones de basses altitudes, à froid et sec dans les altitudes élevées. Le taux d‟insolation est de 8 heures (Tsalefac, 1983).

À Bazou, la température moyenne annuelle se situe autour de 25°C. Pendant les mois de juillet et août qui sont les plus pluvieux et donc les plus froids, les températures descendent jusqu‟à 14°C. Lorsque la saison sèche atteint son pic de chaleur entre février et mars, la température monte à 37% (MINEPAT, 2016). Le taux d‟insolation est de 6 heures (Tsalefac, op. cit.).

L‟augmentation de la température peut contribuer à la détérioration de la qualité de l‟eau en créant des conditions plus favorables pour la croissance microbienne et la prolifération des pathogènes dans l‟eau. Par ailleurs, la capacité de l‟atmosphère à emmagasiner de l‟eau est acrue lorsque la température est élevée. Ceci a pour effet la réduction des quantités d‟eau disponibles au sol, surtout pendant les mois les plus secs de l‟année (décembre et janvier).

Le climat est l‟élément moteur qui conditionne la rareté et l‟abondance de l‟eau et par conséquent, les chances de réussite des projets d‟hydraulique. Pour évaluer la quantité de la ressource d‟eau souterraine disponible, il est nécessaire de procéder au calcul du bilan hydrique.

I.1.1.3. Bilan hydrologique du département du Ndé

Le bilan hydrologique décrit les caractéristiques hydrologiques des bassins versants et donne une vue d‟ensemble des ressources en eau disponibles. L‟objectif visé à travers le calcul du bilan hydrique est d‟établir le budget entre les entrées et les sorties en eau d‟une unité hydrologique définie pendant un temps donnée. Il se compose de 3 éléments : Précipitation (P), Ecoulement (R) et Evaporation (E).

L‟essai de pompage est l‟une des méthodes couramment utilisée pour quantifier les eaux souterraines. Dans le cadre de la remise en service des forages SCANWATER, les essais de nappe dans trois forages du village Bangoua ont été réalisés par un hydrogéologue (Feumba, 2014). Il ressort du rapport de cet auteur sur la détermination des débits et la disponibilité de la ressource 3 informations fondamentales :

 pendant les mois de janvier et de février, le surplus disponible pour le ruissellement est nul à la station de Bangangté. Ce résultat montre qu‟au cours de ces deux mois, l‟essentiel des cours d‟eau de la localité s‟assèche ;

 aux mois de février, juin, juillet, août, septembre et octobre, la variation des réserves du sol est nulle. Soit les stocks d‟eau dans le sol ne se renouvellent pas, soit ils sont fortement repris par l‟évapotranspiration qui est très forte dans la région ;

 le bilan global montre que juste 3% (soit environ 54,6 mm), de la lame d‟eau tombée s‟infiltrent pour contribuer à la recharge des nappes souterraines tandis que, 51% sont évaporées. La faible infiltration des eaux météoriques s‟explique par la présence des pentes raides, des sols assez profonds et la végétation d‟Eucalyptus dominante dans la localité.

Il ressort de ce bilan hydrogéologique pour la période de 1990-2010 de la ville de Bangangté, que l‟eau n‟est pas très abondante dans la nappe souterraine. Sa recherche nécessite de bonnes études hydrogéologiques et le recours à des techniques de captage sophistiquées. I.1.2. Un relief très accidenté

Le relief du département du Ndé est dans l‟ensemble assez élevé et très contrasté. Dans la Commune de Bangangté, le relief présente 3 principales formes (figure 15).

- Les plateaux où culminent le mont Bangoulap (1542 m), la colline de Feutap (1600 m), et le mont Bangoua (1500 m).

- Les hautes terres dont les sommets ont des altitudes variant entre 1400 et 1800 m avec le point culminant au mont Batchingou (environ 2097 m).

- Les basses terres, localisées au Sud, à l‟Est et à l‟Ouest de la commune, avec des altitudes descendant jusqu‟à 200 m (MINEPAT, 2016).

Source : Fichier cartographique de l‟INC (2014), Image Aster GDEM

Par ailleurs, la localité de Bazou a un relief naturellement élevé et caractérisé par la présence des collines plus ou moins abruptes dans la partie nord de la commune en général et les localités de Bakong et Bamaha en particulier. On y note également la présence des vallées étroites et abondantes, des plateaux dont les sommets les plus élevés sont situés à Balengou (1500 m environ) et de nombreux bas-fonds dans la partie sud du territoire communal (MINEPAT, 2016).

Tonga, avec des altitudes faibles dans l‟ensemble, a un relief très varié sur toute son étendue. Ce relief comprend des plaines (Bandoumga) et des plateaux (centre-ville), dépassant légèrement 1000 m et des vallées où se pratique généralement la culture du riz. Le bec de Tonga a de très faibles altitudes variant entre 132 et 513 m.

Toute la zone de Bassamba a une topographie moins élevée dont les points les plus bas sont situés à 895 m et les sommets de collines à 1276 m. L‟élévation du relief joue un rôle sur la localisation et la profondeur des ressources en eau et sur la possibilité de réaliser des adductions gravitaires. Dans la Commune de Bangangté, les pentes sont assez marquées. Les plus raides sont supérieures à 20% (figure 16).

Source : Fichier cartographique de l‟INC (2014), MNT du Ndé (2017)

Elles se rencontrent à l‟Ouest de la commune (mont Batchingou avec une proportion de 56%) et relativement au Nord et enfin dans la direction Sud-Ouest (Bangoulap et Bahouoc). Au fur et à mesure qu‟on se rapproche du Noun, les pentes deviennent relativement moins abruptes, plus graduelles et tombent majoritairement en dessous de 10%, voire 5% (Nkong-Ngam, Sanki et la zone Sud-Est de Maham).

La topographie du département du Ndé met en exergue des pentes très abruptes et dont les plus élevées se trouvent dans les communes de Bangangté et de Bazou (15 à 20%). À Tonga, le relief est marqué par des pentes raides dans les zones de Babitchoua et Babossa.

Source : Investigations de terrain (2016), MNT du Ndé (2017)

Figure 17 : Superficies occupées par les pentes dans le département du Ndé

En somme, les pentes abruptes sont dominantes dans le département du Ndé. Ces pentes occupent une superficie de 1142,1 km2, contrairement aux pentes très faibles qui n‟occupent qu‟une superficie de 4,21 km2

(figure 17).

Le relief accidenté induit les nappes d‟eau souterraines assez profondes, à l‟exception des zones marécageuses. Les zones à faibles pentes sont favorables à l‟infiltration des eaux de pluies et donc à la recharge de la nappe phréatique. En revanche, les pentes très raides, ne favorisent pas l‟infiltration15

des eaux, mais plutôt le ruissellement et l‟évacuation rapide des eaux météoriques supposées assurer la recharge de la nappe. Le ruissellement qui s‟oppose à l‟infiltration limite la recharge des nappes. Les pentes fortes en favorisant le ruissellement

15 L‟infiltration désigne le mouvement de l‟eau pénétrant dans les couches superficielles du sol et l‟écoulement de

cette eau dans le sol et le sous-sol sous l‟action de la gravité et des effets de pression. Elle est nécessaire pour renouveller les stocks d‟eau du sol, alimenter les eaux souterraines et reconstituer les réserves des aquifères.

0 200 400 600 800 1000 1200 0 à 5 5 à 10 10 à 15 15 à 20 20 à 56 4,21 91,35 239,84 1142,1 94,5 S u p er ficie (K m 2) Classe (%)

important des eaux, contribuent à limiter la contamination des eaux souterraines (Aller et al., 1987, cité par Feumba, 2015). La nappe souterraine n‟est pas suffisamment alimentée pour assurer la recharge en saison sèche (décembre et janvier). Il devient difficile et coûteux de creuser ou de forer un puits d‟eau dans le département, où les puits au niveau des collines atteignent souvent 40 m (investigations de terrain, 2016). Par ailleurs, au niveau des collines, la position des latrines en amont des habitations, peut contribuer à la contamination des points d‟eau situés en aval. Les effets des perturbations climatiques se font aussi ressentir sur l‟hydrologie de la région.

I.1.3. Un réseau hydrographique assez dense marqué par des cours d’eau saisonniers

La majorité des cours d‟eau qui drainent le département du Ndé appartient au bassin du Noun. Les rivières dans les zones de socle sont nombreuses (figure 18).

Source : Fichier cartographique de l‟INC (2014), carte topographique de Bafoussam

Figure 18 : Réseau hydrographique du département du Ndé

 le Nkong, l‟un des affluents de la rive gauche prend sa source dans les hauteurs de Bangou et circule dans la dépression qui sépare les plateaux de Bafoussam et de Bangangté ;

 le Ngam quant à lui, prend sa source dans la batholite syénétique de Bangoulap (Tchindjang, 1985). Cette rivière s‟étale dans sa vallée à Batéla et est colonisée par alcornea condifolia en