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Protocole de rééducation après une butée ostéoplastique armée

Phase postopératoire immédiate (J1 à J3) Objectifs

• Effectuer le premier lever, apprendre au sujet à s’autonomiser avec un déambulateur ou des cannes et à réaliser seul des exercices types.

• Prévenir les complications postopératoires : thromboemboliques, pulmonaires, cutanées, cicatricielles, intestinales, infectieuses, etc.

• Lutter contre les phénomènes algiques et inflammatoires liés à l’in-tervention et évaluer régulièrement la douleur ainsi que la consomma-tion d’antalgiques.

• Entretenir les amplitudes articulaires de la hanche.

• Éviter l’enraidissement des articulations sous- et sus-jacentes.

• Lever la sidération quadricipitale.

• Prévenir l’amyotrophie des muscles de la cuisse et du mollet.

Principes

• Responsabiliser le sujet et le faire participer activement à son traite-ment.

• Lire systématiquement le compte rendu opératoire, les consignes postopératoires, les résultats de l’imagerie et de la biologie : TP, INR, NFS, VS, CRP, plaquettes.

• Tenir compte de l’état général du sujet : anémie, hypotension, tempé-rature.

• Vérifier quotidiennement l’absence de complications cutanées, cica-tricielles, thromboemboliques, pulmonaires, intestinales, infectieuses.

• Respecter le montage :

– aucun appui n’est autorisé à cette phase ; – pas de flexion de hanche supérieure à 60° ;

– pas de flexion/abduction combinée supérieure à 45° ; – pas d’abduction supérieure à 20° ;

– pas de sollicitation du droit fémoral (pas d’élévation jambe tendue, pas d’étirement du droit fémoral) ;

– pas de travail musculaire contre résistance ; – pas de position assise classique.

v Éducative

Apprendre au sujet les mouvements à risque :

– proscrire la position assise au lit et préférer la position semi-assise, bassin en rétroversion,

– éviter la flexion du membre inférieur opéré,

– ne pas chercher à s’habiller seul notamment pour tout ce qui concerne l’habillage du « bas »,

– utiliser une pince à long manche pour les activités de la vie quotidienne,

– apprendre à réaliser correctement les transferts lit-debout sans fléchir la hanche de manière intempestive.

Autonomiser le sujet avec son cadre de marche ou ses cannes et lui indiquer quels sont les risques de chute à éviter dans la cham-bre, la salle de bains, les toilettes et dans le couloir.

Faire réaliser une série d’exercices types plusieurs fois par jour : travail isométrique du quadriceps associé à une dorsiflexion active des chevilles, contractions statiques des fessiers, ventilation abdo-mino-diaphragmatique, travail des membres supérieurs, etc.

Antalgique, cutanée, trophique et circulatoire

Lutte contre les douleurs et les réactions inflammatoires locales par une cryothérapie pluriquotidienne et l’emploi de l’électrothé-rapie de basse fréquence à la demande du sujet.

Massage des points d’appui cutanés notamment les talons et le sacrum.

Mise en position déclive du membre inférieur par surélévation du pied du lit

Alterner les positions en décubitus dorsal et en procubitus.

Massage circulatoire et drainage lymphatique manuel.

Massage abdominal.

Ventilation abdomino-diaphragmatique.

Mise en place de bas ou bandes de contention avant le lever.

Pulmonaire

Désencombrement bronchique et apprentissage du drainage bronchique autonome si nécessaire.

Ventilation dirigée.

Myoaponévrotique

Massage, étirement du triceps sural et de l’aponévrose plantaire.

Massage du quadriceps.

Techniques classées par dominantes

Coxarthroses opérées (en dehors de la prothèse totale) 101

v Articulaire

Mobilisations prudentes de la hanche.

Mobilisations du genou, de la cheville et du pied.

Mobilisations multidirectionnelles de la patella.

Musculaire et neuromusculaire

Stimulation des appuis cutanés plantaires associée à un travail en chaîne cinétique fermée des extenseurs du membre inférieur.

Techniques de lutte contre la sidération musculaire du quadri-ceps.

Emploi de chaînes d’irradiation sollicitant le membre inférieur opéré.

Stimulation électrique transcutanée à visée excitomotrice sur le quadriceps.

Fonctionnelle

En décubitus : préparation à la verticalisation et à la marche par stimulation des appuis cutanés plantaires du côté non opéré, sol-licitation du membre inférieur sain en chaîne cinétique fermée, travail des muscles érecteurs du rachis et de la triple extension des membres supérieurs.

En position orthostatique :

– mise en place des bandes de contention avant la verticali-sation ;

– premier lever :

– transferts décubitus-debout, progressif en surveillant les signes d’hypotension orthostatique (placer le lit au plus haut pour éviter l’étape intermédiaire assise en position de flexion de hanche), – verticalisation dans le cadre de marche ou avec les cannes, répulsion du membre inférieur sain, étirement axial actif, – travail de l’équilibration debout et marche sur quelques pas dans la chambre.

Apprentissage de la marche avec aides de marche (cadre de mar-che, cannes) et pas contact : insister sur le déroulement du pied au sol, le contrôle du genou à l’attaque du talon au sol, sur l’érec-tion rachidienne et l’abaissement des épaules.

Indépendance au lit.

Apprentissage de la position semi-assise sur un tabouret haut ou contre le dossier de la chaise.

Phase postopératoire secondaire (J4 à J45) Objectifs

• Apprendre au sujet à s’autonomiser avec des cannes, à monter et descendre les escaliers et, à réaliser seul des exercices types.

• Lutter contre les phénomènes algiques et inflammatoires liés à l’inter-vention et évaluer régulièrement la douleur ainsi que la consommation d’antalgiques.

• Lutter contre l’œdème du membre inférieur.

• Prévenir l’amyotrophie des muscles de la cuisse et du mollet.

• Entretenir les amplitudes articulaires sus- et sous-jacentes.

• Obtenir un pas contact parfait à la marche et dans la montée et descente des escaliers.

Principes

• Responsabiliser le sujet et le faire participer activement à son traite-ment.

• Surveiller la cicatrisation cutanée : les fils sont enlevés à J21 ce qui autorise la balnéothérapie, éventuellement avec un film protecteur hydrophobe.

• Respecter le montage :

– aucun appui n’est autorisé à cette phase ; – pas de flexion de hanche supérieure à 60° ;

– pas de flexion/abduction combinée supérieure à 45° ; – pas d’abduction supérieure à 20° ;

– pas de sollicitation du droit fémoral (pas d’élévation jambe tendue, pas d’étirement du droit fémoral) ;

– pas de travail musculaire contre résistance ; – pas de position assise classique.

• Veiller à ce que le sujet ait un chaussage correct, tenant le pied et antidérapant (tennis à fermeture Velcro).

v Éducative

Demander au sujet de veiller à l’hygiène des bas de contention.

Demander au sujet de se pourvoir d’un chaussage correct et lui montrer comment se chausser et se déchausser avec un chausse-pied à long manche sans mettre en danger la butée.

Apprendre au patient à se tenir en position semi-assise sur des sièges hauts plutôt en rétroversion de bassin sans dépasser 60°

de flexion de hanche.

Techniques classées par dominantes

Coxarthroses opérées (en dehors de la prothèse totale) 103

v

v Expliquer au patient les risques de chute (couloirs, marche exté-rieure, domicile, douche, piscine de rééducation) et lui demander de surveiller l’usure des embouts de cannes.

Poursuite de la réalisation d’exercices types plusieurs fois par jour :

– postures d’extension de hanche,

– dorsiflexions actives des chevilles en position déclive, – travail de triple extension des membres supérieurs, – ventilation abdomino-diaphragmatique.

Cure de déclive pluriquotidienne.

Antalgique, cutanée, trophique et circulatoire

Lutte contre les douleurs et les réactions inflammatoires locales par une cryothérapie pluriquotidienne et l’emploi de l’électrothé-rapie de basse fréquence à demeure à la demande du sujet.

Application nocturne d’un emplâtre antiphlogistique en cas d’hé-matome.

Massage de la cicatrice.

Massage circulatoire et drainage lymphatique manuel.

Massage abdominal.

Pressothérapie.

Ventilation abdomino-diaphragmatique.

Myoaponévrotique

Étirement et contracter-relâcher a minima du triceps sural.

Massages-étirements des muscles sous-pelviens à l’exclusion du droit fémoral en respectant les amplitudes articulaires permises.

Articulaire

Mobilisations passives et actives de la hanche dans les secteurs autorisés.

Mobilisations actives du bassin et du rachis lombaire en anté- et rétroversion.

En balnéothérapie, mobilisations actives guidées.

Musculaire et neuromusculaire

Tonification analytique quatre faces du genou en insistant sur : – le travail isométrique du quadriceps dans différents secteurs articulaires,

– le travail des stabilisateurs latéraux de hanche,

– le travail musculaire en chaîne cinétique fermée faisant appel à des chaînes musculaires parallèles du membre inférieur en décharge, et favorisant la synergie quadriceps-ischio-jambiers lors d’exercices de répulsion contre les appuis plantaires.

v Sollicitation de chaînes musculaires intervenant au cours du cycle de marche : ce travail de la marche en décharge doit associer un positionnement articulaire, des appuis plantaires et des synergies musculaires correspondant à chacune des phases de la marche normale.

Tonification des membres supérieurs.

Fonctionnelle

Apprentissage de la marche avec appui contact tout d’abord dans les barres parallèles puis sous couvert d’un cadre de marche ou des cannes.

Cette marche doit réaliser un pas contact avec attaque du talon au sol, déroulement du pied, déroulement du genou. L’extension de la hanche au cours du demi-pas postérieur n’est pas recher-chée à cette phase.

Apprentissage de la montée et descente des escaliers et de la marche en terrain varié.

Phase postopératoire tardive (après J45) Objectifs

• Sensibiliser le sujet aux notions d’économie articulaire et aux règles hygiénodiététiques.

• Récupérer progressivement les amplitudes de la hanche en insistant sur la flexion et l’abduction puis sur la flexion/abduction combinée.

• Renforcer les muscles stabilisateurs de la hanche.

• Récupérer l’extensibilité du droit fémoral.

• Reprendre un appui progressif sur 21 jours.

• Sevrer progressivement le patient des aides de marche.

• Corriger les boiteries résiduelles en ciblant sur le travail du demi-pas postérieur et le déroulement du pied.

Principes

• Lire systématiquement le compte rendu de la consultation et de la radiologie pour s’assurer que : la butée est consolidée, l’appui est auto-risé, les anticoagulants vont être arrêtés dès que le patient marchera avec un appui franc.

• Insister sur la récupération de la flexion de hanche et débuter pro-gressivement le travail de la position assise dès que la flexion de hanche est de 90°.

• Travailler en actif sur une position assise, l’antéversion du bassin et l’érection rachidienne.

Coxarthroses opérées (en dehors de la prothèse totale) 105

• Bien que la solidité de la butée soit acquise, il ne faut jamais oublier qu’il s’agit d’une coxarthrose traitée chirurgicalement et que cette articulation nécessite par voie de conséquence les mêmes précautions que n’importe quelle articulation arthrosique. Il faut donc respecter les notions d’économie articulaire et respecter des règles hygiénodiété-tiques.

v Éducative

Sur les conseils du kinésithérapeute, le patient doit observer au quotidien les règles d’économie articulaires et hygiénodiététiques qui ont été expliquées dans le cadre des coxarthroses :

– effectuer un régime en cas de surcharge pondérale,

– employer systématiquement des sièges hauts pour les activités telles que la cuisine, le repassage ou le bricolage,

– éviter les stations debout prolongées et les stations assises dans des fauteuils trop bas et profonds,

– porter la charge du côté de la hanche opérée et la canne du côté opposé,

– utiliser systématiquement les ascenseurs, les escalators et les tapis roulants,

– orienter le patient vers des sports de moindre contrainte comme le vélo d’appartement ou la natation.

Conseils d’exercices à réaliser seul chaque jour (cure en procubi-tus, assouplissements, étirements, tonification).

Antalgique, cutanée, trophique, circulatoire Massage de la cicatrice.

Pétrissage des zones cellulalgiques périarticulaires.

Pressothérapie.

Port des bas de contention.

Massages au jet sur la cicatrice et l’ensemble des membres inférieurs.

Myoaponévrotique

Massages, étirements, contracter-relâcher des sous-pelviens antérieurs et postérieurs (ischiojambiers, adducteurs, droits fémoral, pelvitrochantériens, etc.).

Articulaire

Gain d’amplitude dans les derniers degrés : le gain d’amplitude est assez facilement obtenu sauf si les limitations préexistaient avant l’intervention.

Mobilisations du bassin et du rachis lombaire en privilégiant les techniques actives si possible en décharge.

Techniques classées par dominantes

v Musculaire et neuromusculaire

Renforcement quatre faces de la cuisse.

Renforcer les stabilisateurs du bassin, ces muscles étant toujours longs à récupérer.

Insister sur la récupération de l’endurance musculaire (faible charge mais grand nombre de répétitions) en excluant toujours tout travail dynamique contre résistance.

Continuer la rééducation proprioceptive en décharge ou charge partielle, notamment en balnéothérapie.

Fonctionnelle

Reprise d’appui en position statique sur balances, puis au cours de la marche.

Sevrage progressif des aides de marche, correction des boiteries résiduelles, amélioration du périmètre de marche et de son coût énergétique.