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Proposition de dépistage de la syphilis

III. Résultats

III.5 Proposition de dépistage de la syphilis

III.5.1 Selon le motif de consultation

A la question « Dans quels cas proposez-vous le dépistage de la syphilis à vos

patients ? », les 3 situations les plus citées sont :

– au cours d'un bilan d'IST (soit 98 %, IC95%[95,3 %-100,7 %]),

– quand on retrouve des signes cliniques évocateurs de syphilis (soit 93 %, IC95%[88,1

%-97,9 %]),

– pour le bilan de début de grossesse (soit 75 %, IC95%[66,8 %-83,2 %]),

Viennent ensuite :

– le 1er bilan d'un patient originaire d'une zone d'endémie (Europe de l'Est, Afrique,

Asie) (soit 37 %, IC95%[27,8 %-46,2 %]),

– les bilans de démence (soit 34 %, IC95%[25 %-43 %]),

– les bilans de santé « complets » (soit 31 %, IC95%[22,2 %-39,8 %]).

III.5.2 Selon la présentation clinique

Devant une urétrite aiguë, qui doit être considérée comme une IST jusqu'à preuve du

contraire, 92 MG pensent à dépister la syphilis, soit 88 % de notre panel (IC95%[81,8

%-94,4 %]).

En cas d'urétrite aiguë, les MG de Paris dépistent plus la syphilis que les MG de banlieue (p=0,03). On retrouve la même tendance pour les MG qui ont un correspondant infectiologue mais cette fois sans différence statistiquement significative (p=0,08) (cf. graphique 8).

Devant l'apparition récente d'une adénopathie inguino-crurale froide, isolée, indolore, unilatérale, qui doit faire évoquer une IST étant donné sa localisation, 77 MG du panel

dépistent la syphilis, soit 72 % (IC95%[63,5 %-80,5 %]).

Le fait de connaître un médecin infectiologue ne pousse pas les MG à dépister plus souvent la syphilis en cas d’adénopathie inguino-crurale froide, isolée, indolore, unilatérale, la différence n’est pas significative avec l’autre groupe (p = 0,06) (cf. graphique n°8).

Graphique 8 : Dépistage de la syphilis en cas de signes cliniques évocateurs d'une IST aiguë en fonction du lieu d'exercice, et de l'existence ou non d'un correspondant infectiologue.

Concernant les signes cliniques évocateurs d'une syphilis à la phase secondaire ou à la

phase tertiaire, 5 MG n'en ont reconnu aucun, soit 5 % de l'ensemble (IC95%[0,9 %-9,1 %]).

Parmi les autres médecins de l'échantillon, les signes cliniques suivants vont parfois les inciter à dépister la syphilis :

– 82 sont alertés par une éruption cutanée maculaire rose pâle non prurigineuse sur

le tronc, soit 76 % (IC95%[67,9 %-84,1 %]),

– 65 sont alertés par une éruption cutanée de papules rouges cuivrées sur le visage

et/ou le tronc et/ou les membres avec des infiltrations palmoplantaires, soit 62 %

(IC95%[52,8 %-71,2 %]),

– 62 sont alertés par des troubles du comportement, soit 58 % (IC95%[48,6 %-67,4

%]),

– 36 sont alertés par un syndrome méningé, soit 34 % (IC95%[25 %-43 %]),

– 19 sont alertés par un œil rouge avec baisse d'acuité visuelle, soit 17 % (IC95%[9,8

%-24,2 %]),

– enfin, 11 MG sont alertés par un aspect de dermite séborrhéique, soit 10 %

(IC95%[4,3 %-15,7 %]).

Urétrite aiguë Adénopathie inguinale 60% 65% 70% 75% 80% 85% 90% 95% 100%

Dépistage de la syphilis en cas de signes cliniques évocateurs d'IST

Paris Banlieue

correspondant infectiologue pas de correspondant infectio-logue

Graphique 9 : Dépistage de la syphilis en fonction des signes cliniques évocateurs de syphilis secondaire ou tertiaire en fonction du lieu d'exercice et de la forme d'exercice.

On peut préciser que les médecins qui ont un exercice mixte ou salarié évoquent plus souvent le diagnostic de syphilis devant un œil rouge et douloureux que les médecins libéraux (40 % versus 14 %, p=0,003).

De même, 89 % (IC95%[79,8 %-98,2 %]) des médecins exerçant à Paris évoquent une

floraison syphilitique devant une éruption maculaire, versus 69 % (IC95%[57,5 %-80,5 %])

des médecins exerçant en banlieue (p=0,03).

III.5.3 Selon la fréquence de la prise de risque sexuel

Avant d'exposer la suite des résultats, rappelons que 31 MG sur 106 posent à leur patient la question d'une relation avec une personne en situation de prostitution, et demandent si la pratique de la fellation est protégée ou non. Quarante-et-un MG seulement cherchent à préciser le genre du partenaire (or, il très important de savoir s’il s’agit d’un rapport sexuel entre hommes ou bien d’un rapport hétérosexuel car la prise de risque n’est pas la même).

Devant une prise de risque sexuel ponctuelle, le dépistage de la syphilis est systématiquement demandé par :

93 médecins sur 106 (soit 88 %, IC95%[81,8 %-94,2 %]) en cas de signes cliniques

évocateurs d'une IST aiguë,

88 médecins (soit 83 %, IC95%[75,8 %-90,2 %]) en cas de rapports sexuels non

protégés entre 2 hommes,

éruption maculaire éruption papulaire troubles du comportement sd méningé œil rouge avec BAV dermite seborrheique

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Reconnaissance des signes cliniques évocateurs de syphilis secondaire ou tertiaire

Paris Banlieue Exercice mixte Exercice libéral

85 médecins (soit 80 %, IC95%[72,4 %-87,6 %]) en cas de rapports sexuels non protégés entre un homme et une femme,

76 médecins (soit 72 %, IC95%[63,5 %-80,5 %]) en cas de relation sexuelle avec une

personne en situation de prostitution,

57 médecins (soit 54 %, IC95%[44,5 %-63,5 %]) si le patient ou son partenaire est un

migrant venant d'une zone d'endémie,

55 médecins (soit 52 %, IC95%[42,5 %-61,5 %]) en cas de pratique fellation non

protégée.

Devant des prises de risque sexuel récurrentes :

96 médecins sur 106 (soit 91 %, IC95%[85,6 %-96,4 %]) demandent le dépistage de

la syphilis en cas de rapports sexuels non protégés que le partenaire soit un homme ou une femme et en cas de signes cliniques évocateurs,

79 médecins (soit 75 %, IC95%[66,8 %-83,2 %]) le demandent en cas de relation

sexuelle avec une personne en situation de prostitution,

67 médecins (soit 63 %, IC95%[53,8 %-72,2 %]) le demandent si le patient ou son

partenaire est un migrant venant d'une zone d'endémie,

et 59 médecins (soit 56 %, IC95%[46,6 %-65,4 %]) le demandent en cas de fellations

non protégées.

Graphique 10 : Dépistage de la syphilis selon les données de l'anamnèse, en fonction de la notion de prise de risque sexuel ponctuelle ou récurrente.

RS non protégés homme(s)-homme(s) RS non protégés homme(s) - femme(s). Présence de signes cliniques évocateurs Notion de pratique non protégée de fellation Partenaire ou patient migrant Partenaire ou patient en situation de prostitution

40 45 50 55 60 65 70 75 80 85 90 95 100

Dépistage de la syphilis selon les données de l'anamnèse

prise de risque sexuel ponc-tuelle

prise de risque sexuel récur-rente

En ce qui concerne la fréquence du dépistage de la syphilis pour les patients qui ont des rapports sexuels à risque de façon récurrente :

– 62 MG (soit 58 %, IC95%[48,6 %-67,4 %]) demandent le dépistage de la syphilis à

chaque bilan d'IST,

– 33 MG (soit 31 %, IC95%[22,2 %-39,8 %]) demandent le dépistage de la syphilis une

fois par an, et aussi en cas de signes cliniques évocateurs de la maladie,

– 7 MG (soit 7 %, IC95%[2,1 %-11,9 %]) demandent le dépistage de la syphilis

seulement en cas de signes cliniques évocateurs,

– Enfin 4 MG (soit 4 %, IC95%[0,3 %-7,7 %]) ne demandent le dépistage de la syphilis

qu'une fois par an.

Graphique 11 : Fréquence du dépistage de la syphilis en cas de prise de risque sexuel récurrente selon le lieu d'exercice.

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80%

Fréquence du dépistage de la syphilis

en cas de prise de risque sexuel récurrente

Paris Banlieue

III.6 Obstacles au dépistage systématique de la syphilis en