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Ce cinquième type de projets professionnels de notre typologie s’organise autour de deux caractéristiques principales. Tout d’abord, la conception du projet s’est arrêtée autour d’un métier spécifique (ou d’un groupe de métiers très homogène) mais sa mise en œuvre tarde à se faire en raison de conditions d’accès à ce projet que les enquêtés ne remplissent pas pour le moment. Mais la potentielle concrétisation de ce projet professionnel primaire à moyen terme est relativement longue et incertaine. Face à cette incertitude et au regard de l’échéance lointaine d’une potentielle concrétisation, des projets d’attente sont formulés. Ces projets d’attente sont ainsi la deuxième caractéristique des projets « en poursuite » et visent à favoriser l’atteinte du projet professionnel primaire, tout en permettant l’exercice d’une activité professionnelle. Les perspectives temporelles de ce type de projets professionnels sont donc étalées sur l’espace-temps : le projet primaire est projeté sur un terme trop long pour qu’il puisse connaître une réalité dans le temps présent. En revanche, le temps présent permet justement d’œuvrer à l’atteinte du projet primaire à plus long terme et de faire en sorte de s’y diriger, de remplir les conditions qui en permettent l’accès et ainsi, de favoriser sa concrétisation dans un avenir dont l’échéance reste cependant encore

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inconnue. Si notre enquête ne nous permet pas de connaître l’issue de ces projets poursuivis par ces enquêtés, il ne s’agit pas pour autant d’un effet de troncature. Comparativement aux autres types de projets, la spécificité des projets « en poursuite » réside précisément dans le fait qu’ils soient « poursuivis » pendant une durée plus importante car leur atteinte n’est pas immédiate. Depuis leur soutenance, le contenu des projets « en poursuite » évolue peu et les enquêtés œuvrent depuis ce temps à leur atteinte, sans y être encore parvenus. Les enquêtés concernés par ce type de projets sont au nombre de sept : il s’agit de Josselin, Félicie, Audrey, Louise, Paul, Marceau et Fabien et la schématisation de l’évolution de leur projet pourrait prendre cette forme :

Titre : L’évolution des projets professionnels du cinquième type : projets primaires, d’attente et de secours

5.1. - Un projet professionnel primaire de moyen terme

5.1.1. - Des projets majoritairement tournés vers les carrières académiques

Le contenu du projet professionnel de ce type se concentre principalement autour des fonctions de chercheur, d’enseignant-chercheur ou d’ingénieur de recherche53. A moyen terme, les six premiers envisagent en effet une carrière académique. Alors qu’Audrey et Félicie visent clairement la maîtrise de conférences, Paul et Marceau aimeraient accéder préférentiellement à un poste de chercheur ou d’ingénieur de recherche. Pour Josselin et Louise, la préférence pour l’une ou l’autre des carrières académiques varie au gré du déroulement de doctorat et d’après-thèse : la hiérarchie entre ces trois possibilités est fréquemment redéfinie en fonction des informations dont ils disposent sur les aspects concrets et spécifiques de chacune de ces fonctions, de leur attrait et goût pour leurs caractéristiques ou de la probabilité subjective d’y arriver. Quant à Fabien, il nourrit un projet dont le contenu diffère radicalement. Il n’en reste pas moins organisé selon les deux échéances temporelles évoquées : un projet professionnel sur le moyen terme qu’un projet professionnel à plus court terme vient préparer. A moyen terme, Fabien envisage de monter une micro-ferme afin de produire sa propre nourriture. Mais pour

53 Par la suite, nous qualifierons cet ensemble de fonctions d’« académiques ». Lorsque ce type de carrières « académiques » est visé, nous parlerons de projet professionnel « académique ».

Variations des caractéristiques des projets

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l’instant, il ne dispose pas de l’apport financier nécessaire afin de pouvoir acheter une maison, un terrain et le matériel nécessaire.

5.1.2. - Une temporalité d’émergence située majoritairement en début de thèse

La temporalité d’émergence du projet académique que poursuivent les six premiers enquêtés se situe pour la majorité d’entre eux dans les premiers mois qui suivent leur entrée en thèse. Seules Audrey et Louise nourrissent ce projet depuis leur parcours d’études antérieures : ce projet a émergé pour elles trois ans avant leur entrée en doctorat. Les quatre autres enquêtés vont délaisser leur précédent projet professionnel pour un projet professionnel académique très rapidement après leur entrée en thèse : le projet de devenir avocat pénaliste n’est plus l’objectif premier de Josselin, Félicie abandonne celui de devenir conseillère (juge) au tribunal administratif. Le projet professionnel de Paul oscillait entre les fonctions d’ingénieur manager et d’entrepreneur avant l’entrée en thèse mais, très rapidement également après son entrée en doctorat, ces voies sont écartées au profit d’une carrière académique. Alors que Marceau envisage une carrière industrielle, la socialisation au milieu universitaire le fera adopter préférentiellement un projet académique. Quant à Fabien, il aborde son devenir professionnel d’après-thèse plus tardivement que ses camarades puisque son projet de micro-ferme n’émerge qu’au cours de sa dernière année de doctorat.

5.2. - L’incertitude de la possibilité et de l’échéance de concrétisation du projet

professionnel primaire

Lorsque nous les interrogeons, le trait commun à chacun des enquêtés est donc la portée relativement longue soit à laquelle ils espèrent voir leur projet se concrétiser, soit à laquelle celui-ci est à nouveau repoussé malgré leurs tentatives. Après avoir longuement hésité entre la maîtrise de conférences et la recherche, Josselin et Louise préfèreraient finalement accéder aux fonctions de chargé de recherche que permet la réussite au concours du CNRS (ou ses équivalents étrangers dans le cas de Louise). Avec Paul et Marceau, ils ont tous les quatre clairement conscience que leurs chances d’accéder rapidement à un poste de recherche stable sont faibles. Ainsi, l’échéance à laquelle la concrétisation d’un projet académique est espérée n’est pas envisagée dans l’immédiat. Mais quand alors ? Là, réside toute l’incertitude de la concrétisation de leur projet professionnel académique, si toutefois il peut se réaliser.

En première vague, ils espèrent ainsi que sa réalisation sera effective d’ici quelques années. Lors de la deuxième vague d’entretiens, l’échéance à laquelle ils espèrent accéder à des fonctions de recherche stables s’est floutée et sa concrétisation est parfois même remise en question. Alors que Josselin avait été auditionné lors de sa première candidature au concours du CNRS par exemple, il ne l’a pas été la deuxième fois. En revanche, il a obtenu plusieurs qualifications qui lui ont permis de postuler sur des postes de maître de conférences, sans succès ; il postule également à l’étranger sur un poste stable, est auditionné mais pas retenu. Très rapidement après la première vague d’entretiens, Louise élargit également les contours de son projet professionnel au métier d’enseignante-chercheuse : elle postule d’abord à deux postes d’enseignante-chercheuse dans son pays de résidence mais n’est pas auditionnée. Elle prépare ensuite la qualification à la maîtrise de conférences et l’obtient. Elle peut ainsi postuler l’année suivante sur des postes de maîtresse de conférences en France. Elle cible alors trois postes correspondant à son profil mais

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ne postule que sur l’un d’entre eux : celui qui est rapidement accessible depuis son lieu de résidence à l’étranger et situé dans l’université dans laquelle elle a effectué son aterat. L’emploi que Paul occupe à ce moment-là lui ouvre d’éventuelles opportunités dans son nouveau pays de résidence par renouvellement de contrat au sein de son laboratoire de recherche. Mais ces possibilités restent, même en deuxième vague, aussi incertaines et à durée déterminée que celles qu’il envisage en France. Marceau est quant à lui sur le point de commencer un contrat de deux ans à l’étranger : la projection au-delà de ces deux années est difficile au regard de ce qu’il peut se passer d’ici la fin de son contrat. Hormis Josselin dont la volonté d’exercer des fonctions de recherche s’est renforcée entre les deux vagues d’entretiens, la force avec laquelle s’exprime le souhait (voire leur croyance en la possibilité) de ses camarades d’accéder à ce type de métier semble être moins palpable, la projection sur le moyen terme semble être affectée et perturbée par les conditions d’emploi présentes auxquelles ils doivent immédiatement faire face.

Félicie et Audrey visent toutes les deux et exclusivement la maîtrise de conférence et s’imaginent, lors de la première vague, y accéder plus rapidement que leurs camarades qui visent les fonctions de recherche uniquement. Bien que cela semble difficile, il n’est pas impossible à leurs yeux qu’elles occupent un poste de maîtresse de conférences à la rentrée qui suivra leur soutenance. Pour autant, elles ne sont pas qualifiées aux fonctions de maîtresses de conférences lors de leur première présentation devant le Conseil National des Universités. L’échéance à laquelle elles projettent d’occuper un poste stable d’enseignante-chercheuse est alors repoussée. En deuxième vague, Audrey a été qualifiée mais n’a pas pu postuler car aucun profil dans sa spécialisation n’a été publié cette année-là. Félicie connaît quant à elle un nouvel échec à la qualification. L’échéance à laquelle elles espèrent occuper le poste qu’elles visent est, encore une nouvelle fois, reportée.

Quant à Fabien, le démarrage effectif de son projet de micro-ferme se fera lorsqu’il aura récolté les fonds suffisants ; le délai auquel cet apport sera suffisant n’a pas changé entre la première et la deuxième vague : il estime qu’il lui faudra entre cinq et dix ans pour cela.

Au final, l’échéance à laquelle la concrétisation d’un projet académique centré uniquement sur la recherche diffère ainsi de celle qui concerne les projets académiques mêlant enseignement et recherche : alors que les aspirants chercheurs portent ce terme, quelques mois après leur soutenance, à un intervalle de deux à cinq ans mais qui a tendance à s’obscurcir avec le temps, les aspirants enseignants-chercheurs espèrent le devenir dans l’année qui suit leur soutenance… mais le chemin semble comporter plus d’obstacles que ce qui a été imaginé.

5.3. - Des obstacles d’ordre scientifiques, structurels et personnels

Dans tous les cas, l’échéance lointaine de concrétisation du projet est contrainte par des obstacles sur lesquels les enquêtés n’ont qu’un contrôle limité. S’il leur en était donné la possibilité, la concrétisation immédiate de ce projet serait choisie. Le projet probable s’écarte ainsi du projet souhaité et provoque donc cette dissociation temporelle entre les court et moyen termes. Les contraintes à la concrétisation d’un projet professionnel académique stable relèvent dans la majorité des cas du niveau élevé d’exigences qu’ils perçoivent ou expérimentent sur le marché du travail académique au regard de la raréfaction des postes statutaires ouverts au recrutement. Les paramètres qu’ils peuvent plus ou moins maîtriser, c’est-à-dire s’inscrire dans les « bons réseaux », publier des ouvrages, de « bons papiers » dans les « bonnes revues »,

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diriger des numéros spéciaux de revues, s’impliquer dans des projets collectifs, enseigner des cours spécialisés mais diversifiés lorsque la maîtrise de conférences est visée, bref, « cocher les cases » qui feront la différence avec la concurrence accrue lors du processus de recrutement, doivent se coordonner et trouver écho à travers l’ouverture de postes correspondant à leur profil scientifique. Ils prennent alors progressivement conscience que la détention d’un doctorat, aussi bonne la thèse soit-elle, ne suffit pas à être recruté immédiatement sur un poste académique stable.

Hormis Fabien, ils sont tous particulièrement attentifs à la consolidation de leur CV scientifique qui leur permettrait de voir augmenter leur probabilité d’être recrutés sur un poste académique stable. Mais étoffer son profil scientifique est une condition nécessaire mais non suffisante pour l’accession à une stabilité académique. Les obstacles sont en effet multiples : ils portent tout d’abord sur la concordance nécessaire entre l’orientation qu’ils donnent à leur profil scientifique et les thématiques que souhaite développer l’organisation de recherche et/ou d’enseignement qui recrute ; ils concernent ensuite l’acceptabilité de l’ensemble des conditions d’emploi proposées au regard de ce qu’ils visent ; ils concernent enfin les moyens à leur disposition qui leur permettront de se distinguer de la concurrence en amont et au moment du processus de recrutement.

Les conditions de recrutement permettant l’accès à un poste académique stable ne sont pour autant pas les seuls éléments avec lesquels les enquêtés doivent composer leurs projets professionnels à venir : ces derniers doivent également être compatibles avec des choix de vie plus personnels. Félicie par exemple aimerait occuper un poste localisé en outre-mer. Marceau choisit de privilégier le bien-être de sa famille plutôt que la poursuite coûte que coûte d’une carrière académique. Pour autant, il visait une expérience de travail à l’étranger après ses études ; le post-doctorat peut donc s’inscrire dans cette perspective… à condition que sa famille apprécie l’expatriation. Louise se questionne sur la compatibilité de sa carrière académique avec celle de sa compagne, en fin de doctorat : comment concilier leurs vies professionnelles respectives avec une future vie de famille ?

Pour Fabien, l’obstacle principal à son projet primaire est de nature financière : une installation de type agricole nécessite d’avoir des fonds à investir qui sont pour le moment insuffisants. D’ici là, il cherche à privilégier un cadre de vie au plus proche de la nature.

5.4. - Face à l’incertitude du projet professionnel primaire, la nécessité du projet

professionnel d’attente

Face à la concrétisation d’un projet professionnel dont l’échéance est lointaine voire repoussée, que faire ? Quelle direction donner à son parcours d’ici là ? Les enquêtés de ce type adoptent un projet d’attente qui porte plus sur le court terme, un projet intermédiaire à celui visé sur le moyen terme. Pour les sept enquêtés de ce type, ce projet intermédiaire relève de fonctions relatives à l’enseignement et/ou de la recherche, mais ces dernières sont envisagées sous un statut d’emploi de contractuel, voire de vacataire. L’ensemble des enquêtés connaissent ainsi des parcours marqués par des périodes d’emploi et de recherche d’emploi successives. Lors des périodes d’emploi, certains peuvent bénéficier des allocations retour à l’emploi et maintenir ainsi un niveau minimal de ressources. Mais ce n’est pas le cas de tous : Josselin par exemple a réalisé sa thèse sans source de financement dédié et les « petits boulots » qu’il a occupés rendent ses ressources financières faibles et fragiles. Il vise ainsi l’obtention d’un post-doctorat

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qu’il espère occuper le plus rapidement possible après sa soutenance. Alors qu’il revient juste d’un séjour de recherche à l’étranger, le post-doctorat débute : les dates concordent avec ses souhaits et sa disponibilité. Mais ce post-doctorat ne dure qu’un an. Au moment de la première vague et alors qu’il est en poste depuis à peine trois mois, il pense déjà à en trouver un second pour l’année d’après.

Paul et Louise visent également l’obtention d’un post-doctorat que les six mois d’aterat qui ont suivi leur soutenance leur a permis d’anticiper. Ils trouvent tous les deux un post-doctorat d’une durée respective de deux et trois ans mais Paul trouve plus rapidement que Louise qui a fait plusieurs tentatives infructueuses entre temps et a connu une période de chômage de neuf mois.

Marceau et Fabien ont pu bénéficier du soutien de leur laboratoire de recherche pour mettre en place le montage financier d’un contrat de recherche qui permettra leur embauche directement après leur soutenance. Marceau parvient à enchainer un premier post-doc d’une quinzaine de mois avec un deuxième post-doc de deux ans à l’étranger grâce à un contact noué lors d’une conférence, répondant ainsi à son souhait de vivre une expérience de travail à l’étranger. Fabien, dont le premier contrat de recherche après la thèse n’a duré que quelques mois, connaitra quelques mois de chômage avant de trouver lui-aussi un post-doctorat mais d’un an, renouvelable une fois.

Au moment de la première vague, Félicie espère vivement être recrutée à nouveau sur un poste d’ATER en outre-mer après un an de chômage, dont la moitié après sa soutenance : c’est la seule solution d’attente qui a émergé après son échec à la qualification. Lors de la deuxième vague, elle nous confirmera qu’elle a effectivement été recrutée en tant qu’ATER en outre-mer ; mais la durée de son contrat n’étant que d’un an, elle recherche rapidement un nouvel emploi qui lui permette de rester en outre-mer, quitte à revoir ses exigences à la baisse. Mais grâce à un désistement, elle est embauchée sur un post-doctorat pour 18 mois, toujours en outre-mer. Elle compte se présenter à nouveau aux deux sessions de qualification à venir afin d’espérer, enfin, être recrutée en tant que maîtresse de conférences, si possible en outre-mer également où elle apprécie vivre et souhaite s’installer pour quelques années au moins. Audrey s’installe en tant qu’auto-entrepreneuse et sollicite les universités à proximité de chez sa mère chez qui elle est retournée vivre, afin de donner un maximum de vacations. Après 30 000 km et 400h de cours dispensés la première année universitaire qui suit sa soutenance, elle prépare lors de la deuxième vague d’entretiens une seconde rentrée en tant que vacataire, en espérant qu’elle effectuera la prochaine en tant que maîtresse de conférences.

En conclusion, l’ensemble de ces projets d’attente sont empreints d’une grande précarité temporelle, financière et matérielle. A l’incertitude de voir le projet professionnel académique se réaliser dans un avenir plus ou moins proche s’ajoute la difficulté sans cesse renouvelée de trouver un emploi dans le temps présent. D’autant que l’objectif de ce dernier n’est pas une fin en soi : il doit permettre de préparer et favoriser la réalisation du projet académique. La variation des positions d’emploi, des statuts d’emploi, des lieux d’habitation et de travail (parfois différents), les fluctuations des sources de revenus, la compatibilité des calendriers personnels avec ceux des offres d’emplois disponibles sont autant de défis auxquels les aspirants académiques doivent faire face dans la poursuite de leur projet professionnel.

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5.5. - Face à la précarité des projets professionnels d’attente, l’évocation d’un

projet professionnel « de secours »

Les projets professionnels académiques étant incertains et lointains et les projets d’attente étant précaires, bon nombre d’enquêtés élaborent, face à cette incertitude et ces potentielles impasses, des projets « de secours ». Ces projets ne sont clairement pas privilégiés et leur mise en œuvre ne se fera que lorsqu’ils auront renoncé à l’espoir d’accéder aux carrières académiques et que les projets d’attente auront été épuisés et ne pourront plus se renouveler.

Dans cette optique, Marceau évoque dès la première vague la possibilité de se diriger vers l’industrie si la carrière académique est trop difficile d’accès ; Paul envisage une carrière de musicien, d’agriculteur ou d’animateur scientifique ; Fabien quitterait la recherche pour un autre emploi salarié qui lui offre du temps libre et la possibilité de ne pas habiter en ville. Cet éventuel renoncement au projet professionnel primaire, académique et stable semble moins difficile pour eux que pour certains de leurs camarades. Si les voies évoquées pour leurs projets de secours étaient des projets professionnels qu’ils nourrissaient avant d’envisager prioritairement la carrière académique, l’antériorité de ce projet ne semble pas être le facteur qui explique l’apparence d’une plus grande facilité d’un renoncement éventuel. Josselin par exemple envisage, depuis longtemps déjà, l’avocature ou un poste de juriste en entreprise. Ces voies professionnelles pourraient alors répondre au besoin de stabilité de revenus qui se pose avec une acuité