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Le troisième type d’évolution des projets professionnels se distingue des deux précédents par la réorientation marquée dont il fait l’objet au cours du temps. L’évolution de ce type de projet connaît trois séquences successives. Il est tout d’abord conceptualisé et les enquêtés le gardent comme objectif pendant un temps. Cette première séquence laisse place à une deuxième phase où les enquêtés émettent de plus en plus de doutes sur la pertinence de poursuivre ce projet. Ils prennent conscience que la représentation qu’ils se faisaient du métier, de son accession ou du milieu professionnel dans lequel il s’exerce n’est peut-être pas aussi fidèle que ce que leur expérience leur fait découvrir. Alors que la distance entre leur projet initial et ce qu’ils en perçoivent à ce moment-là est trop importante, des alternatives apparaissent. S’ouvre alors une troisième séquence où le projet vacille intensément et bascule finalement (mais peut-être pas définitivement) sous l’influence de nouveaux ingrédients. A l’aune de ces derniers, les enquêtés réévaluent en effet et à la baisse la possibilité de voir leur projet initial aboutir, soit parce qu’il est finalement devenu trop peu désirable et que ces nouveaux ingrédients viennent ouvrir des nouvelles possibilités (déclencheur), soit parce que ses chances de concrétisation sont trop faibles pour maintenir cette conception de leur avenir professionnel en l’état (résolutif). Au cours de la troisième séquence, les projets « nouvelle version » sont en voie de concrétisation dans un autre contexte professionnel que ce qui avait été projeté au départ et l’on pourrait, dans une certaine mesure, parler de bifurcation. Pour autant, il persiste une certaine continuité entre les anciens et les nouveaux projets, probablement mus par les mêmes moteurs. En effet, les axes initiaux autour desquels ils se structurent - ou du moins une part - perdurent dans cette « nouvelle version » de leurs projets professionnels respectifs. Les axes qui structuraient le premier projet ont en effet été retravaillés et réinvestis pour faire l’objet d’une transposition et d’une déclinaison sous cette nouvelle forme, revisitée (Boutinet & Heslon, 2010). Pour ce troisième type de projet, il nous manque peut-être un peu de profondeur temporelle et méthodologique pour mieux saisir l’appropriation que les enquêtés effectuent des différentes composantes de cette réorientation. Les projets des enquêtés concernés par ce cas de figure sont ceux de Clémence, Antoine, Jacques et Richard et peuvent être schématisés ainsi :

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Titre : L’évolution des projets professionnels du troisième type : détournement et réorientation

3.1. - La première séquence : conceptualisation et axes structurants du projet

initial

3.1.1. - Un contenu de projet professionnel homogène

Les métiers visés par les quatre enquêtés relèvent tous des carrières académiques : ils nourrissent tous le projet de devenir enseignant-chercheur ou chercheur. Pour Clémence, la temporalité d’émergence du projet professionnel de devenir enseignante-chercheuse émerge tôt dans son parcours d’études : c’est au cours de sa Licence 3 qu’elle se projette dans « l’aventure de la thèse » afin d’enseigner et de faire de la recherche sur l’histoire du droit. La projection de Richard dans la maîtrise de conférences est un peu plus tardive. Alors qu’il effectue son stage de fin d’études d’ingénieur dans un laboratoire de recherche, il fréquente des enseignants-chercheurs auprès de qui il recueille des informations sur leur métier qui lui apparaît alors suffisamment intéressant pour s’engager dans une thèse et poursuivre l’objectif de devenir enseignant-chercheur à son tour. Alors qu’Antoine a suivi un cursus d’un institut d’études politiques, son projet de devenir enseignant-chercheur émerge lors du master 2 recherche qu’il effectue dans le but d’acquérir les connaissances juridiques qui lui ont manqué lors de sa candidature à certains concours administratifs (attaché territorial) ou d’entrée en formation professionnelle préalable à la prise de fonction des agents titulaires de l’État (Instituts Régionaux d’Administration et École Nationale de la Magistrature). C’est au contact d’étudiants de master et de doctorants ainsi que d’enseignants-chercheurs qu’il apprend à connaître plus en détail le métier d’enseignant-chercheur : celui-ci représente une voie qui l’attire et décide d’en constituer le contenu de son projet professionnel l’année qui précède immédiatement le début de son doctorat, le conduisant ainsi à s’y inscrire à la rentrée suivante. Enfin, Jacques envisage les carrières académiques plus tard encore que ses camarades : ce projet émerge au cours du doctorat lui-même, précisément lorsqu’il obtient un financement au cours de sa deuxième année, ce qui lui permet en outre d’améliorer ses conditions de vie. Il le perçoit alors comme une incitation à poursuivre dans la voie de la recherche.

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3.1.2. - Rapport entretenu au projet professionnel initial : l’installation d’un

moteur structurant

Au-delà de l’homogénéité que révèle la désignation par un même terme des métiers relatifs à l’enseignement et à la recherche, les enquêtés entretiennent des représentations et des rapports différents avec les carrières académiques au moment où ce projet professionnel émerge chez eux. En effet, les éléments révélateurs du moteur propre à chacun permettent de saisir en quoi la « nouvelle version » du projet professionnel suivi lors de la troisième séquence reprend pour partie des éléments du moteur initial. Pour Clémence, étudiante en histoire du droit, devenir enseignante-chercheuse est synonyme d’accession aux élites intellectuelles. Elle tient en effet la profession très haut dans son estime : c’est un statut reflétant pour elle intelligence, culture, passion, transmission. La recherche possède à ses yeux une utilité sociale et l’enseignement et la recherche constituent aussi un des « piliers de l’État ». Au-delà d’un statut social prestigieux, être enseignante-chercheuse offre la possibilité de continuer d’apprendre, de bénéficier d’une grande liberté de travail, d’organisation et de penser.

Alors qu’Antoine se dirigeait précédemment vers les concours d’administration de l’État, il se familiarise lors de son master 2 avec un sujet qui le passionne très rapidement : la criminalité transnationale. Il se spécialise sur une forme de criminalité internationale au cours de sa thèse et son projet professionnel visant la maîtrise de conférences est guidé par la volonté de faire connaître son sujet et les résultats de ses recherches. Son projet étant vécu sur le registre de la « mission », il se sent investi d’un devoir de diffusion des connaissances en la matière, il souhaite ardemment travailler pour le service public, l’intérêt général et les questions de société importantes. Comme pour Clémence, les conditions de travail dans lesquelles il lui est possible d’effectuer cette activité lui conviennent totalement, qu’elles concernent la liberté de s’organiser, le choix de ses lectures ou de ses angles d’attaque.

Nous retrouvons également chez Jacques cet attrait pour les activités intellectuelles auxquelles il associe la recherche. Depuis la fin de sa formation initiale en institut d’études politiques, il expérimente durant sept ans diverses activités professionnelles dans l’aire culturelle qu’il a étudié, entre facilitateur d’affaires et interprète, chargé de mission au développement économique et romancier, auto-entrepreneur en formation interculturelle et linguistique. Celles-ci lui permettent d’affiner progressivement les axes autour desquels son projet professionnel doit s’organiser pour le satisfaire : il recherche un projet intellectuel stimulant ayant trait aux sciences sociales et à la pratique des langues (il en parle six), prenant place dans un cadre institutionnel qui ne soit pas excessivement contraint hiérarchiquement, qui lui permette de continuer d’évoluer intellectuellement et grâce auquel il puisse se dégager un salaire dans la mesure du possible. Ce dernier critère relève plus de la variable d’ajustement puisque son importance est celle qui varie le plus au cours du temps. Lorsqu’il s’engage en doctorat, il n’est alors pas financé mais les autres axes de son projet professionnel en construction semblent remplis puisqu’il vit à l’étranger où, de ce fait, la distance avec ses institutions françaises de rattachement universitaire lui laisse une certaine marge de manœuvre. C’est également la région géographique et culturelle où il effectue son terrain, dans une approche pluridisciplinaire. Lorsqu’il obtiendra un financement au cours de sa deuxième année de doctorat, l’ensemble de ces critères sera rempli : outre l’incitation que cela représente à ses yeux à

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continuer dans la voie de la recherche, il y entrevoit alors la possibilité de combiner la poursuite d’un projet intellectuel et l’accession à des conditions de vie et matérielles décentes.

Lorsque Richard oriente son projet professionnel vers la maîtrise de conférences, il souhaite participer à la production de connaissances scientifiques, il est guidé par des valeurs liées au progrès, par l’attrait que représente la possibilité de faire des découvertes et d’inventer des produits ou des services. La science doit ainsi être au service de l’amélioration de la condition humaine, qu’elle concerne ses connaissances pures ou les moyens techniques dont elle dispose. Au-delà de la contribution de la recherche à cette forme d’utilité sociale tournée vers l’Autre, des motifs plus personnels sont évoqués : les nombreux débouchés offerts par sa spécialité en bioingénierie, la liberté de choix de thématiques de recherche à explorer, de la possibilité de moduler son temps de travail mais aussi de « bricoler avec la tête et pas avec les mains ». Que ce soit au travers de leur thèse ou de l’accession aux carrières académiques, le projet professionnel poursuivi par les enquêtés ne concerne pas uniquement une logique de placement ou d’intégration sur un marché du travail dont les conditions de travail sont satisfaisantes. Au moment où leur projet professionnel émerge et se confirme dans les premiers mois qui suivent le début du doctorat, il porte en lui une forte dimension idéelle, rattachée à des valeurs morales, de contribution à une vie collective, esquisse les éléments d’une identité socioprofessionnelle marquée d’affects. Clémence l’exprime en termes de « rêve » auquel elle espère accéder ; elle y croit d’autant plus fortement que ses directeurs de thèse la soutiennent et l’encouragent à se présenter à la qualification qu’ils estiment à sa portée lors de sa première candidature. Le registre au travers duquel Antoine parle de son projet de devenir enseignant-chercheur est celui de la passion pour ses recherches et de la révélation qu’a constituée la découverte des activités d’enseignement. Jacques entretient quant à lui une proximité presque fusionnelle avec son terrain que le chercheur doit comprendre et analyser afin d’en exposer les mécanismes de fonctionnement. Richard voit l’exercice de l’enseignement et de la recherche comme des activités dans lesquelles il peut grandir et s’accomplir en tant qu’individu, tout en « rendant service » à la communauté scientifique et la société de manière plus générale.

3.2. - La deuxième séquence : l’émergence et le renforcement des doutes

préalables à l’apparition d’alternatives

Or, au fur et à mesure qu’ils découvrent les rouages du fonctionnement universitaire et scientifique, leur projet professionnel d’accession aux carrières académiques n’apparaît déjà plus aussi fermement. Il s’agit de la deuxième séquence d’évolution de leur projet professionnel, lors de laquelle les doutes s’installent à propos de la forme concrète à travers laquelle ils avaient envisagé sa déclinaison. L’ampleur des doutes se renforce sous l’influence de nouveaux ingrédients qui empêchent sa poursuite en l’état : se manifeste alors une forme de dissonance projective. Ici, cette dissonance projective se traduit par un décalage entre le projet professionnel envisagé et les probabilités de voir celui-ci se réaliser. Encore à l’état d’hypothèses, les enquêtés envisagent d’autres voies professionnelles possibles mais qui se présentent à eux encore sous forme d’alternatives, c’est-à-dire sans ordre de préférence ou hiérarchie entre ces possibilités. La forme du projet est alors nouvelle et amorce ainsi son remodelage.

Les doutes de Clémence et Antoine à propos de leur projet professionnel ont commencé dès la fin de leur deuxième année de thèse et n’ont fait que s’accentuer au fil du temps. Ils apprennent à découvrir un

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fonctionnement universitaire qui ne correspond pas à la vision idéalisée qu’ils s’en faisaient. Clémence est particulièrement affectée par le fait que les valeurs d’égalité, d’humilité et de solidarité soient trop peu présentes dans les rapports sociaux. Antoine est plus sensible aux dysfonctionnements institutionnels : désorganisation dans le fonctionnement de l’enseignement, absence de dimension collective de la recherche en droit, manque d’intérêt de l’État pour les thématiques de recherche développées, solitude excessive du doctorant et surtout en période de rédaction, difficultés d’obtenir des soutiens notamment financiers pour les missions de terrain. Il déplore également les codes sociaux de conduite implicites et pourtant importants à respecter comme la déférence d’un « autre temps » avec laquelle s’adresser au personnel universitaire jouissant d’un autre statut que celui du doctorant, témoignant ainsi d’une hiérarchie sociale entre les différentes catégories de personnels. Alors qu’Antoine et Clémence voyaient, comme Jacques, le financement doctoral et/ou leurs aterats comme le signe de la qualité reconnue de leur travail, un encouragement à poursuivre et peut-être même la promesse d’un recrutement à venir, ils connaissent tous les deux un fort sentiment de délaissement de la part de l’université après leur soutenance. A partir de ce moment, l’ingrédient constitué du sentiment de délaissement de la part de l’université, doublé de celui de la critique qu’ils formulent à son égard, renforcent la remise en cause de leur projet professionnel qui est devenue suffisamment importante pour laisser apparaître des alternatives. Même si ce sentiment de délaissement perdure, leur attachement à leur projet académique est encore suffisamment fort pour qu’ils persistent dans cette voie quelques mois encore. Mais le spectre de leur projet professionnel s’est élargi : tout en préparant un dossier de qualification aux fonctions de maîtresse de conférences pour la prochaine session annuelle, Clémence envisage d’intégrer éventuellement l’école des avocats, postule en tant que consultante à l’Organisation des Nations Unies. Antoine prépare quant à lui un dossier de candidature à l’École Nationale de la Magistrature et il se présentera aux trois auditions d’étapes d’instruction du dossier tout en se présentant parallèlement aux auditions de recrutement sur des postes de maître de conférences, puisqu’il a été qualifié.

La deuxième séquence d’évolution du projet professionnel de Richard a également commencé au cours de sa deuxième année de thèse. Les doutes sur sa volonté de poursuivre l’objectif de devenir enseignant-chercheur se fondent également sur une critique de l’environnement qu’il découvre mais dont l’objet concerne plus précisément le mode de production scientifique. Il regrette que la subjectivité interfère avec la recherche, à la fois en amont de sa production en « survendant » les projets pour obtenir des financements mais aussi en aval en « embellissant les résultats » pour les faire publier plus facilement, que le système de publications scientifiques engendre une connivence des réseaux interpersonnels et que le mode de financement sur projet soit trop chronophage et promeuve une vision utilitariste et économiste de la recherche orientée vers le développement d’applications, au détriment d’une recherche plus fondamentale. Parallèlement à sa thèse, Richard fait une rencontre amoureuse déterminante pour la suite de son parcours. Avec sa compagne, il échange beaucoup à propos de l’assignation des rôles sociaux et professionnels ; ils partagent aussi des lectures sur les manières de contribuer à une société dans laquelle vivre mieux et avec moins, en harmonie avec la nature et respectueuse de l’environnement et permettant diverses formes d’autonomie (intellectuelle, écologique, alimentaire, salariale). Apparaissant simultanément à l’ingrédient de critique du mode de production scientifique, l’ingrédient constitué de ses réflexions socio-écologiques est celui qui a finalement le plus d’influence sur son parcours à venir, bien qu’il se cumule avec le premier : l’attraction pour les problématiques sociales et environnementales est

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plus forte que le rejet que pourrait lui inspirer la critique de son expérience du monde de la recherche. Ces réflexions conduisent Richard à choisir une voie pour l’après-thèse qui s’écarte radicalement de l’enseignement et de la recherche académique mais sans pour autant que cette réorientation ait encore de contours bien définis. Richard et sa compagne entreprennent, quelques semaines à peine après sa soutenance, un voyage en Amérique Centrale. L’objectif est de découvrir d’autres modes de vie et de penser, plus proches de la nature et respectueux de l’environnement et desquels ils aimeraient se rapprocher. Même s’ils présentent dans un premier temps ce projet de voyage à leur entourage comme une expérience de découverte, Richard est intimement convaincu qu’il ne signifie pas une mise en suspens de son objectif de devenir enseignant-chercheur, mais bien un renoncement au profit d’un avenir encore à construire. Les déclinaisons que pourrait prendre son avenir professionnel sont en effet encore incertaines : il s’intéresse à l’économie collaborative, à la production énergétique verte, à l’éducation populaire mais plus encore à l’agroécologie et la permaculture. Ces alternatives s’affinent entre la première et la deuxième vague d’enquête lors de laquelle Richard et sa conjointe effectuent un second voyage, en Nouvelle-Zélande. Ils visitent beaucoup de fermes pratiquant la permaculture mais se rendent compte que la mise en place d’un tel type d’agriculture peut être rapide mais que les effets bénéfiques sont extrêmement longs à se concrétiser. Pour autant, ils apprennent beaucoup de choses sur le sujet et les bonnes pratiques en la matière. Mais Richard réalise que les contraintes de recours aux moyens de télécommunications pour faire connaître les pratiques agroécologiques, de la dépendance au pétrole pour les déplacements même les plus minimes ou aux industries émettrices de pollutions diverses pour ne citer qu’elles, sont difficilement dépassables pour adopter un mode de vie personnel et professionnel qui soit écologiquement responsable. Même si Richard « déchante », ces contraintes n’entachent cependant pas sa motivation à réduire le degré de dépendance à ce mode de production et consommation, sources de fortes pollutions. Au-delà de la découverte de la permaculture, il poursuit sa réflexion sur son propre impact écologique et plus largement sur la relation de l’Homme à la Nature. Lors de ce voyage, il fait aussi de multiples rencontres, dont une qui le marquera pour la suite : il fait la connaissance d’un luthier spécialiste des ukulélés dont la qualité est reconnue internationalement. Musicien, Richard est curieux de connaître la technique de fabrication et passe alors deux semaines chez lui afin de s’essayer à cette activité du travail du bois et fabriquer son propre instrument. Il sera très satisfait du résultat qu’il trouve extrêmement gratifiant. Il est sensible au soin et à la qualité apportée à ce mode de fabrication artisanale qui donne à l’instrument non seulement une valeur marchande mais aussi une valeur humaine possédant un « supplément d’âme » comparativement aux productions instrumentales industrialisées. Avec l’accord du luthier, il songe à réutiliser cette technique à son compte un jour.

La deuxième séquence de l’évolution du projet de Jacques commence plus tardivement, à la suite de sa soutenance : les doutes sur sa volonté s’accroissent et la possibilité d’accéder à un poste d’enseignant chercheur est remise en question par l’expérience laborieuse qu’il fait de la recherche d’un post-doctorat et de financements pour la poursuite de ses activités de recherche. N’ayant pas enseigné durant sa thèse, il pense alors que la qualification sera difficile à obtenir. Mais celle-ci ne l’attire que moyennement : trop faiblement valorisée en termes salariaux à son goût, il pense que les premières années en tant que maître