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PROGRAMME DE RECHERCHE SUR LA SANTÉ MENTALE, LA TOXICOMANIE ET LE TRAVAIL TOXICOMANIE ET LE TRAVAIL

conséquences de la maladie mentale et de

PLAN D’ACTION EN 12 ÉTAPES POUR LUTTER CONTRE LA MALADIE MENTALE ET LA TOXICOMANIE EN MILIEU DE TRAVAIL

6.8 PROGRAMME DE RECHERCHE SUR LA SANTÉ MENTALE, LA TOXICOMANIE ET LE TRAVAIL TOXICOMANIE ET LE TRAVAIL

Les enjeux reliés à la maladie mentale, à la toxicomanie et au travail sont complexes et multiples. Nous sommes confrontés à un problème dont l’ampleur grandit rapidement, qui a d’énormes conséquences financières et qui touche une multitude de parties intéressées. Il n’y a

316 Association canadienne pour la santé mentale (Division de l’Ontario), mémoire au Comité, 12 juin 2003, p. 7-8.

317 Des renseignements supplémentaires sont affichés à http://www.icomm.ca/ocab/.

318 Heather Stuart (avril 2004), p. 84.

D’après les études effectuées à ce jour, nous savons que les problèmes de santé mentale constituent un énorme danger pour la productivité de la nation. Mais nous ne faisons que commencer à bien comprendre la prévalence et l’ampleur de l’incidence des problèmes de santé mentale en milieu de travail. Il y a encore beaucoup à faire.

[Dewa, Lesage, Goering and Caveen, Nature and Amplitude of Mental Illness in the Workplace, avril 2004.]

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cependant actuellement aucune stratégie coordonnée et exhaustive de recherche, de diffusion de l’information, de mise en œuvre et d’évaluation des résultats. En plus de porter sur la recherche sur la maladie, le traitement et la thérapie, une telle stratégie devrait également examiner le rôle du milieu de travail sur la santé mentale, comment les thérapies et les traitements peuvent être exécutés dans le milieu de travail et à la maison, comment les employeurs et les employés et leur famille peuvent prendre les choses en mains.

La nécessité de multiplier les recherches dans le domaine de la maladie mentale, de la toxicomanie et du travail est ressortie clairement d’un récent atelier organisé conjointement par l’Institut des neurosciences, de la santé mentale et des toxicomanies et l’Institut de la santé publique et des populations des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC). Cet atelier a permis aux chercheurs de mesurer la nature et la gravité de la maladie mentale et de la toxicomanie en milieu de travail, d’examiner l’état de la recherche au Canada dans ce domaine et d’élaborer un plan de recherche.

Les participants à l’atelier ont identifié de nombreux domaines qui exigent des recherches plus poussées. Ainsi, les recherches viseraient notamment à comprendre les tendances des troubles mentaux chez divers groupes professionnels et secteurs industriels; comprendre le lien entre les régimes d’employeurs et la prévalence et le profil de l’invalidité liée à la maladie mentale; examiner le lien entre le stress au travail et l’apparence d’invalidité; comprendre les effets sur la santé mentale de grandes tendances des pratiques organisationnelles en milieu de travail; déterminer des méthodes efficaces pour améliorer les diagnostics de maladie mentale et les traitements connexes chez les personnes qui travaillent; analyser les politiques et les lignes directrices relatives à l’incapacité professionnelle; et déterminer la portée et la nature de la stigmatisation en milieu de travail.

Le Comité se réjouit de cette initiative des IRSC. Nous espérons que l’atelier permettra d’élaborer un programme qui aidera à mieux comprendre les troubles mentaux et les incapacités qu’ils causent et à définir des pratiques novatrices qui aideraient les employés souffrant de troubles mentaux.

Le Comité a aussi entendu parler d’un plan de recherche appelé « Research and Return on Investment Initiative », initiative conjointe de la Global Business and Economic Roundtable on Addiction and Mental Health, du Centre de toxicomanie et de maladie mentale et de l’Institute for Work and Health, financée par la CIBC, la Banque TD, la Banque Scotia, RBC, BMO et la Great-West Compagnie d’assurance-vie. Ces recherches ont pour but d’interroger des entreprises canadiennes et américaines et de collecter et échanger de l’information sur les tentatives fructueuses de gérer l’incapacité mentale et le retour au travail de personnes atteintes de maladie mentale et de toxicomanie.319 Le Comité encourage fortement la table ronde et les dirigeants du milieu des affaires à échanger les pratiques exemplaires concernant la gestion de l’incapacité mentale en milieu de travail et l’élaboration de stratégies efficaces de retour au travail.

319 Honorable Michael Wilson, Text of Remarks, Atelier des CIHR-IRSC, 28 avril 2004.

141 Aperçu des politiques et programmes 6.9 OBSERVATIONS DU COMITÉ

Le Comité convient avec de nombreux témoins qu’il est bénéfique pour les personnes atteintes de maladie mentale de trouver et de garder un emploi intéressant; cela fait également partie intégrante du processus de rétablissement. De plus, nous sommes fermement convaincus des bienfaits éventuels, pour les employeurs, d’une intégration de ces personnes dans la population active; les progrès récents constatés dans les traitements permettent désormais aux personnes qui souffrent d’une maladie mentale d’apporter une contribution utile au travail.

On se demande encore jusqu’à quel point un employeur devrait être informé de la maladie mentale d’un employé ou est justifié de vouloir se renseigner à ce sujet. Le Comité estime que, dans toute législation moderne, l’invalidité ne devrait pas constituer un motif suffisant pour refuser un emploi à moins que la personne soit clairement incapable de faire le travail.

Il a été démontré que la garantie d’un accès rapide et facile aux services de santé mentale et aux moyens de soutien pertinents influe très positivement sur la volonté des employeurs d’offrir un emploi à des personnes souffrant de maladie mentale. De l’avis du Comité, l’incapacité liée à une maladie mentale et à la toxicomanie ne peut plus servir d’excuse pour refuser un emploi à ceux qui veulent et peuvent travailler.

L’incidence de la maladie mentale et de la toxicomanie sur la productivité perdue dont les employeurs doivent payer le prix est incontestablement très grande. La présence de maladies mentales et de la toxicomanie en milieu de travail soulève immédiatement la question suivante : dans quelle mesure ces troubles sont-ils importés par les employés dans leur milieu de travail et dans quelle mesure sont-ils provoqués par le milieu de travail? Il va de soi que la réponse a des conséquences profondes sur les stratégies visant à prévenir et à gérer la maladie mentale et la toxicomanie en milieu de travail; elle pourrait également avoir une grande incidence sur la façon dont devraient être gérées les demandes de prestations d’invalidité liées aux troubles mentaux.

Le Comité croit qu’il faudrait entreprendre d’autres recherches dans le domaine de la maladie mentale, de la toxicomanie et du travail. Par exemple, nous pensons qu’il est important de comprendre l’influence qu’exercent les types et l’ampleur des prestations d’invalidité sur la durée des prestations et de définir les conditions optimales. Il est important de comprendre l’influence qu’exercent des milieux de travail sains et malsains sur l’incidence des demandes de prestations d’invalidité liées à une maladie mentale. Il est également important d’évaluer l’incidence des PAE.

Le Comité est fermement convaincu qu’il est impératif d’offrir des programmes d’éducation et de sensibilisation afin d’informer tous les échelons de l’organisation sur les causes, les symptômes et le traitement de la maladie mentale et de la toxicomanie. Cela permettrait de dissiper la stigmatisation liée aux troubles mentaux. Même si la mise en œuvre de tels programmes ne peut pas garantir que tous les employés chercheront à obtenir un traitement rapide ou que la stigmatisation disparaîtra, elle contribuerait certainement à réduire le stress que subissent ceux qui souffrent de maladie mentale ou de toxicomanie.

Nous convenons également avec les experts que les politiques de retour au travail doivent être examinées et révisées en conséquence. Les troubles mentaux ne s’intègrent pas dans le

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modèle habituel de l’invalidité; de nombreux employeurs envisagent encore l’invalidité en fonction d’une incapacité physique. Par conséquent, les besoins des employés qui retournent au travail après une absence liée à un problème de santé mentale peuvent être très différents de ceux des employés qui reviennent au travail après avoir subi une chirurgie. Les mécanismes actuels de retour au travail devraient être examinés et modifiés pour tenir compte de ces situations différentes.

De plus, le Comité croit que la culture interne d’une organisation peut faire une énorme différence dans la façon d’aborder la maladie mentale et la toxicomanie en milieu de travail.

Les employeurs devraient examiner avec soin tous les problèmes en milieu de travail (harcèlement, relations conflictuelles entre la direction et les employés, etc.) qui provoquent un stress et une hostilité inutiles. Ces situations ont des conséquences négatives sur tous les employés, mais surtout sur ceux qui souffrent d’une maladie mentale ou de toxicomanie. Les employeurs devraient prendre des mesures pour remédier aux problèmes qui ressortent de ces examens.

Enfin, il faut donner suite à la préoccupation exprimée par beaucoup, soit la nécessité de revoir le RPC-I et l’AE afin de tenir compte de la nature cyclique et imprévisible des troubles mentaux. Le gouvernement fédéral devrait également chercher une façon de partager plus équitablement avec les employeurs les coûts de la maladie mentale et de la toxicomanie.

PARTIE 3

La prestation de

services et la politique

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