• Aucun résultat trouvé

PRÉVALENCE DES TROUBLES MENTAUX SUR UNE ANNÉE CHEZ DES CANADIENS ÂGÉS DE 15 ANS ET PLUS, 2002

conséquences de la maladie mentale et de

PRÉVALENCE DES TROUBLES MENTAUX SUR UNE ANNÉE CHEZ DES CANADIENS ÂGÉS DE 15 ANS ET PLUS, 2002

Total Hommes Femmes

Statistique Canada, « Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes : Santé mentale et bien-être », Le Quotidien, 3 septembre 2003.

D’après les données de l’ESCC, les adolescents et les jeunes adultes de 15 à 24 ans sont plus susceptibles que n’importe quel autre groupe d’âge de souffrir de maladies mentales ou de troubles liés à la consommation de substances psychoactives.

Dans ce groupe d’âge, en effet, 18 p. 100 ont fait état de symptômes caractéristiques d’une maladie mentale ou de troubles liés à l’usage de substances psychoactives, contre 12 p. 100 chez les 25 à 44 ans, 8 p. 100 chez les 45 à 64 ans et 3 p. 100 chez les 65 ans et plus.

(…) nous devons considérer que le phénomène de co-occurrence toxicomanie et maladie mentale constitue la norme et non l’exception. Le fait de détecter la présence d’un problème devrait nous amener à supposer que l’autre est également présent jusqu’à preuve du contraire.

[Wayne Skinner, CTSM, mémoire au Comité, mai 2004, p. 2]

Aperçu des politiques et programmes 92

L’ESCC était limitée quant à la gamme des troubles mentaux observés dans la population canadienne, contrairement à la National Survey of Mental Health and Well-Being réalisée en Australie en 1997. L’enquête australienne a porté sur un éventail plus important de troubles anxieux et de troubles affectifs de l’humeur. Elle établit également une différence entre la consommation dangereuse d’alcool et de drogue et la dépendance à ces deux types de substances. Le gouvernement australien envisage aussi de réaliser une étude sur des troubles psychotiques à faible prévalence, comme la schizophrénie.223

Il est malheureux que l’ESCC n’ait pas recoupé ni rapproché certaines données afin d’évaluer les taux de prévalence de troubles concurrents (présence d’une maladie mentale et d’un trouble lié à l’usage de substances psychoactives) chez les Canadiens de 15 ans et plus. Ce manque d’information sur la prévalence des troubles concurrents nous empêche de mieux les comprendre et de planifier et d’instaurer efficacement des services et des moyens de soutien appropriés pour ceux et celles qui en souffrent. L’enquête nationale australienne sur la santé mentale et le bien-être des adultes a, quant à elle, été prévue pour permettre d’évaluer les troubles concurrents et la co-morbidité (définie par la présence de troubles mentaux et d’affection physique).

Cependant, contrairement à l’enquête australienne, l’ESCC a permis de recueillir des données sur le jeu excessif et le jeu pathologique.224 En 2002, on estimait que quelque 1,2 million de Canadiens (soit 5 p. 100 de la population adulte) étaient des joueurs excessifs ou risquaient de le devenir (voir le graphique 5.1) : 700 000 courraient un faible risque (2,8 p. 100), 370 000 environ courraient un risque modéré (1,5 p. 100) et 120 000 étaient déjà des joueurs excessifs (0,5 p. 100). Les

hommes (8 p. 100) étaient nettement plus susceptibles que les femmes (5 p. 100) d’être à risque ou de devenir des joueurs excessifs. Les joueurs à risque et les joueurs excessifs étaient, en moyenne, plus jeunes que les joueurs non excessifs (40 ans pour les premiers et 45 pour les seconds) et moins instruits (8 p. 100 par rapport à 5 p. 100).

223 L’enquête nationale australienne sur la santé mentale et le bien-être a porté sur les troubles anxieux suivants : trouble panique, agoraphobie, phobie sociale, trouble de l’anxiété généralisée, trouble obsessif-compulsif et syndrome de stress post-traumatique. Elle a aussi porté sur les troubles affectifs suivants : dépression, dysthymie, manie, hypomanie et trouble bipolaire. De plus, cette enquête s’est penchée sur les troubles de consommation d’alcool et sur ceux liés à la consommation de drogues, tant pour ce qui est de la nocivité que de la dépendance. Pour plus d’informations à ce sujet, consulter le site Internet du Bureau australien de la statistique, à l’adresse :

(http://www.abs.gov.au/Ausstats/abs@.nsf/0/3F8A5DFCBECAD9C0CA2568A900139380?Open).

224 Les données sur les jeux de hasard sont analysées en détail par Katherine Marshall et Harold Wynne dans « Contre vents et marées », L’emploi et le revenu en perspective, Statistique Canada, no 75-001-XIE au catalogue, vol. 4, no 12, décembre 2003, p. 5-13 (http://www.statcan.ca/).

Les jeux de hasard s’accompagnent inévita-blement d’un problème de jeu excessif.

[Katherine Marshall et Harold Wynne, « Contre vents et marées », p. 5.]

93 Aperçu des politiques et programmes Il est intéressant de noter que l’enquête en question fait ressortir l’existence d’un lien entre le jeu pathologique, la maladie mentale et la consommation de drogues. Ainsi, 42 p. 100 des joueurs excessifs disent avoir connu des niveaux de stress élevés ou extrêmes durant leur vie, 25 p. 100 d’entre eux ont déclaré avoir eu une dépression clinique majeure et 15 p. 100 se sont dit dépendants à l’alcool. Le sondage a aussi permis de constater que 18 p. 100 des joueurs excessifs ont envisagé de se suicider dans les 12 mois précédents.

Les taux de prévalence sur une vie, dans le cas des maladies mentales et des troubles liés à la consommation de substances psychoactives au Canada, sont fondés sur des études épidémiologiques. Selon les données recueillies par Paula Stewart et ses collègues (octobre 2002), près d’un Canadien adulte sur cinq (21 p. 100, soit 4,5 millions de personnes) souffrira de maladie mentale à un moment ou un autre de sa vie.225 Le graphique 5.2, qui illustre la prévalence sur une vie des maladies mentales au sein de la population canadienne adulte, est dérivée d’étudies épidémiologiques.

225 Paula Stewart et al., Rapport sur les maladies mentales au Canada, publié par Santé Canada, octobre 2002.

GRAPHIQUE 5.1

COMPORTEMENTS ASSOCIÉS AUX JEUX DE HASARD AU CANADA, 2002

Katherine Marshall et Harold Wynne, « Contre vents et marées », L’emploi et le revenu en perspective, Statistique Canada, n° 75-001-XIF au catalogue, vol. 4, no 12, décembre 2003.

Non-joueurs 24,4 % Sans problème

71,0 %

À faible risque 2,8 %

À risque modéré 1.5 % Joueurs excessifs

0,5 % Pourcentage de la population adulte

Aperçu des politiques et programmes 94

Comme on peut le voir, les troubles anxieux et les troubles de l’humeur sont les maladies mentales les plus répandues parmi la population canadienne adulte, puisqu’elles concernent respectivement 12 p. 100 et 9 p. 100 de cette population. La schizophrénie touche 1 p. 100 environ de la population canadienne. La démence associée à la maladie d’Alzheimer et les troubles organiques du cerveau, résultats de pathologies ou de lésions cervicales (comme l’encéphalopathie au VIH-1, la démence complexe et la démence vasculaire), touchent aussi 1 p. 100 environ des adultes canadiens. Au cours de leur vie, entre 6 p. 100 et 9 p. 100 des adultes canadiens souffriront de troubles de la personnalité.

On retrouve des taux de prévalence semblables ailleurs dans le monde. Pour ce qui est de la prévalence ponctuelle, dans son rapport de 2001, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) signale que les troubles mentaux et la toxicomanie touchent environ 10 p. 100 des adultes à un moment donné ou à un autre de leur vie, soit quelque 450 millions de personnes sur la planète.226 Pour ce qui est de la prévalence sur une vie, l’OMS indique que plus de 25 p. 100 de la population mondiale vient à souffrir un jour ou l’autre d’au moins une maladie mentale.227 L’OMS estime aussi que, dans une famille sur quatre dans le monde, une personne au moins est atteinte d’une maladie mentale ou souffre de toxicomanie.228

S’agissant des taux de prévalence sur une année, le World Mental Health Survey Consortium de l’OMS a révélé que les troubles mentaux sont fortement prévalents dans les pays développés et les pays en développement, bien qu’il existe d’importants écarts d’un pays à l’autre, cette prévalence étant particulièrement faible en Asie. Les troubles de l’anxiété constituent les maladies mentales les plus courantes devant les troubles de l’humeur. La plupart de ces troubles sont qualifiés de « légers » selon un classement par degré de gravité, ceux considérés

226 Organisation mondiale de la santé, La santé mentale : Nouvelle conception, nouveaux espoirs, 2001, p. 23.

227 Ibid.

228 OMS (2001), p. 24.

GRAPHIQUE 5.2

LA MALADIE MENTALE AU CANADA : PRÉVALENCE SUR UNE VIE CHEZ LES ADULTES

Remarque : Il se peut que le total des proportions ne donne pas 100 p. 100, étant donné que certaines personnes peuvent présenter des symptômes dans plus d'une catégorie. Graphique fondé sur les données founies Paula Stewart et al, Rapport sur

les maladies mentales au Canada,octobre 2002.

Asymtomatiques (79 %)

Troubles organiques du cerveau (1 %)

Troubles anxieux (12 %)

Schizophrénie (1 %)

Troubles de l'humeur (9 %)

Troubles de la personnalité (6 %)

95 Aperçu des politiques et programmes comme « graves » ou « modérés » étant moins nombreux, bien qu’ils soient souvent associés à un empêchement majeur à effectuer des activités routinières.229

5.1.2 Les enfants et les adolescents (de 0 à 19 ans)

S’appuyant sur différentes études épidémiologiques, Charlotte Waddell et Cody Shepherd (octobre 2002) ont estimé les taux de prévalence généraux et les taux propres à certains troubles mentaux chez les enfants et les adolescents en Colombie-Britannique. Le tableau 5.2 présente ces taux qui permettent de se faire une idée du nombre d’enfants et d’adolescents canadiens qui pourraient souffrir de troubles mentaux.

La prévalence ponctuelle des maladies mentales chez les enfants et les adolescents canadiens est d’environ 15 p. 100. Autrement dit, 1,2 million d’enfants et d’adolescents environ souffrent de maladie mentale ou sont atteints de toxicomanie à un degré de gravité suffisant pour occasionner chez eux une détresse importante et les empêcher de fonctionner. Les affections les plus courantes sont l’anxiété (6,5 p. 100), les troubles des conduites (3,3 p.

100), les déficit de l’attention (3,3 p. 100), la dépression (2,1 p. 100) et les troubles liés à la consommation de substances psychoactives (0,8 p. 100).

TABLEAU 5.2

PRÉVALENCE DES TROUBLES MENTAUX CHEZ LES ENFANTS ET LES

Documents relatifs