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Le lecteur en difficulté se caractérise, selon Nicole van Grunderbeek, par son manque de clarté cognitive, sa tendance à n’utiliser qu’une stratégie en situation de lecture, sa rigidité et sa dépendance à L’égard de l’enseignement »2

Premier profil : axé uniquement sur le code

Le lecteur de ce profil est centré exclusivement sur le déchiffrage du code des mots proposés dans l’énoncé écrit en négligeant la construction de son sens. Qualifié par les spécialistes dans l’apprentissage de la lecture comme un « phénicien » ou « perroquet », ce lecteur se contente seulement de la mémorisation et la répétition des mots sans comprendre. Pour cela, il rencontre de nombreuses difficultés soit en lecture orale où il déchiffre lentement certaines lettres en les inversant ; soit en lecture silencieuse où il n’arrive pas à dégager le sens du message qui lui a été proposé. .

Deuxième profil : axé uniquement sur le sens

A l’opposé du précédent, ce type de lecteur se focalise sur la recherche du sens de l’énoncé proposé à partir de la compréhension de quelques mots en se basant sur ses connaissances antérieures ainsi que le contexte en marginalisant la lecture effective de ce qui

1 Former des enfants lecteurs, tome 1. Groupe ECOUEN 2

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est écrit et se contenter de deviner des mots de sens identique ou proche. Ce profil manifeste des difficultés de combinaison grapho-phonétique

Troisième profil : axé sur la reconnaissance lexicale

En lisant un énoncé écrit, ce profil essaye de repérer les mots qui lui sont familiers en sautant les autres. Dans son acte de lecture, il s’appuie souvent sur la reconnaissance immédiate des mots en ignorant la signification. Ses erreurs sont généralement sous forme de confusion des mots qui se ressemblent graphiquement.

Quatrième profil : axé en priorité sur le code

Pour ce quatrième profil, le déchiffrage est une base sur laquelle il s’appuie pour découvrir la première syllabe d’un mot et deviner le reste par la suite. Pour ce faire, qu’il met en œuvre deux stratégies : la première grapho-phoétique qui lui permet de découvrir le début d’un mot et la seconde de devinette sans tenir compte du contexte et de la syntaxe du texte proposé.

Cinquième profil : axé soit sur le code soit sur le sens

Ce lecteur dispose de plusieurs stratégies relatives au code et au sens dont il se sert afin de reconnaitre un mot. Toutefois, il est incapable d’employer ses stratégies simultanément ce qui influence négativement sur son apprentissage de la lecture.

A l’issue de ce développement, nous constatons que le code et la compréhension du sens représente de réelles difficultés pour l’apprentissage adéquat de la lecture, ils s’avèrent comme deux faces d’une seule médaille. L’un ne suffit pas sans l’autre pour réussir l’activité de lecture.

Après ces mises en points relatifs à la notion de lecture, nous tentons, de présenter dans ce qui suit l’une des quatre habiletés langagières à développer et à maitriser (avec la compréhension orale, la production orale et la production écrite) quand on veut pratiquer une langue.

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III.5.2La compréhension écrite :

Savoir lire et comprendre un support écrit constitue un objectif fondamental dans l’enseignement du FLE. Avant que l’apprenant passe à la phase de production écrite, tout d’abord il doit acquérir une compétence de compréhension écrite qui vise à développer chez lui des stratégies de lecture premièrement et de construction progressive du sens d’un texte deuxièmement afin de former des apprenants autonomes au moment de l’analyse interprétative du texte et même à l’extérieur c’est-à-dire dans leur vie quotidienne.

Selon Blanc : « La compréhension d’un texte écrit est le fait d’élaborer une représentation signifiante de la situation exposée ». 1

JEAN PIERRE CUQ, quant à lui, définit la compréhension en lecture comme :

« L’aptitude résultant de la mise en oeuvre de processus cognitifs, qui permet à l’apprenant d’accéder au sens d’un texte qu’il écoute (compréhension orale) ou lit (compréhension écrite)»

Dans le même cadre REUTER.Y affirme que :

«La compréhension du texte en tant qu’activité constructive du lecteur est précédée d’une évaluation cognitive des coachant et leurs connaissances, intérêts et attitudes, ainsi que dans la situation ou cet acte de communication a lieu.» Aussi COSTE. D la définit :

«Une opération mentale, résultat du décodage d’un message qui permet à un lecteur (compréhension écrite) ou un auditeur (compréhension orale) de saisir la signification que recouvrent les signifiants écrits ou sonores, c’est une opération de réception des messages.»

Dans la même sujet, Denhiere et Legros pensent que :

« La signification ne réside pas dans le texte, elle est dans la tête des individus. »2

Nous constatons, d’abord, de cette variété de données théoriques traitant la notion de la compréhension écrite que, cette faculté d’apprentissage représente un sujet intéressant pour plusieurs chercheurs du champ didactique du fait de son importance dans l’action pédagogique. En plus, nous comprenons que la signification du texte est le résultat d’une

1 Blanc, N, Lecture et habiletés de compréhension chez l’enfant (DUNOD), 2009.

2 Denhiere, G. et Legros, D, Comprendre un texte. Revue Française de Pédagogie, 65 (1), 1983, p.p.19–29.

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représentation mentale cohérente formée par le lecteur à partir de son vécu personnel, ses croyances et ses expériences précédentes.

Certes, lire et comprendre sont deux tâches difficiles mais des efforts doivent être mis en œuvre par l’enseignant et l’apprenant pour arriver au stade d’une compréhension écrite adéquate.

Le tableau récapitulatif, ci-dessus, comprend le rôle de chacun des acteurs pédagogiques dans la démarche de lecture-compréhension écrite.

Rôle de l’enseignant Rôle de l’apprenant

 Guider les apprenants dans leur appropriation de la situation problème et dans leur construction du sens ;

 Proposer des outils de travail et des indications méthodologiques ;

 Stimuler et encadrer les débats ;

 Donner des informations et fournir des ressources ;

 Proposer des tâches bien définies afin de faciliter la compréhension du texte  Répondre à certaines questions par

d’autres questions pour inciter les apprenants à construire leur propre savoir ;

 Veiller à ce que les apprenants ne puissent pas contourner l’obstacle par des stratégies d’évitements.

 Participer autant qu’auditeur actif et autonome dans l’élaboration d’une ou des représentations de la classe ;

 Identifier les problèmes et émettre des hypothèses de sens ;

 Remettre en cause des représentants ;  S’impliquer pleinement dans les tâches

d’apprentissage proposées ;

 Résoudre efficacement les situations problèmes présentées en faisant recours aux connaissances antérieures;

 Se rendre compte de l’évolution de ses

représentations [Une sorte

d’autoévaluation] ;

Tableau 3 : Les rôles de l’enseignant et de l’apprenant dans la compréhension écrite

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Afin de récapituler ce que nous avons avancé à propos la compréhension en lecture, nous reprenons ce schéma du modèle contemporain de Jacelyne Giasson qui souligne que :

« Le lecteur crée le sens du texte en se servant à la fois du texte, de ses propres connaissances et de son intention de lecture »1

Elle ajoute aussi :

«La compréhension résulte de l’interaction entre le lecteur, le texte et le contexte (…). Pour favoriser la compréhension, il faut s’assurer que les trois variables sont adéquatement agencées. .

Le lecteur possède t-il les connaissances nécessaires pour comprendre le texte ? Le texte présenté est-il adapté au niveau d’habileté du lecteur ?

Le contexte psychologique, social ou physique favorise t-il la compréhension2?»

Figure 2 : Modèle contemporain de compréhension en lecture de J. Giasson ( 2007)

Nous comprenons de ces deux citations et cette schématisation de Giasson qu’il faut l’unification de trois conditions nécessaires pour éviter les difficultés de compréhension, à savoir : le lecteur, le texte et le contexte psychologique, social ou physique.