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Tableau 2 : Principales caractéristiques des trois approches employées dans notre travail.

III. 5.1.2.4 Place de la lecture dans l’approche communicative :

C’est une approche didactique récente, apparue au milieu des années 70. Selon elle, l’enseignement / apprentissage d’une langue étrangère a pour objectif primordial l’installation d’une compétence communicative chez l’apprenant en lui proposant des situations d’apprentissage favorisant son interaction avec ses pairs et son enseignant. Contrairement aux postulats de l’approche traditionnelle, cette nouvelle perspective recentre l’enseignement de la langue sur le développement de la capacité communicative de l’apprenant en se référant aussi bien au système linguistique qu’aux normes sociales et culturelles.

Par le biais de la mise en œuvre des éléments de type linguistique, textuel et référentiel, la lecture occupe une place réhabilitée dans cette optique qui l’inscrite dans un processus de communication. Nous pouvons dire, à ce niveau, que la lecture constitue un instrument d’apprentissage de la langue parlée, par rapport aux différentes expressions stylistiques que l’apprenant peut acquérir.

Après avoir décrit de manière précise et selon un ordre chronologique, la place accordée à l’activité de lecture dans la didactique du FLE, à travers les différentes approches didactiques ; nous allons nous pencher maintenant sur les objectifs de la lecture

III.5.1.3 Les objectifs de la lecture :

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En effet, les objectifs généraux de l’activité de lecture se divisent en deux catégories : internes et externes. Pour la première catégorie, elle est déterminée par le genre du support écrit proposé par l’enseignant par exemple les objectifs d’un texte littéraire se diffèrent bien évidemment de ceux d’un texte scientifique. La deuxième, est établie en fonction du vécu et des représentations personnelles du lecteur, en dehors du texte proposé.

Quant aux objectifs spécifiques de l’apprentissage de la lecture, nous citons :

 Connaître le système graphique de langue en question : il s’agit de maîtriser la correspondance graphie /phonie régulière et irrégulière voire les mécanismes de base de la lecture orale ainsi que découvrir les graphèmes complexes de la langue.

 Construire le sens d’un message écrit par le biais de :

 la formulation des hypothèses de sens à partir des éléments externes et internes ;

 l’enrichissement de la langue des apprenants par de nouvelles structures lexicales et syntaxiques ;

 l’élaboration d’une distinction entre les unités du texte [idées principales- idées secondaires].

 Former un lecteur autonome : l’apprenant n’acquiert cette compétence que s’il est mis dans des situations d’apprentissage favorisant le travail individuel où il peut s’impliquer pleinement, en lui demandant par exemple de faire une lecture silencieuse avec une prise de note afin de dégager les informations essentielles véhiculées par le texte ou encore en lui donnant la tâche d’identification des types textuels, etc.

III.5.1.4 Les modèles de la lecture :

Les années 60-70 étaient fructueuses pour la lecture car de nombreuses recherches ont été effectuées à son égard. Les moult études effectuées ont abouties à l’identification des différents facteurs de l’acte de lecture ainsi que l’élaboration de plusieurs modèles théoriques de la lecture. Nous développons, ci-après, d’une manière approfondie, trois types de modèles :

1. Le modèle du haut vers le bas :

Ce modèle est centré sur la construction du sens du texte. Cette dernière commence dès les hypothèses de sens émises suite à une pré-lecture. En effet, la formulation des hypothèses est relative aux connaissances antérieures du lecteur ainsi qu’aux indices paratextuels et textuels du support proposé. Après cette première étape d’anticipation de la part du lecteur, vient une deuxième étape de lecture silencieuse dédiée à la vérification et à la confirmation des hypothèses émises préalablement. Comme l’affirme Goodman : « La lecture est un jeu

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d’essais et d’erreurs où le lecteur choisit dans les signes graphiques les indices les plus productifs, anticipe la suite du texte, vérifie ses hypothèses …".1

2. Le modèle du bas vers le haut :

Contrairement au précédent, ce modèle postule que la construction du sens d’un texte s’effectue à partir de l’encodage d’unités de base. Autrement dit, le lecteur doit passer par une étape d’identification des lettres, des syllabes, des mots, des phrases avant d’aboutir à une lecture correcte du texte. De ce fait, la compréhension du sens est mise au second plan par rapport au déchiffrage technique. Afin de mettre en œuvre ses postulats, ce modèle repose sur les méthodes synthétiques et syllabiques qui sont fondées sur les principes suivants2 :

 La langue écrite est une simple retranscription de l’oral ; L’élément simple de la langue est la lettre : on part du simple pour aller vers le complexe : principe du b-a / ba, il faut d’abord apprendre à déchiffrer associer les lettres entre elles pour former des syllabes puis des mots, on peut ensuite lire « couramment ».

 La compréhension passe par la lecture à voix haute et la répétition pour créer des automatismes.

 On ne se soucie pas de présenter de vrais textes aux lecteurs débutants, il faut que les textes contiennent les graphèmes à étudier. Les lecteurs novices sont souvent invités à lire des lettres et des syllabes isolées, de même que des mots et des phrases sans établir aucun lien entre eux.

 On ne propose pas de but de lecture à l’élève, la lecture n’y est pas une lecture fonctionnelle.

3. Le modèle interactif :

Ce troisième modèle englobe en quelque sorte les postulats des deux types présentés au- dessus en mettant en évidence l’interaction lecteur-texte. Selon cette perception, la construction du sens d’un texte se base aussi bien sur les connaissances antérieures du lecteur

1

Goodman, 1985. Cité par Joëlle Lucas, « LES MODELES DE LECTURE : HISTORIQUES DES

METHODES » Repéré à : https://enep.ddec.nc/spip.php?article10 (Consulté le 10/03/2020)

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que sur les informations véhiculées par le texte support. D’après Giasson et Thériault les modèles interactifs :

« décrivent la lecture comme un processus de synthèse de l’information fournie simultanément à travers différents niveaux d’analyse (orthographique, syntaxique, sémantique) »1

Nous comprenons de cette citation que plusieurs stratégies sont mises en jeu pour effectuer l’acte de lecture. Etant donné que ce type de modèle réunit les deux types cités précédemment, la compréhension du texte se fait soit d’une manière ascendante lorsque l’information contextuelle n’est pas suffisante ou d’une façon descendante lorsque le contexte permet l’anticipation du lecteur. De ce fait, nous pouvons dire que pour lire et comprendre adéquatement un texte dans le cadre de ce modèle interactif, le lecteur doit mobiliser ses compétences précédentes en relation avec les renseignements données par le texte.

III.5.1.5 Le processus de la lecture :

Tout acte pédagogique nécessite la mise en œuvre d’un processus cohérent sur le plan chronologique et scientifique afin d’atteindre les finalités souhaitées. Pour le processus de la lecture, nous présentons dans ce qui suit les principales compétences à mobiliser pour apprendre à lire ainsi que les difficultés d’apprentissage relatives à cet acte.

1. Les compétences fondamentales pour apprendre à lire :

En effet, trois principales compétences doivent être développées simultanément pour assurer une maitrise adéquate et réussie des techniques de lecture.