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3. CADRE THÉORIQUE

4.3 Procédures de recrutement

Étant donné que le récit numérique en intervention en est à ses premiers balbutiements au Québec, le recrutement des participants n’a pas été aisé au départ. Il avait été prévu initialement de faire une dizaine d’entrevues, mais cette difficulté, associée à nos propres contraintes d’étudiante travaillant à temps plein, nous a obligée à revoir la taille de l’échantillon, qui a finalement été de huit intervenants. Certains informateurs-clés ont été identifiés au début de la recherche. Puis, la technique boule-de-neige a été utilisée pour le recrutement des autres participants à la recherche. Ainsi, les premiers informateurs identifiés nous ont mis en contact avec d’autres intervenants utilisant des outils numériques dans leur pratique.

Un premier entretien d’ordre exploratoire — non inclus dans l’analyse — a été fait avec la coordonnatrice du projet Histoires de vie Montréal qui se réalise à l’Université Concordia. Ce projet s’intéresse aux « histoires de vie des Montréalais déplacés par la guerre, le génocide et

autres violations aux droits de la personne. [Ce projet], axé sur l’histoire orale, étudie l’expérience et le souvenir de violences de masse et de déplacements »6. Des entrevues filmées sont réalisées avec des gens ayant une expérience de réfugié et ces entrevues peuvent, par la suite, donner lieu à des récits numériques. La coordonnatrice nous a expliqué en quoi consistait ce projet, quels étaient ses objectifs et comment il s’était déroulé. Considérant que cette entrevue avait comme objectif de nous préparer à la cueillette des données, aucune grille d’entrevue n’a été utilisée à ce moment-là et l’entretien n’a pas été enregistré. Dans ce

6 Définition du projet telle qu’elle se retrouve sur le site Web : http://histoiresdeviemontreal.ca/fr/home-

contexte, nous ne l’avons pas considéré dans nos données à analyser. Cependant, nous en faisons mention en raison des pistes que cette rencontre nous a données pour bâtir notre grille d’entrevue. La coordonnatrice de ce projet nous a aussi fourni les coordonnées électroniques de deux intervenantes que nous avons par la suite contactées et interviewées pour notre recherche.

L’une d’entre elles, Christine7, a répondu rapidement à notre demande par courriel et nous nous sommes rencontrées pour l’entrevue. Celle-ci a une expérience de plus de quinze ans avec les projets participatifs utilisant différents outils visuels. Bien que notre entretien ait surtout porté sur le projet auquel elle a participé et qui est associé à Histoires de vie Montréal, il n’en demeure pas moins que cette longue expérience avec ce type de projet lui permettait de faire des liens avec d’autres expériences du même genre. L’autre intervenante qui nous avait été recommandée, Justine, a été plus difficile à rencontrer. Nous avons profité d’un lancement de livre auquel nous avions été conviée par Christine, et auquel Justine allait participer, pour créer un contact et ainsi convenir d’un moment pour se rencontrer. Justine a participé au projet

Histoires de vie Montréal à titre de caméraman et d’intervieweuse. Lors de ce lancement de

livre, nous avons constaté que plusieurs personnes présentes auraient pu être des informateurs fort pertinents pour notre recherche. Cependant, comme dit précédemment, considérant qu’il s’agit d’une recherche de maîtrise et que nous travaillons à temps plein, nous avons dû nous restreindre. Nous étions par ailleurs déjà avancée dans la collecte de données. D’autres entrevues auraient donc alourdi considérablement le travail d’analyse.

Pour ce qui est des autres entrevues, un collègue, Henri, avec qui nous avions réalisé un projet de récit numérique sur le thème du tremblement de terre en Haïti, a été rencontré. Celui- ci en était à sa première expérience avec ce type de projet. Le projet Wapikoni Mobile, un projet artistique qui permet à de jeunes autochtones de réaliser des films portant sur leur réalité, avait lui aussi été visé pour notre recherche. Un courriel avait été envoyé à l’organisme et nous avons aussi fait un suivi téléphonique. L’adjointe administrative a lancé une invitation par courriel à tous les intervenants du projet et l’une d’elles, Myriam, nous a contactée. Nous

7 Dans le souci de protéger l’anonymat, tous les noms utilisés sont des pseudonymes pour désigner les informateurs et informatrices de notre recherche.

avons donc pu réaliser une entrevue avec elle. Myriam a été impliquée à titre d’intervenante sociale pendant trois ans dans les projets du Wapikoni Mobile. C’est d’ailleurs celle-ci qui nous a parlé d’un projet d’intérêt pour notre recherche, Télé sans frontière, et qui a suggéré de nous mettre en rapport avec quelqu’un qui y travaille. Un appel a été fait à cet organisme et on nous a recommandée à une intervenante, Sophie, avec qui une entrevue a été réalisée dans les bureaux de l’organisme. Ayant des études en production télévisuelle, Sophie a aussi plus de cinq ans d’expérience comme intervenante dans cet organisme. Bien que ce projet nous semblait un peu plus éloigné du récit numérique comme tel, nous avons tout de même décidé de l’inclure à notre recherche parce qu’il était possible d’établir certains liens.

Une autre intervenante, Louise, référée par notre directrice de recherche, a également été ciblée en raison de son expérience dans un projet de production de récits numériques avec les habitants d’un HLM à Montréal. Nous l’avons contactée par courriel. Louise a fait des études en communication et a travaillé dans ce domaine pendant plusieurs années avant d’être impliquée pendant trois ans dans le projet de récits numériques avec les gens d’un HLM. Enfin, nous avons rencontré deux intervenantes ayant réalisé des récits audio avec des jeunes ayant vécu des expériences d’exclusion, comme l’intimidation ou le racisme par exemple. Un contact téléphonique a été fait et nous avons par la suite convenu d’un moment où nous pourrions nous rencontrer à l’organisme. À la base, nous pensions faire une entrevue avec l’une d’elles seulement, Andrée, mais finalement une autre intervenante de l’organisme,

Karine, s’est également jointe à nous. Ces deux intervenantes ont été enseignantes avant de

travailler dans le milieu de l’éducation populaire.