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B.2 Les diff´erentes approches

B.3.2 Probl`eme stationnaire

En examinant la forme du mod`ele BGK, celui-ci est un mod`ele parfait des termes de sources de collision habituels, puisque la fdv tend vers la maxwellienne d’´equilibre.

Bien sˆur, le probl`eme stationnaire des atmosph`eres stellaires n’a d’int´erˆet que si les particules sont soumises `a la fois aux collisions ´elastiques et aux collisions in´elastiques, dans le cas o`u le membre de gauche de l’´equation cin´etique est nul (pas de convection et champ de force ext´erieur nul). Dans notre cas, nous ne pouvons d´eterminer la fr´equence de collision du mod`ele que par ressemblance math´ematique de la forme FPL et la forme BGK. Une autre possibilit´e de trouver cette fr´equence tient en la constatation suivante : le probl`eme stationnaire n’est finalement que le probl`eme temporel pris `a partir d’un temps suffisamment long pour que la fdv ´evolue assez lentement dans le temps pour n´egliger la d´eriv´ee de la fdv par rapport au temps dans l’´equation cin´etique. Cette ´evolution lente dans le temps est difficile `a quantifier, car on ne connaˆıt pas la d´eriv´ee temporelle de la fdv, mais tout ceci est ´equivalent au fait que la fdv soit assez proche de la fdv d’´equilibre. En effet, ´etant donn´e le th´eor`eme H d’´evolution irr´eversible dans le temps vers l’´equilibre, si la fdv est proche de l’´equilibre, son ´evolution dans le temps vers cet ´equilibre sera lent. On arrˆete alors l’´evolution dans le temps `a partir d’un temps τ , et le probl`eme stationnaire permet d’´ecrire que la fdv, pour des temps sup´erieurs `a τ , est la fdv d’´equilibre. Dans les 2 cas, l’´etude des fr´equences de collision men´ee `a la section B.4 conclut au mˆeme choix de la fr´equence de collision, ´etude bas´ee sur le probl`eme temporel mais qui s’adapte ainsi au probl`eme stationnaire.

Toute la difficult´e du probl`eme stationnaire est de d´eterminer ce temps τ . Notre premier crit`ere, pour que le mod`ele BGK soit valable dans le probl`eme stationnaire, va ˆetre de d´efinir τ comme un temps de relaxation global, pour lequel f (v, t) a approch´e f0(v) `a la pr´ecision ε que l’on d´esire, et pour tout le domaine Ω des vitesses utilis´ees dans le calcul num´erique. Autrement dit,

∀ v ∈ Ω, |g(v, τ)| ≤ ε . (B.87)

L’estimation de ce temps τ se fait en trois ´etapes : – d´efinir la pr´ecision ε,

– d´efinir le domaine des vitesses Ω,

– d´efinir f (v, 0) si on utilise la formule (B.97) pour d´eterminer la fr´equence de collision ν(v), parce que g(v, t) en d´epend.

La pr´ecision ε va d´ependre de la pr´ecision demand´ee pour la d´etermination de la fdv. On peut estimer grosso-modo que si fBGK(v) est la solution approch´ee de f (v), alors ¯¯fBGK(v) − f(v)¯¯ ≤ ε f (v). Le domaine des vitesses Ω d´epend lui aussi de la pr´ecision du calcul. Analytiquement, on a des int´egrales sur les vitesses de 0 `a +∞ . Num´eriquement, la borne sup´erieure ne peut plus ˆetre +∞, mais v∞. Alors Ω = [0, v∞]. Pour d´eterminer cette borne sup´erieure, on peut par exemple exiger que l’erreur commise sur la valeur de l’int´egrale soit inf´erieure `a ε. Pour illustrer cela, prenons l’exemple d’une int´egrale sur une fdv maxwellienne de vitesse la plus probable ¯v. Alors l’erreur commise, en unit´es r´eduites z= v/¯v, est E(z) = 1 −erf(z∞). Nous avons calcul´e dans la table (Tab. B.2) quelques valeurs de cette erreur.

Nous travaillerons avec z≤ 10 (le seuil in´elastique pour une atmosph`ere `a 10000 K vaut z ∼ 3.7). Alors la pr´ecision demand´ee sur les int´egrales ne sera vraissemblablement pas une contrainte. Dans un probl`eme stationnaire, on ne connaˆıt pas du tout l’´etat initial. Pour une atmosph`ere, d´ej`a en ´equilibre, ce peut ˆetre un jet de particules qui va perturber notre milieu et le faire ´evoluer. Si on ne connaˆıt pas la forme de cette perturbation, on ne peut rien dire. C’est pourquoi nous avons essay´e de d´eterminer une fr´equence de collision universelle. Surpassant cette difficult´e, nous nous placerons dans le cas optimiste g(v, 0) = 1.

z E(z) = 1 − erf(z)

1 0.16

2 4.7 × 10−3 5 1.5 × 10−12 10 2.1 × 10−45

Tab.B.2 – Estimation de l’erreur relative faite sur les moments d’une fdv maxwellienne, lorsque l’int´egrale porte sur un domaine num´erique fini [0, z].

Nous pouvons maintenant essayer de donner une valeur `a ce temps τ . Comme notre fr´equence d´ecroˆıt rapidement avec la vitesse (ν(z) ∝ 1/z3), nous sommes sˆurs que si τ ≥ 1/ν

ε(z∞), alors le crit`ere (Eq. B.87) sera respect´e. Alors τ = tε(1) z3 . Pour la pr´ecision ε = 10−2, nous avions trouv´e tε(1) ∼ 10−6s, et en choisissant z∞ = 10, on obtient τ ∼ 10−3s. Ce temps τ est n´egligeable par rapport `a tout temps d’´evolution macroscopique dans une atmosph`ere stellaire, alors on pourra toujours traiter le probl`eme stationnaire dans une atmosph`ere stellaire.

On remarquera qu’il sera possible de substantiellement am´eliorer la d´etermination de l’erreur maximale commise sur la conservation des invariants car, en ce temps τ , ∀v ∈ Ω, exp[−ν(v)τ] ≤ ε, expression `a utiliser dans (B.53) pour avoir une nouvelle erreur A0

n = ε An, d’apr`es la d´efinition (B.56).

Nous avons calcul´e le temps τ `a l’aide de consid´erations uniquement bas´ees sur les collisions ´elastiques. Le probl`eme cin´etique qu’on se pose inclut des effets in´elastiques, ce qui a pour cons´e- quences que :

– le temps τ doit ˆetre calcul´e en tenant compte de toutes les termes de l’´equation cin´etique. Ce qui a ´et´e fait pour les collisions ´elastiques pourrait ˆetre g´en´eralis´e aux collisions in´elastiques, i.e. construire un mod`ele BGK pour chaque terme. Mˆeme si cela ´etait possible, les ´etudes manquent `a ce sujet pour pouvoir chiffrer leur contribution. En pratique, nous sommes inca- pables de d´eterminer quantitativement un temps de stationnarit´e cin´etique pour le probl`eme in´elastique que trait´e. Les ´etudes qui ont ´et´e faites portent sur la r´esolution des ´equations de transport temporelles pour un ensemble de moments de la fdv. On peut en d´eduire des temps de relaxation. Ces temps sont tr`es souvent n´egligeable par rapport aux temps macroscopiques caract´eristiques, validant l’approche stationnaire comme ´etant toujours valable, qu’elle soit hydrodynamique ou cin´etique.

– Mˆeme si τ pouvait ˆetre d´etermin´e, et qu’il soit possible de traiter le probl`eme cin´etique stationnaire, on sait, et c’est ce qu’on cherche, que les termes in´elastiques vont induire de forts ´ecarts `a l’ETL. Alors, pour certains domaines de vitesses de Ω , la condition (B.87) de validit´e du mod`ele BGK pour le terme de collisions ´elastiques, ne sera pas r´ealis´ee, et on ne peut plus rien dire sur l’´ecart num´erique entre le terme de source FPL et le terme de source BGK. Comme le probl`eme pos´e est non-lin´eaire, la cons´equence pourrait ˆetre grave sur la d´etermination de la fdv : la fdv issue du mod`ele BGK pourrait ˆetre tr`es diff´erente de celle correspondant au probl`eme physique pos´e, issu de termes de source de FPL ou de Boltzmann. – Un autre probl`eme vient de la d´etermination des param`etres du mod`ele BGK. Comme on ne connaˆıt pas la fdv initiale (`a temps nul), on ne connaˆıt pas les param`etres de la maxwellienne du mod`ele. Avec les collisions in´elastiques, la densit´e et la temp´erature de la fdv vont changer, mais les param`etres de la maxwellienne vont-ils changer ? Pour r´epondre `a cela, il suffit de regarder l’´equation cin´etique FPL `a un temps quelconque t. En laissant ´evoluer la fdv dans le temps sous le seul effet des collisions ´elastiques, elle va ´evoluer vers une maxwellienne de param`etres ceux de la fdv au temps t. Dans le probl`eme temporel complet (´elastique et in´elastique), la maxwellienne d’´equilibre du probl`eme ´elastique a donc ses param`etres qui varient avec le temps. Cette caract´eristique reste vraie dans le probl`eme stationnaire. La fdv initiale est fn, la fdv r´esultat de l’it´er´e n du probl`eme coupl´e. C’est elle qu’on va utiliser pour calculer la maxwellienne du mod`ele BGK pour l’it´er´e n + 1. Seulement, la fdv r´esultant de cet it´er´e ne va pas avoir la mˆeme densit´e et mˆeme temp´erature que celles de la maxwellienne du mod`ele. Si l’´ecart est important, cela pourrait poser un probl`eme de convergence : elle pourrait ˆetre ralentie. Il faut alors it´erer la r´esolution de l’´equation cin´etique, en changeant `a chaque it´er´e les param`etres de la maxwellienne. Quoi qu’il en soit, on peut se demander si la convergence d’une ´equation qui change de forme entre deux it´er´es est bien ´etablie. Avec le terme FPL ou Boltzmann, la forme reste la mˆeme. Pour le probl`eme du transport, cela

B.3. ´ETUDE SUR LA VALIDIT ´E DU MOD `ELE BGK 167

pourrait avoir une influence sur la validit´e du mod`ele BGK, si l’´ecart `a l’ETL s’´etendait sur un grand domaine de vitesses.

B.3.3

Conclusion

Nous avons vu que le mod`ele BGK, adapt´e au probl`eme des atmosph`eres stellaires que nous nous posons (mod´elisation de la fdv des ´electrons tronqu´ee dans la queue), respectait les 3 crit`eres fix´es en introduction de cette section B.3. La conservation des invariants collisionnels est typiquement inf´erieure `a 1%, ce qui est acceptable pour les calculs de notre mod`ele d’atmosph`ere.

Bien que nos atmosph`eres stellaires soient stationnaires, nous avons men´e une ´etude d´etaill´ee du probl`eme temporel, c’est `a dire l’´evolution dans le temps de la fdv avec collisions ´elastiques seulement, en comparant les r´esultats obtenus avec un terme de source FPL [68, 88], avec ceux donn´es par le mod`ele BGK. On ne connaˆıt pas r´eellement comment f (v, t) ´evolue vers l’´equilibre en utilisant l’´equation de Boltzmann ou de FPL. Il est difficile de faire une comparaison avec le mod`ele BGK, pour lequel f (v, t) est connue analytiquement `a tout temps. On sait qu’`a t = 0 et t = +∞, les fdv provenant des deux termes de source sont ´egales. Nous avons construit la fr´equence de collision du mod`ele BGK afin de retrouver cette ressemblance des fdv pour un temps t = tε(v). Entre ces valeurs du temps, le mod`ele BGK implique que f (v, t) tend vers l’´equilibre exponentiellement avec le temps. On peut penser que la d´ecroissance exponentielle est une loi suffisamment g´en´erale, pour que FPL ou Boltzmann se comportent ainsi, mais ce n’est pas convaincant. De plus, on sait qu’`a partir de tε(v), la fdv est dans une r´egion bien d´efinie autour de la maxwellienne d’´equilibre, que ce soit celle du mod`ele ou celle de FPL, et c’est un argument fort en faveur de la validit´e du mod`ele. Par contre, on ne sait pas si FPL garde la m´emoire de l’´etat initial apr`es un temps assez long, alors que BGK la garde. Le mod`ele BGK semble mal d´ecrire f (v, t) aux temps courts, mais bien circonscrire sa valeur pour des temps suffisamment longs. Nous ne nous sommes pas persuad´es de fa¸con vraiment convaincante que la fr´equence de collision ´etait universelle, au sens o`u elle ne d´epend pas de l’´etat initial. Le fait est qu’elle en d´epend, mais la validit´e du mod`ele aussi. Nous pouvons alors dire que ce mod`ele, avec la fr´equence que l’on a choisie, sera valable pour certains ´etats initiaux seulement. Il n’ y a pas, ou presque pas de crit`eres g´en´eraux qui permettent de classer les bonnes fdv initiales d’une part, et les mauvaises d’autre part. Ce genre de mod`ele n’a d’int´erˆet que si l’on veut traiter un probl`eme temporel qui inclut d’autres effets que les effets ´elastiques purs, parce qu’on sait tr`es bien traiter num´eriquement le cas ´elastique pur `a partir des ´equations FPL ou Boltzmann. La bonne d´emarche pour v´erifier la validit´e du mod`ele BGK est de se poser un probl`eme cin´etique temporel complexe, in´elastique, et de choisir une fdv initiale. On r´esout alors le probl`eme ´elastique avec FPL ou Boltzmann, pour cet ´etat initial, `a une pr´ecision ε donn´ee, on en d´eduit νε(v), qui sera utilis´ee pour connaˆıtre ν(v). Il faudra alors v´erifier le crit`ere de conservation des invariants. Si ce crit`ere est satisfait, il faudra encore v´erifier que la fdv se trouve dans la r´egion proche `a la pr´ecision ε de la maxwellienne d’´equilibre pour des temps sup´erieurs `a tε(v). Ce point d´epend de la formule qu’on a utilis´e pour exprimer ν(v) `a partir de ν²(v) . Si on utilise la formule (B.97), il faut v´erifier l’influence de l’´etat initial sur le crit`ere (B.99). Si on utilise la formule (B.96), on sait que le mod`ele BGK sera valable pour cet ´etat initial `a partir du temps tε(v). On pourra alors traiter le probl`eme initial en utilisant le mod`ele BGK `a la place du terme de collisions ´elastiques. Comme les termes de collision in´elastiques vont modifier la densit´e et la temp´erature de la fdv, il faudra les recalculer entre deux it´erations successives dans le temps, pour injecter leur valeur dans la maxwellienne. Moyennant quoi, si la solution finale de ce probl`eme reste proche de la maxwellienne, `a la pr´ecision initiale ε, on pourra garantir que cette solution est proche de celle qu’on aurait trouv´ee avec FPL ou Boltzmann. Si l’´ecart `a la maxwellienne devient important, on ne peut plus rien dire. La solution finale peut ˆetre une mauvaise comme une bonne solution. Pour statuer sur la validit´e du mod`ele BGK dans le probl`eme temporel, il faudrait comparer les formes math´ematiques de FPL et BGK par l’´etude du spectre de l’op´erateur de collision. On peut d´ej`a voir que la relaxation de tel ou tel moment va d´ependre de l’int´egrale de la fr´equence de collision pond´er´ee par ce moment, sur les vitesses. Chaque moment va donc avoir une fr´equence de relaxation diff´erente, par comparaison avec le mod`ele BGK `a fr´equence de collision constante qui d´ecrivait parfaitement bien la relaxation d’un moment particulier, mais qui d´ecrivait mal tous les autres. Dans notre cas, la relaxation de chaque moment sera `a peu pr`es mal d´ecrite, la nuance tenant dans le `a peu pr`es. Sans ´etude de spectre, on ne peut aller plus loin, mais le mod`ele BGK pourrait se r´ev´eler un bon mod`ele pour ce type de probl`emes.

de collision. Cette difficult´e est lev´ee par les arguments de la section B.3.2, et nous calculons dans la section B.4 suivante ces fr´equences de collision, valables pour le probl`eme temporel comme pour le probl`eme stationnaire.