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CITATIONS BIBLIOGRAPHIQUES INDEXEES

I- Conditions de prise en charge des patients en situation de précarité

5) Problèmes d’hygiène

Le manque d’hygiène peut être un problème récurrent chez les patients en situation de précarité, et ne doit pas être mis de côté

- Les soignants doivent travailler sur leurs représentations, leurs préjugés

*2 (§4,p13) : La première démarche est l’accueil : Ce premier pas n’est pas toujours simple tant pour le malade impécunieux qui n’ose pas, a honte, et rechigne à s’adresser au médecin qui, de son côté, doit recevoir parmi sa clientèle habituelle ce patient différent parfois dans un état “ dérangeant ”. Il peut être tenté de le diriger vers une association ou une structure hospitalière. Il peut également, ce qui est le plus conforme à notre vocation, le recevoir comme tout un chacun, ce qui constitue un premier acte de resocialisation et de respect dû à tout malade. “ Quand on sait accueillir un exclu, on sait accueillir tout patient ” Xavier Emmanuelli.

*14(§2-3,p20 + §1,p21) : Les représentations sociales de la précarité sont souvent négatives et dévalorisantes provoquant souvent un sentiment de malaise, voire d’appréhension. L’image de l’étranger sans papiers, du personnage vivant en marge de la société, de l’ancien détenu et les images véhiculées par l’alcoolisme et autres toxicomanies sont encore prégnantes.

Pour les infirmières interrogées, une personne en situation de précarité est solitaire, affiliée à la CMU, souvent sans domicile fixe ou logée dans des conditions insalubres, n’a pas ou très peu de revenus financiers

« C’est quelqu’un qui est SDF (sans domicile fixe), qui n’a pas de mutuelle et qui est à la CMU », « une personne qui vit dans des lieux insalubres et qui a un état de propreté déplorable »,

« quelqu’un qui vit seul , SDF, ou quelquefois il peut vire dans des logements insalubres. Ses revenus sont inexistants ou il en a très peu… »Certaines même pensent n’en avoir jamais vu dans leurs services : « il n’y en a jamais eu dans le service », « c’est une personne SDF, ça n’arrive pas souvent » (…)Happées par leur quotidien, délaissant la dimension sociale de la personne soignée à l’assistante sociale , les infirmières se centrent sur leurs activités et n’ont pas toujours pris conscience que les situations de précarité sont multiples et diversifiées.

*6(§3 ,p65) : Une enquête auprès de 40 médecins généralistes toulousains en 2005 montrait qu’ils avaient en moyenne 10% de patients en situation de précarité dans leur clientèle (CMU – AME) mais que, plus la présentation physique des personnes étaient dégradée, plus la mixité de population dans les salles d’attente était problématique. Ainsi un médecin généraliste voyait son patient sur le pas de la porte quand il était trop alcoolisé, sale et malodorant

*23 (§2-3,p230) : Le niveau de préoccupation du patient, le motif de la consultation attirent aussi l’attention du médecin. Certains médecins se basent sur l’aspect extérieur : négligence des mains et des cheveux, manière d’être, de bouger, de se comporter, de s’habiller, vêtements imprégnés d’odeur de tabac et d’alcool

- C’est un problème qui doit être abordé, une fois une relation de confiance instaurée *13 (§1,p116) : Les médecins généralistes et spécialistes, les urgences hospitalières, les services hospitaliers de consultation ou d’hospitalisation sont parfaitement capables de prendre en charge n’importe quel type de malade et de maladie. Cependant, les clochards et vagabonds que nous recevons ne vont pas consulter de médecins libéraux et restent, souvent, des clients indésirables des urgences hospitalières. On l’a vu, la dégradation physique liée à la vie dans la rue, les problèmes

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d’hygiène, l’alcoolisation massive ne rend pas facile l’accueil de ces population. Dans ces conditions, la réponse médicale doit s’adapter à la réalité de la vie et des besoins de ces personnes et non l’inverse. Les structures « spécialisées » disposent, par exemple, d’un certain nombre

d’aménagements spécifiques ; des installations sanitaires adaptées (outre l’aspect strictement hygiénique) sont d’une grande utilité pour nouer un contact avec ces personnes , un échange pour les inciter à venir consulter. Finalement, ces structures représentent, dans notre esprit, cet échelon intermédiaire dont nous parlions, entre la rue et les structures médicales de droit commun

- Les soignants doivent prendre conscience des difficultés d’accès à l’hygiène de base pour ce type de patients

*6(§2,p24) : L’impossibilité d’avoir une hygiène standard et s’occuper de soi

La carence de bains publics à des prix abordables dans les villes et la promiscuité des douches dans les foyers rendent l’accès à une hygiène de base difficile. Le nombre réduit de sanitaires dans les accueils de jour ne permet pas de combler ce manque. Le prix des produits est également une autre barrière à l’accès à une hygiène standard60.

*9 (§1,p30) : l’absence d’un lieu d’accueil pour des personnes en situation d’extrême précarité qui trouvaient refuge dans le hall de l’hôpital pendant l’hiver (…)

Ainsi est né Point d’eau qui propose aux SDF un petit déjeuner, un vestiaire, la possibilité de prendre une douche et de faire laver son linge. L’hôpital assure l’intendance et fournit les denrées

alimentaires. Des bénévoles accueillent les personnes.

- Et du fait que le manque d’hygiène peut être une réaction de « défense »

*73 (§3,p293) : Or, le corps du sans domicile qui parcourt les rues avec cette juxtaposition de vêtements et d’objets divers exposés, ne semble-t-il pas avoir besoin d’une enveloppe sur lui-même pour cacher ce qui insiste le plus à apparaître ?

*73 (§1-2,p296) : rentrer dans le monde de l’exclusion et de l’errance consiste à prendre conscience que les atteintes corporelles attestent d’un processus d’abandon vis-à-vis du corps propre et du monde interne, tant et si bien que le corps déficient ou attaqué semble figurer une enveloppe psychique défaillante

[…] leur désinvestissement corporel rend compte du fait que leur image est falsifiée au point de ne pouvoir s’y reconnaître.

- Les problèmes d’hygiène que peuvent rencontrer les patients en situation de précarité peuvent être source de violence

*11 (§3,p327) : D’ailleurs, quand nous les accompagnons dans leurs démarches ou parcours de soins, nous constatons bien souvent ce qu’ils reçoivent : le tutoiement parfois, l’humiliation souvent (quand on leur dit, par exemple, qu’ils sentent mauvais dans une salle d’attente bondée où attendent 30 personnes)

*6 (§1,p67) : Ils peuvent être soumis à des discriminations allant même jusqu’à des refus de soins de la part des professionnels, que ce soit en lien avec leur couverture maladie (CMU), leur apparence ou leur comportement.

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