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CITATIONS BIBLIOGRAPHIQUES INDEXEES

I- Conditions de prise en charge des patients en situation de précarité

4) Attentes par rapport aux patients

- Le patient, même en difficulté, doit être acteur dans son projet de soins

*6(§6,p69) : La prise en charge des personnes sans chez soi se fera dans le cadre d’un contrat d’accompagnement individualisé tripartite. La stratégie de soin sera envisagée avec la personne et mise en place à son rythme. Les accompagnements et la coordination se feront en lien étroit avec les équipes mobiles de proximité.

*8 (§5) : D'abord, il faut les guider afin qu'ils récupèrent leurs droits sociaux : avec la CMU, ils peuvent quasiment tous, désormais, avoir accès à une prise en charge de leurs soins. Bien sûr, les traiter rapidement et s'assurer du suivi médical ultérieur. Lorsque ces malades présentent plusieurs pathologies - ce qui est souvent le cas- il faut essayer de fixer avec eux des priorités, les voir

régulièrement pour évaluer les traitements et mettre en place, au fur et à mesure, de nouvelles stratégies. Il faut aussi leur donner des prescriptions courtes, faciles à suivre. L'objectif, c'est de les suivre en médecine de ville, avec quelques consultations spécialisées à l'hôpital. En rationnalisant nos démarches diagnostiques et thérapeutiques, nous pouvons traiter des affections sévères (infections cutanées, HTA, pneumopathie, diabète) avant des complications viscérales irréversibles, et cela sans dérive des coûts.

*10 (§8,p24) : une évaluation globale interdisciplinaire du parcours individuel et social va d’abord permettre d’identifier les obstacles aux soins, d’approcher l’autonomie de la personne, de comprendre le stade des troubles. Une réponse appropriée sera ensuite construite avec 2 volets complémentaires, le médical et le social. L’adhésion du patient sera obtenue en discutant avec lui les priorités et les modalités des soins. L’accompagnement visera une responsabilisation de la personne. *10(§1,p25) : (…)« la participation active de l’usager à toute décision le concernant doit toujours être sollicitée en le restituant au centre de la démarche de soins dans un processus continu d’adhésion »

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*11 (§1,p27) : une prise en charge globale psychologico-médico- sociale ne peut être réussie en effet que s’ils en sont acteurs. Nous les questionnons sur leurs besoins lors d’entretiens réguliers mais nous travaillons aussi à précéder l’émergence de ces besoins puisqu’ils ne sont pas forcément en capacité de les formuler. En résumé, une prise en charge sera réussie si elle s’inscrit dans la durée, avec un lien relationnel fort et dans le respect de l’altérité

* 6 (§4,p1) : Ce terme s’oppose en outre à l’idée d’incurabilité des personnes malades et à une image de personnes sans chez soi faibles et sans capacités, ce qui est une violence supplémentaire qui leur est faite. Le rétablissement parle du parcours et du combat des personnes face à la maladie et à l’exclusion. Une politique du rétablissement reconnaît l’intérêt des expériences des personnes et utilise leurs compétences.

- Les personnes en difficultés devraient être sensibilisées aux difficultés des professionnels de santé afin d’être plus tolérantes envers eux.

*19 (circulaire) : Les personnes sans abri auditionnées rapportent des expériences variées. Le manque de confiance des soignants à leur encontre est un premier constat. Ils sont souvent suspectés de chercher le gîte et le couvert. Cette suspicion peut s’expliquer en partie par les comportements et discours des personnes malades sans abri car elles ont tendances à percevoir l’hôpital comme une ressource pour dormir, manger, rencontrer d’autres gens et comme un service de placement en vue d’autres services.

(…)Les professionnels de l’hôpital auditionnés qui ont l’habitude de recevoir beaucoup de personnes sans abri racontent être passés d’une attitude hostile à une approche plus compréhensive en réalisant que ces individus sont véritablement malades et ne sont pas des « profiteurs »

*38 (p.137) : Le soignant n’est pas un être exempté de la réalité, loin de là. Il peut fort bien, dès qu’il sort de l’hôpital, connaitre, pour lui-même ou pour les siens, l’angoisse de la précarité sociale et de la vulnérabilité. Dans ces conditions, sa confrontation dans l’institution avec les plus démunis requiert de sa part une grande force de conviction, un engagement citoyen et une maitrise de soi dont on ne mesure pas toujours l’importance.

Comme le rappelle très justement la psychologue Eva Weil : « le malade confie son corps et aussi son histoire a des professionnels auxquels la société a conféré le monopole du soin. Ceux-ci

disposant de ce fait d’un pouvoir d’amélioration ou d’aggravation de son état, voire, dans certaines circonstances, d’un pouvoir de vie ou de mort. Pour les soignants, avoir choisi d’assumer cette mission ne les protège pas de l’angoisse ni du découragement. » Et c’est la globalité des acteurs de l’institution hospitalière, jusqu’aux personnels administratifs, qui peuvent être pris dans ce tourment. C’est alors que l’on assiste différents blocages, dysfonctionnements, rigidités ou laxismes qui finiront par rejaillir sur la qualité du soin.

* 4(§1,p84) : Certains médecins sont ébahis quand ils réalisent les conditions de vie de certains patients (ceux qui ont travaillé en dispensaire ou dans l’action humanitaire n’ont pas cette réaction). Elle commente qu’en général, ils ont tendance à toujours voir en priorité la maladie. Quand elle «leur apporte en plus le paramètre de la précarité », cela implique pour eux « une démarche intellectuelle supplémentaire ». Ils ont du mal à démêler les intrications des problèmes et portent parfois des jugements hâtifs (« c’est de sa faute s’il en est là »). Cette professionnelle a conscience que les médecins sont confrontés à des situations lourdes : la maladie, l’échec, la mort, que la prise en compte de la dimension sociale vient encore appesantir.

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