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PROBJ&MES D’ORGANISATION

Dans le document POPULATION DE (Page 37-40)

LE RECENSEMENT DE LA POPULATION

II. PROBJ&MES D’ORGANISATION

Si,

après les généralités précédentes, nous abordons en priorité les problèmes d’organisation, c’est parce que ceux-ci sont prédomi- nants dans la réalisation d’un recensement : le succès d’une telle opé- ration, en effet, dépend directement

de

la qualité

de

l’organisation.

1. Aspect officiel et structures

Un

recensement

de

la population est une opération officielle.

Cela

implique tout d’abord que la décision de réaliser le recensement est prise au plus haut niveau.

Elle

fait l’objet d’un texte officiel qui

LE RECENSEMENT DE LA POPULATION 37 rend l’opération obligatoire, fure la date du recensement et désigne les structures qui sont chargées

de

son exécution.

Ces

structures sont

de

trois types :

- un organisme responsable de l’opération :

il

s’agit le plus sou- vent, pour des raisons évidentes d’efficacité,

de

la direction

de

la statistique, au sein

de

laquelle un bureau national du recensement est chargé

de

l’organisation de l’opération. Pour assurer la continuité d’un recensement au suivant,

il

est souhaitable que cette structure soit permanente et ne soit donc

pas

dissoute après l’achèvement d’une opération pour être ensuite créée à nouveau pour la suivante.

Ce

bureau national s’appuie sur des bureaux décentralisés constitués au niveau

des

grandes divisions administratives du pays ;

- un comité d’orientation : c’est le comité national du recense- ment, qui réunit des représentants

de

haut niveau des différents départements ministériels.

I1

arrête les objectifs du recensement et prend les grandes décisions pour en faciliter la réalisation. Son exis- tence permet d’impliquer l’ensemble des services dans l’opération et lui confère son caractère national ;

-

des comités régionaux, composés des autorités locales, et char- gés

de

veiller à la bonne realisation du recensement et d’appuyer l’action des bureaux locaux et des responsables sur le terrain.

2. Moyens financiers et matériels

U n recensement est une opération coûteuse, dont la réalisation nécessite la mobilisation et la gestion

de

moyens importants : les recensements qui se sont déroulés en Afrique ces dernières années ont coûté le plus souvent de 2 à 7 francs français

(de

100 à 350

FCFA)

par personne recensée, soit de 20 à 70 millions de francs fran- çais

(de

1 à 3,5 milliards

de FCFA)

pour un pays

de

10 millions d’habitants.

Bien

entendu, pour des pays

de

population plus

faible,

le coût par habitant est plus élevé et peut atteindre une vingtaine

de

francs français (1 O00

FCFA).

Pour

de

nombreux pays africains, une telle dépense ne peut être couverte uniquement par des ressources propres ; aussi le recours à des sources

de

financement extérieures est-il fréquent. Mais la recher- che et la mobilisation

de

ce financement nécessitent de longs délais qui doivent être pris en compte dans le calendrier

de

l’opération.

Un budget prévisionnel doit être soigneusement élaboré, prévoyant l’ensemble des dépenses, depuis la conception du recensement jusqu’à l’exploitation, l’analyse et la publication

des

résultats, en passant par le travail

de

terrain, y compris l’enquête post-censitaire (voir ci-après).

La

gestion

de

ce budget doit faire l’objet d’une attention

parti-

culière, notamment en ce qui concerne trois points importants :

- tout d’abord, les procédures administratives classiques d’enga- gement des dépenses sont souvent compliquées et lentes : il faut donc trouver un système compatible avec les règles de la comptabilité publi- que qui permette une gestion souple et des réponses rapides à des situations imprévues ;

-

ensuite, certaines dépenses de matériel doivent faite l’objet de commandes programmées longtemps à l’avance (véhicules, ques- tionnaires, ordinateurs.. .

)

;

- enfin, la rémunération des agents recenseurs pose un problème particulier : elle doit en effet être disponible à une date donnée (la fin des opérations sur le terrain) à un niveau très décentralisé (tous les lieux de regroupement des questionnaires).

Pour ce qui est des questions de matériel, outre les commandes,

il faut veiller notamment à la gestion du parc de véhicules (réparti- tion, approvisionnement en essence, entretien, réparations..

.)

et à la fourniture aux différentes catégories d’agents sur le terrain des moyens

de travail dont ils ont besoin (questionnaires, manuels d’instruction, stylos-bille..

.).

Enfin, les questionnaires remplis doivent, après l’opé- ration, être regroupés et expédiés au(x) lieu(x) d’exploitation sans retard, ni dégradation, ni perte.

3. Personnel

U n recensement mobilise un grand nombre de personnes, de métiers et de qualifications très diverses. Citons, à titre d’exemple et sans être exhaustif : démographes, statisticiens, cartographes, des- sinateurs, agents recenseurs, chauffeurs, opérateurs de saisie.. . I1 s’agit soit, pour une faible part, d’agents permanents de l’administration (cadres de la direction de la statistique, enseignants e réquisitionnés n pour l’opération..

.),

soit, pour l’essentiel, d’agents recrutés tempo- rairement.

Nous nous intéresserons particulièrement ici au a personnel de ter- rain D chargé directement de la collecte de l’information. I1 est géné- ralement organisé en quatre niveaux hiérarchiques : les agents recen- seurs sont constitués en équipes, dirigées par un chef d’équipe ; les chefs d’équipe sont encadrés par des contrôleurs placés sous la res- ponsabilité d’un superviseur. Le rapport des effectifs d’un niveau au suivant est généralement de l’ordre de un pour cinq.

Le nombre d’agents recenseurs dépend de plusieurs facteurs : effec- tif et dispersion de la population, longueur du questionnaire, durée des opérations sur le terrain ... Sachant que, selon les difficultés, un agent peut recenser de 30 à 70 personnes par jour, et que la durée de l’opération est généralement comprise entre une semaine et un

LE RECENSEMENT D E LA POPULATION 39 mois, l’effectif des personnes recensées

par

un agent sera compris entre 500 et 1000.

Pour un pays

de

10 millions d’habitants, le a personnel

de

ter- rain D comprendra donc :

- de

10 000 à 20 O00 agents recenseurs ;

- de

2 O00 à 4 000 chefs d’équipe ;

- de

400 à 800 contrôleurs ;

- de

80 à 160 superviseurs ;

soit au total

de

12 500 à 25 O00 agents.

Ce

personnel, élément clé de l’opération, doit faire l’objet d’une attention particulière pour sa sélection et son recrutement, sa forma- tion et le contrôle de son travail.

4. Sensibilisation de la population

Une opération

de

l’ampleur d’un recensement ne peut être cou- ronnée

de

succès sans l’adhésion

de

la population. Une telle

adhé-

sion n’est pas toujours facile à atteindre : dispersion et isolement

de

la population, forte proportion d’analphabètes, parfois réticences vis- à-vis

de

l’opération elle-même.. .

C’est dire

l’importance

de

la c a m - pagne de sensibilisation, qui doit toucher :

-

les cadres de l’administration, au niveau central et surtout au niveau local : c’est un des objectifs essentiels

de

la mise en place du comité national et des comités locaux du recensement ;

-

les corps intermédiaires :

il

s’agit

de

l’ensemble

de l’admi-

nistration (enseignants, infirmiers..

.),

des organisations

de

masse (par- tis, syndicats, organisations de femmes,

de

jeunes.,

.),

des responsa- bles locaux (chefs

de

village), des

chefs

traditionnels et des notables ; leur sensibilisation se fait surtout par des réunions et

par

des bro- chures simples expliquant les objectifs et les méthodes du recensement ;

-

la population elle-même : pour l’atteindre, on utilisera essen- tiellement la radio et la télévision : émissions pédagogiques, slogans, chanson du recensement.. .

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