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CARACTÉRISTIQTJES D’ÉTAT CIVIL ET SOCIO-CULTURELLES

Dans le document POPULATION DE (Page 131-137)

LES DONMES D~ÉTAT

II. CARACTÉRISTIQTJES D’ÉTAT CIVIL ET SOCIO-CULTURELLES

1. Nom

Le n o m permet d’identifier un individu. Ce terme a n o m B est en fait employé ici pour représenter un ensemble qui peut par exem- ple comprendre : le n o m proprement dit, le prénom, le surnom, le postnom ... Parfois, le nom indique la filiation (a fils de ... B). Par-

fois, le n o m est suivi du n o m du clan ou de celui du lignage. Dans certaines sociétés, on utilise le système patronymique : le a n o m de famille B ou n o m du père reste identique à chaque génération ; seul le prénom change.

L’attribution du n o m obéit à des règles précises dans chaque système culturel. Citons quelques exemples :

-

en pays Fang, un enfant se voit attribuer un nom qui est suivi (postnom) de celui de son père : si un h o m m e s’appelle Obiang Biyogho, son fils pourra s’appeler Mintsa Obiang, et son petit-fils

Obame Mintsa ;

-

le prénom peut correspondre à des situations bien définies : si un enfant décède en bas âge, l’enfant suivant aura le même pré- n o m (cela pourra être source de difficulté dans I’établissement des histoires génésiques) ; deux jumeaux auront systématiquement tel et tel prénom ;

-

le prénom a traditionnel B peut être suivi ou précédé d’un pré- n o m chrétien ;

- un enfant peut ne pas recevoir son n o m immédiatement à sa naissance ; en attendant, il n’aura pas de n o m (le nommer pour- rait lui porter tort) ou il aura un nom provisoire ; cette situation peut durer de quelques jours à quelques mois (jusqu’au a baptême B,

jusqu’à la première dent..

.).

Le nom doit être inscrit sur tous les formulaires dlopération démo- graphique (questionnaires d’enquêtes et de recensements, bulletins statistiques d’état civil), même s’il doit être clairement entendu qu’il ne sera pas saisi au moment de l’exploitation et qu’il ne fera pas l’objet de dépouillement pour respecter l’anonymat des résultats et le secret statistique. Mais le fait de demander et d’inscrire le n o m est important à titre de contrôle : pour éviter les omissions et les

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131 doubles inscriptions ; pour rectifier des erreurs éventuelles sur le sexe ; pour effectuer des contrôles au cours de l’opération elle-même ou lors d’une enquête post-censitaire ; pour retrouver les individus lors d’une enquête à plusieurs passages ; pour apparier les individus dans une opération de double collecte ; ou pour reconstituer les familles dans une étude généalogique.

2. État matrimonial

I1 existe en Afrique une grande diversité de situations matrimo- niales qui se distinguent les unes des autres selon leur degré de per- manence ou leur relation avec la loi, la coutume ou la religion. I1

est évident que la classification entre célibataires, mariés, veufs et divorcés ne suffit pas à rendre compte de cette diversité.

Des erreurs peuvent se glisser dans le classement des individus selon la situation matrimoniale ; c’est le cas par exemple des per- sonnes vivant en union libre se déclarant mariées, ou des individus divorcés se déclarant célibataires ou veufs.

Le

premier cas n’est fina- lement pas gênant dans la mesure où la situation saisie peut être une situation vécue et reconnue socialement, et non la situation juri- dique. Mais le second exemple aboutit à une sous-estimation du nom- bre des divorcés.

Parmi les nombreuses questions à étudier au sujet de I’état matri- monial, on peut citer :

-

la forme du mariage : s’intéresse-t-on à la situation de fait ou à la situation de droit

?

et distingue-t-on deux états tranchés (union et désunion) ou bien introduit-on des états intermédiaires

?

O n peut par exemple distinguer l’union libre, le mariage coutumier, le mariage traditionnel enregistré à I’état civil, et le mariage célébré par l’officier d’état civil ;

- le type de mariage (monogame ou polygame), et dans le cas de polygamie, le nombre d’épouses ;

- le nombre de mariages antérieurs pour les femmes (en vue de l’étude de la mobilité conjugale et de la fécondité).

Enfin, l’étude approfondie de la situation matrimoniale peut con- duire dans des enquêtes de nature plus anthropologique à des ques- tions sur des sujets comme :

-

la parenté des époux : l’étude de la consanguinité des maria- ges est intéressante et a été souvent étudiée : c’est ainsi que dans le delta central nigérien (au Mali), 40 YO des femmes mariées sont apparentées à leur conjoint ;

-

la dot : s’agit-il d’un mariage avec dot, et dans ce cas la dot est-elle ou non payée en totalité, ou d’un mariage sans dot

? Cet

aspect de la situation matrimoniale est important dans la mesure où

la pratique de la dot a pour effet de retarder les mariages, cela d’autant plus qu’elle donne lieu dans certaines régions à des abus : la dot a souvent changé de nature avec la monétarisation de l’éco- nomie, et son montant atteint fréquemment des sommes élevées en regard des revenus monétaires.

3. Nationalité

Les

habitants d’un pays peuvent être répartis en nationaux (ou citoyens, ou sujets) et étrangers qui peuvent être citoyens d’un autre pays ou apatrides (c’est-à-dire ne posséder aucune nationalité).

La nationalité est régie dans chaque pays par un ensemble de dis-

positions parfois rassemblées dans un code de la nationalité. La natio- nalité est donc un concept juridique qu’il ne faut pas confondre avec l’ethnie (voir ci-après).

A

la naissance, une nationalité peut s’acqué- rir en fonction de deux grands courants : le droit da sang (jas san- gainis) et le droit du soZ (jas soZ4. Le premier est le plus ancien et correspond à l’idée de lien tribal, un étranger étant celui qui ne descend pas des mêmes ancêtres. Le second est apparu avec la cons- titution de sociétés fondées sur des territoires. Beaucoup de codes de la nationalité mêlent ces deux traditions. En général, les pays d’émigration privilégient le droit du sang (pour maintenir des liens avec les émigrés) alors que les pays d’immigration peuvent mettre plutôt en avant le droit du sol s’ils veulent faciliter l’intégration des immigrés.

Une nationalité peut aussi s’acquérir après la naissance, de diverses façons : par mariage, par naturalisation (avec le plus souvent une con- dition d’ancienneté de résidence dans le pays). . .

Certaines législations prévoient une procédure de retrait ou de perte de la nationalité (d’où l’existence des apatrides). Le classement des habitants par nationalité peut être compliqué par les cas de double nationalité : en effet si deux pays ont des législations différentes, un même individu peut satisfaire aux conditions d’attribution de la natio- nalité de ces deux pays.

La répartition de la population par nationalité permet d’appré- cier l’importance des groupes étrangers sur le territoire national : ces étrangers doivent toujours faire ì’objet d’une analyse particulière, leurs caractéristiques démographiques étant souvent très Wérentes de celles des nationaux : les étrangers se retrouvent relativement plus dans les professions commerciales (libanais, syriens ou grecs en Afrique de l’Ouest, pakistanais ou chinois à Madagascar, indiens en Afrique de l’Est), les religions peuvent dZérer (comoriens souvent musulmans à Madagascar, indiens souvent ismaïlites en Afrique de l’Est), les con-

LES DONNÉES D’ÉTAT 133 ditions de fécondité et de mortalité peuvent varier beaucoup entre nationaux et étrangers.

Enfin, cette répartition par nationalité est particulièrement impor- tante dans les centres urbains où les étrangers se trouvent le plus souvent concentrés.

Des erreurs peuvent se produire dans la déclaration de la natio- nalité. En particulier, il arrive que des étrangers préfèrent se présen- ter comme des nationaux, notamment dans des contextes conflictuels ou s’ils sont en situation irrégulière.

4. Ethnie, langue

L’expression <( groupe ethnique u désigne 8: un groupement natu- rel d’êtres humains présentant entre eux certaines affmités somati- ques, linguistiques ou culturelles u (Dictionnaire de‘mographique muZtìZingue) .

Parmi les sous-populations de référence auxquelles doit se rap- porter l’analyse, les groupes ethniques sont sans doute les plus per- tinents du fait de l’homogénéité des comportements que l’on cons- tate à l’intérieur d’une même ethnie, y compris parmi les émigrés (les Mossi en Côte d’Ivoire, par exemple). I1 y a en effet souvent une corrélation entre l’ethnie d’une part, et d’autre part le compor- tement économique, matrimonial.. . De plus, l’étude de la réparti- tion géographique des ethnies permet d’appréhender les mouvements migratoires.

Mais cette étude pose d’énormes problèmes de repérage, du fait des phénomènes de métissage, d’assimilation, d’osmose, de domi- nation d’un groupe sur un autre ... (exemple des Bobo commerçants des villes du Mali se déclarant Marka ; ou des Antanosy des planta- tions du nord de Madagascar se déclarant Antaimoro..

.).

Enfin, on se heurte dans l’étude des groupes ethniques à un pro- blème important de classification à partir du moment où l’on veut essayer de regrouper les ethnies pour alléger les résultats. Mais l’étude par ethnie reste fondamentale en Afrique et il est dommage que cer- tains gouvernements, par souci d’unité nationale fort compréhensi- ble par ailleurs, refusent que la question sur l’ethnie figure dans les questionnaires d’enquête et de recensement : il s’en suit que leurs publications démographiques ne contiennent aucune répartition par ethnie.

La caste, le lignage, le clan sont des caractéristiques plus fines qui peuvent être demandées avec intérêt dans les études en profon- deur cherchant à analyser des phénomènes particuliers, au niveau des professions ou des mariages, par exemple.

La langue constitue un bon recoupement avec l’ethnie. Si la ques-

tion sur l’ethnie ne peut être posée, celle sur la langue peut la remplacer.

Mais il faut distinguer là, d’une part, la langue maternelle ou paternelle, d’autre part, la langue parlée habituellement au foyer ; de plus, il est intéressant de connaltre aussi les autres langues par- lées, pour étudier l’importance que prennent certaines langues (au Sénégal, le Wolof est de plus en plus parlé par les non-wolof ; en Afrique de l’Est, le Swahéli).

5. Caractéristiques d’éducation

Le niveau d’éducation est une donnée complexe qui peut être approchée de multiples façons :

u) Fréquentation scoluire

Elle permet de connaître la population suivant actuellement un enseignement. I1 s’agit d’une donnée importante non seulement par rapport à la population soumise théoriquement à l’obligation de sco- larité, mais aussi pour la connaissance de l’impact des divers degrés d’enseignement (primaire, secondaire, technique, supérieur).

L’UNESCO définit le taux d’inscription brut pour les enseigne- ments du 1” et du 2‘ degré, comme le rapport du nombre total d’élè- ves à l’effectif de la population d’âge scolaire déterminée conformé- ment à l’âge officiel d’admission et à la durée officielle des études.

Ce taux peut dépasser 100 % dans la mesure où les effectifs scolari- sés se í-é&rent aux eleves de tous les âges possibles, alors que la popu- lation de référence qui figure au dénominateur est limitée aux groupes d’âges scolaires officiels.

Les taux d’inscription bruts sont généralement calculés séparément pour chaque sexe. O n trouvera à l’annexe VII1.C les taux relatifs à l’enseignement secondaire en 1986-89 pour la plupart des pays afri- cains. Ce taux est, sauf exception (Botswana, Lesoth?), supérieur chez les garçons.

Il

ne dépasse 50 % qu’en Algérie, en Egypte et à Mau- rice (pour chacun des deux sexes) et au Zimbabwe, en Tunisie et au Swaziland pour les garçons.

A

l’inverse, il n’atteint pas 4 % dans trois pays, à chaque fois pour les filles (Burundi, Malawi, Tchad).

Les données sur la fréquentation scolaire sont à comparer aux sta- tistiques fournies par le Ministère de 1’Education qui sont parfois de

bonne qualité.

Des précisions doivent être données sur la nature de l’établisse- ment fréquenté, en distinguant l’enseignement traditionnel ou cora- nique ‘de l’enseignement moderne.

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Pour la population ne fréquentant pas actuellement un établisse- ment d’enseignement, on peut appréhender son niveau d’éducation par trois questions :

- la dernière classe suivie, ou au moins le dernier degré d’ensei- gnement fréquenté ;

-

la durée des études, c’est-à-dire le nombre d’années passées à l’éCole ;

-

le diplôme le plus élevé obtenu.

c) Aptitude à lire et à écrire

Cette caractéristique permet de distinguer les analphabètes (per- sonnes ne sachant ni lire ni écrire) des alphabites (personnes sachant au moins lire) ; ce point concerne la connaissance des principales lan- gues de communication u officielles B (anglais, français, arabe..

.).

L’annexe VIII. C fournit les taux d’alphabétisation (proportion d’alphabètes dans la population de 15 ans et plus) pour la plupart des pays africains : ce taux est toujours plus élevé pour le sexe mas- culin que pour le sexe féminin. I1 dépasse 80 % en Tanzanie chez les hommes et les femmes et dans quatre autres pays uniquement chez les hommes (Botswana, Madagascar, Zaïre et Zambie).

Il

est idé- rieur à 10 YO pour les femmes au Burkina et à Djibouti.

Tous ces caractères se complètent et une bonne connaissance de

l’état u éducationnel B d’une population nécessiterait de les connd- tre tous. En fait, pour alléger les formulaires, seules une ou deux questions sont posées, et encore foumissent-elles le plus souvent une image déformée de la réalité (en général en l’améliorant) : des tests, même simplifiés pourraient être utilisés pour vérifier l’exactitude des

réponses (par exemple, la présentation d’un texte pour l’aptitude à lire, ou des questions simples en différentes langues pour la connais- sance de celles-ci), mais ce procédé alourdirait les opérations de col- lecte et ne serait envisageable que pour les personnes directement interrogées.

6. Religion

C’est un caractère qui a une certaine influence sur les comporte- ments démographiques : nuptialité, fécondité, migration. I1 faut dis-

tinguer les religions traditionnelles, généralement regroupées sous le terme (4 animisme B des religions importées, notamment l’islam (les musulmans pourront être répartis selon leur secte : Tidjanes, Kha-

dria, Mourides.. .

)

et le christianisme (essentiellement catholiques et protestants).

Enfin, dans certains pays il faudra considérer aussi les témoins

de Jéhovah, l’Armée du Salut, les Goubistes, les Matsouanistes.. .

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