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CHAPITRE PREMIER

D YNAMIQUES SPATIO TEMPORELLES DE L ’ EXODE SYRIEN AU M OYEN O RIENT

2. Premiers départs vers les pays limitrophes

L’insurrection syrienne, lancée en mars 2011 depuis la ville de Deraa, dans le sillage des révoltes initiées au cours des mois précédents dans plusieurs pays du « monde arabe », a rapidement entraîné une flambée des violences en Syrie. Face à la répression sanglante du régime de Bachar al-Assad, les premiers mouvements de population importants sont observés dès la fin du mois d’avril. Une partie des personnes fuyant les violences vont alors trouver refuge à l’intérieur même de la Syrie, dans des localités encore épargnées par les exactions des forces de l’ordre. Parallèlement, un nombre croissant d’individus résidant dans les espaces limitrophes de la Turquie, du Liban et de la Jordanie, se mettent également à quitter le pays, afin de rejoindre les villes et les villages situés de l’autre côté de la frontière. Dans ces cas là, nombre d’entre eux seront accueillis par des proches, préalablement installés dans ces régions.

- L’effet domino de la révolution tunisienne sur les autres dictatures du « monde arabe »

Le 17 décembre 2017 à Sidi Bouzid, une ville du centre de la Tunisie, Mohamed Bouazizi, un vendeur à la sauvette âgé de 26 ans se voit saisir sa marchandise par la police locale. En réponse à l’attitude inique des agents de l’État, ce jeune Tunisien se rend devant le siège de la préfecture situé non loin de là, s’asperge de térébenthine et s’immole par le feu. Ce suicide entraîna alors une vague de colère sans précédent dans l’histoire récente de la Tunisie. Dans les jours qui suivent, la colère monte à Sidi Bouzid et dans les autres villes du pays, qui se joignent de manière croissante à la mobilisation. Le 14 janvier 2011, face à la détermination sans faille des manifestants, Zine el-Abidine Ben Ali, président-dictateur à la tête du pouvoir depuis vingt-trois ans s’enfuit en Arabie Saoudite, où il est toujours en exil aujourd’hui.

Un mois après cet épisode, les Égyptiens s’engagent à leur tour sur les chemins de la contestation. Le 25 janvier 2011, plusieurs milliers de personnes se réunissent au Caire, à Alexandrie et à Suez, afin de protester contre le régime autoritaire de Hosni Moubarak,

président de la république régnant sans partage sur l’Égypte depuis 1981. Au cours des mois suivants, les manifestations se propagent comme une traînée de poudre dans l’ensemble du « monde arabe ». La forte médiatisation des mobilisations alors en cours incite les autres peuples de la région à occuper des espaces publics afin d’y exprimer leur mécontentement, leurs frustrations et leurs revendications. Les slogans scandés par les manifestants tunisiens et égyptiens sont rapidement repris par leurs « voisins », galvanisés par les images de cortèges de dizaines de milliers de personnes retransmises en continue par la chaîne qatarienne Al-Jazeera. En ce début d’année 2011, plus rien ne semble pouvoir arrêter le vent de contestation qui souffle du Maghreb au Moyen-Orient.

Jay alek eil ed dor ya doctor115 ! En Syrie, c’est cette phrase, inscrite en février 2011 par

un groupe d’adolescents sur les murs de leur école de Deraa, qui constitua l’étincelle ayant provoqué l’embrasement du pays quelques mois plus tard. A la découverte de ce graffiti, et alors que les régimes tunisiens, égyptiens et libyens sont en proie à d’importants mouvements insurrectionnels, les services de sécurité syriens n’entendent pas laisser passer l’affront. Quelques jours plus tard, ils arrêtent une quinzaine de jeunes suspectés d’être les auteurs du message adressé au président syrien, ophtalmologue de formation. Face au refus des autorités de relâcher les enfants à l’origine de la controverse, quelques habitants de la ville décident d’organiser un rassemblement le mardi 15 mars. A Damas, on assiste également ce jour-là à un bref défilé dans les ruelles du souk al-Hamadiyeh, vite dispersé par la police. Seule une centaine de personnes prennent alors part à ces deux manifestations, au caractère encore très discret, instantané et parfaitement localisé.

Trois jours après ces évènements, à la fin de la prière du vendredi, un cortège se forme à la sortie d’une des mosquées de la ville de Deraa. Quelques heures plus tard, l’envoi depuis Damas d’une unité d’élite ayant pour consigne de mater les frondeurs s’en prenant aux symboles du pouvoir fait les deux premiers martyrs de la révolution syrienne : Hossam Ayash et Mahmoud Jawabreh116. Bien que les analyses de Joshua Landis soient

généralement contestables, force est de reconnaître que celle qu’il tirait de la situation politique en Syrie au lendemain de ces évènements a l’accent d’une véritable prophétie : « Deraa est pauvre et religieuse - elle englobe tout ce qui affecte la Syrie - une économie en berne, une

explosion démographique, un mauvais gouverneur et des forces de sécurité autoritaires. Tout cela constitue

115 Ton tour arrive docteur

116 Pour le récit complet de cet épisode de la révolution syrienne, consulter l’article de Benjamin Barthe, envoyé spécial du journal Le Monde au Proche-Orient. « Les enfants de Deraa, l’étincelle de l’insurrection syrienne », Le Monde, 8 mars 2013.

un mélange explosif. Même si pour le moment, le gouvernement réussit à contenir la violence à la seule ville de Deraa, les manifestations vont se multiplier. Le mur de la peur est tombé. L’apathie de la jeunesse s’est muée en colère117 ». Dans les jours qui suivent l’assassinat de ces deux manifestants, la

mobilisation devient quasi-quotidienne à Deraa, avant de se propager dès le début du mois d’avril aux autres villes du pays. Les habitants des localités rurales et frontalières de Qamichle, Abou Kamal, Tal Kalakh, Jisr al-Shoughour, etc., qui ont été maintenus à l’écart du relatif développement économique de Damas et d’Alep, sont de plus en plus nombreux à descendre dans les rues pour appeler à l’instauration de réformes démocratiques, et à plus de libertés individuelles. Mais face à ce mouvement de contestation qui ne cesse de prendre de l’ampleur, la réponse du régime reste la même qu’à Deraa : l’usage des balles, en réponse aux actions pacifiques des manifestants.

- D’un accueil sans conditions à un encadrement progressif des flux

Premiers mouvements de réfugiés en direction des pays limitrophes

A la fin du mois d’avril 2011, le gouvernement syrien lance sa répression contre la population de plusieurs villages du nord-ouest du pays. Face aux exactions des forces du régime, des milliers de personnes ont cherché à se réfugier dans la province turque de Hatay. Ces mouvements de population constituent les premiers flux de réfugiés officiellement enregistrés depuis le début des manifestations initiées un peu plus d’un mois auparavant. Les personnes arrivant en Turquie sont alors accueillies dans des camps ouverts dans l’urgence par les autorités locales, et gérés par le Croissant-Rouge turc. Au cours des mois suivants, ces flux se sont révélés très versatiles, les réfugiés étant nombreux à multiplier les allers-retours entre les deux pays, en fonction de l’évolution de la répression en Syrie. Un communiqué de presse, publié le 30 octobre 2011 par les autorités turques, affirmait que sur un total de 19 398 personnes passées par les camps de la région de Hatay à cette date, 11 636 étaient déjà rentrées en Syrie118. La majorité d’entre

elles étaient des femmes et des enfants provenant de Jisr al-Shoughour, une localité

117 “Deraa is poor and Islamic – it optimizes everything that troubles Syria – a failed economy, the population explosion, a bad governor and

overbearing security forces. It is an explosive brew. Even if the government can contain violence to Deraa for the time-being, protests will spread. The wall of fear has broken. Apathy of the young has turned to anger”. « Deraa : the Government takes off its Gloves: 15 killed », Syria Comment,

23 mars 2011.

118 Conseil de l’Europe, 11/2011. « Syrian refugees on the Turkish border. Report on the visit to Ankara ». http:// www.assembly.coe.int/CommitteeDocs/2011/amahlarg042011.pdf

d’environ 40 000 habitants, située à une vingtaine de kilomètres de la frontière turco- syrienne119.

Carte 28 Premiers flux de réfugiés vers la Turquie en 2011

Plus au sud, dans le gouvernorat de Homs, entre les mois d’avril et août 2011, les forces du régime ont assassiné au moins 587 civils120. L’essentiel de ces exactions a eu lieu

dans la ville de Homs, ainsi que dans les villages de Tal Kalakh, Rastan et Talbiseh. Les premiers flux de réfugiés en direction du Liban sont observés dès la mi-mai. La plupart des personnes fuyant la Syrie à ce moment là sont accueillies par des membres de leur famille résidant dans des petits villages situés de l’autre côté de la frontière, chez des amis, des inconnus, et dans une moindre mesure dans des écoles laissées à l’abandon121. D’après

119 Le 6 juin 2011, 120 policiers furent assassinés à Jisr Al-Shoughour. Selon l’opposition, les victimes seraient des membres des services de sécurité ayant cherché à faire défection, avant d’être assassinés par leurs collègues restés fidèles au régime. La version du gouvernement privilégie quant à elle le scénario d’une attaque menée par des groupes terroristes armés issus des rangs de l’opposition. Toujours est-il que dans les mois suivants, le régime a régulièrement pris pour cible la population de cette ville, amenant une part croissante de ses habitants à partir se réfugier dans les villages alentours, ainsi qu’en Turquie.

120Human Rights Watch, 11/11/2011. « We Live as in War. Crackdown on Protesters in the Governorate of Homs, Syria ». http://www.hrw.org/node/102843/section/6

121 International Medical Corps, 1/07/2011. « Psychological Assessment of Displaced Syrians at the Lebanese-Syrian Northern Border ». Rapport accessible via le site data.unhcr.org.

les informations collectées auprès de plusieurs makhatir libanais, à la mi-juillet, entre 3 500 et 6 000 personnes avaient ainsi trouvé refuge dans le district du Akkar, situé dans le gouvernorat du nord du pays122. Comme en Turquie, des flux de retour en direction de la

Syrie sont rapidement amorcés, puisque sur ces quelques milliers d’individus passés par le Liban depuis le mois de mai, seuls 2 500 y résidaient encore à la mi-juillet.

Carte 29 Premiers flux de réfugiés vers le Liban en 2011

Dès les premiers mois de l’insurrection, plusieurs centaines de Syriennes et de Syriens fuyant la répression du régime de Bachar al-Assad dans le gouvernorat de Deraa ont été enregistrés par le HCR en Jordanie123. Les informations portant sur l’intensité des

premiers flux en direction des villes et des villages du nord du royaume restent toutefois peu nombreuses. En effet, plus encore qu’au Liban, l’intensité des liens familiaux et tribaux entre les Syriens et les Jordaniens de la région transfrontalière du Hauran facilite l’installation de milliers de réfugiés chez leurs proches, dans les gouvernorats de Mafraq et 122 International Medical Corps, 1/07/2011. « Psychological Assessment of Displaced Syrians at the Lebanese-Syrian Northern Border ». Human Rights Watch, 11/11/2011. « We Live as in War. Crackdown on Protesters in the Governorate of Homs, Syria ». http://www.hrw.org/node/102843/section/6

d’Irbid ; invisibilisant de fait l’augmentation croissante de la présence syrienne dans le nord du pays. Toutefois, entre le printemps et l’automne 2011, plusieurs petits camps de transit sont créés par les autorités jordaniennes afin de commencer à filtrer et à recenser les Syriens qui, toujours plus nombreux, traversent la frontière jordanienne en dehors des postes frontières officiels, en coupant à travers champs [Roussel, 2015a].

Carte 30 Premiers flux de réfugiés vers la Jordanie en 2011

L’augmentation des combats pousse un nombre croissant d’individus sur les routes de l’exil

Face aux agressions répétées des forces gouvernementales à l’encontre des manifestants, une frange de l’opposition va faire le choix des armes. C’est ainsi que se forme en juillet 2011 l’Armée Syrienne Libre (ASL), créée par le colonel Riyad Al-Assad et principalement composée à l’origine d’anciens militaires du régime ayant fait défection. A l’automne, la militarisation croissante des insurgés entraîne une recrudescence des violences, qui tourne progressivement à l’avantage des rebelles. En effet, durant l’hiver

2011-2012, le nombre de localités syriennes passant sous le contrôle de l’opposition ne cesse d’augmenter. Au cours des mois suivant, les combats adoptent une tournure de plus en plus violente. Le mois de février 2012 est marqué par d’intenses affrontements dans la ville de Homs, dans le quartier rebelle de Baba Amr en particulier, un temps contrôlé par l’ASL, avant que le régime n’en reprenne le contrôle suite à une campagne de bombardement d’une intensité encore jamais atteinte depuis le début de l’insurrection124.

La violence des combats dans cette ville d’un million d’habitants pousse toujours plus de personnes à se réfugier au Liban, où 12 000 Syriens étaient enregistrés à la mi-mars. La majorité d’entre eux étaient installés dans le nord du pays (7 000), notamment à Tripoli, ainsi que dans la vallée de la Bekaa (4 000), tandis qu’un millier de réfugiés étaient répartis sur le reste du territoire libanais125.

A la fin du mois de février, alors que les forces du régime tentent de reprendre le contrôle de la ville de Homs, une autre campagne de bombardements est initiée par l’armée loyaliste dans le nord-ouest du pays, à Idlib et dans le reste du gouvernorat éponyme. Plusieurs villages sont alors visés par des tirs d’artillerie, de mortiers et de missiles antiaériens, poussant des milliers de Syriennes et de Syriens supplémentaires sur les routes126. En mars, plus de 13 000 personnes avaient trouvé refuge dans les sept camps

ouverts par les autorités turques dans la province de Hatay, tandis que d’autres étaient en cours de construction dans la province de Kilis, en prévision de l’arrivée de nouveaux réfugiés127. La multiplication des affrontements dans et autour de Deraa continua par

ailleurs d’alimenter les flux de réfugiés en direction de la Jordanie. Le nombre total d’individus enregistrés dans le royaume s’élevait en mars 2012 à plus de 7 000 personnes, la plupart étant installés chez des membres de leur famille dans le nord du pays. Durant cette même période, un nouveau centre de transit fut ouvert conjointement par les autorités jordaniennes et le HCR, près du poste frontière de Ramtha, afin de répondre aux besoins des réfugiés les plus vulnérables128. Des camps étaient également en cours de

construction dans les gouvernorats de Dohuk et Erbil en Irak, afin d’y accueillir les 124 Peter Beaumont, 02/03/2012 « Syrian Rebels retreat from Baba Amr district of Homs », The Guardian.

https://www.theguardian.com/world/2012/mar/01/syrian-rebels-retreat-baba-amr-homs

125 Sybella Wilkes, 13/03/2012 « UNHCR appoints regional refugee coordinator for Syrian refugees », UNHCR. http://www.unhcr.org/news/latest/2012/3/4f5f48156/unhcr-appoints-regional-refugee-coordinator-syrian-refugees.html 126 Alan Taylor, 21/02/2012, « Syria’s Long, Bloody Uprising », The Atlantic.

https://www.theatlantic.com/photo/2012/02/syrias-long-bloody-uprising/100252/

127 Sybella Wilkes, 13/03/2012 « UNHCR appoints regional refugee coordinator for Syrian refugees », UNHCR. http://www.unhcr.org/news/latest/2012/3/4f5f48156/unhcr-appoints-regional-refugee-coordinator-syrian-refugees.html 128 Sybella Wilkes, 13/03/2012 « UNHCR appoints regional refugee coordinator for Syrian refugees », UNHCR.

premiers réfugiés kurdes de Syrie, provenant majoritairement des villes de Qamishli et Hassaké129.

Vers un encadrement des flux de réfugiés en Jordanie

Au printemps 2012, l’augmentation du nombre d’entrées de réfugiés en dehors des postes frontières officiels amène le gouvernement jordanien à mettre en place un système de coopération avec les combattants de l’ASL. Les rebelles sont alors chargés d’acheminer les candidats à l’exil jusqu’aux nombreux points de passages informels situés dans le gouvernorat de Deraa, où ils sont réceptionnés par les militaires jordaniens, patrouillant jour et nuit le long de la frontière. De là, ils sont conduits vers des sites de collecte installés à proximité. Les personnes y sont alors « catégorisées et traitées dans leur ordre de

priorité : d’abord les personnes blessées et malades, ensuite les enfants, notamment les mineurs non accompagnés ou séparés, puis les personnes âgées et enfin la population adulte générale » [Al-Kilani,

2014 : 30]. Des convois en bus permettent ensuite d’acheminer les nouveaux arrivants vers le stade de Ramtha130, ou les camps de Cyber City131 et de Bashabshe132, tous ouverts

au cours de cette période. Cette étroite canalisation des flux permet dès lors aux autorités du royaume de filtrer et de recenser beaucoup plus minutieusement les réfugiés lors de leur arrivée sur le territoire du royaume.

Face à l’augmentation croissante du nombre d’entrées, et afin d’alléger la pression sur les trois structures déjà existantes, le gouvernement décide de créer les camps de King Abdullah Park et de Zaatari. Ce dernier, situé dans le désert à la sortie de la ville de Mafraq, le long de la route menant vers l’Irak, est ouvert conjointement par le HCR et le gouvernement jordanien, le 28 juillet 2012. Au maximum de sa fréquentation, en avril 2013, il accueillait plus de 150 000 réfugiés. Sa population a progressivement diminué par la suite, pour se stabiliser aux alentours de 80 000 résidents, depuis la fin de l’année 2014. Au delà d’un simple espace d’installation, Zaatari constitue surtout un important outil de contrôle et de comptage des réfugiés pour les autorités jordaniennes. En effet, tous les nouveaux arrivants sont enregistrés par le HCR au moment de leur arrivée dans le camp,

129UNHCR, 21/03/2012 « Regional Rapid Response plan to the Syrian crisis: Situation in Iraq ». Rapport accessible via le site data.unhcr.org.

130 Ce dernier camp était destiné à accueillir uniquement des hommes seuls.

131 Le camp de Cyber-City a depuis été transformé en centre de rétention destiné à maintenir les réfugiés palestiniens de Syrie appréhendés à la frontière par les autorités jordaniennes qui refusent d’accueillir cette population sur son territoire. Pour plus d’informations sur les conséquences du conflit syrien sur les réfugiés palestiniens du Moyen-Orient, consulter l'article de Jalal Al Husseini et Kamel Doraï [2013].

132 Le camp de Bashabshe et le stade de Ramtha furent fermés dans la foulée de l’ouverture du camp de Zaatari [Roussel, 2015a].

permettant ainsi d’effectuer une meilleure estimation de la présence syrienne dans le pays. Durant les premières années suivant son ouverture, la majorité d’entre eux repartent assez rapidement pour s’installer ailleurs en Jordanie, soit de manière régulière, après avoir obtenu un permis officiel (bail out) et bénéficié de la garantie d’un ressortissant jordanien (kafil), soit clandestinement, avec l’aide des nombreux passeurs opérant aux abords du camp. Ce lieu constitue donc un point de transit commun à une majorité de réfugiés syriens de Jordanie, puisque depuis son ouverture, environ 400 000 personnes y seraient passées au moment de leur entrée dans le royaume133.

Carte 31 Flux de réfugiés vers les pays limitrophes de la Syrie entre mars 2011 et l’été 2012