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6. Analyse des passages

6.1. Premières constatations sur le plan macrostructurel

Il existe deux éditions allemandes de Russendisko, en livre relié et en format de poche, qui sont respectivement parues en 2000 et 2002 et qui ont été publiées par Wilhelm Goldmann Verlag. Il n’y a pas de différence notoire entre ces deux éditions et j’utiliserai la version de poche dans le cadre de ce travail. Il n’existe qu’une seule édition française, parue en 2015 aux Éditions Gaïa. Le roman a été traduit dans une dizaine de langues, dont le néerlandais, le slovène, l’italien ou encore l’espagnol34. Il n’existe cependant pas de traduction anglaise. La traduction française de ce livre a été effectuée par Lucile Clauss. Il s’agit d’une traductrice expérimentée qui traduit en particulier le suédois35. On peut souligner

« Il n'y a pas de fiction évidente, et d'où vient-elle, une fiction évidente, il faut l'inventer. Je suis trop paresseux pour cela en tant qu'écrivain. C’est pourquoi j'essaie toujours de

travailler avec du matériel existant, vécu et vu, ou du moins entendu par moi. Il y a une faible proportion de fiction : les années sont interchangées, les noms de famille sont également généralement modifiés, mais pas tous. C'est tout. Tout le reste est pure vérité. Pas tout, mais seulement une petite partie, parce que vous ne pouvez pas écrire toute la vérité », ma traduction.

33 Deutsche Welle, Kaminer: Grass hat mich als Mensch beeinflusst, entretien avec Wladimir Kaminer réalisé par Annabelle Steffes, 2015, consulté le 21.10.2019, https://www.dw.com/de/kaminer-grass-hat-mich-als-mensch-beeinflusst/a-18378439

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http://www.unesco.org/xtrans/bsresult.aspx?a=kaminer&stxt=russendisko&sl=deu&l=&c=&p la=&pub=&tr=&e=&udc=&d=&from=&to=&tie=a, consulté le 21.10.2019.

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qu’elle a également traduit une autre œuvre de Wladimir Kaminer, Küche totalitär parue en 2015.

La traduction russe a elle été publiée en 2004 par la maison d’édition Новое литературное обозрение (Novoe literatournoe obozrenie). Il est intéressant de constater qu’elle est le fait de deux traducteurs, Irina Kivel et Nikolaï Klimeniouk. Irina Kivel a traduit de nombreux ouvrages, notamment certaines œuvres de Friedrich Dürrenmatt36, alors qu’il s’agit de la troisième production de Nikolaï Klimeniouk, qui auparavant avait traduit deux livres pour enfant d’Anne Möller37.

Je vais maintenant passer à l’analyse macrostructurelle des éditions allemande, française et russe de Russendisko. La couverture de l’original allemand a été réalisée par l’entreprise Design Team. Elle est constituée d’un fond bleu avec le nom de l’auteur écrit en blanc, le titre en jaune et une étoile rouge placée au-dessous. Peu d’indications sont fournies par cette couverture, si ce n’est l’étoile rappelant l’esthétique soviétique et le titre.

Le quatrième de couverture comprend un commentaire qui loue l’humour fin et la langue simple de Wladimir Kaminer, puis on trouve au-dessous un extrait de l’œuvre. Cet extrait est suivi par une critique de la Süddeutsche Zeitung, qui recommande la lecture Russendisko pour suivre « les expéditions de Wladimir Kaminer à travers les fourrés38 » de Berlin. Un dernier commentaire précise qu’il s’agit d’un bestseller.

Sur la première page du livre figure un résumé humoristique du livre, une courte biographie de l’auteur qui souligne l’origine russe de Wladimir Kaminer, ainsi qu’une liste de ses autres ouvrages publiés par Wilhelm Goldmann Verlag. On retrouve ensuite une page avec le nom de l’auteur et le titre du livre. Finalement, la page suivante présente la table des matières avec les noms et les pages des différents chapitres. Il n’y a aucune introduction, notes ou postface, ce qui n’est guère étonnant puisqu’il s’agit d’une version de poche. À noter toutefois que la version reliée en est pareillement dépourvue.

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https://catalogue.bnf.fr/changerPage.do?motRecherche=clauss%2C+lucile&nbResultParPage

=10&afficheRegroup=false&affinageActif=false&pageEnCours=1&nbPage=5&trouveDansF iltre=NoticePUB&triResultParPage=0&critereRecherche=0 , consulté le 21.10.2019

36 https://www.litmir.me/a/?id=49530, consulté le 21.10.2019

37 http://maxima-library.org/year/bl/52587?layout=author, consulté le 21.10.201921

38 Ma traduction.

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La couverture française reprend le design de la version allemande. Elle diffère uniquement par l’apposition d’une bande horizontale jaune, sur laquelle est inscrit en noir le nom de l’auteur et le titre. Le quatrième de couverture précise qu’il s’agit d’une traduction et donne le nom de Lucile Clauss. Ce commentaire est suivi d’un résumé de l’œuvre qui met en avant l’humour de Wladimir Kaminer. À noter que rien n’est précisé concernant le style de l’auteur, contrairement à la version allemande. On trouve finalement une petite biographie de Wladimir Kaminer rappelant son succès et ses origines soviétiques, ce qui permet de faire le lien avec la page de couverture.

Sur la première page du livre figure le nom de l’auteur et le titre, et un rappel qu’il s’agit d’une traduction de l’allemand. Il est intéressant de constater que la page de garde indique qu’il s’agit d’un roman, précision qui n’est pas présente dans la version originale. Finalement, le premier chapitre débute et la table des matières avec les noms et les pages des différents chapitres se retrouve placée à la fin du livre. Il n’y a également aucune introduction, notes ou postface.

La traduction russe propose une couverture qui diffère des versions allemande et française. Elle montre en gros plan une cassette qui semble faire référence au titre. Le nom de l’auteur est écrit en russe, alors que le titre a conservé sa graphie latine. Il est par ailleurs intéressant de noter que le titre n’a pas été traduit, que ce soit dans la version française ou dans la version russe. Le quatrième de couverture de la traduction russe est extrêmement concis et ne propose qu’une biographie de quelques lignes de Wladimir Kaminer. Il y est également indiqué que l’auteur écrit en allemand. La première page du livre ne précise toutefois pas qu’il s’agit d’une traduction. Elle est cependant composée d’une double page, dont la première reproduit la page de titre de la version allemande, ce qui permet de l’inférer. À noter encore que le terme рассказы (« récits ») est placé sous le titre, ce que ne précise pas la version originale. La table des matières se trouve à la fin du livre et c’est uniquement lors de sa lecture que l’on comprend que deux traducteurs ont collaboré ensemble et se sont répartis les chapitres. Les parties traduites par Nikolaï Klimeniouk sont suivies d’un astérisque, alors que ceux traduits par Irina Kivel en comptent deux.

Il est extrêmement étonnant de remarquer que la version russe contient davantage de chapitres (4) que l’original. Un examen plus précis permet de constater que six chapitres de la version allemande ont été supprimés et que quatre récits qui n’en font pas partie ont été ajoutés. Le livre ne fournit aucune explication sur ce sujet et je n’ai malheureusement pas pu trouver les raisons de ces ajouts et suppressions. Le lecteur russe n’a ainsi pas la possibilité de savoir que sa version diffère de l’original. Finalement, comme pour les versions allemande et française, la version russe ne comporte aucune introduction, notes ou postface.

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