promotion, nous nous sommes également appuyé les phrases où l’action décrite est présentée de
façon positive. À nouveau, cette promotion peut concerner les capacités d’intervention d’une
institution supranationale (premier cas) ou être une explication de ce qu’elle entreprend pour
gérer l’événement de « crise » (deuxième cas). Dans le premier cas, à titre d’exemple, le
Président de la République Nicolas Sarkozy, déclare le 27 août 2008 à Paris, dans un discours où
il explique ce qu’il est nécessaire d’entreprendre pour surmonter les effets négatifs de la « crise
financière » : « c’est ainsi que l’Union apportera la contribution la plus efficace à l’effort qui
doit être poursuivi de manière plus large avec ses partenaires pour corriger les défaillances et
les lacunes du système financier international »
544. Dans cette déclaration, le temps verbal (le
futur) est important car il souligne une certitude et un engagement de la part du Président
français. Nicolas Sarkozy souligne que l’« effort européen » sera, pour lui, tout à fait adapté à
une correction du fonctionnement du secteur financier. L’institution supranationale qu’est
l’Union européenne est alors présentée comme étant en mesure d’intervenir. Dans le deuxième
cas, à titre d’exemple, Christine Lagarde, ministre de l’Économie et des Finances, commente
ainsi les actions de la Banque centrale européenne : « j’observe que la Banque Centrale
européenne a très bien fait son travail au cours des derniers dix jours. Et que, en particulier, les
liquidités qu’elle a remises sur le marché, de manière decrescendo, en s’adaptant à la demande,
ont été extrêmement efficaces et très coordonnées avec les autres Banques centrales
mondiales »
545. La ministre française présente ici de manière valorisante l’action de cette
institution supranationale. Le tableau
546ci-dessous présente les résultats vis-à-vis de la
promotion des institutions supranationales.
544 http://discours.vie-publique.fr/notices/087002620.html ; c’est nous qui soulignons 545 http://discours.vie-publique.fr/notices/073002478.html ; c’est nous qui soulignons
546 Par souci d’économie de place, le tableau n’expose pas complètement les résultats en ce qui concerne les institutions supranationales mentionnées dans les activités de communication des membres de l’exécutif ; cf. « Annexe 2 : Grilles d’analyse de corpus », p. 12
Tableau 6 : promotion d’une institution supranationale dans les activités de communication des membres de l’exécutif
Krach boursier de 1987 (52)547 21 (40,5%) G7 11 (52,5%/21%)548
Commission
européenne 8 (38%/15,5%)
Crise asiatique de 1997-1988 (88) 63 (71,5%) Union européenne 43 (68,5%/49 %)
FMI 22 (35%/25%)
Crise des subprimes de 2007-2008
(171) 70 (41%) Union européenneBCE 60 (85,5%/35%)6 (8,5%/3,5%)
Ce tableau montre une différence similaire entre la « crise asiatique » et les deux autres
« crises ». Les institutions supranationales sont plus promues pendant la « crise asiatique de
1997-1998 ». Les résultats soulignent par ailleurs les institutions les plus promues par les
membres de l’exécutif. L’Union européenne connaît à ce propos une nette progression entre la
première « crise » et la dernière « crise ». Cela signifie sans doute que l’Union européenne est
devenue l’institution supranationale la plus importante par rapport au règlement d’une « crise
financière internationale ».
Pour vérifier si la promotion est au centre des activités de communication des membres de
l’exécutif, nous nous sommes intéressé au registre de ces activités. Plusieurs registres ont été
déterminés à partir du modèle proposé par Y. de la Haye
549. Ce dernier souligne à propos des
discours journalistiques que « le point de départ de l’analyse ne doit plus être l’individu, la
personne ni même la fonction, mais le système des autorisations et des permissions, des
occasions et des lieux, des thèmes et des domaines qui constituent le champ de
l’information »
550. Cette réflexion est tout à fait adaptée au champ politique où la légitimité d’un
membre de l’exécutif à s’exprimer dépend effectivement de l’organisation politique.
Nous avons donc constitué une grille avec des registres inspirés de ceux d’Y. de la Haye. Le
même objectif que celui-ci a été conservé pour les registres. Ceux-ci servent à faire la différence
entre les messages selon la « nature et [les variations] des sources d’une part », et la « nature et
[les variations] des éléments d’énonciation et d’adresse d’autre part ». Il est vrai que la question
des sources est moins prégnante dans un discours politique que dans un discours journalistique.
547 Le chiffre entre parenthèses correspond au nombre total d’activités de communication analysées par rapport à la catégorie « Promotion d’une institution supranationale de la part des membres de l’exécutif ».
548 Le pourcentage devant la barre oblique est calculé en fonction du nombre d’activités de communication où le G7 est promu par rapport au nombre d’activités de communication où une institution supranationale (peu importe laquelle) est promue. Le pourcentage derrière la barre oblique est calculé en fonction du nombre d’activités de communication où le G7 est promu par rapport au nombre total d’activités de communication analysées pour la catégorie. Cet exemple de lecture est valable pour les autres résultats de ce tableau.
549 de la HAYE Yves, Journalisme, modes d'emploi : des manières d'écrire l'actualité. Paris : L'Harmattan, 2005, 232 p. (Logiques sociales)