• Aucun résultat trouvé

Section 2 – Cadre théorique de la mesure de la performance du SME

C. Définition des concepts clefs de la mesure de la performance : pilotage,

2. Présentation des indicateurs de performance

Sur la base des définitions proposées par Lorino237 et Bitton, les indicateurs de performance apparaissent être des « mesures objectivées »238 (au sens d’objectif) ayant pour fonction de contrôler les résultats et d’offrir une expression de ces résultats qui permette un pilotage effectif du système, c’est-à-dire qui permette à l’entreprise de conduire le cours d’une action vers l’atteinte d’un objectif ou d’en évaluer le résultat.

L’indicateur de performance a ainsi pour fonction de permettre une boucle de retour dans le dispositif de pilotage du SME. Il est ainsi l’instrument du processus d’amélioration continue

232 Separi S., Solle G., Contrôle de gestion et Management, Fiches express, Dunod Supérieur, Paris, 2009. 233 Ibidem.

234 Ibidem.

235 Berrah L., L’indicateur de performance : Concepts et applications, Cépadues-Editions, 2002, p.40 (170 pages).

236

Ibidem. 237

Lorino P., Méthodes et pratiques de la performance, 3e édition, Editions d’Organisation, 2003, 521 pages. 238

Bitton M., Ecograi : méthode de conception et d’implantation de systèmes de mesure de performances pour

organisations industrielles, thèse de doctorat en Automatique, Université de Bordeaux I, septembre 1990, 220

125 du dispositif managérial. La Commission Indicateur de performance de l’Association Française de Gestion Industrielle définit ainsi l’indicateur de performance comme « une donnée quantifiée qui mesure l’efficacité et/ou l’efficience de tout ou partie d’un processus ou d’un système (réel ou simulé), par rapport à une norme, un plan ou un objectif, déterminé, accepté dans le cadre d’une stratégie d’entreprise »239

.

S’intéressant à la perception du concept d’indicateur par les entreprises, la littérature en sciences de gestion240 propose une acception élargie de la notion d’indicateur. Ce dernier peut alors être défini au travers de ses fonctions attendues par les entreprises. Pour ces dernières, il doit notamment permettre :

- d’évaluer la performance, par une représentation suffisamment claire de l’écart mesuré entre les pratiques et l’objectif défini,

- d’aider au pilotage ou à la prise de décision par le biais du plan d’actions qu’il génère, - de contrôler l’état des pratiques pour rendre compte au management supérieur

notamment,

- de communiquer au travers de tableaux de bord sur l’atteinte des objectifs,

- de refléter la spécificité de l’entreprise en cause, dans la mesure où il reflète une politique, des pratiques, des objectifs particuliers.

Le point de l’expression de la performance par l’indicateur est essentiel ; cette représentation devant permettre le déclenchement d’une action de pilotage concernant la donnée mesurée (en écart ou à améliorer). De ce fait, l’indicateur doit être exprimé de telle manière qu’il permette:

- d’une part d’identifier et de mettre en œuvre l’action adéquate. - d’autre part de la mettre en œuvre au moment opportun.

L’indicateur doit pour satisfaire ces conditions, être représentatif de l’évolution de l’entité en cause et être situé au bon endroit (pour être détecté, mais aussi compris et analysé). Ceci induit la nécessité de validité de l’expression de la performance, mais aussi un besoin de cohérence des mesures réalisées en termes d’entités évaluées. Cet aspect est notamment lié à l’utilisation d’une démarche appropriée qui permette d’identifier l’information pertinente (et évite ainsi la surabondance d’informations à analyser).

239

Berrah L., L’indicateur de performance : Concepts et applications, Cépadues-Editions, 2002, p.34 (170 pages).

240 Berrah L., L’indicateur de performance : Concepts et applications, Cépadues-Editions, 2002, p.97.(170 pages).

126 La sélection de l’indicateur approprié est une tâche délicate. Il existe en effet de nombreuses typologies d’indicateurs241

. Ces derniers varient notamment en fonction de l’objet étudié et du niveau de l’action de pilotage242, de la logique d’amélioration continue de l’entreprise243

, du destinataire visé244, du niveau de pilotage considéré245, du nombre de variables d’action (indicateur simple ou complexe), du positionnement du pouvoir de décision 246, etc.

Enfin, pour qu’un indicateur soit considéré comme adéquat ou tout simplement « bon », il doit revêtir de nombreuses caractéristiques selon Berland247. Ce dernier identifie un certain nombre de qualités, notamment que l’indicateur soit objectif (en ce qu’il ne dépend pas de l’interprétation du manager ou de l’instrument de mesure), quantifiable, fidèle aux réponses données (cette qualité est essentiellement liée à la précision de la définition des éléments constitutifs de l’indicateur et de la rigueur des procédures de saisie et de traitement de l'information), simple et compréhensible (la méthode de calcul de l’indicateur doit être comprise et acceptée par ceux dont l’indicateur mesure l’action), sensible (c’est-à dire réactif vis-à-vis du phénomène qu’il est censé mesurer).

Ce rappel général permet d’apprécier la difficulté qui entoure la sélection d’un indicateur pertinent et laisse pressentir les enjeux de la définition d’indicateurs de performance

241 Berrah L., L’indicateur de performance : Concepts et applications, Cépadues-Editions, 2002,170 pages. 242 Les indicateurs peuvent être de résultats ou prédictifs/de processus. En ce qu’elle étudie des résultats, la performance mesurée est considérée a posteriori. Elle n’est pas prédictive. Lorsque les indicateurs permettent de décrire une tendance d’évolution du processus au regard des objectifs à atteindre, on considère qu’ils permettent d’établir des « images partielles a priori de la réalisation de l’objectif considéré ». Ils sont en ce sens prédictifs. 243 Celle-ci peut rechercher le progrès ou la maîtrise. Ces logiques représentant généralement le processus de maturation du système au travers du principe d’amélioration continue, puisque les actions de maîtrise font généralement suite à des actions préliminaires de progrès. Les indicateurs de progrès sont aussi appelés indicateurs d’alerte, sont « conjoncturels » car liés à l’atteinte des objectifs prioritaires de la période considérée. Les indicateurs de maîtrise sont eux structurels en ce qu’ils s’inscrivent de manière durable et stable dans le temps et décrivent les tendances d’évolution.

244 Les indicateurs sont pour cette raison distingués en indicateurs internes et externes.

245 La prise en compte du niveau de pilotage reflète ainsi la perspective temporelle du pilotage en cause : stratégique, tactique ou opérationnelle.

246

On trouve alors les indicateurs de reporting qui permettent de rendre compte au management supérieur du niveau d’atteinte des objectifs définis (généralement donc des indicateurs de résultat), et les indicateurs de pilotage qui servent eux à piloter les activités, généralement au niveau local.

127 pertinents, simples et compréhensibles dans le domaine particulier du management environnemental.

Avant de clore ce rappel théorique, un dernier concept mérite d’être abordé, celui de tableau de bord.