• Aucun résultat trouvé

Position d’Aéroports de Paris sur le marché aéroportuaire

Dans le document Aéroports de Paris (Page 52-57)

6.2. Présentation du marché

6.2.5. Position d’Aéroports de Paris sur le marché aéroportuaire

L’IATA indique dans le Freight Forecast 2006-2010 que le trafic fret sur la période 2006-2010 devrait augmenter de 6,0% par an en moyenne, notamment grâce aux échanges avec l’Asie et plus particulièrement avec l’Inde et la Chine. Selon l’IATA, toutes les destinations au départ de l’Europe devraient connaître une croissance soutenue et le trafic fret avec l’Asie-Pacifique devrait augmenter annuellement de 6,0%, avec le Moyen-Orient de 5,8% et avec l’Afrique de 5%. L’IATA prévoit par ailleurs que le trafic international à l’intérieur de l’Europe devrait croître de 4,6%.

De son côté, Airbus estime dans le Global Market Forecast 2006-2025 que le trafic fret va croître en moyenne de 6% par an entre 2004 et 2023. Selon l’avionneur, le trafic fret entre l’Europe et l’Asie devrait croître de 6,6% par an sur cette période, fortement tiré par le trafic avec la Chine. Le trafic fret entre l’Europe et le Moyen-Orient devrait, selon Airbus, progresser de 5,1%, celui avec l’Afrique de 5,7% et celui avec l’Amérique du Sud de 5,6%.

Boeing, pour sa part, prévoit dans le Current Market Outlook 2006 une croissance moyenne annuelle du fret de 6,1% entre 2005 et 2025.

En France, la DGAC, dans une étude du mois d’octobre 2005, a estimé que le trafic de fret aérien français devrait connaître une croissance supérieure à 4% par an d’ici à 2025, grâce notamment à l’essor du transport express qui devrait devenir majoritaire.

6.2.5. Position d’Aéroports de Paris sur le marché aéroportuaire

Avec ses deux plates-formes de Paris - Charles de Gaulle et Paris - Orly, Aéroports de Paris occupe une position de premier plan sur le marché du transport aérien de passagers commerciaux en Europe et dans le monde.

Comme l’illustre le graphique ci-dessous, qui présente la liste des dix aéroports européens ayant reçu le plus grand nombre de passagers en 2006 ainsi que l’évolution du nombre de passagers de 2003 à 200637, Paris - Charles de Gaulle et Paris - Orly figurent en effet respectivement à la deuxième place et à la dixième place européenne.

36 Source : DGAC

37 Source : Airports Council International(ACI) 0,0

Données en millions de passagers - Sources Airport Council International & rapports Aéroports

2003 2004 2005 2006

Grâce à ses deux plates-formes, le système aéroportuaire d’Aéroports de Paris occupe toujours la deuxième place en Europe, avec un total de 82,5 millions de passagers en 2006, derrière Londres (125,1 millions de passagers en 2006 pour Heathrow, Gatwick et Stansted) mais devant Francfort (52,8 millions de passagers, géré par Fraport AG), Amsterdam (46,1 millions de passagers, géré par Schiphol Group), Madrid (45,5 millions de passagers, géré par Aena), Munich (30,8 millions de passagers, géré par Flughafen München GmbH) et Rome (30,1 millions de passagers, géré par Aeroporti di Roma).

Le système aéroportuaire parisien occupe également la sixième place au niveau mondial, derrière Londres (125,1 millions de passagers), New York (104,1 millions de passagers), Tokyo (97,0 millions de passagers), Chicago (95,1 millions de passagers) et Atlanta (84,8 millions de passagers)38.

Les différents métiers de la gestion aéroportuaire ainsi que l’évolution de son environnement réglementaire exposent le Groupe à différents types de concurrence.

Concurrence avec les autres hubs

Pour faire face au renforcement de la concurrence internationale dans le trafic aérien, de nombreuses compagnies bâtissent désormais des alliances en vue de mettre en réseau leurs différentes dessertes, de façon à maximiser l’offre proposée à leurs clients. Dans cette "mise en réseau", le rôle de l’aéroport est essentiel puisque c’est le lieu de passage d’une desserte à une autre. Plus l’aéroport est performant, plus il offre de possibilités de correspondances, plus il est stratégique. Aéroports de Paris met ainsi à disposition du groupe Air France - KLM des infrastructures essentielles au fonctionnement du hub que ce groupe a implanté à Paris - Charles de Gaulle.

Dans ce contexte de consolidation du transport aérien autour de quelques grandes alliances et des principales compagnies aériennes qui les composent, Aéroports de Paris est principalement en concurrence avec le système aéroportuaire de Londres, qui accueille notamment la compagnie British Airways et les membres de l’alliance OneWorld, avec l’aéroport de Francfort, hub de Lufthansa et de ses partenaires de Star Alliance, et avec l’aéroport d’Amsterdam - Schiphol, deuxième base d’opérations du groupe Air France - KLM.

Dans une moindre mesure, le système aéroportuaire parisien est également en concurrence avec des hubs en développement, comme Madrid - Barajas, siège de la compagnie Iberia et Munich - Franz Josef Strauß, deuxième hub de Lufthansa. Sur certains types de trafic, par exemple le trafic à destination de l’Europe du Sud, de l’Europe de l’Est ou de la Scandinavie, Aéroports de Paris est en concurrence avec des aéroports fortement spécialisés sur ces destinations, à l’instar de Copenhague, Stockholm - Arlanda ou Vienne. Enfin, Aéroports de Paris est également en concurrence avec des aéroports plus lointains qui affichent leurs ambitions de devenir des plaques tournantes entre l’Europe, l’Amérique et l’Asie, comme l’aéroport de Dubaï pour la compagnie Emirates.

Face à cette concurrence, Aéroports de Paris dispose de plusieurs atouts qui expliquent l’importance de sa part de marché :

sa situation géographique, au carrefour Nord-Sud de l’Europe occidentale, ce qui positionne idéalement Paris par rapport à la plupart des grandes destinations mondiales au départ de l’Europe, et l’absence de grands aéroports concurrents à moins de 300 kilomètres, situation unique en Europe continentale;

l’attractivité de la France, tant d’un point de vue touristique que pour les investisseurs internationaux. La France est la première destination touristique mondiale avec plus de 78 millions de visiteurs en 2006, en hausse de 2,7% par rapport à 200539, c’est aussi la deuxième destination préférée pour les nouvelles implantations en Europe, avec 23% du total en 200640;

l’importance économique de la région Ile de France, au niveau national, étant le principal pôle productif (30% du produit intérieur brut français, 32% des exportations françaises41), décisionnel, éducatif et de recherche français;

38 Sources : ACI et données des aéroports concernés

39 Source : Ministère du tourisme

40 Source : Ernst & Young

41 Source : Paris - Ile de France Capitale Economique, http://www.europinvest-paris.info

l’attraction qu’exerce Paris, première destination mondiale pour le tourisme d’affaires, première ville du monde pour les congrès internationaux, avec 229 congrès en 2005, et première offre hôtelière européenne avec 80.000 chambres42;

le réservoir considérable de demande de transport aérien que génère l’agglomération parisienne, qui est la première capitale urbaine européenne en termes de population en 2005, avec 9,9 millions d’habitants, devant Londres (9,3 millions), Madrid (4,9 millions), Bruxelles (4,5 millions) et Berlin (3,8 millions)43;

enfin, ce sont 25 millions d’habitants qui vivent à moins de 200 kilomètres des deux principales plates-formes d’Aéroports de Paris.

L’attractivité naturelle de Paris génère en effet un fort trafic origine/destination, ce qui explique la proportion élevée du trafic point à point dans le total du trafic d’Aéroports de Paris. Cette proportion atteint les trois-quarts du trafic en 2006 (75,1% sur le total des deux plates-formes Paris - Charles de Gaulle et Paris - Orly), contre un quart pour le trafic en correspondance. Le trafic point à point a ainsi représenté 61,8 millions de passagers en 2006 contre 20,4 millions de passagers en correspondance.

Le graphique ci-dessous montre le trafic origine-destination (trafic de point à point) d’Aéroports de Paris et des autres grands aéroports européens (index: Paris - Charles de Gaulle = 100).

Aéroports de Paris bénéficie en outre d’une forte densité du réseau de destinations desservies au départ de Paris. Paris est en deuxième position derrière Londres pour le nombre de villes desservies, mais largement devant Francfort et Amsterdam notamment s’agissant des villes qui ne sont desservies qu’au départ d’un seul grand aéroport en Europe.

Une conséquence des deux points précédents est la forte connectivité du hub de CDG 2 : avec une moyenne de 20.960 correspondances hebdomadaires en moins de deux heures, le hub de Paris - Charles de Gaulle dépasse ses trois principaux concurrents européens que sont le hub de Lufthansa sur l’aéroport de Francfort avec 12.960 correspondances en moyenne, le hub de British Airways situé sur l’aéroport de Londres - Heathrow (près de Londres) avec 7.170 correspondances en moyenne et celui de KLM sur l’aéroport d’Amsterdam - Schiphol avec 6.810 correspondances en moyenne44.

42 Source: Commission des affaires économiques, de l’environnement et du territoire de l’assemblée nationale, janvier 2006

43 Source : INSEE, 2005, unités urbaines de population/agglomérations

44 Source : Air France - KLM

Enfin, la plate-forme de Paris - Charles de Gaulle bénéficie d’importantes réserves de croissance car ses installations aéronautiques sont inégalées en Europe. Avec ses deux doublets indépendants de pistes, cet aéroport est en mesure d’offrir durablement aux compagnies aériennes les capacités et les fréquences de vol qui sont essentielles pour la mise en œuvre de leur politique commerciale et le développement de leur réseau.

Concurrence avec les grands aéroports régionaux

Paris - Charles de Gaulle et Paris - Orly sont les deux premiers aéroports français, devant les aéroports de Nice - Côte d’Azur (9,9 millions de passagers en 2006), de Lyon - Saint Exupéry (6,6 millions de passagers en 2006) et de Marseille - Provence (5,8 millions de passagers en 2006).

Le trafic des aéroports régionaux métropolitains français représente environ 52 millions de passagers en 2005.

En 2004, 51% de ce trafic était national et 49% international45. La concurrence avec les grands aéroports régionaux français s’exerce principalement en matière de trafic international, une grande partie du trafic national de ces aéroports se faisant avec Paris.

Sur le segment du trafic international, les aéroports régionaux bénéficient depuis plusieurs années du développement du trafic point à point, notamment sous l’effet de la montée en puissance des compagnies à bas coût. Ce trafic direct échappe donc à Aéroports de Paris puisqu’il n’y a pas de correspondance sur le hub de Paris - Charles de Gaulle. Une étude de la DGAC46 indique que ces liaisons internationales point à point concernent exclusivement des destinations court et moyen-courrier vers l’Europe, à la seule exception de l’aéroport Nice - Côte d’Azur, qui propose des vols réguliers notamment vers New York, Atlanta et Dubaï.

Pour les destinations long-courrier, cette même étude note que près de 80% des voyages au départ des grands aéroports régionaux français impliquent au moins une correspondance dans un hub majeur. 35% de ces correspondances se font avec Paris - Charles de Gaulle. Seul Francfort attire plus de 10% de ce trafic de correspondance au départ des aéroports régionaux français, avec 12%. Les autres aéroports, (Amsterdam, Munich, Lyon, Milan, Madrid) captent chacun entre 5% et 8% de ce trafic. Paris - Charles de Gaulle apparaît donc bien comme la plaque tournante du trafic international moyen et long-courrier français, non seulement pour sa région de chalandise "naturelle", mais plus largement pour l’ensemble du territoire national.

Concurrence avec les aéroports spécialisés

Dans la mesure où elles représentent désormais 12% du trafic passagers accueilli par l’aéroport de Paris - Orly, la présence des compagnies à bas coût dites low cost, au premier rang desquelles figurent EasyJet et les compagnies du groupe TUI (notamment Corsair), constitue pour les prochaines années un facteur de développement majeur de cette plate-forme.

Sur ce segment des compagnies à bas coût, l’aéroport de Paris - Orly est concurrencé par l’aéroport de Beauvais - Tillé, situé sur la commune de Tillé au nord de Beauvais dans l’Oise à environ 80 kilomètres de Paris. Doté de trois pistes, cet aéroport, qui est géré par la Chambre de commerce et d’industrie de l’Oise, héberge plusieurs compagnies low cost qui ne sont pas implantées sur Paris - Orly (telles que Ryanair, Sterling, Wizzair et Blue Air) et a accueilli 1,9 million de passagers en 2006.

L’aéroport de Paris - Orly se différencie de cet aéroport par un registre plus haut de gamme qui se caractérise par sa proximité avec Paris, la qualité de ses installations (équipement des pistes, embarquement des passagers au moyen de passerelles), ainsi que la diversité des commerces que peuvent visiter les passagers et la qualité des services qui leur sont offerts dans les terminaux.

Concurrence avec les autres moyens de transport

En Europe, le transport aérien est concurrencé par le rail et dans une moindre mesure par la voiture. Le temps total de trajet en train reste le facteur de choix dominant des passagers entre les deux modes de transport et structure très fortement la part de marché relative du train et de l’aérien. Si le train à grande vitesse est

45 Source : DGAC, décembre 2005

46 Notes thématiques de la direction des affaires stratégiques et techniques de la DGAC, “Aéroports régionaux, le trafic international devient majoritaire” (décembre 2005).

généralement privilégié pour les trajets de moins de trois heures, il cède le pas à l’avion pour les trajets de plus de quatre heures. La zone de concurrence correspond aux trajets d’une durée comprise entre trois et quatre heures. L’aéroport de Paris - Orly, et dans une mesure moindre celui de Paris - Charles de Gaulle, sont confrontés à cette concurrence, qui devrait s’accentuer avec la densité croissante du réseau de TGV français.

Néanmoins, le Groupe estime que ce réseau est également un atout pour drainer des passagers sur les vols long-courrier au départ de Paris, en particulier grâce à la gare TGV installée sur la plate-forme de Paris - Charles de Gaulle, qui accueille annuellement 2,4 millions de passagers. Par ailleurs, Aéroports de Paris entend maintenir une qualité de service élevée qui devrait permettre à l’aéroport de Paris - Orly de limiter les pertes de parts de marché par rapport au train dans les années à venir.

Concurrence sur le marché du fret

Les aéroports de Paris - Charles de Gaulle et Paris - Orly ont traité en 2006 un total de 2,24 millions de tonnes de fret et courrier. Cette performance positionne Paris au premier rang européen devant Francfort, Londres et Amsterdam. L’aéroport de Paris - Charles de Gaulle occupait également en 2006 la septième place mondiale, derrière les aéroports de Memphis, Hong Kong, Anchorage, Séoul, Tokyo, et Shangaï. Au niveau national, Paris occupe la première place devant les aéroports de Toulouse, Marseille, Bâle Mulhouse et Lyon47.

Les principaux concurrents en Europe en matière de fret aérien sont Francfort (2,15 millions de tonnes), Amsterdam (1,56 millions de tonnes), qui en ont fait un axe important de leur stratégie de développement. Les aéroports londoniens (Heathrow, Gatwick, Stansted) (1,70 million de tonnes), bien que générant un trafic fret important, desservent en effet principalement le marché de l’agglomération londonienne et le marché anglais et ne sont pas des concurrents directs pour la desserte de l’Europe continentale, ne bénéficiant pas des mêmes facilités d’accès, notamment autoroutières. Dans une moindre mesure, Cargolux opère un nombre important de vols tout cargo à partir du Luxembourg. Emirates cherche enfin à monter en puissance à partir de son hub de Dubaï.

Face à cette concurrence, les plates-formes parisiennes, au premier rang desquelles Paris - Charles de Gaulle, bénéficient d’atouts importants. En premier lieu, Paris et la région Ile de France constituent un carrefour pour les échanges économiques grâce à la présence de nombreuses sociétés multinationales et d’un tissu très dense de PME/PMI, d’un des premiers bassins d’emplois d’Europe, d’une desserte terrestre exceptionnelle à la croisée des réseaux autoroutiers Nord-Sud et Est-Ouest et d’une excellente position géographique en Europe.

En outre, l’aéroport de Paris - Charles de Gaulle concentre trois pôles d’échanges sur une même plate-forme:

ceux d’Air France - KLM, de FedEx, et de La Poste. Cette proximité permet une interconnexion des trois réseaux, ce qui autorise un nombre plus élevé de possibilités de correspondances. L’aéroport de Paris - Charles de Gaulle est ainsi le seul aéroport hub européen à disposer d’un hub cargo (les hubs d’UPS, TNT et DHL se situent en effet sur les aéroports de Liège, Cologne et Bruxelles).

FedEx est le plus gros transporteur de fret aérien au monde, avec 14,4 milliards de TKT en 200548. Le groupe Air France - KLM est le deuxième acteur mondial, derrière FedEx, avec 10,5 milliards de TKT49, et le premier transporteur mondial de fret général (hors fret express). La puissance du groupe Air France - KLM est renforcée par la première place de l’alliance SkyTeam en matière de fret, devant Star Alliance, grâce notamment à des acteurs importants comme Korean Air et Northwest.

Enfin, Aéroports de Paris dispose de l’espace suffisant pour accompagner les entreprises déjà implantées sur ses plates-formes dans leur croissance, notamment par la mise à disposition d’aires de stationnement avion ou des terrains nécessaires à l’implantation ou à l’agrandissement de gares de fret.

47 Source : Union des Aéroports français, chiffres 2004

48 Source : IATA

49 Source : Air France - KLM

6.3. Description des principales activités d’Aéroports de Paris

Dans le document Aéroports de Paris (Page 52-57)