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Population

Dans le document Thèse. Docteur de l Université Paris V (Page 95-102)

4 ETUDE DES CARACTERISTIQUES COGNITIVES DES ENFANTS A HAUT

4.5 Comparaisons intergroupe

4.5.1 Population

Les caractéristiques de l’échantillon d’EHPI reste le même que pour l’analyse précédente (n = 68 ; mâge= 10,93 ans ; 9,21 ans ≤ mâge ≤ 13,49 ans ; etyâge = 0,78). Le groupe contrôle se compose de 62 élèves de 6ème dont la moyenne d’âge des 11,61 ans (9,03 ans ≤ mâge ≤ 12,97 etyâge= 0,6). Les effectifs des groupes expérimentaux sont résumés dans le tableau 6.

n %

m 44 64,71

HP f 24 35,29

m 25 40,32

NHP

6e f 37 59,68

m 30 65,22

NHP

cm2 f 16 34,78

Tableau 6 : Tri croisé des sujets entre leur groupe d’appartenance et leur sexe. HP : enfants à haut potentiel intellectuel ; NHP 6ème : groupe d’enfant tout-venant en 6ème ; NHP CM2 : groupe d’enfant tout-venant en CM2.

4.5.2 Les PMA

Le graphique 2 confirme les observations des analyses précédentes. Pour la tâche de Raisonnement, nous constatons en effet que les EHPI obtiennent en moyenne de meilleures performances que des élèves tout-venant (m = 18,40 ; ety = 2,53) aussi bien en ce qui concerne le groupe d’élèves de 6ème (m = 14,66 ; ety = 5,01) que celui de CM2 (m = 13,5 ; ety

= 5,79). Ces effets sont considérés comme très importants selon la classification de Cohen (d

> 1). Par ailleurs, entre les deux groupes d’enfants tout-venant, nous notons que les élèves de 6ème obtiennent des performances moyennes supérieures à celles des élèves de CM2 et cet effet est fort, avec un d de Cohen égal à 0,70.

Pour la tâche Fluidité Verbale, la même tendance est retrouvée, les EHPI (m = 22,41 ; ety = 8,22) donnant en moyenne plus de mots que leurs pairs de même classe (m = 18,69 ; ety

= 6,63) que de même âge (m = 18,52 ; ety = 6,77). Ces effets sont d’importance intermédiaire avec des effets calibrés de l’ordre de 0,50. Les deux groupes contrôle semblent obtenir des performances similaires.

Conformément à nos hypothèses, l’analyse inférentielle indique un effet de groupe sur les performances au test de Raisonnement (H(2, 176)= 21,78 ; p<.01)18. Les EHPI obtiennent des scores significativement plus important que les groupes contrôle en 6ème (Z = 3,79 ; p<.01), et en CM2 (Z = 4,03 ; p<.01). La différence entre les deux groupes contrôle sur cette épreuve n’est pas significative.

18 Test de Kruskall-Wallis pour échantillons indépendants.

En ce qui concerne le test de Fluidité Verbale, l’analyse indique un effet de groupe (H(2,176)=10,03 p<.01). Les EHPI obtiennent des scores significativement plus important que les groupes contrôle en 6ème (Z = 2,94 ; p<.01), et en CM2 (Z = 2,36 ; p<.01). La différence entre les deux groupes contrôle sur cette épreuve n’est pas significative.

Enfin les analyses indiquent que les variances sont homogènes entre les groupes, et ce pour les deux subtests des PMA.

PERFORMANCES AUX SUBTEST DES PMA

Raisonnement Fluidité verbale

HP NHP 6e NHP CM2

10 12 14 16 18 20 22 24 26

Score Moyen

Graphique 2 : analyse descriptives des aptitudes primaires Raisonnement et PMA pour le groupe d’EHPI (HP) et les groupe d’enfant tout-venant, appariés sur le niveau scolaire (NHP 6ème) et l’âge (NHP CM2). Les barres indiquent les limites de l’interval de confiance à 95%.

4.5.3 La mémoire de travail

En examinant les résultats du tableau 7, nous constatons que les EHPI obtiennent en moyenne de meilleures performances sur le nombre de rappels corrects (m = 8,76 ; ety = 2,53) que les élèves tout-venant, aussi bien en ce qui concerne le groupe d’élève de 6ème (m = 7,42 ; ety = 2,50) que celui de CM2 (m = 7,72 ; ety = 2,50). Ces effets sont d’amplitude intermédiaire (0.40< d < .50). Par ailleurs, entre les deux groupes d’enfants tout-venant, nous notons que les élèves de CM2 obtiennent des performances moyennes sensiblement supérieures à celles des élèves de 6ème.

Nous observons la même tendance en prenant en compte le palier, c'est-à-dire le nombre maximum de mots correctement rappelés. Les EHPI atteignent en moyenne des niveaux plus haut (m = 4,06 ; ety = 1,17) que les élèves tout-venant, aussi bien comparativement entre le groupe d’élève de 6ème (m = 3,61 ; ety = 1,17) que celui de CM2 (m

= 3,69 ; ety = 1,19). Pour cet indice, les différences observées semblent être d’amplitude faible à intermédiaire (0,31< d < 0.38).

Enfin, entre les deux groupes d’enfants tout-venant, nous notons que les élèves de CM2 obtiennent des performances moyennes sensiblement supérieures à celles des élèves de 6ème.

Rappel correct Palier

n m ety min max m ety min max

HP 67 8,76

8,14 9,37 2,53 4 15 4,06

3,77 4,34 1,17 2 7

NHP 6e 59 7,42

6,77 8,07 2,50 1 14 3,61

3,30 3,92 1,17 2 7

NHP cm2 46 7,72

6,97 8,46 2,50 3 12 3,69

3,34 4,05 1,19 1 6

Tableau 7 : analyse descriptive de la tâche d’empan de lecture pour le groupe d’EHPI (HP) et le groupe d’enfant tout-venant, toutes classes confondues (NHP).

Conformément à nos hypothèses, l’analyse inférentielle indique un effet de groupe sur la tâche de mémoire de travail en ce qui concerne le nombre de rappels corrects (H(2, 172)= 7,69 ; p<.05). Les EHPI obtiennent un nombre de réponses correctes moyen significativement plus important que les groupes contrôle en 6ème (Z = 2,78 ; p<.01, et en CM2 (test de Wald-Wolfowitz significatif avec Z = 2,55 ; p<.05). La différence entre les deux groupes contrôle sur cette épreuve n’est pas significative.

Nos analyses relèvent aussi un effet de groupe sur l’indice basé sur le dernier palier atteint (H(2, 172)= 4,76 ; p<.05 unilatéral). Ils donnent plus de rappels corrects que leurs pairs de même niveau scolaire (Z = 2,78 ; p<.05) mais pas de même moyenne d’âge (p>.05). Les différences observées entre les deux groupes contrôle ne sont pas significatives (p>.05). Enfin les analyses indiquent que les variances sont homogènes entre les groupes, et ce pour les deux scores.

4.5.4 L’inhibition cognitive

Le graphique 3 résume les résultats obtenus par les deux groupes à la tâche d’inhibition cognitive.

Liste A

Nous pouvons observer que les EHPI rappellent plus de mots dans la liste A1 et que peu de différences sont observées entre les groupes pour la liste A2. Nous constatons également une meilleure inhibition des mots de la liste A1 de la part des EHPI car ils ont tendance à rappeler plus de mots en A2 qu’en A1 que ne le font les autres groupes. Les différences entre les deux groupes contrôles sur ces indices est par ailleurs très faible. Enfin, cette condition indique, pour les trois groupes, que les sujets ont rappelés plus de mots dans la liste A2 que dans la liste A1, attestant le fait que les sujets ont bien compris la consigne.

Ces observations sont confirmées statistiquement. D’une part, il existe une différence significative sur le nombre de mots rappelés en A2 entre les élèves de 6ème non identifiés et les EHPI, en faveur de ces derniers (Z = 2,04 ; p<.05). La même tendance est retrouvée avec le groupe contrôle d’élèves en CM2 (Z = 1,89; p<.05 unilatéral). Au moment du rappel, les EHPI donnent plus de mots de la liste A1 que de mots de la liste A2, par rapport aux élèves en CM2 d’autre part (test de Waltz-Wolfovitz significatif avec Z = 1,90; p<.05 unilatéral) et cette différence n’est pas significative avec le groupe contrôle d’élèves de 6ème. Les différences entre les deux groupes contrôle ne sont pas significatives.

Liste B

Descriptivement, nous constatons que les sujets dans les trois groupes donnent en moyenne un nombre similaire de mots de la liste B1. Les élèves de 6ème non identifiés semblent donner plus de mots dans liste B2 que ne le font les autres groupes. Statistiquement il n’existe pas de différences significatives entre les groupes en ce qui concerne le nombre de mots donnés dans liste B1.

-1

Nous observons tout d’abord que les EHPI semblent en moyenne rappeler plus de mot sque les deux groupes contrôle. Ainsi, ils donnent plus de mots dans liste C1, contrairement à nos attentes. En effet, cette condition oblige les sujets à réactiver des mots supposés inhibés car non pertinent à un moment donné. Une hypothèse sous-jacente de cette tâche considère que plus l’inhibition est efficace, moins les mots de la liste C1 sont disponibles, de par cette inhibition. En suivant l’hypothèse de Harnhishfeger, nous attendions à ce que les EHPI soient de meilleurs inhibiteurs, et donc rappellent peu de mots de la liste C1. Cependant, ces sujets semblent aussi rappeler, en moyenne, plus de mots de la liste C2 que les autres groupes. Ils rappellent donc eux aussi plus de mots de la liste C2 que dans la liste C1. Les deux groupes contrôle semblent de leur côté obtenir des performances moyennes très similaires. Nous pouvons indiquer que dans cette condition, les sujets qui ont le mieux inhibé les mots de la liste C1 sont les élèves tout venant en 6ème. En effet, l’indice (C2-C1) est le plus élevé pour ce groupe. Cet indice est positif pour les trois groupes.

A un niveau inférentiel, les EHPI rappellent significativement plus de mots de la liste C1 que les élèves tout-venant en 6ème (Z = 2,40 ; p<.05) et en CM2 (Z = 2,24 ; p<.05). La différence observée sur le nombre de mots provenant de C2 entre les EHPI et les élèves tout venant en 6ème n’est pas statistiquement significative, il en va de même avec les élèves tout venant de CM2. Les différences observées sur l’indice (C2-C1) ne sont pas significatives (p>.05).

Scores d’inhibition

A un niveau descriptif, nous observons que les EHPI obtiennent des performances d’inhibition plus importante, sur les deux formes scores traduisant l’inhibition cognitive. Ils réussissent mieux cette tâche que des pairs de même âge, mais aussi que des élèves en moyenne plus âgés du même niveau scolaire. Cette différence n’est pas statistiquement significative avec les sujets tout-venant en 6ème pour le score total d’inhibition (p >.05). En comparant avec le groupe d’élève en CM2, cette différence est significative pour le score d’inhibition total (Z=1,76 ; p<.05 unilatéral) mais pas sur le score catégorisé d’inhibition (p>..05). La différence entre ces deux groupes contrôle sur ces scores n’est pas significative.

4.5.5 La pensée divergente

A un niveau descriptif (voir graphique 4), pour le score de fluidité, nous constatons que les EHPI en 6ème obtiennent une performance moyenne similaire à celles des élèves tout-venant en 6ème. Par contre les élèves de CM2 produisent plus d’idée que ces deux groupes. Le score de flexibilité ne semble pas discriminer ces trois groupes, qui utilisent, en moyenne le même nombre de catégories d’idée pour résoudre cette tâche.

L’originalité calculée à partir du manuel de Torrance indique que les enfants ont CM2 ont tendance à donner des réponses plus rares que les élèves en 6ème, qu’ils soit identifiés à haut potentiel intellectuel ou pas. L’indice d’originalité, calculé à partir des réponses données par l’ensemble notre échantillon indique la même tendance, même si elle est moins marquée.

Cependant, à un niveau inférentiel, les différences évoquées descriptivement ne sont pas significatives (p>.05).

0

Graphique 4 : analyse descriptive de la tâche « utilisations nouvelles » de Torrance pour les trois groupes expérimentaux.

Dans le document Thèse. Docteur de l Université Paris V (Page 95-102)