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Les dimensions de la personnalité selon le modèle des big 5

Dans le document Thèse. Docteur de l Université Paris V (Page 135-141)

6 ETUDE DES CARACTERISTIQUES CONATIVES DES ENFANTS A HAUT

6.2.3 Les dimensions de la personnalité selon le modèle des big 5

Il s’agit d’une tentative pour appréhender des dimensions de personnalité auprès d’enfants d’âge scolaire à l’aide d’un inventaire. Parker et al. (1998) indiquent que le modèle en cinq facteurs, élaboré sur des données recueillies auprès d’adultes est utilisable pour l’étude des EHPI.

Pour appréhender ces dimensions, nous nous sommes servis des travaux de Gendre, Dupont, Capel, et Salanon (1996). Ces auteurs ont, sur la base de jugements fournis par 10 psychologues, extrait des marqueurs de l’Adjectif CheckList de Gough (ACL, comprenant 300 adjectifs) reflétant les cinq grands facteurs de la personnalité (Ouverture, Conscience, Extraversion, Agréabilité et Névrosisme) issus du modèle dit des « big five ». Ces marqueurs ont été utilisés sur de larges échantillons afin de créer des échelles bipolaires de 2 x 20 items (200 adjectifs en tout), composés d’adjectifs représentatifs des cinq grands domaines de personnalité postulés par Costa et McCrae. La version que nous avons utilisée (voir annexe p.

A21 et A22) ne comprends que 120 adjectifs. Pour des raisons purement pratiques, nous avons raccourci l’inventaire original afin de ménager les sujets. Cette manière de procéder est exploratoire, Gendre et al. (1996) ne stipulant pas qu’il est possible d’utiliser des parties de l’inventaire.

Les échelles que nous avons retenues sont :

- « Nevrosisme » vs. « Stabilité émotionnelle ». « Névrosisme » rend compte des différences individuelles de prédisposition à percevoir et à ressentir la réalité comme menaçante, problématique et pénible. Cette dimension est liée à une grande variété d’émotion et d’affects négatifs.

- « Extraversion-introversion ». L’extraversion concerne la tendance à se confronter à l’environnement (l’environnement social par exemple). Les extravertis ont tendance à être plus optimistes et plus sensibles aux aspects positifs de la vie et éprouvent davantage d’émotions et d’affects agréables.

- « Conscience » est une dimension centrée autour du problème central de contrôle des impulsions. Les personnes consciencieuses sont moins soumises à l’emprise des sensations immédiates de l’instant. Lorsqu’elles s’investissent dans un travail, elles le font de manière sérieuse et appliquée.

- « Ouverture aux expériences » est une dimension plus controversée que les autres. McCrae et Costa (1985) la décrivent comme une dimension qui se manifeste par des intérêt larges, une capacité à vivre (ou à rechercher) des expériences nouvelles et inhabituelles. Goldberg (1993) l’envisage comme une dimension liée à la créativité et l’imagination.

6.3 Analyses sur l’ensemble de l’échantillon

6.3.1 Analyses descriptives

Nous avons utilisé le test de Shapiro-Wilks pour tester l’hypothèse de normalité des mesures. Les résultats (tableau 25) indiquent qu’on ne peut pas rejeter cette hypothèse en ce qui concerne la distribution des scores sur les échelles de perfectionnisme et de conscience.

Comme pour les analyses précédentes nous tiendrons compte des caractéristiques des distributions.

N Actifs Moyenne Minimum Maximum

Ecart-type W

Score total

d’anxiété manifeste 176 52,14 29 82 8,84 ns

Anxiété physiologique 176 10,64 3 31 2,89 p<.05

Inquiétude/

Hypersensibilité 176 10,46 5 19 2,85 p<.05

Préoccupations sociales/

concentration 176 10,53 6 17 2,53 p<.05

R-CMAS

Echelle de désirabilité 176 8,95 5 16 2,59 p<.05

Perfectionnisme

Stabilité Emotionnelle 120 8,58 1 19 4,20 p<.05

Nevrosisme 120 4,82 0 16 3,68 p<.05

Inventaire de personnali

Nombre total

d’adjectifs cochés 120 86,67 21 175 33,66 ns

Tableau 25 : analyse descriptive des indices calculés sur les différentes mesures des composantes conatives pour l’ensemble de l’échantillon, et résultats au test de Shapiro-Wilks pour ces indices.

6.3.2 Fidélité des mesures

Comme pour les questionnaires portant sur les composantes émotionnelles, nous avons examiné la cohérence interne des mesures de personnalité. Nous avons fait ce travail pour l’échelle de perfectionnisme et l’inventaire de personnalité. La version française du R-CMAS que nous avons utilisé a déjà montré une consistance interne acceptable, et à fait l’objet de validations (validité de critère et validité concourante). Pour plus de détails concernant les qualités psychométriques de la version française du RCMAS, nous renvoyons le lecteur à la consultation du manuel de cette version.

Le tableau 26 présente la consistance interne pour l’échelle de perfectionnisme. Nous pouvons remarquer une bonne cohérence entre les items composants cette échelle, que ce soit au niveau du score calculé sur l’ensemble des items (CAPS total), que sur les scores reflétant un perfectionnisme orienté vers soi, reflétant les propres attentes de l’individu par rapport à des objectifs qu’ils s’est fixé, et un perfectionnisme induit par l’environnement social.

Alpha de Cronbach Corrélation moyenne entre les items

Score total 0,87 0,24

Perfectionnisme

orienté vers soi 0,83 0,34

Perfectionnisme

social 0,87 0,43

Tableau 26 : Consistance interne du CAPS (Children and Adolescent Perfectionism Scale).

Le tableau 27 indique la consistance interne pour les dimensions de personnalité, élaborées à partir de l’ACL. Nous pouvons constater que, pour chaque dimension, l’alpha de Cronbach est acceptable, au-delà de α = 0.74.

Alpha de Cronbach Corrélation moyenne entre les items

Ouverture + 0,75 0,13

Conscience + 0,85 0,21

Extraversion + 0,80 0,17

Extraversion - 0,74 0,13

Nevrosisme + 0,77 0,15

Nevrosisme - 0,78 0,15

Tableau 27 : Consistance interne des dimensions de l’inventaire de personnalité.

6.3.3 Effet de l’école

Nous avons vérifié si il existe un effet de l’environnement scolaire sur les variables conatives que nous avons mesurées.

Classes de 6ème

Les analyses indiquent un effet de l’école sur les scores au R-CMAS (voir graphique 9), en prenant tous les indices de cette échelle (F(10, 246)=2,17 ; p=,05). Les analyses post-hoc montrent plusieurs différences. Tout d’abord, nous observons, sur le score total, une différence entre l’école parisienne et celle du Vésinet, ces derniers étant significativement moins anxieux (test de Tukey significatif à p<.05). Il n’existe pas de différences entre Melun et le Vésinet sur cette variable.

Anxiété physiologique Inquiétudes/

hypersensibilité Préoccupations sociales/concentration

Melun Paris Le Vésinet

ECOLE 8

9 10 11 12 13 14 15

SCORE MOYEN

Graphique 9 : Analyses des scores au R-CMAS selon l’école pour l’ensemble de l’échantillon.

Les barres dénotent l’intervalle de confiance à 95%

Pour la sous échelle d’anxiété physiologique et pour la sous-échelle « préoccupations sociales », il existe une différence significative entre Melun et Paris (p<.05) et entre Paris et le Vésinet (p<.05). Dans les deux cas, nous observons un score moyen plus important sur cette

échelle pour les élèves de Paris. Il n’existe pas de différences statistiques entre Melun et le Vésinet.

Pour la sous-échelle « inquiétude/hypersensibilité », les différences entres les trois écoles ne sont pas significatives.

Les différences sur l’échelle de perfectionnisme et l’inventaire de personnalité entre les trois écoles ne sont pas significatives (p>.05).

Classes de CM2

Nous n’observons pas d’effet de l’école sur les variables conatives pour ce niveau scolaire.

6.3.4 Effet de sexe

Nous observons un effet du sexe sur l’ensemble des variables conatives que nous avons mesurées (F(13,105)=2,11). Les analyses post-hoc indiquent que les garçons font état d’un niveau de perfectionnisme plus important, aussi bien sur le score total, le score de perfectionnisme orienté vers soi et le perfectionnisme social (test de Tukey significatif à p<.05). Par ailleurs, sur l’inventaire de personnalité, les garçons choisissent d’avantage d’adjectifs que les filles sur la dimension « ouverture » (p>.05) et sur la dimension d’extraversion (p>.05).

6.3.5 Effets d’interaction

6.3.5.1 Haut potentiel et sexe

Nous signalons ici un effet d’interaction significatif entre l’appartenance au groupe

« haut potentiel intellectuel » et le sexe sur la dimension « introversion » (voir graphique 10).

Chez les EHPI, les filles ont tendance à choisir d’avantage d’adjectifs de cette dimension que les garçons, alors que c’est l’inverse chez les enfants tout venant (F(1,116)=4,61, p<.05).

HP NHP

m f

SEXE 3,0

3,5 4,0 4,5 5,0 5,5 6,0 6,5 7,0 7,5 8,0 8,5

Introversion

Graphique 10 : Effet d’interaction entre l’appartenance au groupe EHPI et le sexe sur la dimension d’introversion (p<.05). Les barres délimitent l’intervalle de confiance à 95%.

6.3.5.2 Haut potentiel et école

Nous n’observons pas d’effets d’interaction entre l’appartenance au groupe HP et l’école sur les variables conatives (p>.05).

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