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DISCUSSION GENERALE

Dans le document Thèse. Docteur de l Université Paris V (Page 161-169)

Dans cette thèse, nous avons exploré plusieurs composantes psychologiques auprès d’enfants à haut potentiel intellectuel, caractérisés par leur réussite exceptionnelle à des tests d’intelligence traditionnels. La littérature et les rapports de professionnels travaillant avec cette population semblent en effet indiquer l’implication de facteurs émotionnels et conatifs dans ce phénomène. Nous pensons que les EHPI sont susceptibles de présenter une variabilité interindividuelle non négligeable qui ne peut être reflétée à travers la simple mesure du QI.

Nous nous sommes appuyé sur le modèle de la trilogie de l’esprit qui regroupe des composantes cognitives, conatives et émotionnelles afin de déterminer leur pertinence dans l’identification des EHPI.

Nous avons, dans un premier temps, focalisé sur les capacités cognitives des EHPI.

Nous avons ainsi rendu compte de l’importance de la mémoire de travail dans le fonctionnement cognitif des EHPI. Dans ce sens, le WISC-IV semble plus adapté que les versions précédentes pour identifier ces enfants, car il comprend une mesure de mémoire de travail. Certains théoriciens indiquent que la mémoire de travail est importante dans la compréhension du facteur général d’intelligence. Elle fait appel à des ressources attentionnelles, de répétition consciente et de manipulation ou de transformation mentale de l’information.

Nous avons également pu montrer la possible implication des processus d’inhibition cognitive chez les enfants à haut potentiel intellectuel. Johnson, Im-Bolter et Pascual-Leone (2003) indiquent que les EHPI ont de meilleures capacités attentionnelles, répondent plus rapidement sur des tâches de vitesse perceptive et sont plus enclins à résister à l’interférence dans des tâches impliquant un effort d’inhibition cognitive. Nos résultats semblent être cohérents avec les travaux de ces auteurs, qui indiquent par ailleurs que l’inhibition cognitive est de nature multidimensionnelle. De futurs travaux pourront chercher à approfondir notre démarche en utilisant plusieurs tâches d’inhibition cognitive auprès d’EHPI pour mieux saisir l’importance de cette composante dans ce phénomène.

Enfin, nous avons observé que les EHPI ne sont pas plus performants que des enfants tout- venant dans une tâche de pensée divergente. De ce point de vue, ils ne semblent pas être plus créatifs. Cependant, la tâche que nous avons utilisée est complètement ouverte, c'est-à-dire qu’il n’existe pas de bonne ou de mauvaise réponse. La définition de la créativité la plus

souvent citée comprend une dimension d’adaptation des réponses qui n’apparaît pas vraiment dans la tâche que nous avons utilisée. Nous pouvons juste affirmer que l’avantage intellectuel observé chez ces enfants n’englobe pas toutes les capacités cognitives, comme la pensée divergente par exemple. Ce résultat est en accord avec une revue récente de la littérature sur le sujet. Runco (1993) suggère que la prise en compte de la pensée divergente seule n’est pas forcément appropriée pour l’identification de EHPI. Il faut, selon lui, s’intéresser aux aspects qualitatifs des réponses dans ce type de tâche. La prochaine étape des cette recherche serait de diversifier les situations d’évaluation de la créativité auprès d’enfants à haut potentiel intellectuel. Nous pensons particulièrement à des situations de résolution de problèmes mettant en jeu la flexibilité cognitive (Georgsdottir et Lubart, 2004). Georgsdottir (2004) montre que la flexibilité cognitive facilite la créativité et Planche (2005) suggère que les EHPI sont caractérisés par une flexibilité, une mobilité cognitive plus marquée que chez d’autres catégories de sujets.

Le deuxième volet de notre travail concernait les caractéristiques émotionnelles des EHPI. Un des points qui ressort de notre investigation concerne les capacités de régulation de l’information émotionnelle, qui apparaissent plus importantes chez ces enfants, et notamment en comparaison avec des pairs de même âge. La question de l’origine de ce résultat se pose alors. Ces capacités de régulation accrues peuvent être liées au fait que ces enfants ressentent de manière plus importante leur environnement, comme le suggère la littérature (voir Guignard et Zenasni, 2004 pour une revue). Ils doivent ainsi s’adapter pour ne pas se laisser déborder par leurs perceptions. La suite de cette étude pourra être de prendre en compte d’autres aspects de l’intelligence émotionnelle auprès des EHPI, comme l’identification de l’information émotionnelle, ou sa compréhension.

D’autre part, nous avons fait ressortir certaines tendances, notamment en ce qui concerne l’expressivité émotionnelle et la tendance à vivre des expériences émotionnelles originales, mais les qualités psychométriques de nos outils ne semblent satisfaisantes. Les échelles utilisées pour appréhender certains styles affectifs et l’idiosyncrasie ne semblent pas être les mieux adaptés, au vu des coefficients d’homogénéité calculés. Ces résultats sont toutefois encourageants et ouvrent une voie de recherche dans l’étude des EHPI. De futurs travaux devront mettre au point des outils adaptés à l’investigation auprès d’enfants de manière à améliorer la précision des résultats.

Le troisième volet de notre étude montre clairement l’implication de facteurs conatifs chez les EHPI. Un point important concerne le perfectionnisme qui est plus important dans cette population. Ce résultat fait écho à de nombreux travaux sur le sujet et semble être une

voie de recherche prometteuse. Nous avons nuancé les interprétations en montrant que le perfectionnisme dans notre échantillon d’EHPI semble être interne, c'est-à-dire développé en fonction de l’exigence que se fixe l’individu, et non pas externe, c'est-à-dire développé par rapport aux attentes de l’entourage. Ce résultat renvoie à la question de savoir si ce perfectionnisme latent existe avant le « diagnostic » du haut potentiel, ou bien si il est le fruit de l’acceptation par l’individu d’un statut particulier, l’amenant à cristalliser une ligne de conduite en accord avec ce statut. Nous avons aussi mis en évidence la pertinence d’utiliser un modèle de la personnalité tel que les « big five ». Nous avons ainsi vu que notre échantillon d’EHPI se caractérise sur plusieurs dimensions de personnalité comme les traits ouverture et névrosisme. Par ailleurs, les EHPI ont eu tendance à choisir d’avantage d’adjectifs que des élèves tout-venant de même niveau scolaire. Gendre et al. (1996) indiquent que cette tendance implique l’expressivité et serait une composante des échelles d’ouverture et d’extraversion. Dans la pratique, il semble donc utile de prendre en compte certaines caractéristiques conatives des EHPI.

Le travail présenté dans cette thèse n'est qu'une première approche de la notion de haut potentiel. Plusieurs directions de recherches se présentent. Elles permettraient, d'une part, d'approfondir nos connaissances encore partielles sur ce sujet, et d'autre part, de proposer de nouveaux outils d'évaluation dans des études portant sur ces populations spécifiques. Quatre axes de recherches sont ainsi proposés.

Axe 1 : Les EHPI en échec scolaire

La prise en compte de populations atypiques pose nécessairement la question de leurs besoins. Concernant les EHPI, cette réflexion est principalement axée sur les moyens pédagogiques à mettre en œuvre pour permettre leur épanouissement personnel, aussi bien au niveau scolaire qu’au niveau de leur qualité de vie. En effet, une des difficultés rencontrées par les parents et les enseignants, concerne les élèves qui ont des résultats ne reflétant pas leur potentiel intellectuel. Cette situation est notamment rencontrée chez les EHPI. On parle alors de sous-réalisation (« underachievment »). Un des problèmes identifiés par les chercheurs dans ce domaine provient d’un mauvais ajustement entre l’élève et le contexte éducatif (Reis et McCoach, 2000). Dans ce sens, plusieurs modes de scolarisation sont envisageables. Par exemple, certains enseignants vont avoir des attentes minimales en se basant sur le programme scolaire standard, engendrant par là même un impact négatif sur les élèves les plus brillants (Pirozzo, 1982).

Reis, Hebert, Diaz, et Ratley (1995) montrent par exemple qu’un programme éducatif inapproprié peut conduire à la sous réalisation des EHPI. Cette étude longitudinale a suivi pendant trois ans 35 lycéens à haut potentiel intellectuel, dont une partie était identifiée comme accomplissant leur potentiel et une autre comme sous réalisateurs. A partir d’entretiens qualitatifs avec les étudiants, les enseignants, le personnel et l’administration, les auteurs ont cherché à comprendre les raisons pour lesquelles certains étudiants talentueux ne réalisaient pas leur potentiel scolaire. Ils ont ainsi identifié plusieurs causes de ce phénomène.

Les étudiants sous réalisateurs semblaient penser que la facilité et le manque de challenge du programme scolaire élémentaire les avaient conduit à un désinvestissement de leurs capacités.

Ils se sont donc reposés sur leurs capacités, et n’ont pas eu à fournir de travail pour réussir dans ces niveaux scolaires. Ils n’auraient donc pas été préparés à travailler méthodiquement, ce qui s’est avéré être pénalisant lorsque, dans les classes supérieures, ces acquis n’étaient plus suffisants pour réussir. Les conséquences se sont répercutées directement sur leur estime de soi, n’ayant plus l’aura de l’enfant qui réussi sans effort, conduisant à une perte de leur motivation. Il peut-être ainsi utile de mieux connaître les profils psychologiques qui seraient susceptibles de conduire certains enfants à haut potentiel à la sous-réalisation.

La prise en compte de facteurs conatifs comme le perfectionnisme ou l’anxiété en combinaison avec l’évaluation des capacités cognitives semblent dans ce sens appropriées pour établir des profils d’enfants à haut potentiel sous-réalisateurs. De futurs travaux devront en outre utiliser des outils adaptés à l’évaluation de l’hypersensibilité émotionnelle auprès de cette population. L’utilisation de l’OEQ (OverExcitability Questionnaire) pourrait être un bon point de départ pour de telles recherches, car il présente l’avantage d’utiliser des questions ouvertes. En fonction des réponses des EHPI sous-réalisateurs, nous pourrons constituer une base de données qui pourra être utilisée dans l’élaboration de questionnaires plus adéquats que ceux constitués d’items destinés à des adultes, comme c’est le cas dans notre travail. Nous pourrions dès lors confronter le profil cognitif, conatif et émotionnel des EHPI sous-réalisateurs à celui d’EHPI scolarisés avec succès. Notre échantillon de base pourrait dans ce sens servir de base de comparaison pour déterminer si certains traits conatifs ou émotionnels, ou certaines compétences sont susceptibles de marquer le profil des EHPI sous-réalisateurs.

Axe 2 : Neuropsychologie des EHPI

L’apport des techniques modernes d’imagerie cérébrale a permis de remettre au goût du jour les théories de l’intelligence. Un exemple provient des travaux de Duncan, Seitz, Kolodny, Bor, Herzog, Ahmed, Newel et Emsli (2000) qui estimaient avoir localisé une région du cerveau spécialement responsable de l'intelligence générale, postulée par Spearman au début du siècle. Cette nouvelle a relancé le débat entre les partisans d'un centre unique et ceux d'une gestion diffuse de l'intelligence par le système nerveux central. Le scanner à émissions de positrons est une technique d'imagerie cérébrale permettant de localiser l'irrigation sanguine des zones du cerveau. Elle met ainsi en lumière les zones où les neurones sont particulièrement sollicités lors d'une activité spécifique. Ces zones sont décelables par un débit sanguin plus important, qui augmente lors de l'activité, en conséquence d'un besoin énergétique accru.

L'équipe de chercheurs a « filmé » l’activité cérébrale de patients alors qu'ils devaient réaliser des tests de quotient intellectuel. Ces tests sont décrits par les chercheurs comme sollicitant tout particulièrement le concept d'intelligence générale ou facteur g. A l'inverse de la théorie selon laquelle l'intelligence générale est la résultante de différentes fonctions cognitives gérées par plusieurs régions du cerveau, les chercheurs ont observé une sollicitation particulière d'une zone précise de la surface latérale du cortex frontal de l'un ou des deux hémisphères. La vraie question est donc de savoir si l'intelligence (ou plus précisément la résolution de problèmes complexes) est gérée par une région bien spécifique du cerveau ou par différentes régions. On croyait en effet que cette théorie du facteur g avait vécu et que la vision d'une gestion diffuse de l'intelligence par le cerveau était plus proche de la réalité. L'intelligence est alors considérée comme la combinaison de différentes sollicitations du cerveau. Cette théorie apparaît moins simpliste que la vision selon laquelle l'intelligence, à l'instar d'autres fonctions comme le langage ou la vision, doit bien avoir une localisation cérébrale. Ainsi, cette récente découverte si elle ne représente pas un élément décisif, pourrait relancer un débat qu'on croyait clos, grâce à l’apport de données empiriques d’une nature autre que psychométrique.

Cependant, Sternberg (2000) rappelle que les mesures et la localisation de l'intelligence sont aussi subjectives que les tests utilisés et les conclusions qu'on peut en tirer.

Selon lui, les tests de QI ne sauraient rendre compte d'une notion aussi complexe que l'intelligence. Ainsi, il apparaît bien imprudent de pouvoir dire qu'on a localisé l'intelligence dans le cerveau en identifiant les zones du cerveau sollicitées lors de la réalisation d'un test

de QI. Entre partisans d'une localisation possible de l'intelligence dans le cerveau et ceux pour lesquels cette notion fait appel à différentes zones du système nerveux central, le débat reste donc ouvert. Cet exemple illustre à quel point l’apport d’un nouveau type de données empiriques peut, sinon remettre totalement en cause, du moins raviver les débats dans les travaux sur l’intelligence. Nous pensons que l’utilisation de ces techniques modernes d’investigation du fonctionnement cérébral auprès d’EHPI serait d’une aide précieuse pour comprendre leur fonctionnement cognitif. Jambaqué (2004) envisage même des études comparatives conjointes chez l’enfant tout-venant, cérébrolésés et les EHPI pour mieux élucider le développement de certains systèmes cognitifs, en particulier attentionnels et mnésiques, impliqués dans les processus d’apprentissage.

L’utilisation de l’imagerie cérébrale permettrait en outre de mieux connaître le rôle de la sphère émotionnelle chez les EHPI. Pesenti et al. (2001) ont eu recours aux techniques d’imagerie pour étudier le cas d'un calculateur prodige de 26 ans, Rudiger Gamm. Les chercheurs ont étudié le fonctionnement de son cerveau en situation de calcul à l’aide d’une caméra à émission de positrons et soumis le même dispositif à 6 autres calculateurs d’âge comparable. Ils ont ainsi constaté que Gamm activait non seulement sa mémoire de travail mais également des réseaux de neurones normalement au repos pour ce genre de tâche. En plus de sa mémoire de travail, Gamm utilise sa mémoire épisodique, une mémoire à long terme qui sert à retenir les événements marquants de notre vie. Autrement dit, au lieu de s’efforcer à coder l’information en mémoire de travail (faibles capacités de stockage et de rétention) comme le feraient la plupart des gens, Gamm ruse et passe directement à la mémoire épisodique aux capacités de stockage illimitées. La mémoire épisodique est liée au vécu et donc aux affects. Pour certains calculateurs prodiges, la rencontre avec un nombre équivaut à la rencontre avec une personne humaine. Les recherches effectuées par la même équipe permettent de constater que cette spécificité d’activation de certaines aires cérébrales n’est pas vraiment héréditaire mais serait le fruit d’un long entraînement et non le fait d’une particularité anatomique. Ainsi, des études utilisant les techniques modernes d’imagerie permettraient de déterminer directement si le fonctionnement cérébral des EHPI se distingue de celle de la population générale. Nous pourrons ainsi focaliser sur les bases biologiques des processus attentionnels, d’inhibition ou de mémoire de travail que notre étude a permis de faire ressortir comme caractéristiques des EHPI.

Axe 3 : perspectives développementales

Notre étude n’est qu’une fenêtre sur ce que peut-être le fonctionnement psychologique d’EHPI à l’entrée au collège. Nous faisons un état des lieux de leurs caractéristiques psychologiques à ce moment là. Cependant, il nous manque des informations sur ce que va devenir cette structure psychologique à l’adolescence d’une part, et ce qu’elle a pu être pendant la petite enfance d’autre part. Le développement psychologique humain est extrêmement dynamique, en constante évolution. Wallon (1941/1974) a successivement présenté un système de stades de développement psychomoteur puis un système de stades de la personnalité. Le développement est discontinu, jalonné de crises, de mutations, marqué par des conflits. Chaque stade est caractérisé par une activité prépondérante qui cède la place à une autre au stade suivant. De la naissance à l’adolescence, l’individu passe par des phases successives à travers lesquels son moi s’autonomise et sa personnalité se construit. Nous pensons qu’il sera utile de prendre en compte les particularités des stades de développement pour identifier les EHPI.

Prendre en compte la globalité psychologique de l’individu dans son développement, c’est admettre que certaines fonctions psychologiques vont avoir une prépondérance à un moment donné pour être intégrées. Il s’agit de la loi de prépondérance fonctionnelle. Par exemple, le nouveau-né va investir l’activité psychomotrice à la naissance, et va apprendre à maîtriser son corps. Cette étape va être suivie par un stade dominé par les émotions dans lequel l’enfant va communiquer avec son entourage. La maîtrise de la motricité fine, comme les muscles du visage, permet de faire passer les émotions. Wallon veut surtout suggérer l’obligation de respecter chez l’enfant l’unité de la personne au cours des étapes de développement. Même si l’accent est mis davantage sur les conduites affectives à un moment donné du développement, alors que les activités intellectuelles vont prédominer à un autre moment, il est indispensable de ne pas isoler les conduites, et de ne surtout pas les considérer indépendamment les unes des autres. Dans ce sens, toutes les étapes qui mènent l’enfant de la naissance à l’âge adulte montrent une étroite relation entre l’évolution de la personnalité et celle de l’intelligence.

Ainsi, la psychologie de développement, et particulièrement la théorie wallonienne paraît particulièrement adaptée pour la compréhension des enfants à haut potentiel. Notre travail montre l’intérêt de prendre l’individu dans sa globalité psychologique. En le plaçant dans une perspective développementale, nous devons comprendre les traits caractéristiques des EHPI à chaque période de leur vie. Il est donc indispensable de mener des études

longitudinales comparatives à grande échelle impliquant des cohortes d’EHPI de manière à suivre leur évolution psychologique, dans le cadre du modèle de la trilogie de l’esprit. Toute la difficulté de cette démarche résidera dans le choix des évaluations à mettre en place pour qu’elles restent adaptées à chaque âge. Par exemple, chez des enfants d’âge préscolaire, il faudra probablement recourir à des hétéro évaluations (parents, puéricultrices…) pour appréhender des facteurs conatifs.

Nous pensons également que le recours à la méthode clinique permettrait de compléter ces évaluations. Par exemple, le recours à des techniques projectives faisant appel à des instruments comme le Rorschach ou le TAT pourraient largement enrichir nos connaissances sur le fonctionnement affectif de ces enfants (Emmanuelli, sous presse).

Axe 4: d’autres formes de haut potentiel?

Une des suites de cette étude serait d’utiliser le modèle de la trilogie de l’esprit sur d’autres populations d’enfants à haut potentiel. Nous pensons en effet qu’il existe autant de formes de haut potentiel qu’il existe d’intelligences, la question étant de savoir comment les identifier. Par exemple, Mayer, Perkins, Caruso et Salovey (2001) se sont intéressés à l'enfant à haut potentiel et au concept d'intelligence émotionnelle. Ils postulent l'existence d'enfants à haut potentiel émotionnel (EHPE). Ils observent que les adolescents avec un haut niveau de compétence émotionnelle (haut QIE) organisent mieux et de manière plus complète les informations émotionnelles liées aux relations avec les pairs que ceux présentant un faible QIE. De plus, les adolescents à haut QIE décrivent les situations émotionnelles de manière plus précise et plus riche (impliquant des sentiments en conflit) que les adolescents à QIE moins élevé. Enfin, l'intelligence émotionnelle et l'intelligence verbale semblent contribuer, ensemble (mais de façon distincte), à une meilleure planification des buts personnels. Cette

Une des suites de cette étude serait d’utiliser le modèle de la trilogie de l’esprit sur d’autres populations d’enfants à haut potentiel. Nous pensons en effet qu’il existe autant de formes de haut potentiel qu’il existe d’intelligences, la question étant de savoir comment les identifier. Par exemple, Mayer, Perkins, Caruso et Salovey (2001) se sont intéressés à l'enfant à haut potentiel et au concept d'intelligence émotionnelle. Ils postulent l'existence d'enfants à haut potentiel émotionnel (EHPE). Ils observent que les adolescents avec un haut niveau de compétence émotionnelle (haut QIE) organisent mieux et de manière plus complète les informations émotionnelles liées aux relations avec les pairs que ceux présentant un faible QIE. De plus, les adolescents à haut QIE décrivent les situations émotionnelles de manière plus précise et plus riche (impliquant des sentiments en conflit) que les adolescents à QIE moins élevé. Enfin, l'intelligence émotionnelle et l'intelligence verbale semblent contribuer, ensemble (mais de façon distincte), à une meilleure planification des buts personnels. Cette

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