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Comparaisons sur l’ensemble de l’échantillon

Dans le document Thèse. Docteur de l Université Paris V (Page 90-95)

4 ETUDE DES CARACTERISTIQUES COGNITIVES DES ENFANTS A HAUT

4.4 Comparaisons sur l’ensemble de l’échantillon

Dans cette partie, nous allons contraster les performances obtenues sur les épreuves cognitives par le groupe d’EHPI avec celles obtenues par l’échantillon de sujets tout-venant, niveau scolaire et établissement scolaire confondus. Nous nous plaçons dans l’idée d’analyser des données recueillies sur un large échantillon d’enfants en CM2 et en 6ème (n=176, mage=11,14 ; minage = 9, 03 ans ; etyage = 0,73), dont certains identifiés à haut potentiel intellectuel. Dans cette partie, l’hypothèse testée est qu’il existe des différences significatives entre les EHPI et un échantillon d’enfant tout-venant.

4.4.1 Les PMA

Le tableau 3 résume les principaux paramètres des distributions des épreuves Raisonnement et Fluidité Verbale des PMA.

Raisonnement Fluidité verbale

n m ety min max m ety min max

HP 68 18,4

17,16 19,63 5,11 7 29 22,4

20,42 24,40 8,22 6 53

NHP 108 14,17

13,14 15,19 5,36 1 27 18,62

17,35 19,89 6,67 5 49

Tableau 3 : analyse descriptives des aptitudes primaires Raisonnement et PMA pour le groupe d’EHPI (HP) et le groupe d’enfant tout-venant, toutes classes confondues (NHP).

16 Dans ce cas nous indiquons la valeur ajustée de Z.

17 Pour les analyses statistiques présentés dans la partie empirique, les moyennes présentées dans les tableaux sont accompagnées des deux valeurs limites de l’intervalle de confiance à 95%. Par ailleurs, lors des analyses d’inférence, nous donnons l’effet calibré qui permet de donner une idée de l’importance des écarts de moyenne observés. L’indice que nous donnons, le d de Cohen, est calculé en prenant en compte le rapport entre la différence de moyenne observée et la variance intra corrigée (Cohen, 1983). Corroyer et Wolff (2002) proposent des valeurs limites pour interpréter la force de l’effet : un effet sera considéré comme négligeable pour des valeurs de d comprises entre 0 et 0,35, intermédiaire entre 0,35 et 0,65, important au-delà de 0,65.

Comme nous l’attendions, les EHPI obtiennent en moyenne de meilleures performances sur les épreuves des P MA que les enfants tout-venant, toutes classes confondues. Ces différences sont significatives aussi bien pour l’épreuve Raisonnement (t(1,174)= 5,18 ; p<.01) que pour Fluidité Verbale (Z = 3,16 ; p<.01). Notons que ces effets sont plutôt important, avec un d de Cohen au-delà de 0,80 pour Raisonnement et égal à 0,50 pour fluidité verbale.

Il est également intéressant de constater que les écart-types des groupes HP et NHP sont sensiblement les mêmes. Tout ce passe comme si les distributions observées sur les EHPI étaient décalées par rapport à celles du groupe contrôle.

4.4.2 La mémoire de travail

L’épreuve d’empan de lecture semble donner un avantage pour le groupe d’EHPI, et ce pour le deux indices recueillis (voir tableau 4). Les EHPI ont tendance à donner en moyenne plus de réponses correctes (Z = 2,59 ; p<.01), mais aussi à mémoriser davantage de chiffres (Z

= 2,05 ; p<.01). Notons que ces différences sont considérées comme intermédiaires selon la classification de Cohen (d de Cohen compris entre 0,35 et 0,65).

Rappel correct Palier

n m ety min max m ety min max

HP 67 8,76

8,14 9,38 2,53 4 15 4,06

3,77 4,34 1,17 2 7

NHP 105 7,55

7,07 8,03 2,49 1 14 3,65

3,42 3,87 1,18 1 7

Tableau 4 : analyse descriptive de la tâche d’empan de lecture pour le groupe d’EHPI (HP) et le groupe d’enfant tout-venant, toutes classes confondues (NHP).

4.4.3 La pensée divergente

L’épreuve « utilisation nouvelles » de Torrance permet de recueillir plusieurs indices (voir tableau 5). En ce qui concerne le nombre de réponses données (fluidité), la tendance indique un avantage pour le groupe d’enfants tout-venant, cependant cette différence n’est pas significative avec le test de Mann-Whitney (p>.05). Nous observons des scores sensiblement

identiques pour le nombre de catégories d’objets énoncés (flexibilité) entre les deux groupes

Tableau 5 : analyse descriptive de la tâche « utilisations nouvelles de Torrance » pour le groupe d’EHPI (HP) et le groupe d’enfant tout-venant, toutes classes confondues (NHP).

La même tendance est retrouvée pour l’originalité, aussi bien pour l’originalité calculée à

Le graphique 1 résume les résultats obtenus par les deux groupes à la tâche d’inhibition cognitive. Rappelons que cette tâche comprend trois conditions : dans la condition A, les sujets doivent oublier une première liste (A1) et retenir des mots d’une deuxième liste (A2).

Il leur est alors demander de rappeler la liste A2. Dans une deuxième condition, les sujet doivent oublier une première liste (C1) et retenir des mots d’une deuxième liste (C2). Cette fois-ci, il leur est demandé de rappeler des mots de la liste C2 mais aussi des mots de la liste C1. Enfin, les dernières conditions, les sujets doivent retenir les mots d’une première liste (B1) et ceux d’une deuxième liste (B2). Il leur est demandé de rappeler des mots de ces deux listes.

-1

Graphique 1 : Histogrammes des moyennes sur les indices de la tâche d’inhibition cognitive de Kipp, entre les EHPI (HP) et les sujets tout-venant (NHP).

Les analyses indiquent l’existence de différences significatives entre les deux groupes sur certains indices calculés, et qui attestent d’un avantage des EHPI quand à la mise en œuvre d’une inhibition cognitive mais peuvent aussi rendre compte d’une mémoire à court terme plus importante.

Liste A

Pour la condition A, nous pouvons noter que les EHPI ont tendance à rappeler plus de mots corrects dans la liste A2 que les enfants tout-venant (Z = 2,34 ; p<.01). Nous remarquons également une tendance à donner moins de mots tirés de la liste A1, mais cette différence n’est pas significative (p>.05). En ce qui concerne les indices attestant l’inhibition, nous pouvons constater que les EHPI rappellent en moyenne plus de mot en A2 qu’en A1 que ne le font les enfants tout-venant (Z = 2,03 ; p<.05). Par ailleurs, la différence entre le nombre de mots rappelés en C1 et en A1 est plus importante pour les EHPI (Z = 2,02 ; p<.05).

Liste B

En ce qui concerne la condition B, il semble ne pas exister de différence entre les deux groupes, et ce pour chacune des listes (B1 et B2), ce qui relativise l’idée selon laquelle les EHPI se distinguent sur la taille du stockage des informations à court terme.

Liste C

Dans la condition C, l’indice reflétant la différence entre le nombre de mots rappelés en C2 et le nombre de mots rappelés en C1, nous observons que les moyennes pour les trois groupes sont positives. Globalement les sujets ont donc eu tendance à inhiber les mots de la liste C1.

Contrairement à nos attentes, les EHPI semblent rappeler plus de mot dans la liste C1 que les tout-venant (Z = 2,75 ; p<.01). Ce résultat indique que, malgré l’oubli induit expérimentalement de la liste C1, les EHPI semblent être plus enclin à en réactiver les mots.

Ils donnent également plus de mots de la liste C2, mais cette différence n’est pas significative (p>.05).

Nous n’observons donc pas de différences entre les deux groupes lorsque nous examinons l’indice calculé sur la différence entre les mots rappelés en C1 et en C2, contrairement à nos attentes (p>.05). Tout se passe comme-ci les EHPI avaient plus de facilité à inhiber les mots, mais aussi à réactiver des mots inhibés.

Indices d’inhibition

La différence entre le nombre de mots rappelés en C1 et en A1 est plus importante pour les EHPI (Z= 3,06 ; p<.01). En revanche, nous ne constatons pas différences entre les deux groupes en ce qui concerne l’écart entre le nombre de mots rappelés en B1 et celui rappelé en C1 (p>.05). Enfin, nous constatons également une différence significative entre les deux groupes en faveur des EHPI sur le score total d’inhibition, et qui reflète un meilleur fonctionnement inhibiteur général (Z =1,93 ; p<.05 unilatéral). Ce résultat est à interpréter prudemment, dans le sens où cette différence n’est pas significative sur le score catégorisé d’inhibition (p>.05). Par ailleurs, le calcul du d de Cohen montre que la différence entre les deux groupes pour le score d’inhibition totale peut-être considérée comme négligeable (d<0.20).

4.4.5 Effets d’interaction

4.4.5.1 Haut potentiel et sexe

Il n’existe pas d’interaction entre ces deux variables indépendantes. Les différences entre les EHPI et les enfants tout-venant de semblent pas dépendre du sexe des sujets.

4.4.5.2 Haut potentiel et école

Il n’existe pas d’interaction entre ces deux variables indépendantes. Les différences entre les EHPI et les enfants tout-venant de semblent pas dépendre de l’école de provenance de ces sujets.

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