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En Norvège, il n’y a pas de mention de la langue nationale dans la Constitution. Dans les pays

scandinaves, tels que la Norvège et la Suède, cette information est absente dans la

Constitution, mais se trouve dans certaines décisions parlementaires (Education bill). La

politique linguistique norvégienne a connu plusieurs réformes concernant ses langues

officielles et la vision de l’enseignement des langues minorisées. Le norvégien est la langue

officielle de facto. Cette langue se décline en deux variétés distinctes : le bokmål(dérivé de la

langue danoise) et le nynorsk (développé à partir d’un parler régional). Dans ce pays

scandinave, deux débats sont au cœur de la politique linguistique nationale ; un premier débat

interne concerne la suprématie de l’une des deux variétés sur l’autre (le bokmål et /ou le

nynorsk), alors que le deuxième porte sur le défi posé par l’enseignement des langues

minoritaires, y compris celles de la migration. Le bokmålsignifie “la langue des livres”, alors

que le nynorsk désigne “le nouveau norvégien”. Parmi les langues minoritaires en Norvège,

quatre sont protégées par la Chartre européenne des langues régionales ou minoritaires : le

same, le kven, le romani-norvégien et le rromani. Lane (2011 : 58) souligne que ces quatre

langues sont protégées par la partie

II

de la Charte alors que le same est aussi protégé par la

partie

III160

. Le same est considéré comme une langue officielle au même titre que la langue

norvégienne dans le district administratif same

161

.

La Norvège a signé la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires le

5 novembre 1992 et l’a ratifiée le 10 novembre 1993. La Charte est entrée en vigueur le

1

er

mars 1998. La Norvège est aussi signataire du traité du Conseil de l’Europe intitulé

Convention européenne relative au statut juridique du travailleur migrant. L’article 15

concernant l’enseignement des langues de la migration stipule que : « Les Parties

160

Voir http://conventions.coe.int/treaty/fr/Treaties/Html/148.htm, [réf. du 23 octobre 2011].

161

contractantes concernées agiront d’un commun accord en vue d’organiser, dans la mesure du

possible, à l’intention des enfants des travailleurs migrants des cours spéciaux pour

l’enseignement de la langue maternelle afin de faciliter, entre autres, leur retour dans leur État

d’origine ». On retrouve la perspective des cours

Elco

que nous avons présentée dans la partie

concernant la France. D’après cette convention, il incombe aux autorités centrales ou aux

collectivités locales norvégiennes d’organiser des cours de langues parentales pour les enfants

des travailleurs immigrants dans les institutions scolaires. La France et la Suède sont aussi

signataires de ce traité et l’ont également ratifié. En avril 2012, la Finlande n’avait toujours

pas signé cette convention. Signalons que la Norvège est aussi signataire de la

Convention-cadre pour la protection des minorités nationales dont plusieurs articles énoncent des

directives au sujet de la protection, de la liberté d’usage et de l’apprentissage des langues

minoritaires. La France n’est pas signataire de cette convention. Les deux autres pays

nordiques, la Suède et la Finlande l’ont signée et ratifiée.

Nous commencerons tout d’abord par présenter la situation sociolinguistique norvégienne

dans l’histoire, depuis son indépendance de l’empire danois et ensuite sous l’administration

suédoise. Comme nous l’avons déjà évoqué dans le cas de la Suède, la Norvège était sous la

férule du Danemark (1380-1814). La langue norvégienne était une variante de la langue

danoise. Cette variante était perçue comme un dialecte dano-norvégien parlé à Copenhage

(Røyneland, 2009 : 11). La Norvège a obtenu son indépendance du Danemark en 1814. Elle

reste cependant sous la domination du royaume suédois duquel elle obtiendra la séparation en

1905. La langue standard norvégienne est très proche du danois ; et il était problématique

pour les Norvégiens d’avoir recours à un norvégien “danois” (Jahr, 1997). C’est à partir de

cette époque, début

XIXe

, que le danois a commencé à être norvégianisé. Dans la foulée de cet

effort pour forger une identité nationale norvégienne, des voix se sont élevées pour réclamer

la standardisation d’une langue indépendante. La variété bokmåls’appuyait beaucoup sur la

langue danoise pour l’écrit et a, par conséquent, été norvégianisée tout au long du

XIXe

siècle

et au

XXe

siècle, à travers plusieurs réformes officielles (Røyneland, 2009 : 12). Le bokmål est

aussi la variété standard dont l’écriture est dominante en Norvège. La codification de cette

langue a été proposée par Knud Knudsen (1812-1895), un linguiste et didacticien.

Le nynorsk, quant à lui, peut être qualifié de synthèse des dialectes ruraux (Vikør, 1989 : 42).

Sa norme écrite a été établie par le linguiste et poète Ivar Aasen au milieu du

XIXe

siècle.

Selon Jahr (1989 : 33), pour Aasen et ses disciples, la langue parlée des élites était trop

influencée par le danois écrit pour être représentative d’une “vraie” langue nationale.

L’aménagement du nynorsk s’est fait dans deux directions, selon Haugen (1976 : 35), d’une

part, dans le but de restaurer la tradition originelle de l’écriture interrompue vers 1400 suite à

l’union politique avec le Danemark, et d’autre part, de créer une langue qui réponde mieux

aux attentes des gens ordinaires de Norvège, étant entendu que le danois écrit était destiné à

l’élite urbaine. Haugen pense que le premier objectif était inspiré d’un nationalisme

162

norvégien et que le nynorsk est apparu comme l’un des symboles conduisant à l’indépendance

de la Norvège en 1905. Depuis la reconnaissance du nynorsk en 1885, cette langue n’a pas vu

son nombre de locuteurs augmenter. Elle est principalement parlée dans l’ouest de la

Norvège. On estime qu’environ 10 à 12 pour cent de locuteurs norvégiens parlent le nynorsk

(Røyneland, 2009). D’après Vikør (1989 : 42), « spoken standardized nynorsk is never

acquired as a first language, but it is often internalized and used by persons – particularly

intellectuals – from the districts where this variety is taught as the first written language ». Le

nynorsk est considéré comme une langue très minoritaire, pour laquelle le gouvernement a

entamé des démarches de sauvegarde, aussi bien dans l’administration que dans les médias et

les établissements scolaires. Le gouvernement a prescrit par exemple qu’au moins 25 % des

émissions soient diffusées en langue nynorsk (Omdal, 1995 : 89 ; Wiggen, 1995), mais ces

auteurs remarquent que la présence du nynorsk dans les médias, notamment à la radio et à la

télévision, reste très modeste.

Røyneland (2009) synthétise ainsi la divergence entre le bokmålet le nynorsk : ils s’opposent

sur des plans géographique et sociétal. Sur le plan géographique, nous remarquons que l’un

est parlé surtout dans l’ouest de la Norvège, alors que l’autre est beaucoup plus répandu dans

tout le reste du pays. En ce qui concerne la différence sociétale, nous observons qu’il existe

une dichotomie entre le milieu rural et le milieu urbain et leurs locuteurs respectifs. Ces deux

variétés sont néanmoins mutuellements intelligibles. Comme nous le verrons plus loin, la

situation des dialectes en Norvège est si complexe qu’il n’est pas possible de parler de la

situation sociolinguistique norvégienne comme d’une diglossie d’une variété haute et basse,

affirme Røyneland (2009 : 7).

Il en découle aussi deux autres variétés à l’écrit, considérées de manière officieuse comme

standard : le samnorsk et le riksmål. La première, est d’après Røyneland, une tentative de

fusionner le nynorsk et le bokmål

163

,alors que la deuxième est le reflet du parler de la haute

bourgeoisie d’Oslo. Le terme samnorsk signifie “norvégien uni” ; il a été proposé par

Molkte Moe en 1909. Dans la première moitié du vingtième siècle, la politique linguistique

162

D’après Larguèche (2006), « le mouvement national norvégien est un mouvement radical, paysan et prolétarien, anti-urbain, foncièrement anti-élitiste ».

163

De fait, jusqu’à 1929, le bokmål était connu officiellement comme riksmål et lenynorsk était populaire sous le nom de landsmål (Bucken-Knapp 2003 : 12).

nationale s’ancre sur un amalgame unifiant les deux variétés en une variété standard

(Røyneland, 2009 ; Jahr, 1997), mais cette politique n’a pas été couronnée de succès.

Plusieurs réformes linguistiques ont été entamées au

XIXe

siècle, en 1907, 1917, 1938 et 1981,

pour concilier le statut de ces deux variétés norvégiennes. Dans les années 1970, la Norvège a

connu des débats intenses sur la problématique créée par la standardisation de la langue et le

maintien des idiomes dialectaux (Vikør, 1989).

La Norvège a la réputation depuis très longemps d’être un pays de dialectes. Contrairement à

ce que nous pouvons remarquer dans les autres pays européens où les dialectes ont perdu leur

importance du fait de l’hégémonie linguistique d’une seule langue, la Norvège continue à

porter un regard tolérant sur l’usage et l’emploi des dialectes dans la vie quotidienne de ses

habitants. Røyneland (2009 : 11) signale que le Parlement norvégien avait décidé en 1878 de

ne pas enseigner la variété standard à l’oral, ni dans les écoles élémentaires, ni dans les

collèges. Les professeurs d’école employaient les dialectes de leurs élèves, et d’après

Røyneland, cette pratique est protégée par une loi, la Norwegian School Law (Jahr, 1997 :

368). L’usage des dialectes est par conséquent répandu : dans les médias, au Parlement, avec

les amis, et ainsi de suite. Une connaissance suffisante des caractéristiques des dialectes

norvégiens permet d’identifier l’origine d’un locuteur, en repérant non seulement sa province

d’origine, mais aussi son village, son quartier. Lors de notre entretien avec Olaf Husby

164

,

celui-ci nous apprend que nous pouvons même savoir le nom de la rue d’où est originaire la

personne qui parle tel ou tel dialecte. C’était en effet le sujet d’un jeu télévisé au cours des

années 1980 (1984, 1986, 1988), explique Jahr (1997 : 367). Il y avait deux équipes dans

chaque épisode et la tâche consistait à dépister l’origine d’une personne en s’appuyant sur son

dialecte.

La politique linguistique norvégienne repose en effet sur la langue écrite. Les trois premières

réformes dans la première moitié du

XIXe

siècle ont été marquées par des réformes

orthographiques. La loi de 1907 stipule que les élèves doivent posséder un certain degré de

compétence dans les deux variétés standards de norvégien (Bucken-Knapp, 2003 : 25). La

réforme orthographique de 1938 dicte en effet l’usage officiel des deux variétés standards. En

1952, la Commission norvégienne de la langue a été créée et remplacée plus tard par le

Conseil norvégien de la langue (Norsk språkråd) en 1972. Les tâches principales du Conseil,

d’après Vikør (1989 : 45) s’articulent autour de la langue écrite, les régulations

orthographiques, les terminologies et le commentaire du bon ou mauvais usage de la langue.

164

En Norvège, une grande partie des immigrants, environ 50 % sont issus de pays européens et

environ 34 % proviennent de pays d’Asie (Statistiques de 2011

165

). Au total, la communauté

immigrante représente à peu près 12 % de la population. La politique linguistique

norvégienne vise à développer le bilinguisme au sein de sa communauté migrante. Selon

Wiggen (1995 : 72), des langues de la migration sont utilisées dans la diffusion de séquences

radio en Norvège. D’après Taguma et al. (2009), il y a plus de 120 langues parlées au sein des

écoles ; entre 8 % et 10 % d’élèves parlent une autre langue que la langue norvégienne. Parmi

les langues des immigrants, celles qui sont le plus enseignées sont l’albanais, l’arabe, l’hindi,

le kurde, le persan, le portugais, le somalien, l’espagnol, le swahili, le tamoul, le turc, le

hongrois, l’ourdou et le vietnamien. Une centaine d’associations

166

créées par les

communautés immigrantes de Norvège oeuvrent, d’une part pour le maintien des langues de

la migration, et d’autre part, pour forger un lien avec la société d’accueil.

Un article paru le 10 février 2011

167

signale que le Parti politique travailliste (Arbeiderpartiet)

a proposé 99 idées pour que les immigrants s’intègrent à la société d’accueil. Le

gouvernement propose en effet un minimum de six cent heures d’apprentissage de la langue

du pays d’accueil, en l’occurrence la variété standard, le bokmål, pour les postulants à la

nationalité norvégienne. Néanmoins, ces demandes ne sont pas entrées en vigueur à ce jour ;

les modalités pour accéder à la nationalité stipulent un apprentissage obligatoire de 300

heures du norvégien, à moins de posséder un document attestant une connaissance adéquate

du norvégien ou du same

168

.

Dans le cas de la Norvège, nous avons trouvé très peu de littératures concernant la politique

linguistique norvégienne vis-à-vis des langues de la migration. Nous observons en effet de

nombreux travaux consacrés à la sociolinguistique norvégienne si particulière de par

l’existence de ces deux variétés de langue officielle à l’écrit et de ses dialectes et de ses

langues minoritaires (voir Trudgill, 1995). Néanmoins, nous sommes surpris de constater la

paucité des travaux sur les langues des immigrants ainsi que sur la posture politique par des

autorités norvégiennes. Nous trouvons par ailleurs quelques rapports et travaux entrepris sur

l’enseignement des langues de la migration au sein des écoles ; nous les aborderons dans la

section suivante.

165

Ces chiffres sont empruntés à la Statistique Norvège. http://www.ssb.no/innvandring_en/, [réf. du 27 octobre 2011].

166 http://www.bazar.deichman.no/?language=8&category=295, [réf. du 27 octobre 2011]. 167 http://www.newsinenglish.no/2011/02/10/labour-unveils-99-integration-policies/, [réf. du 24 octobre 2011]. 168 http://www.udi.no/Norwegian-Directorate-of-Immigration/Central-topics/Citizenship-/How-do-I-apply-for-Norwegian-citizenship/, [réf. du 24 octobre 2011].

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Dans un pays où l’usage des dialectes et des variétés de langues officielles est communément

toléré, nous pouvons supposer qu’il existe une politique linguistique favorable au maintien

des langues des immigrants. En Norvège, la politique linguistique éducative permet de

promouvoir l’usage de tous les dialectes à l’oral, à tel point que chaque élève peut parler dans

le dialecte de sa région ou de sa ville de naissance. Wiggen (1995 : 50) explique que tous les

élèves norvégiens ont le droit légal d’employer leur « dialectal mother tongue for any purpose

at school ». Selon le Primary and Secondary Education Act

169

(2005 : 4), les enseignants et

les personnels travaillant dans l’école sont invités à s’adapter dans la mesure du possible à la

variété orale employée par les élèves.

Comme nous l’avons remarqué dans la section précédente, le nombre de locuteurs en langue

nynorsk varie entre 10 % et 12 %, et il s’avère que plus de 17 % des élèves choisissent cette

langue sous la forme d’une option dans les écoles élémentaires et secondaires (Wiggen,

1995 : 78). À partir de la cinquième, les élèves ont le choix d’employer l’une ou l’autre des

deux variétés standards à l’écrit. L’enseignement du bokmål domine et est généralement

privilégié dans la plupart des écoles norvégiennes.

Parmi les langues étrangères enseignées à l’école, l’anglais est obligatoire. Il est enseigné dès

le

CE2

et les élèves peuvent choisir une autre langue étrangère à partir de la cinquième

(Wiggen, 1995 : 73). Les langues étrangères proposées sont classées selon leur degré de

popularité parmi les élèves : l’allemand, le français, l’espagnol, le russe, l’italien, et le latin.

Le Profil

170

concernant la politique linguistique éducative (2003-2004) en Norvège mentionne

cependant qu’il n’existe pas un choix suffisamment large de langues étrangères proposées aux

élèves. De fait, très peu d’écoles proposent un enseignement en espagnol, alors que

l’allemand et le français sont en tête, l’anglais étant à part puisque langue obligatoire.

Une centaine des langues de migration ont été répertoriées à l’école primaire (Wiggen, 1995 :

71) et environ 155 à l’école secondaire. Nous ne connaissons pas le chiffre exact de ces

langues enseignées à l’école. De fait, d’après Biseth, « les écoles en Norvège ne recensent pas

précisément les langues des immigrants pour les communiquer aux autorités centrales »

171

, ce

qui explique l’absence de données statistiques fiables.

169

Act relating to Primary and Secondary Education (Education Act). Dernière modification sont effectuées le 17 juin 2005.

170

Language Education Policy Profile : Norway. Language Policy Division Strasbourg, Ministry of Education and Research, Norway. 2003-2004.

171

La politique linguistique éducative semble favoriser l’enseignement des langues de la

migration au sein des écoles norvégiennes ; mais ce n’est pas le but premier, notamment à

l’école primaire. L’apprentissage de ces langues est réservé aux élèves qui ne maitrisent pas la

langue norvégienne afin qu’ils puissent suivre le curriculum de façon normale. D’après le

rapport Profil de la politique linguistique éducative

172

(2004 : 24-25), les élèves qui n’ont pas

une compétence suffisante dans la langue norvégienne peuvent accomplir une partie de leur

scolarité dans leur langue maternelle, mais cela « prend fin dès que l’enseignant estime que

l’élève maitrise suffisamment le norvégien pour suivre des cours dispensés exclusivement

dans cette langue ». L’enseignement transitoire des langues de la migration est dispensé en

vue d’intégrer les élèves d’origine étrangère au système scolaire norvégien. L’objectif de cette

démarche est de faciliter les progrès en norvégien et non pas de maintenir les idiomes

parentaux. La Norvège dispose d’un curriculum intitulé Mother Language for language

minorities, expressément destiné aux élèves immigrants. Le but de ce programme scolaire est

de développer une compétence en norvégien tout en soutenant la compétence en langue

maternelle (

OECD,

2010). D’après la même source, les parents sont invités à accompagner

leurs enfants durant ces cours et encouragés à participer aux activités interculturelles qui

impliquent leurs langues premières. Quelques écoles d’Oslo dispensent des cours en

norvégien pour les parents immigrés qui n’en ont pas ou très peu de connaissances. Une autre

activité qui mérite notre attention est connue sous le nom de Reading Friends. Elle vise à

développer la langue parentale des enfants issus de la migration, en parallèle avec la langue

norvégienne, dans une perspective multiculturelle qui permet aussi de forger un lien entre

l’école, la bibliothèque municipale et le foyer.

Ce n’est qu’à partir du premier cycle de l’école secondaire que nous pouvons observer un

enseignement des langues de la migration dans les écoles en Norvège. C’est un enseignement

de spécialité, une “option obligatoire” que les écoles peuvent proposer aux élèves.

L’enseignement de ces langues est, en effet, soumis à certaines conditions, à peu près les

mêmes que celles rencontrées en Suède. Premièrement, l’ouverture des cours dépend du

nombre d’élèves qui partagent la même langue. La municipalité prend en charge

l’enseignement des langues parentales à condition qu’il y ait quatre ou cinq élèves

volontaires. Ensuite, il faut trouver un enseignant qualifié pour dispenser un tel cours. Les

parents des enfants immigrés sont souvent incités à le faire, dans la mesure où il n’y a pas

d’enseignant disponible dans les langues très minoritaires. Ces difficultés apparaissent aussi à

l’école primaire dans laquelle l’enseignement des langues parentales est préconisé si un élève

172

Profil de la politique linguistique éducative : Norvège. Division des Politiques Linguistiques, Strasbourg. Ministère de l’Éducation et de la Recherche, Norvège.

n’est pas suffisamment compétent en langue norvégienne. Les autorités locales ont recours à

des méthodes ludiques pour proposer aux enfants des activités dans les langues parentales. Le

père de la

FAM B

raconte qu’à la crèche de sa fille de 4 ans, tous les membres du groupe

écoutent souvent des chansons en hindi, la deuxième langue des parents. À l’école secondaire,

il existe la possibilité d’attester la compétence linguistique dans la langue parentale en passant

un examen à la fin de la dixième année (Profil p.25). En cas d’absence d’enseignement des

langues premières des parents, la préparation de ces examens incombe aux familles

concernées. Selon le Profil, les langues les plus fréquemment choisies pour cet examen sont

l’arabe, l’albanais, le bosniaque, l’espagnol, l’ourdou, le persan, le russe, le somalien, le

tamoul, le turc et le vietnamien.

La Norvège dispose d’un système efficace pour communiquer avec les parents issus de

l’immigration. La municipalité de Trondheim met à disposition sur son site des textes

expliquant divers aspects des activités effectuées à l’école et contenant des informations

importantes sur l’école dans vingt langues (Eurydice, 2009 : 10). La municipalité prend en

charge les frais d’interprètes employés lors de l’inscription des élèves immigrés.

4.7.2 Politique linguistique familiale – FAM B

La politique linguistique familiale au sein de la

FAM B

accorde une place importante à l’usage