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1.3 Instruments sociolinguistiques et ethnographiques dans la collecte de données

1.3.4 Outils déployés sur le terrain

Le terrain en général, mais particulièrement familial, constitue une mine d’informations pour

les enquêteurs qui s’y confrontent. Ce n’est pas une tâche facile de saisir les nombreuses

informations qui affleurent lors des activités banales se déroulant au cours du recueil de

données. Par exemple, lors d’une conversation familiale, les informations non-verbales sont

cruciales, mais n’apparaitront pas dans l’enregistrement. Il faudrait les retenir, car elles sont

susceptibles de fournir des données importantes pour valider les pratiques langagières des

membres de la famille. L’enquêteur est donc invité à mettre en œuvre des techniques

d’observation. Nous avons expliqué aux participants les trois étapes de notre recueil de

données : (i) le questionnaire (ii) l’enregistrement audio des entretiens et (iii) l’enregistrement

audio de conversations quotidiennes entre les membres de la famille. Voici les différents

instruments et méthodes qui ont été utilisés pour le recueil et l’analyse des données :

1.3.4 (i) Questionnaire sur le terrain

Comme nous l’avons écrit plus haut, seules les

FAM A

et

D

ont répondu aux questionnaires

oralement pendant notre présence à leur domicile ou sur leur lieu de travail. Dans le cas de la

FAM A

, suite au séjour de la mère et des enfants en Inde en 2005, il a été difficile de recueillir

des données pour tous les membres de la famille. Alors que nous avons pu rencontrer le père à

son domicile, il a fallu attendre les vacances scolaires indiennes pour rencontrer les autres

participants.

Au sein du foyer de la

FAM D

, il n’était pas facile d’obtenir un rendez-vous pour faire remplir

les questionnaires, en raison de l’emploi du temps assez chargé des parents, évoqué plus haut.

Nous avons eu l’opportunité de nous entretenir avec la fille ainée et le cadet de la famille, qui

ont répondu au questionnaire oralement. Quant aux deux autres enfants que nous n’avons pas

pu rencontrer, la fille ainée nous a suggéré d’enquêter elle-même sur les pratiques et les

attitudes linguistiques de ses deux sœurs, et elle déclare à ce propos :

(1)23 You can write the same stuff for both of them. It’s all same.

23

Nous avons donc inféré que toute la fratrie de la

FAM D

avait à peu près les mêmes pratiques

langagières. Toutefois, nous prenons cette déclaration avec une certaine méfiance, puisqu’elle

n’a pu être vérifiée empiriquement.

1.3.4 (ii) Notes de terrain

Le journal de terrain, ou plus précisément les notes de terrain, est un outil important tant pour

la description des évènements et des endroits visités que pour se rappeler le plus fidèlement

possible les éléments exacts lors de l’analyse des données.

Nous avons essayé de prendre des notes lors de chacune de nos visites au foyer des familles

migrantes, ou sur leur lieu de travail. Les notes sont manuscrites en anglais ou en français.

Ces informations ont été notées sur un cahier pendant l’entretien et l’enregistrement des

conversations familiales. Elles ont été ensuite retranscrites sur ordinateur et classifiées

séparément pour chaque famille. Nous avons été attentif à ce que préconise Brewer (2005 :

88), à savoir qu’il ne faut pas confondre deux types de notes de terrain, l’un appelé

« substantive field notes », c’est-à-dire la prise en notes de ce que l’on voit (a vu) et de ce

qu’on entend (a entendu) et l’autre, appelé « analytic field notes », qui correspond à l’analyse

des premières. Nous avons ainsi constitué deux fichiers pour chaque famille et numéroté

chaque note substantive avec sa note analytique correspondante.

1.3.4 (iii) Marquage linguistique familial

Avant d’entamer les entretiens, nous avons remarqué qu’il y avait un grand nombre

d’informations à recueillir sur le terrain. Elles donnent des indices sur les pratiques

langagières des participants. Nous parlerons ici d’une méthode d’analyse et d’observation

qu’on appellera “marquage linguistique familial”. Cette méthode est inspirée d’une méthode

ethnographique appelée « Outcropping

24

». Fetterman (1998 : 57) explique que ce terme

renvoie à toutes les informations significatives qui peuvent attirer l’œil du chercheur. Il cite

quelques exemples dans le contexte d’une recherche ethnographique dans un quartier urbain,

où ce qui affleure sont « skyscrapers, burned-out buildings, graffiti, the smell of urine on city

streets . . . ». En procédant ainsi, d’après Fetterman, « researcher can quickly estimate the

relative wealth or poverty of an area from these outcroppings »

25

. C’est en ce sens que nous

24

La traduction en français pourrait être affleurement, mais nous préférons garder le terme en anglais.

25

pouvons appliquer cette approche dans le souci d’affiner notre investigation, c’est-à-dire, en

relevant la présence de tout le marquage linguistique que l’on peut remarquer dans un foyer.

Par exemple, la

FAM C

n’a pas déclaré dans les questionnaires avoir une connaissance de la

langue arabe ; elle ne mentionne pas la langue du Coran comme une des langues dans son

répertoire. Lors de notre visite dans son appartement à Helsinki, nous avons découvert des

versets coraniques gravés sur un objet de décoration posé sur le téléviseur. Au domicile de la

FAM A

en France, nous avons remarqué plusieurs vidéocassettes de nature religieuse, en

particulier sur Ramayana et Mahabharat, les deux grandes épopées de la religion hindoue.

Dans le supermarché où travaillent les parents à Göteborg, nous avons remarqué la présence

de calendriers avec l’image d’un gourou de la religion sikhe. Près de la caisse, nous avons

repéré d’autres objets qui attestent l’affiliation à une croyance particulière. Ce marquage

linguistique peut être un outil capital pour cerner l’identité et les pratiques langagières

familiales dans un foyer.

1.3.4 (iv) Entretien avec les participants

L’entretien avec nos enquêtés constitue l’étape la plus importante parmi tous les modes de

production de données. Il consiste à collecter des informations biographiques ainsi qu’à

confirmer les informations recueillies dans les questionnaires. Nous cherchons également à

explorer tous les thèmes qui concernent directement notre projet de recherche, en particulier

les pratiques et les attitudes langagières telles qu’elles apparaissent dans les représentations

qu’on peut rassembler sous le terme d’idéologie, selon Blanchet et Gotman (2005 : 25).

Labov (1976) a montré qu’une grande partie des données pertinentes pour une analyse

sociolinguistique peut être extraite des conversations ordinaires entre les membres d’un

groupe. L’une des situations constatée est la modification de la façon de parler des

participants lorsqu’ils s’aperçoivent que leurs énoncés sont enregistrés ou observés. Labov

appelle cette situation « le paradoxe de l’observateur ». Comment savoir la manière dont les

gens parlent quand ils ne sont pas observés ? L’entretien sociolinguistique peut atténuer ce

paradoxe, comme le remarque Labov (1976 : 290) dans la mesure où l’enquêté, entrainé par

son propre discours ou récit, peut oublier l’enregistreur.

Nous tenons à préciser que notre mission n’était pas de faire émerger le vernaculaire de nos

participants lors des entretiens, mais qu’il s’agissait d’obtenir des informations sur les

pratiques et les attitudes linguistiques en mettant en place un cadre informel, dans la langue

que les informateurs pratiquent quotidiennement en famille. Du point de vue ethnographique,

Olivier de Sardan (1995) note l’importance de réduire l’artificialité de la situation d’entretien.

Quand l’interviewé ne comprend pas très bien ce que veut l’enquêteur, ce qu’il va faire des

paroles enregistrées, il ressent de la vulnérabilité et les informations qu’ils donnent peuvent

être biaisées. Nous avons remarqué cette attitude chez le père de la

FAM D

qui, au début de

notre entretien, nous donne des informations ambigües. Pour diminuer cette crainte face à

l’enquêteur, nous avons pris le rôle de l’“étranger perdu”. En posant des questions pratiques

autour de l’obtention du “titre de séjour”, ou de “comment trouver un petit-boulot”, ou encore

“comment appeler moins cher en Inde”, “où acheter des produits alimentaires indiens” etc.

nous avons suscité l’intérêt des enquêtés. Ces derniers se sentent alors dans un rôle

d’accompagnateur de l’“étudiant/étranger/indien”, ce qui est notre cas en Europe. Dans le cas

des

FAM B

et

C

en Norvège et en Finlande, le même genre de questions a été posé aux parents,

malgré notre lien familial, simplement pour leur montrer que nous prenions en compte leurs

avis sur les choses banales du quotidien et pour mettre ainsi en place un cadre favorable à

l’obtention d’informations fiables, d’une manière naturelle, dès que nous abordions les

questions liées à notre présence sur le terrain. Olivier de Sardan (1995 : 40) en citant Bouju

(1990 : 161) caractérise ainsi cette posture de l’enquêteur un peu perdu : « plus on a le

sentiment d’avoir affaire à un étranger incompétent, plus on peut lui raconter des histoires ».

Le guide d’entretien élaboré dans le cadre du PNR 56 (cf. note

14

, p. 31) nous a servi de base,

mais nous l’avons adapté pour notre propre terrain (cf. Annexe 3 et 4, parties modifiées en

italiques). L’appareil que nous avons utilisé pour l’enregistrement des interviews et des

conversations familiales était un enregistreur vocal numérique très léger (54 grammes avec la

pile). Ayant une très bonne qualité technique, cet appareil ne nécessite pas d’avoir recours à

un microphone.

Lors de l’entretien, nous avions une copie du guide, mais nous avons préféré ne pas suivre

strictement l’ordre des questions et laisser les participants mener la discussion avec leurs

réponses. Nous posions des questions qui étaient appropriées et en lien avec leurs réponses,

cela facilitant l’enchainement de la discussion, les informations sont obtenues de manières

naturelles et certainement plus complètes. Nous n’avons pas hésité non plus à donner notre

avis sur un certain sujet au milieu de la discussion quand les participants nous retournaient les

questions, “et vous ? Qu’en pensez-vous ?”. Schilling-Estes (2007 : 181) note les mêmes

tendances auprès des participants lors de son enquête de terrain qui, une fois à l’aise avec

l’enquêteur, lui posent des questions sur « schooling, personal interest, etc. ». Le fils ainé de

la

FAM B

, un garçon de 16 ans, nous a, en particulier, posé la plupart des questions sur les

pratiques et attitudes langagières de la communauté magrébine en France. Il nous a remercié à

la fin de l’entretien de lui avoir appris beaucoup de choses sur un sujet auquel il n’avait

jamais réfléchi avant notre questionnement.

Les entretiens se sont tous déroulés de manière informelle. La présence d’autres membres de

la famille ne gênait en rien leur déroulement. Les participants étaient également libres de faire

d’autres activités au cours de l’entretien. Cela permettait ainsi parfois de vérifier

immédiatement les informations fournies. Par exemple, l’appel téléphonique en provenance

d’Inde, l’interpellation par les autres membres pour réaliser certaines activités, ou bien

prendre des commandes de clients dans le cas de la

FAM D

et ainsi de suite, permettaient de

vérifier immédiatement les pratiques langagières déclarées.

Nos entretiens ont concerné 12 participants, dont 8 parents et 4 enfants. Tous les parents ont

été interviewés à leur domicile, à l’exception de la famille en Suède. La session d’interview a

été effectuée en plusieurs périodes pour les parents. D’une part, sur leur lieu de travail, le

temps accordé à l’entretien ne pouvait excéder une heure. D’autre part, dans le cadre familial,

leur disponibilité était également réduite du fait qu’ils préféraient consacrer du temps à leurs

enfants. Nous avons dès lors opté pour cette façon de faire les entretiens en plusieurs phases,

dans le souci de ne pas trop envahir l’espace familial ainsi qu’établir un lien proche et de

confiance avec les participants, en particulier avec les parents. Nous avons donc rassemblé les

informations fournies au fil d’une longue période pour la

FAM A

, en deux ou trois séances

pour les

FAM B

et

FAMC

et en de multiples rencontres au cours des cinq mois qu’ont duré les

études de terrain pour la

FAM D

. Ces différences de périodicité entrainent, par conséquent

quelques difficultés dans la transcription. Après avoir réalisé le corpus selon la date

d’entretien, une telle lecture ne nous a pas semblé cohérente, car comme signalé plus haut, le

guide d’entretien n’a pas été suivi dans un ordre strict, mais en favorisant la narration et la

discussion qui en résultaient. Comme nous privilégions l’étude comparative des avis des

participants installés dans les différentes villes d’Europe, nous avons réorganisé les

informations recueillies dans l’ordre du guide d’entretien pour en faciliter la lecture. Les

questions qui ne figuraient pas dans le guide d’entretien initial, et qui découlent d’une

discussion entre l’enquêteur et l’enquêté, ont été rassemblées à la fin de chaque entretien dans

une rubrique intitulée, “Autres questions”. Le problème chronologique des différences de

dates a été pris en compte, si besoin est, dans les notes, de même que les informations

fournies avant les entretiens.

Le premier ou la première né-e de chaque famille a été interviewé-e, à l’exception de la

FAM A

dans laquelle le deuxième enfant a participé à l’enquête. Dans toutes les familles, les autres

enfants n’ont pas montré d’intérêt pour la recherche et parfois ils étaient trop jeunes (entre 3

et 7 ans en 2007). Pendant notre séjour à Göteborg, nous allions presque toutes les semaines

au magasin de la

FAM D

pour pouvoir nous entretenir et enregistrer une conversation entre les

membres de la famille. Les parents nous ont dit qu’ils nous inviteraient chez eux à l’occasion,

mais ils n’ont pas pu le faire au cours des cinq mois de séjour. Comme les parents ont déclaré

qu’ils avaient quatre enfants, trois filles et un garçon (dans l’ordre de leur naissance), nous

avons insisté pour que nous puissions les rencontrer en mettant en avant l’importance de ces

rencontres pour notre recherche doctorale, mais sans succès ; les parents semblaient hésiter à

nous présenter leurs enfants. Parmi les raisons que nous pouvons citer pour cette impossibilité

de rencontrer les enfants, il y a tout d’abord la semaine de travail des parents (plus de 80

heures par semaine), l’éloignement de la maison de leur lieu de travail (environ 15 km en

voiture), et enfin la vie personnelle des enfants qui diffèrent complètement de celle de leurs

parents (ils sont tous étudiants). Cela étant, nous pouvons en déduire, qu’il y a peu

d’interaction entre les parents et les enfants. Le soir, après le retour des parents autour de 21

heures, ces derniers sont trop fatigués pour recevoir d’autres personnes chez eux, sachant

qu’ils travaillent également le weekend. Pour que les enfants puissent passer plus de temps

avec les parents, ils viennent au magasin et jouent dans un parc proche pendant leur temps

libre, par exemple, le dimanche. Au mois d’octobre, après deux mois de terrain, la mère nous

dit qu’un dimanche matin les enfants viendront pour jouer dans le parc. Elle précise qu’ils

aiment jouer au badminton. Nous nous sommes empressé de dire que nous aimerions

beaucoup jouer au badminton, même si nous n’y avions plus joué depuis notre enfance, tout

cela pour pouvoir interagir avec les enfants inconnus de la famille. La mère a donc fixé notre

rendez-vous avec les enfants pour le dimanche suivant. La veille de notre rencontre, alors que

nous étions très enthousiaste à l’idée de rencontrer les enfants, nous avons reçu un appel

disant que le programme avait été changé et que le rendez-vous était annulé. Un mois après ce

rendez-vous manqué, la mère nous appelle au téléphone et nous invite au magasin pour qu’on

puisse mener l’entretien avec ses enfants. Le rendez-vous avec la fille ainée et le fils cadet a

été fixé au magasin où nous nous sommes entretenu avec les deux enfants.

1.3.4 (v) Enregistrement des conversations familiales

Cet outil a été conçu pour recueillir les pratiques langagières réelles dans une situation

naturelle au sein d’une famille migrante. Il ne s’agit ni de mesurer la compétence, ni de faire

une analyse conversationnelle des discours des informateurs. Cet outil de recherche a pour but

de comprendre également les effets de la politique linguistique familiale, tels qu’ils se

manifestent dans les interactions verbales entre pairs. Nous sommes d’avis que la fiabilité des

données peut être remise en cause tant que l’enregistrement des conversations familiales n’est

pas réalisé. Ce troisième instrument est donc capital pour notre recherche. Dans le souci de

désambigüiser les propos de nos enquêtés au sujet de leurs pratiques langagières, nous avons

voulu enregistrer des moments de la communication familiale, en particulier au sein du foyer,

avant de corroborer les données produites par le questionnaire et l’entretien.

Comme déjà signalé, la

FAM A

ne nous a pas invité à séjourner chez elle. Néanmoins, nous

avons pu enregistrer des conversations lors de nos visites à leur appartement. Nous avons pu

réaliser un corpus en 2007 avec le père lorsque le fils est revenu en France pour passer ses

vacances d’été. Nous nous sommes aussi appuyé sur le corpus déjà réalisé en 2005 et en 2006

(Haque, 2006). Chez la

FAM B

, nous avons pu enregistrer des conversations familiales, en

particulier le soir, avant d’aller au lit, et ensuite, le matin, avant que les enfants aillent à

l’école. Tous les membres ont été enregistrés. La traduction des passages en norvégien,

effectuée par nous même à l’aide de plusieurs sites d’aide à la traduction, a été contrôlée par

le père. Au foyer de la

FAM C

, nous avons pu réaliser l’enregistrement des conversations

pendant trois jours en 2007 et à nouveau deux jours en 2008. Dans un des corpus, la

traduction de la langue finnoise en langue anglaise a été faite par la mère de la famille. Lors

de notre séjour à l’université de Tampere, nous avons eu l’opportunité de partager nos

données avec Sirkku Latomaa

26

, qui nous a apporté son soutien et son aide pour la traduction

du corpus du finnois en anglais. Il n’y a pas eu d’enregistrement des conversations familiales

pour la

FAM D

, mais nous avons réussi à observer et noter les interactions langagières entre les

participants lors des moments de détente et de pause sur le lieu de travail des parents.

L’appareil utilisé pour l’enregistrement des entretiens était le même que pour l’enregistrement

des conversations familiales. Les participants ont été conscients la plupart du temps que la

communication était enregistrée. Dans le souci de rendre la situation plus naturelle, nous

26

avons participé pleinement à la conversation. Nous sommes conscient du fait que la présence

de l’enquêteur modifie largement le contenu et le registre de la communication ; de même,

nous pensons que toute communication enregistrée en l’absence du chercheur est plus

représentative de la pratique linguistique des enquêtés. Toutefois, il n’est pas facile de réaliser

ces enregistrements sans la collaboration active des participants. Nous avons essayé de faire

enregistrer une conversation au domicile de la

FAM C

, en notre absence, mais les parents ont

oublié que nous ne leur avions demandé.

1.3.4 (vi) Observation participante

Cette technique de la collecte de données est employée dans plusieurs disciplines des sciences

humaines et sociales. L’objectif est d’observer les participants en s’immergeant dans le

groupe ciblé de façon à relever les pratiques langagières réelles dans le quotidien. Il s’agit

alors d’une immersion prolongée auprès des enquêtés.

La technique de l’observation participante nécessite un certain degré de proximité avec les

enquêtés, de devenir en quelque sorte un membre un peu périphérique du groupe qu’on

observe. Ne pas avoir eu l’occasion de séjourner longtemps avec les participants empêchait

d’adopter cette technique au vrai sens du terme ; nous étions loin de l’immersion dans ces